Couic-couacs, annonces en trompe-l’oeil et effets d’optique
Créé par sr07 le 16 avr 2008 à 22:24 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a4-Le blog citoyen croque la droite
Tibet, OGM, carte « famille nombreuse »: Nicolas sarkozy tance ses ministres qui mettent à mal la cohésion gouvernementale. « La prochaine fois, c’est la porte » aurait-il menacé en fin de séance du conseil des ministres. « Il n’y aura pas de nouvel exemple » de couac « sans sanction » et « celui ou celle qui manque à la solidarité gouvernementale devra sortir ». Dans un langage plus « soft », Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a traduit ces propos à la presse en indiquant que M. Sarkozy avait « appelé tous les membres de son gouvernement à la loyauté, à la solidarité et à la nécessité d’avoir une équipe soudée autour de lui et du Premier ministre ».
Pour régler les questions de com, le président fait appel à Thierry Saussez, un de ses proches. Ce dernier est nommé délégué interministériel à la communication. Thierry Saussez sera également responsable du service d’information du gouvernement. Malgré ce coup de gueule assorti de menaces et de dispositifs politiques et techniques, le président et son premier ministre auront encore fort à faire.
Ainsi, l’annonce dimanche par la ministre de la santé du dérembousement total des frais d’optique par la sécurité sociale a provoqué beaucoup de réactions d’hostilité en ce début de semaine avant les fausses rétractations de madame Bachelot. Il y a de quoi car les enjeux sont importants. En premier lieu pour les moins de 18 ans et les bénéficiaires de la CMU qui bénéficient encore d’une prise en charge de la sécurité sociale plus intéressante que celle du droit commun en la matière. En second lieu en raison de la brèche provoquée par une telle disposition dans le principe de la couverture des soins, certes déjà quelque peu bousculé, notamment dans ce secteur si mal remboursé. On notera d’ailleurs le caractère particulièrement inopportun de cette proposition eu égard à la faible part des dépenses d’optique dans les comptes de la sécurité sociale quand les plus nécessiteux diffèrent ou renoncent déjà aux dépenses de ce type du fait de leur manque de solvabilité.
Alors que le président vient expliquer aux Français, ce jeudi, sa réforme hospitalière, à la suite du rapport Larcher, ces déclarations ministérielles laissent plutôt sceptiques sur la volonté de promouvoir l’accès aux soins pour tous, mission essentielle de l’hôpital public. Plus que de communication, il s’agit bien là d’une question politique de première importance sur laquelle le président a déjà donné le ton avec l’instauration des franchises médicales. Avec tous ces couacs, il n’y a plus que les sots pour n’y comprendre que couic !
X D
P.S : un nouveau couac après le conseil des ministres.
Le quotidien « Le Monde » affirme dans son édition datée de jeudi qu’un décret « passé inaperçu » réforme les bonifications accordées pour les adolescents, qui ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans. »Au total, sur l’ensemble des versements accordés entre le 11e et le 18e anniversaire, les familles perdront près de 600 euros par enfant », écrit le quotidien. Cette modification « devrait permettre à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) de réaliser 138 millions d’économies par an », calcule « Le Monde ». »J’ai eu un échange avec (la secrétaire d’Etat à la Famille Nadine) Morano ce matin sur ce sujet qui m’a indiqué que rien n’était prévu pour l’instant », a répondu M. Chatel, le porte-parole du gouvernement, interrogé sur cette question après le conseil des ministres.
Le Premier ministre François Fillon a pourtant confirmé mercredi soir qu’une majoration unique des allocations familiales à 14 ans sera instaurée à compter du 1er mai prochain, mettant ainsi un terme à un nouvel épisode de cacophonie sur la politique familiale du gouvernement. Pour les futures familles bénéficiaires, cette mesure pourrait effectivement se traduire par des allocations diminuées d’environ 600 euros.
Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel qui affirmait à l’issue du conseil des ministres que rien n’était « prévu pour l’instant » sur le sujet n’est cependant pas démenti après le communiqué de Matignon. La secrétaire d’Etat à la Famille Nadine Morano a même assuré sur France-2 que « ce n’est pas du tout un couac gouvernemental. Nous sommes complètement sur la même ligne avec Luc Chatel » ( sic).
6 réponses to “Couic-couacs, annonces en trompe-l’oeil et effets d’optique”
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.
