Le Parlement ratifie le traité européen et referme un chapitre douloureux
Créé par sr07 le 07 fév 2008 à 21:43 | Dans : La France trahie
Par Par Suzette BLOCH et Samir TOUNSI AFP – Jeudi 7 février, 17h17
PARIS (AFP) – Les députés, avant les sénateurs dans la soirée, ont donné jeudi leur feu vert à la ratification par la France du traité européen de Lisbonne, clôturant un chapitre politique douloureux qui a divisé partis et électorat, à cinq mois de la présidence française de l’UE.
Un peu moins de trois ans après le « non » au référendum sur la Constitution européenne, qui avait donné un brutal coup d’arrêt au processus de rénovation institutionnelle de l’UE, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi autorisant la ratification de Lisbonne par 336 voix pour et 52 voix contre.
L’UMP a voté oui dans son immense majorité (206 pour, cinq voix contre, trois abstentions). Plus de 100 députés UMP n’ont cependant pas voté.
Divisé, le PS a retrouvé un semblant d’unité, avec une majorité de députés socialistes qui ont dit « oui » (125 pour, 25 contre dont Henri Emmanuelli, et 17 abstentions). Les députés fabiusiens avaient annoncé qu’ils ne prendraient pas part au vote.
« C’est un grand succès. Toute la diversité s’est exprimée. Et nous avons besoin de cette diversité pour la construction de l’Europe« , s’est félicité le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
Le texte devait être soumis aussitôt à l’approbation du Sénat dont le vote devait intervenir dans la nuit de jeudi à vendredi ou au plus tard vendredi. Le calendrier était des plus serrés, avec révision préalable de la Constitution lundi, passage en Conseil des ministres mercredi, vote de l’Assemblée jeudi et enfin ultime feu vert au Sénat.
Le traité européen sera ensuite formellement ratifié par la France après la signature du texte par Nicolas Sarkozy ou François Fillon.
Quatre pays, sur 27, ont déjà ratifié le texte, la Hongrie, la Slovénie, Malte et la Roumanie. La Slovaquie s’apprête à le faire.
La rapidité de sa ratification permettra à la France d’aborder plus facilement la présidence tournante européenne, qu’elle prendra en juillet.
Le président de la République avait promis pendant la campagne électorale qu’il oeuvrerait à un « traité simplifié » reprenant certains points du projet de Constitution rejeté en 2005 et choisirait la voie parlementaire pour son adoption.
Le nouveau traité n’est plus officiellement une Constitution, abandonne les symboles de l’Union (hymne, drapeau, devise) et la référence à l’objectif économique de « concurrence libre et non faussée ».
Il prévoit des avancées institutionnelles, comme un président du Conseil européen élu pour un mandat de deux ans et demi renouvelable.
L’opposition socialiste, très divisée comme en 2005, avait hâte de clore ce chapitre. Pour le porte-parole du groupe, André Vallini, partisan du oui, ce « sera la fin du chemin de croix ». Et le député Philippe Martin, partisan du non, constate parmi ses collègues « l’envie de refermer un dossier qui nous a fait tant de mal ».
Le PS a officiellement pris position pour le « oui » au Traité de Lisbonne. Les partisans de l’ancien Premier ministre Laurent Fabius n’ont cependant pas pris part au vote. Ils avaient voté contre la révision de la Constitution, dans l’espoir d’obliger M. Sarkozy à organiser un référendum. Les parlementaires n’ont pas à « se substituer » au peuple, a argué M. Fabius.
Les souverainistes de droite, qui se comptent sur les doigts de la main, ont fait un dernier baroud d’honneur. Nicolas Dupont-Aignan (divers droite) a présenté une motion d’ajournement – rejetée – tandis que Jacques Myard (UMP) fustigeait « l’abandon de la souveraineté de la Nation ».
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