avril 2008
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 30 avr 2008 | Dans : Parti socialiste
PARIS (AFP) – Le candidat PS à l’élection présidentielle de 2012 devrait être désigné « dans les trois mois » suivant le congrès du parti organisé un an avant cette échéance, de façon à s’assurer de la concordance des orientations du parti et de son candidat, a-t-on appris mercredi de sources socialistes.
La « commission de la rénovation » mise en place par François Hollande pour moderniser les statuts a achevé ses travaux mardi soir, après deux mois de discussions dont le secrétariat national du PS a fait mercredi la synthèse.
Les participants se sont mis d’accord pour ordonner les congrès du PS autour de l’élection présidentielle, alors que les statuts actuels prévoient seulement que « le congrès national se réunit tous les trois ans ».
Ségolène Royal avait été désignée en novembre 2006, un an après le congrès du Mans, le dernier avant la présidentielle de 2007.
Désormais, un congrès – suivi aussitôt de l’élection du premier secrétaire – se tiendrait un an avant le scrutin avec, à son ordre du jour, l’orientation politique du parti, y compris en vue de la présidentielle et des législatives.
Le candidat au scrutin suprême serait désigné « dans les trois mois » suivants, selon des responsables du parti.
Cette dissociation doit permettre de « privilégier le travail de fond au congrès tout en faisant en sorte d’obliger le candidat à s’inscrire dans la ligne politique qui l’a emporté » au congrès, a expliqué l’un d’eux.
Le mode de désignation du candidat – par les seuls adhérents ou par une primaire de toute la gauche ou par un mélange des deux – sera du ressort du congrès et n’était pas à l’ordre du jour des travaux de la commission.
Un autre congrès aurait lieu « dans l’année suivant l’élection présidentielle ».
Ce schéma, partie d’un ensemble plus vaste, doit être présenté à un prochain Bureau national et être soumis au vote des militants fin mai, puis ratifié par une Convention nationale le 14 juin.
D’autre part, pour les courants (sensibilités politiques), le seuil à atteindre pour siéger dans les instances nationales du parti resterait inchangé, à 5% des suffrages exprimés. François Hollande proposait 10%. Ségolène Royal et ses partisans militaient activement pour un relèvement du seuil afin de donner plus de force au courant majoritaire.
En outre, la représentativité des sections et fédérations serait dorénavant calculée à partir du nombre de votants au congrès, et non plus d’inscrits, afin de mieux refléter l’implantation locale réelle.
Le régime des sanctions applicable aux cas d’indiscipline – caractérisés au moment du référendum sur le traité constitutionnel européen puis lors des investitures aux élections législatives et municipales – demeurerait identique.
En lançant cette réforme le 23 juin 2007, et récemment encore, François Hollande avait beaucoup insisté sur la nécessité de « respecter le parti et ses décisions ».
Enfin, l’adhésion au parti coûterait toujours 20 euros la première année. Un barème progressif, tenant compte du revenu et des charges familiales et voté chaque année par le Conseil national, s’appliquerait à partir de l’année n+1.
Créé par sr07 le 30 avr 2008 | Dans : Parti socialiste
Forte de sa brillante réélection à Lille, Martine Aubry entend peser dans son parti. Pas question pour autant de monopoliser les médias. La socialiste travaille dans la discrétion. Elle consulte, dialogue, tisse un réseau qui pourrait faire d’elle une figure incontournable lors du congrès du PS cet automne. Une personnalité susceptible de proposer une alternative au choc attendu entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë.
On ne l’a pas entendue tout de suite. Tous les ténors du PS -Ségolène Royal et Bertrand Delanoë en tête- se sont empressés de réagir à l’intervention de Sarkozy, pas Martine Aubry. L’ex-numéro 2 du gouvernement Jospin a pourtant reçu plus d’une dizaine de propositions « médias ». Mais depuis qu’elle a été réélue maire de Lille et qu’elle a pris la tête de Lille-Métropole - »la plus grande métropole après Paris »-, ses semaines sont bousculées.
