décembre 2007
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 31 déc 2007 | Dans : Gouvernement
Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a estimé que le « sarkozysme, c’est d’abord un narcissisme », en critiquant la « conception même de la politique » du président français dans une interview au Parisien daté de dimanche.
M. Hollande s’est dit « choqué » de l’ »hypocrisie » de M. Sarkozy: « D’un côté, il relève de 170% son traitement pour mettre sa rémunération, dit-il, au diapason de celles des chefs d’Etat des grandes démocraties; de l’autre, il sollicite les faveurs d’un milliardaire généreux pour se transporter en grand équipage en Egypte. »
« D’un côté, il demande à juste titre la protection de sa vie privée. De l’autre, il l’expose avec autant de fierté que de gourmandise. D’un côté, il s’en prend aux médias et de l’autre il les oblige à le suivre dans le récit de sa propre histoire », poursuit M. Hollande.
« Ce n’est pas simplement la fonction présidentielle qui est en cause, c’est une conception même de la politique. Le sarkozysme, c’est d’abord un narcissisme », juge le député de la Corrèze.
Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste, « ce qui n’est pas acceptable, c’est la confusion permanente des genres: entre vie privée et vie publique, intérêts particuliers et intérêt général, financements privés et financements public ».
Sur les relations entre le PS et le MoDem, M. Hollande estime que la stratégie de François Bayrou « n’est pas celle d’une coalition parlementaire avec le PS mais d’une compétition pour la présidentielle de 2012. »
Jacques Demarthon AFP/Archives ¦ François Hollande lors d’un point de presse le 19 décembre 2007 à Paris
© 2007 AFP
20Minutes.fr avec AFP, éditions du 30/12/2007
Créé par sr07 le 31 déc 2007 | Dans : Gouvernement, Non classé
André Grjebine directeur de recherches au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences-Po.
QUOTIDIEN LIBERATION : lundi 31 décembre 2007
Nicolas Sarkozy entend mettre Dieu à contribution pour s’attaquer à ce que Freud caractérisait comme le malaise d’une civilisation sans transcendance. Il compte sur la religion pour proposer des valeurs et une espérance à une nation désemparée. Il s’attaque ainsi au paradoxe de Dostoïevski : «Il n’y a rien de plus tentant pour l’homme que la liberté de sa conscience, mais rien de plus douloureux.» Reste à savoir si ce paradoxe peut être surmonté sans renoncer à la société ouverte, à une société sans dogmes imposés par l’Etat, la religion ou le conformisme ambiant.
A cette préoccupation générale se superpose, semble-t-il, un dispositif plus spécifique commandé par la conception présidentielle des relations de la République avec l’islam. Dans un premier temps, comme il l’a esquissé dans l’ouvrage qu’il a consacré en 2004 aux questions religieuses, Sarkozy attend des dignitaires musulmans qu’ils proposent des valeurs «à tous ces jeunes qui ne croient plus en grand-chose», mais également qu’ils exercent un contrôle que l’Etat ne parvient plus à exercer dans les banlieues.
Le discours prononcé au Latran, à Rome, le 20 décembre annonce la deuxième phase du dispositif : revigorer notre héritage chrétien pour faire face à la montée en puissance de l’islamisme, forme conquérante de l’islam.
A première vue, le bien-fondé d’un tel pari paraît confirmé par l’exemple des Eglises évangélistes, qui sont parvenues à contrecarrer la progression de l’islam aux Etats-Unis, en Amérique latine ou dans certains pays africains.
En réitérant son plaidoyer pour la croyance, Nicolas Sarkozy, qu’il le veuille ou non, ébranle le principe de laïcité qui est au cœur de la République. Ce principe ne consiste pas à maintenir une balance égale entre toutes les religions, mais à interdire à l’Etat toute prise de position en matière religieuse, si ce n’est pour établir les règles du jeu et veiller à leur respect.
