Succès diplomatique ou charlatanisme ?
Créé par sr07 le 07 août 2007 à 6:22 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a4-Le blog citoyen croque la droite
L’affaire des otages libyens va -t- elle devenir celle du couple présidentiel après les « révélations » de Saïf al-Islam Kadhafi ? Beaucoup de flou entoure encore les conditions supposées ou réelles de l’extradition des infirmières bulgares et du médecin palestinien en Bulgarie. Sauf à faire preuve de grande naïveté, on ne saurait cependant reprocher à la France de défendre des positions commerciales en Libye. On doit même, de notre point de vue, dissocier très clairement les questions sur la nature des transactions (armement, nucléaire civil, santé, etc.) avec un pays souverain tel que la Libye de celles qui encombrent l’heureux dénouement de cette affaire.
Cet empressement excessif du président Sarkozy à transformer en succès diplomatique la visite de son épouse, alimente ainsi le doute sur ce qui pourrait n’être en fait, selon certaines rédactions de la presse française et internationale, que l’acceptation des termes de l’échange basé sur un odieux chantage. C’est en tous cas la thèse du fils de Kadhafi envers lequel on ne devrait cependant pas prêter plus de crédit qu’aux dénégations du président français. Ceci met gravement en cause, tant d’un point de vue moral que politique, l’action de la France car, force est de constatre qu’un doute profond s’installe dans l’esprit d’une opinion surprise par cette mise en scène d’une Cécilia, glorieuse ambassadrice des bonnes causes. Bernard Kouchner, ce numéro zéro de la diplomatie française dans cette affaire, éprouve quelques difficultés à justifier l’attitude française devant les parlementaires de l’opposition, hier encore ses proches amis. C’est qu’il boit le calice jusqu’à la lie, le French doctor assoiffé de notorité et mis cependant à l’écart de façon peu élégante, en contradiction avec les usages diplomatiques jusqu’alors en vigueur.
Dans cette affaire, les méthodes du président pourraient bien ternir l’image de la France et affaiblir à terme nos capacités d’initiatives internationales. Notre opinion, désabusée par cette grimace aux principes diplomatiques, risque même de jeter le bébé avec l’eau du bain. S’il s’avérait en effet que les contrats conclus par des entreprises porteurs d’intérêts français étaient d’une certaine façon viciés par les conditions de leur signature, il y a fort à parier que notre » patriotisme économique « en subirait quelque affaiblissement. A force de tout mélanger et de confondre la gloire médiatique éphémère avec la défense des intérêts nationaux, le président Sarkozy pourrait non seulement salir sa réputation mais entamer celle de la France en Europe et dans le monde. Qui oserait alors encore parler de succès diplomatique ? Quant à savoir si l’on doit fournir le nucléaire à la Libye c’est un autre sujet à part entière.
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