Jeudi soir, elle n’a même pas pu suivre le show présidentiel en direct: elle dînait avec Daniel Percheron, le président de la région Nord-Pas-de-Calais. Elle a regardé la rediffusion à son retour, sur i-TV. « Nicolas Sarkozy a changé sur la forme, adoptant un ton plus modéré mais pas très naturel. Il n’a rien lâché sur le fond, déplore-t-elle. Il persiste dans une politique injuste et inefficace économiquement, qui fait peser toutes les difficultés sur les classes moyennes et populaires. »
Un exemple? L’annonce du Président à propos du Revenu de solidarité active (RSA). « Une mesure pour les plus pauvres, qu’il veut faire financer par des un peu moins pauvres qui touchent la prime pour l’emploi! » Elle n’oublie pas de contre-attaquer sur les 35 heures, la réforme, sa réforme: « Nicolas Sarkozy dit que cela coûte 20 milliards d’euros, en fait, c’est 15. Un peu moins que ses cadeaux fiscaux aux plus privilégiés. Il se gargarise d’avoir créé 300.000 emplois, mais pendant la période qui a suivi la création des 35 heures, cela a été 2 millions! Le chef de l’Etat cherche des boucs émissaires pour expliquer son bilan catastrophique. »
Certains la verraient bien premier secrétaire du PS
Pas de doute, Marine Aubry est de retour. Forte des 66,56% récoltés aux municipales -« le plus grand résultat de tous les temps à Lille », selon Pierre de Saintignon, son premier adjoint-, l’énarque de 57 ans voit son horizon se dégager. Certains la verraient bien premier secrétaire du PS. Elle ne dit pas non, mais préfère botter en touche: « Quand nous aurons travaillé tous ensemble, je me poserai la question de mon rôle dans le parti. »
Pour l’instant, elle savoure ses victoires. « Elle a posé son sac d’anxiété », se réjouit son amie Marylise Lebranchu. « Elle se sent libérée et disponible », renchérit Jean Le Garrec. Cette élue, dont certains confirment le toujours mauvais caractère, est sur son petit nuage. « Je suis très heureuse. Je n’ai pas changé. La façon dont je fais de la politique, si souvent décriée, a été comprise. » Treize ans après avoir débarqué sur les terres de Mauroy, la fille de Jacques Delors a su convaincre les Ch’tis. De quoi oublier sa défaite aux législatives de 2002, le pamphlet étrillant la Dame des
35 heures ou les critiques de Pierre Mauroy lui reprochant, en 2006, de « dire trop de mal de trop de monde ».
« Le moins que je puisse faire, c’est une contribution »
La voici désormais en troisième position -après Delanoë et Royal- dans la liste des personnalités que les Français aimeraient voir premier secrétaire du PS. Certains proches n’y croient pas. Trop prenant. « Maire de Lille et présidente de la communauté urbaine, cela prend déjà beaucoup de temps et d’énergie », glisse ainsi Pierre Mauroy. Non, Martine Aubry viserait plutôt la présidentielle. Ses amis la poussaient déjà à se présenter en 2007. « Si elle s’était lancée, il n’y aurait jamais eu le phénomène Ségolène, regrette l’un d’eux. L’engouement pour une candidature féminine aurait joué en faveur de Martine. »
En attendant, il faut préparer le congrès du PS. « Le moins que je puisse faire, c’est une contribution, seule ou avec d’autres », affirme Martine Aubry. Une vingtaine de fidèles, tous membres de son club de réflexion Réformer, y travaillent déjà, comme Adeline Hazan, la maire de Reims, Jean Le Garrec, Pascal Buchet, les députés Marylise Lebranchu, François Lamy, Catherine Génisson… Le sociologue Michel Wieviorka, lui, se charge de mobiliser les intellectuels: une première réunion devrait rassembler une vingtaine de chercheurs à la mi-mai.
Martine Aubry martèle qu’il faut passer du « je » au « nous », alors elle dialogue. Pas avec Ségolène Royal, qui souhaitait pourtant la rencontrer. Mais avec Bertrand Delanoë avec lequel elle a dîné en tête à tête le 1er avril, au Récamier, un restaurant huppé de Paris. Toutefois, la maire de Lille ne participe plus aux déjeuners du mardi organisés par les amis de Bertrand. Pas envie de jouer les supporters d’un autre candidat. Elle discute avec le groupe des Reconstructeurs, qui rassemble strauss-kahniens, fabiusiens et Arnaud Montebourg. Et dépêche deux émissaires -les députés François Lamy et Yves Durand- à leurs réunions du mardi. Elle est attendue à leur prochain atelier prévu le 1er juin. Martine Aubry garde aussi le contact avec le député européen Benoît Hamon, figure du Nouveau Parti socialiste, qui travailla jadis pour elle au ministère de l’Emploi.
