Jean Pierre Chevènement en exclusivité pour le blog citoyen, socialiste et républicain : « Vivre c’est lutter! »
Créé par sr07 le 23 juin 2008 à 12:57 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a3-Civisme, citoyenneté et militance, a5-Les entretiens du blog citoyen, Débats autour de la refondation de la gauche, Fédérations MRC d'Aquitaine
Crédits photographiques du blog citoyen, socialiste et républicain. La délégation de l’Aquitaine au Congrès autour de Jean Pierre Chevènement. Sur la première photo, de droite à gauche, on reconnait François Joly, Francis Daspe, Jean Marc Célério, Josette Robert, Julien Bidan, Henri Dalbavie, Xavier Dumoulin autour de Jean Pierre Chevènement
X D : Vous mariez les critiques du capitalisme financier mondialisé avec l’exigence d’un retour en tous points à la République. Ce sont des idées qui progressent, qui sont fortes mais qui ne sont toujours pas comprises comme elles devraient l’être. Ont-elles aujourd’hui suffisamment d’échos à gauche pour accompagner à présent le tournant que vous appelez de vos voeux dans ce congrès ?
Jean Pierre Chevènement : Nous faisons confiance à la force de ces idées républicaines. Elles ont fait beaucoup de chemin depuis une quinzaine d’années, depuis la création du Mouvement des Citoyens.
Si on prend, par exemple, la question de l’Europe, nous étions très isolés pour la poser au moment de la ratification du traité de Maastricht ! En fait, nous étions très isolés au parlement car, dans le pays, nous avions un puissant écho mais disons que l’évolution en France et en Europe est allée dans notre sens. En la matière, sous la première guerre du Golfe, nos idées n’ont pas toujours été bien comprises. Elles le sont beaucoup mieux aujourd’hui ! Chacun voit que l’intervention américaine dans l’affaire de l’Irak a créé au Moyen Orient un déséquilibre profond avec la montée de l’intégrisme radical et la position aujourd’hui dominante de l’iran.
Donc, nous croyons à la force de nos idées et nous pensons qu’à un certain moment, il n’est pas utile de vouloir régler des comptes qui seraient vieux de plus de vingt ans ! Je pense que les jeunes générations ont oublié les circonstances dans lesquelles nous nous sommes battus valeureusement et, par conséquent, il faut rebattre le jeu, redistribuer les cartes et nous faisons confiance en nos idées pour – dans un cadre plus vaste – progresser, s’affirmer, devenir majoritaire.
Donc, c’est un calcul stratégique qui fait fond sur l’analyse que nous faisons de la crise de la mondialisation, qui fait fond aussi sur les espaces qu’elle ouvre à une gauche digne de ce nom !
X D : Vous avez un optimisme chevillé au corps et personne n’a pu finalement abattre vos idées, celles que vous incarnez ! Vous employez souvent l’expression » même mort, je reviens ! »
Jean Pierre Chevènement : » etiam mortuus redeo «
X D : Eh bien, vous êtes revenus ! Demain, les sénatoriales, aujourd’hui la direction du MRC, une place active dans la politique ! Donc, êtes-vous confiant dans les perspectives ou bien continuez-vous à donner de votre personne ? Y a-t-il beaucoup d’optimisme ou bien la mesure de la nécessité d’un engagement personnel parce que justement le combat est dur ? Ou bien y a-t-il les deux ingrédients dans cet engagement personnel ?
Jean Pierre Chevènement : Fils d’instituteur, j’ai appris très tôt à lire et je lisais même Victor Hugo dans le texte à l’âge de dix ans : « Vivre c’est lutter « !
Sur ces photos ci-dessus, on reconnait, de gauche à droite, une partie des délégués aquitains ( Yves Doutrex, Patrick Nivet, Julien Bidan, Josette Robert et Henri Dalbavie ) et, à la tribune, Josette Robert après son élection au secrétariat national du MRC ( à l’extrêmité tout à droite à côté de Ladislas Polsky, S.N santé et protection sociale ) et ci-dessous François Joly et Jean Marc Célério, premiers secrétaires fédéraux de la Gironde et des Landes ainsi que Francis Daspe en conversation avec le secrétaire national à l’éducation , Michel Vignal.
