juillet 2007
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 31 juil 2007 | Dans : Projet politique
La politique gouvernementale à la lumière des écrits de cette figure historique de la gauche.
Par Gilles Candar, historien, jaurésien, signataire de l’appel Gauche Avenir (1)
QUOTIDIEN : mardi 31 juillet 2007
La commémoration de l’assassinat de Jaurès, le 31 juillet, prend cette année un relief particulier, en raison des nombreuses invocations, sollicitations et références dont il a été l’objet au cours des récentes campagnes électorales, et en premier lieu de la part du candidat élu président, Nicolas Sarkozy.
Sans doute peut-on penser qu’il entrait dans cet enthousiasme récent une part de calcul politique, le plaisir et l’intérêt d’élargir sa base et de jeter la confusion chez l’adversaire. Mais pourquoi pas ? C’est un peu la loi du genre, et au fond, si Jaurès devient aussi une référence obligée de la droite, il assure ainsi sa consécration nationale, fait pleinement partie de notre patrimoine commun, et c’est très bien. Nous pouvons même espérer que les choses vont aller plus loin encore, et, qu’au-delà des hommages et des cérémonies, chacun prenne un peu de temps pour entendre la voix de Jaurès, être attentif à ce qu’il a cru, voulu et pensé.
Prenons l’actualité de cet été 2007 : réforme fiscale, loi sur la récidive, réforme des universités. Évitons les polémiques faciles, contentons-nous par exemple de feuilleter la collection de La Dépêche, «journal de la démocratie du Midi» comme elle s’appelait si joliment alors.
Le 15 avril 1888, Jaurès, qui est encore loin d’être socialiste – il se définit comme républicain et défend l’action de Gambetta et de Ferry -, s’en prend à la réaction qui veut «accroître les impôts de consommation qui pèsent partout, à la campagne comme à la ville, sur les pauvres gens». Il lui oppose son projet : «Nous voulons remplacer l’impôt foncier par un accroissement des droits qui frappent les successions au-dessus d’un certain chiffre» car «nous pouvons demander quelques sacrifices aux capitaux mobiliers ou immobiliers que les générations se transmettent souvent sans les féconder sans les légitimer par leur travail propre».
Sans abuser du parallèle historique, au titre de jeu d’été, ce Jaurès, encore bien modéré, aurait-il voté le projet gouvernemental ? L’autonomie des universités ? Un sujet de prédilection pour Jaurès, maître de conférences à la faculté de Toulouse, avant et après son premier mandat de député, et aussi adjoint au maire de Toulouse (1890-1893) chargé de l’instruction publique dans son ensemble, mais en fait d’abord du projet de création d’une université régionale. Jaurès n’a rien d’un centralisateur, et ce défenseur de la «liberté universitaire» (titre d’un article de La Dépêche, 25 juin 1894) va même plus loin que la plupart des républicains de son temps quand il envisage des «expériences» diverses. Rappelons-nous aussi qu’il vit dans un temps où même l’enseignement secondaire reste réservé à une infime minorité, mais cela dit, le fond de sa pensée est bien que la République suppose une démocratie, donc des citoyens instruits. Sa préoccupation est d’assurer l’enseignement du peuple : c’était alors la fonction de l’instruction primaire, aujourd’hui le même objectif suppose un accès généralisé aux universités, qui ne soit pas seulement formel, mais substantiel. C’est toujours l’enjeu des débats actuels.
La récidive ? La délinquance ? Des sujets qui deviennent sans doute des questions politiques au temps de Jaurès, avec déjà la fascination pour l’argent facile, la perte des repères, le rôle des médias dans l’exaltation de «bandits tragiques» [la bande à Bonnot, ndlr] en même temps que la surexcitation des peurs. A l’époque, non seulement Jaurès, mais l’ensemble de la gauche se bat pour une justice plus humaine, qui ne soit pas seulement répressive, mais aussi éducative, qui refuse les facilités de l’élimination sociale. Jaurès mena en vain le dernier grand combat parlementaire contre la peine de mort (1908) avant celui que put faire aboutir deux générations plus tard Robert Badinter (1981).
Ce n’était pas facile, mais le généreux Jaurès professait aussi qu’il fallait parfois savoir «dépenser sa popularité» en allant à contre-courant de l’opinion, de la mode, « ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe» (lycée d’Albi, discours à la jeunesse, 30 juillet 1903). Il citait Hugo ( «construire des écoles, c’est abattre les murs des prisons») et qualifia un jour le code pénal de «barbare», un mot rare chez lui. Se serait-il reconnu dans le projet de loi défendu par Mme Dati ?
Bien sûr, le monde a changé. Jaurès ne donne pas de solutions pratiques à tout. Mais il reste une référence, un inspirateur : nous l’avons bien entendu voici quelques semaines. Et il n’est pas inutile de revenir aux valeurs sur lesquelles il s’appuyait. Nos interprétations seront diverses, des discussions probables. Mais nous sommes certainement nombreux à espérer qu’une politique de gauche moderne, efficace et résolue puisse continuer à faire entendre et à renforcer l’autorité du message jaurésien. Une initiative comme celle de Gauche Avenir n’a pas d’autre ambition que d’y contribuer.