Il est vrai que dans d’autres démocraties, notamment aux Etats-Unis, les références religieuses sont fréquentes en politique. Mais, à l’heure où les fondamentalismes religieux ne cessent de progresser dans le monde et où l’obscurantisme gagne du terrain, un recul de l’Etat qui symbolise la laïcité moderne ne peut qu’être interprété comme un désaveu de tous ceux qui dans le monde se réfèrent à la France dans leur lutte contre l’emprise du religieux.
Comment ne pas être perplexe quand on entend notre président vanter la «contribution spirituelle et morale» de la France en se référant à des symboles de superstition et d’obscurantisme comme Bernadette de Lourdes ou Thérèse de Lisieux ? Selon Sarkozy, la morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini.
Faut-il lui rappeler le long passé de violence des religions, une histoire qui est loin d’être achevée comme l’attestent les atteintes aux droits de l’homme et le terrorisme perpétrés par des islamistes ? Et que penser de cette étrange affirmation selon laquelle «l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie» ? Tout d’abord, il est probable que ceux qui ont une vocation religieuse n’ont pas le sentiment de «sacrifier» leur vie. En outre, ceux qui sont disposés à sacrifier leur vie ne sont-ils pas également ceux qui lui attachent peu de valeur, et sont de ce fait parfois plus enclins que d’autres à sacrifier la vie d’autrui ? A ce compte, faut-il admirer les terroristes qui poussent à l’extrême le sens du sacrifice ? Il serait vain de prétendre comparer le bonheur de l’homme en quête de certitudes et celui de l’homme qui cherche lui-même ses valeurs et ses raisons de vivre.
Mais est-il possible d’ignorer les résultats de la quête fiévreuse de certitudes qui s’empare parfois de certains hommes, de sociétés entières ? Combien d’entre eux seraient prêts à toutes les violences pour défendre la fiction qui les fait vivre ? Certes, au XXe siècle, des idéologies comme le communisme ou le nazisme ont surpassé en horreur tout ce que l’humanité avait connu jusqu’alors. Mais n’y a-t-il pas une autre voie ? L’homme qui accepte sa finitude tend à reconnaître une valeur unique à la vie humaine. Il découvre qu’il n’a pas d’autre devenir que celui de l’humanité. Il trouve alors son identité, non à travers une vie éternelle dont il ne saura jamais si elle lui est vraiment promise, mais à travers la pérennité de l’aventure humaine et la transmission entre les générations qui l’ont précédé et celles qui le suivront.
Ce rappel de notre héritage judéo-chrétien est de ce point de vue le bienvenu, à la fois comme un moment de notre trajectoire et comme un rappel des perversions que les religions engendrent parfois. N’incombe-t-il pas au président d’une République laïque d’expliciter l’horizon de la société ouverte plutôt que d’orchestrer un repli sur des communautarismes religieux ?
Nicolas Sarkozy espère préserver la civilisation européenne en renforçant les institutions et la foi chrétiennes. En réalité, l’alliance de facto des religions fait que toute mesure renforçant l’une tend à profiter à l’ensemble d’entre elles, et singulièrement à celle qui apparaît aujourd’hui comme la plus virulente.
Le cardinal patriarche de Venise, Angelo Scola, désigne clairement la menace, même s’il paraît s’en féliciter : «Il est acquis que la marginalisation de la religion dans la sphère sociale n’est pas acceptable pour les cultures non européennes… Le métissage de civilisations et de cultures rend obsolète la solution moderne du religieux et du politique.» Alors que la société ouverte est menacée de toute part, serait-il concevable que le coup de poignard dans son dos vienne du pays qui en a été l’initiateur ?
Ouvrage à paraître en mars : la Guerre du doute et de la certitude. La démocratie face aux fanatismes, aux éditions Berg international.
Créé par sr07 le 31 déc 2007 | Dans : Non classé
Douze personnes ont été tuées dimanche dans les émeutes à Nairobi. L’opposition conteste les résultats du scrutin présidentiel, dont la crédibilité est également mise en cause par l’UE.
AFP
LIBERATION.FR : dimanche 30 décembre 2007
Mwai Kibaki a été réélu président du Kenya pour un second et dernier mandat face à son principal rival Raila Odinga, un résultat rejeté par l’opposition et dont l’annonce dimanche a été suivie immédiatement d’émeutes meurtrières à Nairobi et dans l’ouest du pays.
