Les feux de l’été du foutriquet : de la fiscalité aux franchises, des fonctionnaires à l’amalgame de tous les fauteurs de troubles …
Créé par sr07 le 01 août 2007 à 7:29 | Dans : a4-Le blog citoyen croque la droite, a6-Les colères du dogue patriote
Monsieur Sarkozy a de la suite dans les idées mais il a de bien mauvaises idées. Il croit à son génie et à sa destinée. Vous allez voir ce que vous allez voir, se convainc sans doute ce président agité en pressant son entourage de conduire à pas de jogging son satané programme ! Mesures symboliques et réformes profondes s’enchevêtrent pour signifier à une opinion engourdie et ébahie sa fidélité à son projet de rupture. Enrichissez-vous ! A bas le fiscalisme et dehors la chienlit ! La droite, la vraie, gouverne… et ne fait pas semblant. Et tous les empêcheurs de tourner en rond n’ont qu’à bien se tenir ! Avis aux grèvistes ! Et pas de quartier pour les jeunes récidivistes ou clandestins !
La logique de cette furieuse politique repose sur une vision économique très libérale couplée d’une idéologie néo-conservatrice sur fond de volontarisme et de personnalisation d’un pouvoir hyperconcentré, le tout façon Second Empire. La cohérence dans tout ça ? Inutile de se prendre la tête. Fichtre ! On fait dans la caricature manichéenne : d’un côté l’ordre, l’initiative, le travail, l’argent, l’effort récompensé ; de l’autre le laxisme, l’assistanat, la bureaucratie envahissante et parasitaire. Les réponses, inspirées de nos déclinologues experts et des franges de l’extrême-droite, ne coulent-elles pas de source ? La soi-disant revalorisation du travail derrière laquelle on masque une politique tout à l’avantage des riches. Pour donner le change N. Sarkozy use de faux-semblants et de longues litanies ; les exonérations des cotisations sont instituées pour permettre aux salariés de gagner plus, les suppressions de postes dans la fonction publique, pour mieux payer les fonctionnaires, le bouclier fiscal et l’exonération des droits de succession, pour faire revenir les entrepreneurs… Comment aller à l’encontre de si bonnes intentions quand les repentis et ralliés bien récompensés cautionnent cette politique décomplexée ? Prenez la dernière et généreuse trouvaille annoncée hier dans la capitale du thermalisme ; les franchises sur les soins, destinées à la recherche et à la prise en charge de l’Alzeimer, c’est à dire les malades payant pour les malades. Il fallait y penser. Et, surtout, oser.
Cette ambiance idéologique délétère, jouant sur l’opposition des Français, se répand dans la plus grande confusion des genres. En réalité, d’où vient l’argent facile ? De quelques aides aux plus fragiles, toujours allouées sous conditions sociales peu enviables quand les revenus du travail décrochent par rapport à ceux du capital ? Ou bien des stock-options, des revenus du capital et de la rente ? Mais qui sont alors les profiteurs du système quand les bas salaires sont légion et la précarité au travail devient un modèle à généraliser ? « L’amour aussi est précaire », se plaît à déclamer Laurence Parisot, alors pourquoi pas le travail ? Histoire de hâter, côté patronal, la réforme attendue du contrat de travail. Foutre ! Et ce matin voici la très précieuse Roselyne Bachelot moquant sur les ondes la mesquinerie de ceux qui refuseraient de payer quelques euros de plus pour vaincre l’Alzeimer ! Dans la gêne pas de plaisir : on exonère les riches des droits de succession, on leur offre un bouclier fiscal, on augmente les honoraires des médecins et on voudrait culpabiliser les couches populaires.
Entendrons-nous bientôt proférer des insultes à l’encontre de la « Gueuse » ? On risquerait alors de ressusciter le Père Duchêne apostrophant ainsi » Messieurs les foutriquets aristocrates à culottes serrées, à grosses cravates, à petites cocardes… » auxquels il s’adressait pour s’exclamer menaçant dans sa 26°lettre » n’agacez pas le dogue patriote « .
Les remèdes de chien de notre docteur Diafoirus, partent d’un diagnostic vicié pour une thérapie de choc qui pourrait bien être fatale. La redistribution à l’envers c’est un manque à gagner considérable avec un effet mécanique sur le niveau d’endettement sauf à tailler dans le vif des dépenses publiques, d’où les suppressions de postes de fonctionnaires par dizaines de milliers. C’est assurément de l’argent qui va à l’argent et non à la consommation dont on connait l’impact décisif sur la croissance et l’emploi. Les franchises, ce sont des bombes à retardement pour tous ceux qui diffèrent les soins et se trouvent ensuite dans une situation sanitaire aggravée. Ce dispositif n’est-il pas la négation d’une politique de prévention dont on sait l’importance ? En raison d’un prétendu service minimum, c’est la remise en question du droit de grève. Dans tous les domaines, c’est le triomphe d’une réaction contre l’Etat social, la protection des travailleurs et des plus vulnérables.
Le sens caché de cette boulimie de réformes, autant iniques qu’ineptes, mérite d’être dénoncé avec la sévérité qui sied à pareille entreprise de destabilisation économique, sociale et idéologique. Car ça devrait pourtant tomber sous le sens ce non sens au pouvoir d’un pouvoir pourtant chargé de sens. A sens unique, bien sûr.
»le dogue patriote »
3 réponses to “Les feux de l’été du foutriquet : de la fiscalité aux franchises, des fonctionnaires à l’amalgame de tous les fauteurs de troubles …”
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Chers Bergeret et Barthelemy,
Je m’y emploie vous savez et je suis très sensible à vos encouragements. Si je pouvais modestement contribuer à ébranler les certitudes des puissants du moment et surtout mettre à mal leur légitimité…
X D Buenos Aires ce 14 août
Merci Xavier Dumoulin pour ta saine colère.
Tout à fait d’accord avec Barthelemy.
A faire ciculer de toute urgence.
X D, je dois vous le dire: ce « billet du jour » ne doit pas être lu seulement par quelques internautes passant sur ce blog. Il faut le faire circuler. (Sur internet, sur différents forum, au boulot, pendant la pause, au café du coin, au cours des dernières manifs légales, etc…). Car on vit actuellement dans un pays « aveugle »: personne n’est là pour nous ouvrir les yeux.