Dans Libé

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Sanction. Entre les profs et le Parti socialiste, la méfiance s’est installée depuis 1997 et la nomination de Claude Allègre à l’Education nationale. Le ministre de Lionel Jospin est accusé d’avoir attisé la haine des enseignants, d’en avoir fait des boucs émissaires, responsables des dysfonctionnements du «mammouth». Depuis près de dix ans, de nombreux collectifs se sont constitués pour défendre les lettres, les maths, les langues vivantes et, plus généralement, l’école républicaine. Le 21 avril 2002, près de la moitié des enseignants (46 %) ont voté à gauche dès le premier tour. Mais plutôt que Jospin, la majorité de ces électeurs a préféré un non-socialiste, particulièrement Jean-Pierre Chevènement. Une sanction prévisible : aux élections européennes de 1999, la liste de François Hollande n’avait recueilli que 31 % des suffrages d’enseignants . Mais, cette année-là, 17 % des professeurs avaient choisi Daniel Cohn-Bendit.

Hier, à Marseille, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, a invité les membres de l’organisation à peser sur la campagne présidentielle : «Il s’agit pour nous d’être présents dans le débat public et de dire fortement ce que sont les grands enjeux. Ce qui est insupportable et que nous refusons, ce que nous voulons changer et comment nous proposons de le changer.» Le syndicaliste a bien entendu ajouté qu’il n’était pas question pour la FSU de «faire des choix partisans». Pour autant, la candidate du PS et celui de l’UMP n’ont pas eu droit au même traitement : la première a été charitablement oubliée, tandis que le second était ouvertement attaqué, en raison notamment de son discours sur la baisse des impôts, «une supercherie qui prive les services publics des moyens de faire face à leurs missions».