“Couac” sur les allocations
super ce blog
bonne continuation
Tes constats sont intéressants pour relativiser l’approche pure et dure de macroéconomie de la santé. Il existe cependant de mon point de vue, un réel problème de sécurité des soins dans certains services. Ceci appelle des réponses adaptées au cas par cas. On peut recomposer le tissu hospitalier en combinant logique de qualité et de proximité sans s’interdire de repenser l’échelon territorial le plus pertinent. Il faut soigner mieux avec une logique d’égalité d’accès aux soins et de prévention. Ce n’est pas vraiment la tendance du néolibéralisme !
A propos de la santé, il est un problème peu évoqué par l’opposition, sans doute parce qu’elle avait commencé le travail quand elle était au pouvoir, celui des fermetures de services hospitaliers, sous prétexte d’efficacité et de sécurité. Qu’un chirurgien qui opère plusieurs fois par jour soit plus entraîné que celui qui travaille sur un rythme moins soutenu, je veux bien le croire, néanmoins le prix à payer est beaucoup trop lourd : chaque mois des femmes accouchent dans le camion des pompiers, dans mon département, car elles sont trop éloignées, à présent, de LA maternité, des malades en crise caridaque sont pris en charge avec un retard plus que dommageable… De plus on est en train de rendre la vie impossible au quotidien ( hôpital, poste, tribunal, école … ) dans la campagne profonde, on va, peu à peu, désertifier la province et créer des villes tentaculaires propices à la perte de temps, à la solitude et au stress … Quelle société voulons-nous ???
Le Mouvement Républicain et Citoyen s’indigne de la décision du gouvernement de diminuer les allocations familiales pour les adolescents.
Il ne se passe pas un jour, désormais, sans que le gouvernement n’annonce, coup de canif après coup de canif, le dépeçage du contrat social.
Alors que l’un des atouts majeurs de la France est sa natalité, cette mesure anti-familles est non seulement injuste, mais irresponsable. D’autant que personne ne peut croire que cette baisse sera compensée par l’augmentation de l’allocation de garde d’enfants, le gouvernement s’abritant en permanence derrière le mauvais état des finances publiques.
On n’en finit pas de payer les conséquences des largesses faites aux plus riches avec le paquet fiscal, et des choix macroéconomiques désastreux du gouvernement, dans le cadre de l’Europe et de la mondialisation néo-libérales.
La Gauche doit se rassembler pour crier « casse-cou » et proposer une alternative politique profonde.
« Couac » sur les allocations
Par Maud PIERRON
Alors que le chef de l’Etat a tapé du poing sur la table mercredi pour en finir avec les « couacs » du gouvernement, voilà qu’une nouvelle polémique enfle depuis mercredi soir sur une baisse des allocations familiales versées aux parents d’adolescents. Matignon a confirmé après plusieurs hésitations, l’UMP met en garde, le PS s’engouffre dans la brèche et les associations s’émeuvent.
Désespérant. Tandis que le chef de l’Etat recadrait mercredi son gouvernement et sa majorité, une nouvelle polémique enflait dans le même temps, jusqu’à éclater ce jeudi matin. Et on ne peut pas dire que la communication gouvernementale a été des plus claires, malgré l’appui d’un nouveau « pro » en la matière, le nouveau délégué interministériel à la communication, Thierry Saussez. Alors que la rumeur sur l’existence d’un décret instaurant une baisse d’allocation pour les parents d’adolescents courait, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement annonçait à la mi-journée que « rien n’était prévu en la matière », sur les ordres de Nadine Morano, hostile à cette mesure. Une déclaration qui a rendu « fou furieux », François Fillon, selon des témoins, le décret étant posé sur le bureau de la secrétaire d’Etat à la famille, prêt à être signé. Matignon a donc confirmé dans la soirée la mesure, Nadine Morano avalait, elle, sa couleuvre, en allant défendre maladroitement la mesure au JT de France 2.
Le communiqué envoyé par Matingon explique: « Alors que les allocations familiales étaient jusqu’ici majorées de 33,51 euros à partir de l’âge de 11 ans et de 59,57 euros à partir de 16 ans, la majoration sera désormais unifiée et le montant sera augmenté de 59,57 euros dès l’âge de 14 ans ». La Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), qui avait rejeté la mesure, évalue à 138 millions d’euros les économies représentées par ce plan.