(1) www.gaucheavenir.org
Créé par sr07 le 31 juil 2007 | Dans : Non classé
Les Gracques continuent le combat
Les Gracques, collectif d’ex-collaborateurs des gouvernements socialistes, qui avaient plaidé durant la présidentielle pour une alliance entre le PS et le centre, ont annoncé hier l’organisation le 26 août de leur université sur le thème «Les raisons de la défaite , les voies de la refondation». Parmi les invités de cette journée organisée à Paris, figurent Michel Rocard, Walter Veltroni, maire de Rome, Hervé Le Bras, Erik Orsenna et Jorge Semprun.
L’Assemblée étudie le service minimum.
Le gouvernement a présenté hier aux députés son projet de loi sur le service minimum dans les transports publics terrestres, adopté par le Sénat le 19 juillet. «Ce texte correspond à un engagement fort pris par le président de la République pendant la campagne électorale», a déclaré Xavier Bertrand. Selon le ministre du Travail, ce sujet n’est «pas une question de droite ou de gauche mais une question de service public». (lire aussi page 19)
. et les régions ne sont pas convaincues de son utilité
Alain Rousset, président de l’Association des régions de France a affirmé hier que «le vrai problème pour nous, c’est l’état de la maintenance, l’état des voies, le nombre de personnes pour conduire ou maintenir le matériel». Selon Alain Rousset (PS), la grève ne «représente qu’une part infime des problèmes.»
LIBERATION
Continuer la lecture de la revue de presse de la semaine et du 2 août en cliquant sur suivant pour aller sur les autres pages… Lire l’article du jaurésien, Gilles Candar, « Jaurès contre Sarkozy ». Pour accéder à nos billets, vous cliquez sur « Billet du jour Xavier DUMOULIN » ou « article de fond » (d’origine non exclusivement rédactionnelle), sans oublier de laisser vos commentaires que nous publierons volontiers.
Eric Fricot, Xavier Dumoulin et tous les amis du blog citoyen.
Créé par sr07 le 31 juil 2007 | Dans : Non classé, Santé-social-logement
Les organisations opposées à la franchise médicale poursuivent leur mobilisation et souhaitent organiser une journée nationale fin septembre |
Le collectif de lutte contre la franchise médicale, qui réunit plusieurs organisations opposées à la franchise, a rencontré la CGT et travaille à l’organisation d’une journée nationale de mobilisation le 29 septembre, a-t-on appris auprès de Bernard Teper, un des porte-paroles du collectif.
En juin, près de 40 associations et syndicats avaient appelé à un mouvement citoyen contre la franchise de soins pour provoquer un débat de société et empêcher l’inscription de cette mesure dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2008. Bernard Teper, qui est président de l’Ufal (Union des familles laïques) et coordinateur national d’Attac Santé, a précisé à l’APM que depuis cet appel, plusieurs de ces organisations s’était réunies au sein d’un collectif. Outre les organisations déjà présentes en juin, Bernard Teper a précisé que des partis politiques avaient rejoint le collectif, tel que le Mouvement républicain et citoyen (MRC), mais aussi, certaines organisations syndicales ou mutualistes comme le Snics-FSU ou l’Union nationale alternative mutualiste (Unam). Dans un communiqué publié mardi, le collectif rappelle sa position sur la franchise et annonce la mobilisation du 29 septembre. Cette journée devrait prendre la forme de débats dans toutes les grandes villes de France le samedi après-midi, a expliqué Bernard Teper. « Réussir la mobilisation du 29 septembre, c’est permettre ensuite, s’il n’y a pas abandon par le gouvernement de cette proposition injuste, d’engager, dans la deuxième quinzaine d’octobre, des manifestations décentralisées dans toute la France », indique le collectif dans son communiqué. Bernard Teper a précisé, par ailleurs, que la pétition contre les franchises, lancée notamment par Martin Winckler et Christian Lehmann, tous deux généralistes et écrivains (cf dépêche APM HMKDA004), avait recueilli plus de 50.000 signatures à fin juin. Interrogé par APM sur la position du collectif sur le bouclier sanitaire proposé par Martin Hirsch, il a expliqué qu’il était difficile de critiquer une opération dont le contenu n’était pas connu, mais a cependant estimé que ce dispositif remettrait en cause le principe de solidarité de la sécurité sociale. « Chacun doit bénéficier du système de sécurité sociale en fonction de ses besoins et chacun doit y contribuer en fonction de ses moyens. Le principe de bouclier sanitaire met fin à ce principe de solidarité », a-t-il expliqué, soulignant également que ce dispositif « serait difficile à mettre en oeuvre ». Fin juin, le haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, avait proposé de mettre en place un système tenant compte des revenus des assurés sociaux en créant « un bouclier sanitaire » selon lequel les sommes restant à charge d’un assuré ne pourraient dépasser 3% à 5% de son revenu brut. Une fois ce seuil atteint, la couverture par l’assurance maladie serait totale. Les ministres de la santé et des comptes publics ont chargé début juillet deux experts d’une mission sur les conditions de mise en oeuvre de ce bouclier, dont les premiers éléments de conclusions sont attendus pour la fin août. Le président de l’Ufal a également indiqué que certaines organisations signataires du collectif avaient organisé plusieurs conférences en juin et en juillet pour informer les usagers des dangers de cette mesure. Bernard Teper a notamment indiqué qu’il s’était rendu à Avignon le 12 juillet pour organiser une conférence et qu’il prévoyait de distribuer des tracts sur les plages pendant l’été. Le collectif prévoit également de se réunir début septembre pour faire le point sur les actions menées pendant l’été et pour organiser la journée de fin septembre, a-t-il ajouté. Sources : Agence de presse médicale |
Créé par sr07 le 30 juil 2007 | Dans : Gouvernement, Santé-social-logement
Les syndicats de cheminots et du secteur des transports mobilisent contre le service minimum. Mardi 31 juillet, dans plusieurs dizaines de villes, des rassemblements sont organisés devant les préfectures pour dénoncer une « remise en question du droit de grève ».