Quelles sont ses véritables intentions? « Son message n’est pas très clair, à part le fait qu’elle veut faire barrage à Ségolène, ironise un delanoïste. Elle reste encore sur le bord. Elle a déjà été tentée de créer son courant, mais elle n’a jamais franchi le pas. » « Elle ne pèse pas grand chose, même dans le Nord », assure un ségoléniste. Les aubristes, eux, font mine de ne pas s’inquiéter. « Si Martine veut jouer un rôle important au congrès, l’absence de troupes, que certains font passer pour une faiblesse, sera une force, estime François Lamy. Elle peut faire le lien entre différentes sensibilités. » Aubry, la troisième voie pour éviter le choc Delanoë/Royal?
Créé par sr07 le 30 avr 2008 | Dans : Economie
Le dollar se redresse face à l’euro, les Bourses se sont stabilisées. Les analystes jugent, dans leur majorité, que la baisse des taux que devrait annoncer la Réserve fédérale américaine, mercredi 30 avril au soir, sera la dernière d’une série commencée cet été. La crise financière est-elle finie ? De nombreux signes le laissent penser.
Les banques centrales ont tout fait pour rassurer, alors que la crise des subprimes, ces crédits immobiliers américains à risque, menaçait le système financier mondial. Entre le sauvetage de Bear Stearns aux Etats-Unis et des baisses de taux à répétition, elles ont écarté le risque systémique. Pour autant, les banques continuent à déprécier leurs actifs, on l’a encore vu ces derniers jours avec la Deutsche Bank. A ce jour, elles ont provisionné 270 milliards de dollars du fait des subprimes ; le FMI prévoit que ce chiffre pourrait monter à 945 milliards. Les licenciements dans le secteur financier se comptent par dizaines de milliers.
« Penser que la crise est finie est ridicule », juge Michel Aglietta, professeur d’économie à l’université Paris-X. « Nous sommes sans doute sortis de cette crise un peu bizarre des subprimes, mais nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de la crise avec des effets plus standards », estime Patrick Artus, responsable de la recherche chez Natixis.
De fait, des deux côtés de l’Atlantique, on voit le chômage remonter, le moral des ménages baisser, le marché immobilier se dégrader… Et plus personne aujourd’hui ne croit que le dynamisme des pays émergents compensera l’atonie des économies développées.
L’économie américaine va mal. Les dégâts de la crise financière, provoqués par l’effondrement des subprimes, ces crédits immobiliers à risque, sont visibles. Mardi 29 avril, le président des Etats-Unis, George W. Bush, a affirmé que l’activité économique était « très lente » et estimé que cela se refléterait dans les chiffres de la croissance du premier trimestre publiés mercredi.
Ces chiffres appartiennent-ils déjà au passé ? Sur les marchés règne le sentiment que le pire de la crise financière est peut-être passé. Que les subprimes, qui ont suscité une véritable psychose chez les investisseurs de part et d’autre de l’Atlantique, seront, bientôt, un mauvais souvenir.
Pour preuve, la Bourse qui a atteint des plus bas entre janvier et mars, aux Etats-Unis comme en Europe, se stabilise. Le dollar, qui avait plongé à des niveaux historiques face aux principales devises, en particulier face à l’euro, se redresse. Le billet vert, qui s’est échangé jusqu’à 1,60 euro le 22 avril, est remonté à 1,55 euro. La quasi-totalité des analystes interrogés par l’agence Bloomberg présagent désormais que la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a réduit de manière agressive ses taux pour contrer la crise, annoncera, mercredi soir, une nouvelle baisse de 0,25 point, portant le loyer de l’argent de 2,25 % à 2 %. Mais celle-ci devrait être la dernière avant un certain temps. « C’est encore un peu hésitant mais l’on commence à penser à un scénario de sortie de crise. Et si tel est le cas, la Fed n’a plus de raison de baisser ses taux », explique Christian Parisot, économiste chez Aurel Leven.
