Dans un article du Monde, J.F Dumay présente le travail d’une chercheuse. « Maroussia Raveaud, maître de conférences en civilisation britannique à l’Université du Maine, a ainsi posé ses carnets en France et en Grande-Bretagne, et ouvert ses yeux dans de petites classes (4-7 ans), où se forge la citoyenneté (De l’enfant au citoyen, PUF, 2006). Et qu’en a-t-elle retenu ? Que si les deux systèmes avaient leur cohérence, forte, sur des fondements opposés (la tradition républicaine ici, un idéal multiculturel là-bas), en France, certes, « Marianne règne toujours en maîtresse à l’école », mais « elle n’est plus qu’un fantôme ».

 Selon la chercheuse, l’école française fonctionnerait bien toujours sur un modèle « d’indifférence aux différences », au sens où l’école doit permettre de neutraliser celles jugées illégitimes. Et ce modèle inspirerait toujours les pratiques des enseignants. Mais, remarque-t-elle, celles-ci seraient, comme ainsi dire, déconnectées de leur justification initiale, notamment des valeurs qu’elles sont censées étayer pour la construction de la citoyenneté. »

J.M Dumay poursuit son commentaire par des interrogations sur cette perte de sens, cette absence de justification des pratiques de promotion de la citoyenneté. Ainsi, l’école continue à fonctionner dans l’indifférence aux différences et les élèves ont le sentiment d’une négation de leur individualité sans que l’on sache l’origine de ce ressenti. Est-ce du fait de l’opposition à la coupure entre l’espace privé et public (principe républicain) ou parce que ce principe n’est pas compris faute d’être expliqué? Et J.M Dumay évoque la polémique à propos de la proposition de l’INSERM de dépistage des troubles précoces du comportement chez l’enfant et sa reprise par M. Sarkozy dans son projet de prévention de la délinquance. Une pétition très largement signé par les milieux professionnels avait contré cette ignominie fondée sur une erreur d’appréciation qui ne voit plus l’importance de l’environnement dans les facteurs comportementaux. J.M Dumay renvoie aux travaux de l’Observatoire sociologique du changement qui montre l’importance d’une donnée contextuelle sur la prévention. La référence citée est celle d’avoir une mère qui travaille, source de fierté et d’élan pour les enfants.

On sort ainsi des lieux communs qui pourraient fonder des politiques totalement erronnées. On reconnaîtra la forte propension d’un candidat à enfourcher de telles idéologies pour justifier une politique inefficace tenant lieu d’éxutoire face aux attentes confuses d’une opinion manipulée. Tout le contraire d’une approche citoyenne et responsable! Un déficit d’éducation citoyenne serait-il à l’origine de ce trouble du comportement en politique ou bien s’agit-il d’une faiblesse congénitale aux tendances opportunistes et autoritaires?

 

X.D Voir l’article du Monde http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-863208,0.html