Dans « 20 minutes » http://www.20minutes.fr/article/148023/20070326-Politique-Bayrou-souffre-Royal-souffle.php

A moins d’un mois de l’élection présidentielle, les résultats de notre baromètre 20 Minutes-RMC-BFM TV-LH2 montrent que « les logiques politiques reprennent le dessus », selon François Miquet-Marty, directeur des études politiques de LH2. «Les choses rentrent dans l’ordre, nous assistons à la fin des parcours discordants auxquels nous avions assisté auparavant». Petit tour d’horizon.

La percée Bayrou stoppée

Confirmant une tendance déjà observée la semaine dernière, le vote Bayrou s’effrite et perd deux points pour tomber à 20%. Le candidat centriste semble ne plus être en mesure d’incarner un barrage efficace face à Sarkozy. «Le candidat UMP et Royal ont atteint leur objectif : écarter le soldat Bayrou», explique François Miquet-Marty. «Grâce à leur face-à-face autour de l’identité nationale, ils ont réussi à se réapproprier le débat et à mettre le candidat centriste entre parenthèses», observe-t-il. «Seules 32% des personnes votant Bayrou se déclarent sûrs de leurs choix. Ce qui laisse un réservoir d’électeurs à Sarkozy et Royal».

La bipolarisation confirmée

Les candidats PS et UMP renforcent leur position au sein de leur propre électorat. Bien que Nicolas Sarkozy perde deux points et tombe à 27% d’intentions de vote – son plus faible niveau depuis le lancement de notre baromètre fin janvier – il progresse au sein des sympathisants UMP, moins tentés par l’aventure Bayrou. Même phénomène au profit de Ségolène Royal qui se renforce chez les sympathisants socialistes et gagne un point. A 27% elle aussi, elle fait jeu égal au premier tour, pour la première fois, avec son adversaire de droite.
Quant à Jean-Marie Le Pen, il perd 0,5 points (12% d’intentions de votes), au profit probable de Nicolas Sarkozy.

Un second tour plus resserré

L’écart entre Sarkozy et Royal n’est plus que de deux points au profit du premier (51 contre 49%), ce qui semble confirmer une remobilisation de l’électorat de gauche. «Si Royal est pénalisée par son manque de crédibilité, souligne François Miquet-Marty, elle bénéficie de l’image clivante de Sarkozy qui est pénalisé, lui, par sa personnalité».

La progression de l’extrême gauche

Effet quasi-mécanique de l’accès de tous les candidats à l’égalité du temps de parole dans les médias audiovisuels, les petits candidats de la «gauche de la gauche» progressent, passant globalement de 7 à 9,5%. Arlette Laguiller gagne ainsi 1,5 point, Olivier Besancenot et Gérard Schivardi 0,5.

Alexandre Sulzer