Kibaki totalise 4.584.721 voix contre 4.352.993 voix à Raila Odinga -chef de l’opposition-, a annoncé en direct à la télévision publique le président de la commission électorale kényane (ECK) Samuel Kivuitu.
Quelques minutes après l’annonce des résultats, des émeutes ont éclaté dans les fiefs de Odinga, à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, et dans plusieurs villes de l’ouest du pays où 12 personnes ont été tuées dimanche, portant à 18 le nombre de morts depuis jeudi, jour du scrutin.
Mwai Kibaki, 76 ans, a prêté serment dimanche en fin de journée au palais présidentiel, au cours d’une cérémonie organisée moins d’une heure après la proclamation des résultats. Peu avant l’annonce de sa défaite, Raila Odinga avait accusé le président Kibaki d’avoir fraudé sur au moins 300.000 voix, au cours d’une conférence de presse. La différence de voix entre les deux candidats est de 231.728 voix, selon les résultats.
L’annonce de ces résultats, trois jours après les élections présidentielles, législatives et locales, a mis un terme au laborieux processus de dépouillement des bulletins dont la lenteur a suscité l’exaspération des partisans de M. Odinga et alimenté les soupçons de fraude.
Scandant «pas de paix, pas de paix», des centaines de partisans de Raila Odinga sont immédiatement descendus dans les rues de Kibera, survolées par un hélicoptère de la police, tandis que la police anti-émeutes déployée autour du bidonville tirait en l’air pour contenir la foule. Dimanche soir, le gouvernement a ordonné la suspension des retransmissions des reportages sur ces émeutes, «pour la sûreté et la tranquillité du public».
L’Union européenne et la Grande-Bretagne ont froidement accueilli l’annonce de la victoire de Kibaki.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband a fait part de «réelles inquiétudes sur les irrégularités» du scrutin tandis que le chef de la mission d’observation de l’UE, Alexander Graf Lambsdorff, déplorait «l’échec de la commission électorale (…) à établir la crédibilité du processus de dépouillement». Le département d’Etat américain a en revanche «félicité» Kibaki, ajoutant qu’il appartenait aux autorités kényanes d’enquêter sur les allégations de fraude.
Tout au long de sa campagne, M. Kibaki a invité ses concitoyens à «continuer le travail», et mis en avant ces bons résultats économiques et l’instauration de la gratuité de l’école primaire, mesure qu’il s’est engagé à étendre à l’enseignement secondaire. Il a également promis un gouvernement « propre » en cas de réélection alors que ses détracteurs l’accusent d’avoir échoué jusqu’ici dans la lutte contre la corruption, dont il avait fait l’une de ses priorités, et dans la réforme des institutions.
Le Kenya a enregistré une croissance économique annuelle moyenne de 5% depuis l’accession de Kibaki au pouvoir en 2002, ce qui lui a valu de solides appuis dans les milieux d’affaires kényans, soucieux d’éviter une possible période d’incertitude politique en cas d’alternance.