« Il ne s’agit en aucun cas pour l’Etat de faire des économies sur les dépenses de la branche famille », insiste Matignon. Une semaine après le cafouillage sur la carte familles nombreuses, cette annonce a toutefois du mal à passer. « La conséquence de cette politique inégalitaire sera une vie encore plus difficile pour bon nombre de familles », soulignent des députés socialistes dans un communiqué. Et les mêmes de moquer la Révision générale des politiques publiques (RGPP) engagée par le gouvernement, transformée en « Rigueur générale pour le peuple ». Pour Julien Dray, le gouvernement est dans une situation « très difficile » parce que « son socle électoral est en révolte ».
« Nicolas Sarkozy reste le président de la parole, pas celui des actes »
En effet, les grognards de la majorité grondent. Dans Le Parisien de jeudi, le député UMP Hervé de Charrette, estime que la mesure « ne peut pas être maintenue en l’état » et dénonce les approximations du gouvernement. « La semaine dernière, c’était la carte familles nombreuses, dimanche le remboursement des lunettes, lundi les conditions d’indemnisation des chômeurs, mardi les allocations familiales… C’est un gouvernement à hue et à couacs », accuse-t-il. Pour le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, « c’est une rupture dont on se passerait bien » qui donne aux familles « un bien mauvais signal au moment où elles sont les premières victimes des difficultés économiques », ajoute-t-il. Ce matin, c’est Frédéric Lefebvre qui mettait en garde le gouvernement. « L’UMP veut obtenir des assurances sur le fait que pas un centime d’euros dégagé de la réforme n’ira financer une autre politique que la politique familiale », demande ce proche de Nicolas Sarkozy.
Il est vrai que la défense de Nadine Morano, la secrétaire d’Etat à la Famille était assez peu convaincante mercredi soir sur le plateau de France 2. Contre toute logique, elle expliquait: « Non, le gouvernement ne souhaite pas diminuer les allocations familiales. On redéploie en terme de politique familiale les aides aux parents pour le droit de gardes enfant ». Et d’insister: « Ce n’est pas du tout un couac gouvernemental. Nous sommes complètement sur la même ligne avec ligne Luc Chatel ». Du pain bénit pour Jean-Louis Bianco, qui se permet d’ironiser à peu de frais dans un communiqué: « Luc Chatel viré? Non. Nadine Morano virée? Non. François Fillon viré? Encore moins ». Et d’appuyer là où ça fait mal: « Fidèle à lui-même, Nicolas Sarkozy reste le président de la parole, pas celui des actes, sauf pour diminuer le pouvoir d’achat des familles ».
Ségolène Royal s’est indignée ce matin. Insistant sur le fait que la branche famille de la sécurité sociale est l’une des seules excédentaires, elle a déclaré: « L’Etat n’a pas le droit de voler l’argent des familles, surtout pour faire des économies si minimes. C’est scandaleux! ». Couac ou pas couac, les 4,5 millions de familles concernées verront leur pouvoir d’achat baisser. Selon l’Union nationale des associations familiales (Unaf), la perte s’élève 586,56 euros sur sept ans.
leJDD.fr
Allocations familiales: la fin du double bonus
Le décret qui doit lancer la majoration unique des allocations familiales à 14 ans, fortement contestée par les associations familiales parce qu’elle aboutit à une baisse des prestations, va être publié dans les prochains jours, d’après Matignon, qui a précisé que «l’argent récupéré» servira à d’autres mesures en faveur des familles.
Jusqu’à présent les familles de deux enfants et plus bénéficiaient d’une majoration d’environ 34 euros lorsque l’enfant atteignait ses onze ans et de 60 euros à ses seize ans. Un double bonus qui désormais disparaît au profit d’une majoration unique de 60 euros à quatorze ans.
Une perte de 600 euros pour les familles
La modification permettrait à la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) de réaliser une économie de 138 millions d’euros par an. Une perte sèche qui équivaudrait à 600 euros par enfant et par an pour plus de 4,5 millions de familles. Contacté par 20 minutes.fr la CNAF ne confirme pas cette estimation.
Les réactions n’ont pas tardé du côté du conseil d’administration de la Cnaf qui a rendu un avis défavorable le 5 février, à une très large majorité.
De leur côté, les syndicats et associations familiales comme la CGT, la CFE-CGC ou l’Union des familles en Europe s’insurgent contre ce nouveau «coup» porté au pouvoir d’achat des familles. Cette dernière a d’ailleurs lancé une pétition sur son site, en contestation.
Philippe Huguen AFP/Archives ¦ Des mères de famille à la Caisse d’Allocations Familiales de Strasbourg, le 24 juin 1997
G.G
20Minutes.fr, éditions du 16/04/2008