Le bling-bang du blanc-bec
Créé par sr07 le 17 mar 2008 à 21:37 | Dans : a4-Le blog citoyen croque la droite, a6-Les colères du dogue patriote
Parmi les critiques les plus cruelles envers la personne de N. Sarkozy, retenons celles de son propre camp, qui font porter le poids de cette Bérézina électorale sur le compte d’un comportement indigne mêlant provocations, irascibilité et lucre. De l’aveu même de ses supporters, ces détestables symptômes d’un mésusage de la fonction présidentielle seraient ainsi la cause première de cet échec. Arroseur arrosé, flambeur victime de ses propres turpitudes, la morale de l’histoire en appelle simplement à plus de modestie et de retenue pour conjurer le sort.
Trop simpliste sans doute, ce discours concocté par l’entourage présidentiel qui voudrait ignorer une dimension évidente de cette désaffection populaire ! La critique des urnes et des abstentionistes n’exprime-t-elle pas d’abord l’attente déçue des Français vis à vis de leur pouvoir d’achat et de la confiance trahie ? Orientée sur la critique de l’action gouvernementale, l’interprétation du vote sanction dans un contexte d’abstention record, prend alors un tout autre sens.
Quand gouvernement, ministres et dirigeants de l’UMP n’ont de cesse de proclamer la nécessité d’accélérer les réformes anti-sociales et de décupler d’efforts pour que la politique gouvernementale se traduise dans la réalité, l’opposition demande au président de tenir compte de l’avertissement des Français. Sans mobilisation défensive, on peut pourtant craindre le pire malgré ce vote sanction. Il appartient à la gauche d’unir ses forces pour contester la logique néolibérale en oeuvre dans la politique sarkozienne et surtout tracer une nouvelle voie offrant au mouvement syndical et plus largement aux forces sociales la capacité de contrer patronat et gouvernement. A l’heure d’un sérieux risque d’effondrement du système financier international, cette lutte sans merci du capital pour la confiscation de la valeur ajoutée est autrement plus significative de la réalité du capitalisme mondialisé que la dénonciation de cette façon d’être bling-bling. Le peuple a moins à craindre de cette posture de blanc-bec que de cette ambition des élites dirigeantes mondialisées de liquider notre modèle social en s’appuyant, s’il le faut, sur l’idéologie néo-conservatrice délégitimant les idées rationalistes qui accompagnent l’esprit de Progrès.
D.P
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