Si les analystes sont aussi optimistes, c’est qu’ils estiment que les banques centrales ont fait ce qu’il fallait pour éviter le pire. En plus de réduire le loyer de l’argent, la Fed et la Banque d’Angleterre sont intervenues massivement pour que les banques en difficulté puissent se refinancer.
« ON NE S’EN SORTIRA PAS COMME ÇA »
En orchestrant le sauvetage de la banque d’affaires américaine, Bear Stearns, en mars, la Fed a clairement dit qu’elle ne laisserait pas un grand établissement faire faillite. « Il n’y a plus de risque de crise systémique », c’est-à-dire un effondrement en cascade de tout le système financier mondial, conclut M. Parisot. En outre, certains économistes comptent sur les premiers effets du « plan Bush » de relance de la consommation annoncé fin 2007. Ils tablent ainsi sur une croissance américaine en « V » avec un rebond fin 2008.
Ces experts se bercent-ils d’illusions ? Les banques les plus prestigieuses, comme Merrill Lynch, Bank of America aux Etats-Unis, mais aussi Crédit Suisse, UBS ou Deutsche Bank en Europe, ont encore annoncé récemment des dépréciations massives. Les licenciements dans le secteur financier se comptent par dizaine de milliers.
A ce jour, les banques ont provisionné dans le monde l’équivalent de 270 milliards de dollars (173 milliards d’euros) du fait des subprimes. Or, ce montant est encore loin des 945 milliards de dollars que leur coûterait potentiellement la crise selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI). Le marché monétaire reste chahuté et celui du crédit se dégrade au-delà des seuls prêts subprimes.
« Penser que la crise est finie est ridicule, estime Michel Aglietta, professeur d’économie à l’université Paris-X. On ne s’en sortira pas comme ça. » « La Fed n’a probablement pas fini de baisser ses taux », ajoute-t-il. Pour lui, les Etats-Unis sont en récession, la situation restera délicate pendant plusieurs années, et l’économie européenne ne s’en sortira pas indemne. « La crise financière est en train de se propager au reste de l’économie. En Europe, nous risquons de traverser ce qu’ont connu les Etats-Unis, poursuit l’économiste, certains pays, comme l’Espagne ou l’Angleterre, ont une bombe immobilière prête à exploser, même si le mode de financement est différent de celui des Etats-Unis. »
De fait, les signaux macro-économiques de part et d’autre de l’Atlantique ne témoignent pas d’une embellie. Aux Etats-Unis, le taux de chômage a franchi le seuil des 5 %, la confiance des consommateurs est à son plus bas niveau depuis cinq ans, au moment du début de la guerre en Irak, et le marché immobilier continue de se dégrader.
L’Europe est quant à elle menacée de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance molle couplée à une inflation vigoureuse, alimentée par la flambée du pétrole. La France n’est pas épargnée : le moral des ménages est en berne, l’immobilier ralentit. Et le marché de l’emploi qui résistait jusqu’ici se retourne. « Nous pourrons traverser une situation comparable à 1974, même si l’inflation (estimée en Europe au-dessus de 3 % en 2008) sera moindre avec une montée du chômage, l’augmentation des défaillances des entreprises, et une croissance durablement inférieure à 2 % », enchérit Patrick Artus, responsable de la recherche chez Natixis. « Nous sommes sans doute sortis de cette crise un peu bizarre » des subprimes, conclut-il, mais nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de la crise avec des effets plus standards. »
Quant aux pays émergents, plus aucun économiste ne semble désormais parier que leur croissance suffira à soutenir celle du reste du monde.
Article paru dans l’édition du Monde du 02.05.08.
Créé par sr07 le 30 avr 2008 | Dans : Gouvernement
Trois questions à Denis Robiliar, ancien président d’Amnesty International France et spécialiste de la Tunisie alors que Nicolas Sarkozy achève mercredi une visite polémique dans ce pays du Maghreb.
Nicolas Sarkozy a affirmé que «l’espace des libertés progressait» en Tunisie lors de sa visite. Est-ce vrai?
