Dernier tour de piste des nonistes
Créé par sr07 le 04 fév 2008 à 6:53 | Dans : La France trahie, Pour une autre Europe
Traité européen. Les parlementaires aujourd’hui à Versailles pour modifier la Constitution.
LAURE EQUY
QUOTIDIEN LIBERATION : lundi 4 février 2008
Les «nonistes» ont tiré ce week-end leurs dernières cartouches contre le traité de Lisbonne et sa ratification prévue sans consultation populaire. «Pour l’honneur», admet un militant communiste, un badge «Pas sans nous, nous voulons un référendum» collé sur la veste. Réunis en meeting, à Paris, à l’appel du Comité national pour un référendum (CNR), près d’un millier de personnes sont venues écouter les intervenants de gauche et d’extrême gauche, parmi lesquels Marie-George Buffet, Francis Wurtz (PCF), Arlette Laguiller (LO), Olivier Besancenot (LCR), Jean-Pierre Chevènement (MRC), Jean-Luc Mélenchon ou Paul Quilès (PS), interpeller les députés et sénateurs, convoqués aujourd’hui en Congrès à Versailles. Mais elles savent la partie très mal engagée.
Etrangler. «Forfaiture», «coup d’Etat», «tour de passe-passe», «déni de démocratie». La pilule de la ratification parlementaire continue d’étrangler le camp du non, qui fustige un traité présenté comme «simplifié» et fait dans leur dos. En mai 2005, «le peuple français s’est prononcé à près de 55 % contre» le projet de traité constitutionnel, rappelle Jean-Pierre Chevènement. «On n’a pas le droit de modifier son appréciation en passant par la lucarne parlementaire, au mépris de la démocratie.» Dénonçant un «coup de force de Sarkozy», Olivier Besancenot affirme à la tribune que «ce que le peuple décide majoritairement, seul le peuple peut le défaire». Marie-George Buffet souligne «l’exigence démocratique» et «l’urgence de donner la parole au peuple» sur ce texte.
Ultime recours pour le CNR, créé en novembre dernier, l’appel lancé aux parlementaires qui seront, pour le député (PS) du Nord Marc Dolez, «devant leurs responsabilités» lors de la révision constitutionnelle (lire ci-contre). «Ceux qui voteront non se comporteront avec honneur», salue par avance Chevènement.
Foire d’empoigne. Les regards des nonistes se tournent vers les parlementaires socialistes qui devraient se rendre à Versailles en ordre dispersé. Pressé d’en finir avec le redoutable dossier européen, le PS a tout fait pour éviter de répéter la foire d’empoigne de 2005. Une grande partie d’entre eux devrait s’abstenir pour protester contre le mode de ratification, sans pour autant l’empêcher.
«Boycotter ou s’abstenir revient à voter oui et à être le complice de Sarkozy», prévient Marc Dolez, qui s’en prend à une «attitude hypocrite» de son parti. Rappelant l’intention de Ségolène Royal, au cours de la campagne présidentielle, de tenir un référendum pour un texte se substituant au Traité constitutionnel européen , Clémentine Autain (apparentée PCF) considère que «le PS a la main pour ne pas avaliser le texte, frère jumeau» du précédent. «L’opposition a peur de s’opposer», proteste le socialiste Paul Quilès, regrettant «un défaitisme attristant». D’où la «grande colère» de Jean-Luc Mélenchon, évoquant la possibilité d’une minorité de blocage de deux cinquièmes des suffrages exprimés lors du vote à Versailles. Avec les voix de gauche et un renfort des souverainistes et de certains centristes, le sénateur (PS) estime qu’«on aurait pu faire mettre un genou à terre à Sarkozy. Il va gagner, pas par sa force mais par nos faiblesses.»
Plus de deux ans après la victoire du non, les partisans d’un référendum, dont le bloc s’est fissuré avec la présidentielle, ont peiné à battre le rappel. «On a fait ce qu’on a pu, mais tout a été fait pour asphyxier le débat», déplore Mélenchon, quand d’autres pointent la difficulté de mobiliser dans un laps de temps aussi court : moins de deux mois entre la signature du texte par les dirigeants des Etats membres, le 13 décembre, et le Congrès de Versailles. Pour Besancenot, «en 2005, la campagne n’a commencé que lorsqu’on a annoncé le référendum. On avait alors pu débattre. Et la mayonnaise avait pris.» Tout en refusant de croire le «combat perdu d’avance», Buffet promet, elle, de «nouvelles belles batailles» aux nonistes : en juillet, lors de la présidence française de l’UE, et en 2009, avec «l’occasion de transformer en référendum» les élections européennes.
PARIS (AFP) Rassemblement à Paris pour un référendum sur le traité européen
Un millier de personnes opposées au traité européen de Lisbonne se sont rassemblées samedi à Paris pour réclamer que ce traité soit soumis à référendum, et non ratifié par la voie parlementaire comme l’a décidé le président français Nicolas Sarkozy.
Le rassemblement a eu lieu à l’appel du Comité national pour un référendum (CNR) qui groupe des personnalités et formations politiques de gauche et d’extrême gauche allant de responsables du Parti socialiste à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en passant par le Parti communiste et les altermondialistes de José Bové.
Il s’est tenu deux jours avant la réunion des députés et des sénateurs, convoqués lundi en congrès à Versailles par M. Sarkozy, lors de laquelle doit être définitivement adoptée une révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Lisbonne. La ratification elle-même doit intervenir le jeudi 7 février.
Les organisateurs du rassemblement de samedi voulaient « empêcher ce déni de démocratie et exiger la tenue d’un référendum ».
Le traité de Lisbonne remplace le projet de traité constitutionnel européen qui avait été rejeté par la France et par les Pays-Bas au cours de référendums en 2005.
« Nicolas Sarkozy veut contourner le vote populaire et refuse le référendum. S’il persiste dans son refus de donner la parole au peuple sur un texte qui engage l’avenir du pays, les députés et sénateurs peuvent l’y contraindre », a déclaré le CNR, qui revendique les signatures de 111 députés et sénateurs en faveur d’un référendum.
Parmi les intervenants, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français, a plaidé pour « l’urgence de donner la parole au peuple » sur ce traité, « que l’on soit pour le oui ou pour le non ».
PARIS – Les partisans du « non » de gauche à la Constitution européenne en 2005 se sont réunis samedi à Paris pour réclamer un référendum sur le traité européen de Lisbonne.
Le Parlement doit se réunir en Congrès lundi à Versailles pour adopter la révision de la Constitution préalable à la ratification du traité de Lisbonne. Celle-ci pourra ensuite intervenir, sous la forme d’un projet de loi dont le vote est prévu le 7 février à l’Assemblée nationale, puis au Sénat.
« Ils se moquent du peuple », a estimé samedi Jean-Pierre Chevènement lors d’un meeting organisé à la Halle Carpentier, à Paris. L’ancien ministre socialiste a dénoncé une « forfaiture ».
La secrétaire nationale du Parti communiste Marie-George Buffet voulait croire à un rejet du texte par le congrès, ce qui pourrait « ouvrir la porte à un référendum ». « Il suffit d’aller à Versailles pour voter contre. C’est ce que je vais faire en tant que députée », a-t-elle dit sur LCI.
Lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait annoncé que le traité européen remplaçant la Constitution, rejetée par les Français par référendum en 2005, serait ratifié par voie parlementaire.
Cinquante-neuf pour cent des Français voulaient un référendum sur le nouveau traité européen, selon un sondage CSA paraissant dans « L’Humanité Dimanche ». AP
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