hpim2148.jpg Crédits photographiques du blog citoyen, socialiste et républicain avec l’accord des mères de la place de Mai

Florence Muracciole du JDD n’y va pas par quatre chemins pour décrire les jeux de rôle des bêtes de scène du P.S. A l’heure du festival de Cannes, elle présente le casting socialiste dans un article intitulé : Ségolène, Bertrand, Dominique et les autres. D’autres anonymes, les chevaliers de la nappe ronde, sans doute complices des chroniqueurs du blog de la rénovation, s’amusent à dépeindre les moeurs féodales du comte Bertrand de l’Arche de Noê et de SégoReine en quête de la possession du royaume de Solfé sur la route de la ville du sacre des rois.

Certes, mieux vaut  rire que pleurer de cette affligeante conspiration des égos dans une bravitude qui n’a rien de babouviste. Reste cependant à savoir s’il persiste encore un espoir de voir un jour les socialistes se remettre à la politique, c’est à dire à la réflexion et au débat d’idées, pour tracer les perspectives d’une alternative à la politique de N. Sarkozy et entraîner les citoyens dans ce combat essentiel. Car, pour reprendre le mot juste du jeune Razzy Hammadi,  on ne peut faire  «comme si le bruit médiatique était proportionnel à notre capacité à convaincre les militants…».

En militant de base, puisqu’il s’agit de cela (et que je suis de ceux-là au sein du Mouvent républicain et citoyen), j’essaie vainement de trouver auprès des dirigeants socialistes une quelconque volonté de relever les défis majeurs posés à notre pays et plus largement aux peuples de notre région d’Europe et de notre monde en butte à tant de tourments. Je ne vois pourtant que gesticulations et conflits d’intérêts dans les petites manoeuvres du week-end alors qu’il y aurait tant à faire à l’échelle de la France, de l’Europe et du monde !

Un Strauss-Khan qui fait connaître, par Michelle Sabban interposée, la vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, son souci de rester en lice pour 2012, et s’assure de la faisabilité de l’entreprise en demandant à ses amis de remettre les clés de Solférino au très consensuel et médiatique député du Doubs, Pierre Moscovici. Lequel fait mine, à la façon burlesque d’un Jugnot, de n’être d’aucune écurie, sans renier pour autant son allégeance à l’actuel directeur du FMI.  Posture intelligente qui lui permet déjà de rallier des reconstructeurs à l’instar d’un Arnaud Montebourg que l’on a connu naguère plus aguerri au combat d’idées.

Une Ségolène, Madonne en majesté mais au tempérament d’éléphant pourtant bien trempé, fonçant droit au but, toute trompe à l’avant, en vous jurant sur ses grands dieux qu’elle n’a pas d’autre ambition que celle de vous écouter pour mieux vous représenter. Un Bertrand Delanoë, à présent sûr de sa destinée et peut être en capacité de rallier une Martine Aubry qui se promet cependant de contribuer au débat du prochain congrès. Et dans ce vacarme médiatique, un chef de parti, critiqué pour son manque de charisme par tous ces postulants à sa succession et incapable d’imposer une attitude conforme aux décisions adoptées la veille pour différencier les échéances partisanes et présidentielles. Quand d’autres, dans l’ombre, épient les moindres faux pas, voulant faire mine de ne pas y toucher… J’oubliais les turpitudes centristes du leader radical louant sans retenue l’ alliance des trois B pour les européennes !

Allez convaincre à présent tous ceux qui sont tentés par la stratégie à la Die Linke qu’il reste une perspective d’unité à gauche quand un appel réussit à rassembler quelques grands noms de la gauche de gauche pour faire contre-poids au très médiatique facteur de la mue de la LCR en parti anti-capitaliste.

Devant ce spectacle – et quand rien ne permet d’espérer que le rideau ne soit prochainement tiré – je m’apprêterais pour un peu à ne plus m’exposer et à me centrer bien égoïstement sur ma carrière professionnelle – sans délaisser celle qui fait aussi mon bonheur de cavalier – s’il ne restait encore, pour tous ces citoyens épris des valeurs de notre belle devise républicaine, trois derniers pions sur l’échiquier politique :

- le Mouvement républicain et citoyen qui retrouve toute sa place pour engager la gauche vers sa refondation républicaine ;

- l’association « Gauche Avenir » qui oeuvre avec clarté dans et pour l’unité de la gauche ;

- des citoyens, des femmes et des hommes de gauche, élus ou responsables, parmi lesquels des socialistes qui n’acceptent pas ce jeu mortifère et partagent avec nous cette volonté de redonner sens au combat de la gauche face aux ravages de la mondialisation capitaliste.

 Puissent-ils s’engager résolument dans le combat pour un projet vraiment alternatif en tournant définitivement le dos aux politiques de chimères et de renoncements ! De l’audace écrivez-vous. Il va falloir en redoubler !

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