Créé par sr07 le 30 déc 2007 | Dans : Non classé
Par Emmanuel GIROUD dans Courrier internationaldu 30/12/2007 – 07:55 |
La crise dans laquelle est plongée le Pakistan depuis la mort, jeudi dans un attentat, de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto, principale figure de l’opposition, était suspendue dimanche a une réunion cruciale de son parti à Naudero, le fief familial dans le sud. D’abord, le Parti du peuple Pakistanais (PPP), premier mouvement d’opposition, doit décider s’il participera ou non aux élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier et pour lesquelles Mme Bhutto promettait de battre la coalition qui soutient le président Pervez Musharraf. Il est de toute façon peu probable qu’elles aient lieu cette date puisque dès samedi, la Commission électorale, qui doit en décider, a indiqué que le processus électoral avait déjà été faussé par la mort de Mme Bhutto et les violences qui émaillent le pays depuis. Et un responsable du parti au pouvoir a indiqué qu’un scrutin sans le PPP serait « vide de signification », une porte ouverte vers l’annonce d’un report. La décision devrait être prise lundi lors d’une réunion de la Commission. Mais dans tout les cas, élections ou pas, cette puissance nucléaire de 160 millions d’habitants est menacée d’un chaos: alors que des émeutes sporadiques, menées par des sympathisants ou de simples pilleurs, vident littéralement les rues des grandes villes et ont fait déjà au moins 38 morts en trois jours, on s’attend au pire dès lundi, au terme des trois jours de deuil national décrété par M. Musharraf. Et seul un appel au calme du PPP semble de nature à calmer les esprits, notamment dans sa province natale du Sind, dont Karachi (sud) est la capitale, et où les partisans de Mme Bhutto accusent des éléments proches du camp Musharraf d’avoir « tué » leur leader, au mieux en négligeant sa sécurité, au pire en orchestrant son assassinat. Une composante ethnique est également considérée comme une bombe à retardement: Mme Bhutto est de l’ethnie sindie, qui peuple le Sind, la province où les émeutes sont les plus meurtrières, et où les manifestants profèrent des slogans menaçants à l’égard des Pendjabi, l’ethnie de la province du Pendjab (centre et nord-est) qui domine le pouvoir et l’armée. Or, depuis vendredi, quelque 16.000 troupes paramilitaires sont déployées dans le Sind, dont 10.000 pour sa seule capitale Karachi, avec l’ordre de « tirer à vue » sur les fauteurs de troubles. Les dirigeants du PPP doivent se réunir samedi dans la propriété de la dynastie Bhutto (1988-1990 et 1993-1996) à Naudero, à quelques km du mausolée où Benazir a été inhumée vendredi, aux côté de son père, Zulfiqar Ali Bhutto, Premier ministre élu renversé en 1977 par le général Zia ul-Haq et pendu deux ans plus tard sous son régime militaire, ainsi que ses deux frères, décédés l’un d’un empoisonnement mystérieux, l’autre victime d’une fusillade aux circonstances troubles. D’autre part, la menace islamiste est toujours très présente alors que s’achève l’année 2007 sur un nombre record en 60 ans d’histoire de la République Islamique du Pakistan: plus de 800 personnes sont mortes dans des attentats cette année, perpétré par des kamikazes pour la plupart, perpétrés par les combattants islamistes proches d’Al-Qaïda qui infestent les zones tribales du nord-est du pays, le long de la frontière afghane. Dès le lendemain de l’attentat d’ailleurs, Islamabad a été prompt à désigner le réseau d’Oussama ben Laden comme commanditaire de l’assassinat, par l’intermédiaire du chef présumé d’Al-Qaïda au Pakistan, Baïtullah Mehsud, un chef de tribu du nord-ouest, qui a immédiatement démenti par la voix de son porte-parole. Reste la question de la succession de Mme Bhutto qui s’était auto-proclamée présidente à vie du PPP fondé par son père et dont personne n’imagine qu’il survive si son futur chef n’a pas de sang Bhutto dans les veines. La réunion de Naudero devrait permettre, sinon de le nommer, au moins de se faire une idée de qui sera le successeur, le fils de l’ex-Premier ministre, Bilawal Zardari, un étudiant de 19 ans seulement, faisant figure de dauphin. La réunion est prévue dans le milieu de l’après-midi, vers 1H00 GMT et l’époux de MmeBhutto, Asif Ali Zardari devrait y lire les instructions qu’elle aurait laissée. « Il sera impossible pour le parti d’aller à l’encontre de ses voeux », souligne le politologue et éditorialiste Shafqat Mahmood. Mme Bhutto a dû son ascension politique, qui l’a conduite à devenir la première femme de l’Histoire dirigeante d’un pays musulman en 1988 à l’âge de 35 ans, au véritable culte dont jouit encore son père dans tout le pays. Le PPP, parti dit progressiste et identifié comme celui qui « défend les pauvres », est donc soumis à la règle tacite de la succession dynastique. |
Créé par sr07 le 30 déc 2007 | Dans : Amérique Latine
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