Sur le papier oui. Il existe en Tunisie des institutions qui sont censés se préoccuper des Droits de l’homme. Ainsi peut-on noter la présence de l’équivalent en France de la commission nationale consultative aux Droits de l’homme et d’un coordinateur aux Droits de l’homme au sein du ministère de la Justice. Mais dès qu’une enquête se déplace sur un terrain sensible, ces institutions ne bougent pas. Dans la réalité donc, la situation des Droits de l’homme ne s’est certes pas empirée mais elle ne s’est sans doute pas améliorée non plus.
Concrètement, quelles sont les principales violations des Droits de l’homme?
L’un des principaux soucis est la torture alors que la Tunisie a ratifié la Convention internationale contre la torture. Lorsqu’il y a supputations de tortures, les juges d’instruction tunisiens ne mènent jamais d’enquêtes. Quelques policiers ont bien été poursuivis pour «usage abusif de la force» mais cela est resté très limité. La loi de décembre 2003 contre le terrorisme permet en outre d’appréhender certaines personnes et de les maintenir au secret hors de tout cadre légal. Au bout de deux à trois semaines de tortures et d’aveux arrachés, ils sont replacés dans un cadre procédural normal. La date et leur lieu d’arrestation sont alors falsifiés pour effacer la parenthèse extra-légale. Mais par ailleurs, les libertés d’expression et d’association sont régulièrement bafouées, notamment lorsqu’il s’agit des activités des associations qui se battent justement contre la torture. Quant à la justice, son indépendance n’est pas assurée. Lorsque les magistrats du siège font preuve de trop d’autonomie, ils sont inquiétés.
La position de Nicolas Sarkozy vous surprend-elle? S’explique-t-elle par le fait que la plupart des opposants tunisiens soient des islamistes?
Il est malheureusement dans la continuité de ses prédécesseurs. On se souvient de Jacques Chirac en 2003 qui, alors que l’avocate Radia Nasraoui effectuait une grève de la faim, s’était contenté d’affirmer que le premier des Droits de l’homme est celui de manger. Mais si l’on regarde les promesses électorales de Nicolas Sarkozy, il ne les respecte pas du tout. C’est une chose de ne rien dire au sujet des Droits de l’homme et une autre d’affirmer de façon mensongère qu’ils progressent! La dénonciation de la torture devrait s’appliquer dans tous les cas, quelles que soient les personnes mises en cause. Même s’il s’agit d’islamistes ou de gens suspectés de l’être.
Propos recueillis par Alexandre Sulzer
20Minutes.fr, éditions du 30/04/2008 – 16h07
Créé par sr07 le 30 avr 2008 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a4-Le blog citoyen croque la droite
A lire et entendre les commentaire de la presse, on en déduit que la présence de Rama Yade obéirait à un jeu de rôle travestissant le message humanitaire de la France. La diplomatie sert aussi les affaires, certes ! Mais comment qualifier de tels faux-semblants de la part d’un président qui prétendait il y a peu replacer les droits de l’homme au coeur de la politique extérieure de la France ?
Madame Rama Yade donne ainsi le change. Une seule rencontre de quarante cinq minutes, sous condition et en catimini, avec le représentant de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, Mokhtar Trifi. Lequel aurait jugé la rencontre aussi «positive» que le discours de Sarkozy «décevant». Une façon sans doute diplomatique de marquer les limites de l’exercice.
De son côté Nicolas Sarkozy affirmait que «l’espace des libertés progresse» en Tunisie. «Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais […] de m’ériger en donneur de leçons». «Certains observateurs sont bien sévères avec la Tunisie qui développe sur tous les points l’ouverture et la tolérance» devait-il plus tard renchérir. De quoi ravir son hôte Ben Ali qui reçoit le compliment quand Khadija Chérif, la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), voit son rendez-vous annulé en raison du « programme chargé » de Rama Yade.
En faisant l’apogée du nucléaire civil, énergie bon marché, arme de développement et rempart contre la pauvreté, cause du terrorisme, le président français prétend écarter le risque d’une déstabilisation du régime. Une justification du soutien au gouvernement autoritaire de la Tunisie qui appuie par ailleurs l’initiative de la France pour l’union méditerranéenne.
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