Le courage selon Jaurès dans son « discours à la jeunesse » (extraits)
Créé par sr07 le 08 avr 2007 à 6:29 | Dans : Articles de fond, Non classé
Surtout, qu’on ne nous accuse point d’abaisser et d’énerver les courages. L’humanité est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement. Le courage, aujourd’hui, ce n’est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la Guerre, nuée terrible, mais dormante, dont on peut toujours se flatter qu’elle éclatera sur d’autres. Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l’exaltation de l’homme, et ceci en est l’abdication. Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c’est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie. Le courage, c’est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c’est de garder dans les lassitudes inévitables l’habitude du travail et de l’action. Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c’est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu’il soit ; c’est de ne pas se rebuter du détail minutieux ou monotone ; c’est de devenir, autant que l’on peut, un technicien accompli ; c’est d’accepter et de comprendre cette loi de la spécialisation du travail qui est la condition de l’action utile, et cependant de ménager à son regard, à son esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus étendues. Le courage, c’est d’être tout ensemble, et quel que soit le métier, un praticien et un philosophe. Le courage, c’est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l’approfondir, de l’établir et de la coordonner cependant à la vie générale. Le courage, c’est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour qu’aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. Le courage, c’est d’accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l’art, d’accueillir, d’explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et cependant d’éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l’organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes. Le courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille ; c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.Ah ! vraiment, comme notre conception de la vie est pauvre, comme notre science de vivre est courte, si nous croyons que, la guerre abolie, les occasions manqueront aux hommes d’exercer et d’éprouver leur courage, et qu’il faut prolonger les roulements de tambour qui dans les lycées du premier Empire faisaient sauter les cœurs ! Ils sonnaient alors un son héroïque ; dans notre vingtième siècle, ils sonneraient creux. Et vous, jeunes gens, vous voulez que votre vie soit vivante, sincère et pleine. C’est pourquoi je vous ai dit, comme à des hommes, quelques-unes des choses que je portais en moi.
7 réponses to “Le courage selon Jaurès dans son « discours à la jeunesse » (extraits)”
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moi je suis une file j’ai 13 je cherche un garçon qui parle avec moi à ce emsn;amounti28@hotmail.com
Un hommage au Patron…
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J’aime ma ville de Vitrolles, j’aime le Sud.
Je ne comprend pas pourquoi un homme de gauche comme Obino tourne sa veste puiqu’il était UDF il y a quelque années en arrière.
Le superbe stadium est son bébé. Le stadium est magnifigne. ouf ouf!
Je ne comprend pas pourquoi le docteur Porte qui était sur la liste Borelli fait parti de la liste Obino aujourd’hui. Mon éducation m’a appris le respect. Je ne fait pas parti de ceux qui tourne la veste.
L’idéologie est un vecteur.
Je suis encore jeune et je comprend la délinquance et révolte des jeunes de notre ville grace a vous.
Il est dommage que le FN ait échoué à Vitrolles, cela aurait pu être une vitrine nationale. Au lieu de celà, nous avons de nouveau une équipe médiocre sans envergure
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je sors de l’article du scientifique hautain de lyon qu’arrete pas de nous rabacher que c’est un scientifique, qui nous prends pour des mongols mais qui n’arrive pas à comprendre qu’en faisant travailler plus les gens, plus d’argent rentre dans les caisses de l’etat(faut lui expliquer comment ça marche une fonction croissante… jveux bien lui expliquer : il faut prendre un réél x appartenant à l’ensemble des cottisations, en prendre un plus grand x1–>f(x)[l'image de x associer à f dans l'ensemble des cottisations]
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