A Marseille, ville où les conflits dans les transports sont souvent durs, la CGT, la CFDT, la FSU, l’UNSA et Solidaires appellent à manifester contre « cette loi scélérate qui ne règle en rien les dysfonctionnements du service public et du dialogue social ».
A Paris, la manifestation se déroulera aux abords de l’Assemblée nationale, où les députés ont débuté, lundi, l’examen du projet de loi « sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs ».
Au niveau national, sept fédérations de cheminots (CGT, SUD-Rail, CFDT, UNSA, FO, CFTC et FGAAC), ainsi que quatre fédérations de transports (CGT, CFDT, FO et CFTC), ont appelé à cette « première » mobilisation qui tombe le dernier jour du mois de juillet. La date n’aide pas, reconnaît Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminots, d’autant qu’il n’était pas question d’appeler à la grève. « C’est un premier rendez-vous, mais la question ne sera pas réglée par le vote de la loi, explique-t-il. Celle-ci prévoit en effet des négociations dans les entreprises pour mettre au point des systèmes pour garantir la continuité du service. »
Les syndicats espèrent pouvoir alors peser, d’autant que les sujets d’inquiétude, notamment chez les cheminots, sur les restructurations – dont celle du fret avec plusieurs milliers de suppressions d’emplois à la clef ou encore la réforme des régimes spéciaux de retraite, à venir en 2008 – sont nombreux.
Au centre des critiques syndicales, relayées par les parlementaires de l’opposition, deux points demeurent : l’obligation pour le salarié de déclarer quarante-huit heures avant le déclenchement du conflit son intention de faire grève, assortie d’une sanction possible s’il ne l’a pas fait. Pour les syndicats, il s’agit d’une remise en question du droit de grève individuel. De plus, si les salariés changent d’avis, cela risque de fausser la prévision du trafic pour laquelle ce dispositif, le « préavis de grève individuel » ainsi que l’a nommé la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, a été conçu. Les syndicats rejettent aussi le vote à bulletin secret au bout de huit jours de grève. Il ne fera qu’aggraver, pensent-ils, une situation déjà tendue dans une entreprise aux prises avec un conflit social long.
Rémi Barroux
Article paru dans l’édition du Monde du 31.07.07.
Créé par sr07 le 30 juil 2007 | Dans : Gouvernement, Santé-social-logement
Le groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) à l’Assemblée nationale a annoncé, lundi 30 juillet, sa décision de saisir le Conseil constitutionnel dès le vote du texte sur le service minimum dans les transports publics terrestres, dont les députés commençaient l’examen.
Deux dispositions suscitant aussi la vive opposition des syndicats seront soumises à l’examen du Conseil constitutionnel : l’obligation pour le salarié de se déclarer gréviste 48 heures avant le conflit et l’organisation, au-delà de huit jours de grève, d’une consultation du personnel à l’initiative de l’employeur. Selon le député Alain Vidalies, il s’agit d’« une rupture juridique qui bafoue les principes constitutionnels régissant le droit de grève » .
Lors de l’examen du texte de loi à l’Assemblée nationale, le ministre du travail et des relations sociales, Xavier Bertrand, a expliqué qu’il s’agissait d’« un engagement fort pris par le président de la République lors de la campagne électorale ». Estimant que« le service minimum, ce n’est pas une question de droite ou de gauche, c’est tout simplement une question de service public », il a assuré qu’il n’était pas question « de remettre en cause le droit de grève ». Il souhaite avec cette nouvelle loi « éviter au maximum le recours à la grève, éviter la paralysie en cas de grève et éviter aussi l’absence d’informations aux usagers ».
Le 19 juillet, après l’adoption du projet de loi par le Sénat, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault avait annoncé des « recours juridiques » et appelé les parlementaires à saisir le Conseil constitutionnel. La journée d’action nationale des syndicats, prévue mardi 31 juillet, ne sera« qu’une étape » dans la mobilisation contre le texte sur le service minimum, avait alors prévenu M. Thibault.
Le Monde avec l’AFP