Propos recueillis par Xavier Dumoulin du blog citoyen, socialiste et républicain lors du congrès du MRC, le 21 juin 2008.
4 réponses to “Jean Pierre Chevènement en exclusivité pour le blog citoyen, socialiste et républicain : « Vivre c’est lutter! »”
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Article de Libération (21juin 2008) : ils sont restés fidèles au « Ché »
Libération – 21 juin 2008
Laure Equy
Ils sont une petite chapelle de 4 000 fidèles. «Le nombre reste très stable», sans hémorragie ni frémissement, commente l’ex-sénateur Jean-Yves Autexier. Disciples de Jean-Pierre Chevènement depuis le Cérès, son ancien et influent courant au PS, ils l’ont suivi dans l’aventure du MDC puis au Mouvement républicain et citoyen (MRC). D’autres y militent pour la première fois, séduits par les idées républicaines du parti et ses positions anti-traités européens. Pourquoi y croient-ils ?
«Cap». Le MRC, qui tient son congrès au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ce week-end, reste groupusculaire et peu audible dans le concert des voix de gauche. «Il faut parfois une certaine abnégation pour être au MRC, convient Autexier, accepter de développer des idées sans en récolter les fruits.» A les croire, les militants ont des raisons de se consoler. Rangés derrière un seul homme, ils gardent d’abord une foi inébranlable en leur «Che». «Beaucoup sont là pour lui, pour sa vision», vante l’un. «Il va nous remotiver au congrès, donner un cap», s’emballe un autre. Le président d’honneur du MRC pour incarner le renouveau ? «Tant qu’on a un homme avec cette aura, la question de la relève ne se pose pas vraiment, il est une référence pour nous», tranche Bruno Valentin, secrétaire fédéral de l’Aveyron.
Reprochant au PS de se concentrer sur des questions tactiques, ils disent avoir trouvé au MRC des débats de haute volée. «On n’a pas vocation à être un parti de masse, plutôt un parti d’idées», fait valoir Nasser Douidi (Val-d’Oise). «Ce n’est pas une grosse machine mais il y a de la matière grise», fanfaronne Béatrice Négrier, élue à la région Languedoc-Roussillon. Un entre soi où l’on cogite dur à l’abri des manœuvres d’appareil. Philippe Disant (Nord) vante «un parti stable idéologiquement».«On ne vient pas au MRC par hasard. Déjà il ne faut pas perdre le fil. Chevènement, parfois, c’est du bac + 5 !» lance Jean-Christophe Frachet, secrétaire de l’Essonne, qui a adhéré pour «le discours républicain et social le plus cohérent». D’autres citent l’idée de Nation, la laïcité, une «analyse de fond sur la mondialisation» et surtout l’Europe. Les non successifs au traité de Maastricht en 1992 – à l’origine du départ de Chevènement du PS -, à la Constitution en 2005 et au traité de Lisbonne ont attiré des militants qui «ne sont pas antieuropéens mais ne veulent pas de cette Europe-là», souligne Sylvain Guy (Paris).
«Massue». Mais un parti peut difficilement vivre de son champion et d’idées fraîches. Avec au compteur un député, trois maires de communes de plus de 20 000 habitants et 300 élus, la séquence électorale 2007-2008 le lui a sèchement rappelé. «Pour exister, il faut des élus, note Sylvain Guy, sinon on devient un club politique. Or, gagner seul, pour un petit parti, c’est très compliqué.» «On aimerait aller à la bataille nous-mêmes, mais on doit tenir compte des rapports de force», confie Claude Nicolet, premier secrétaire du Nord. Frustrant, parfois décourageant de faire campagne pour une tête d’affiche PS quand on tient à son indépendance«grand frère». Bruno Valentin se rappelle avoir vécu «d’abord comme un coup de massue» le retrait du Che de la présidentielle au profit de Royal : «On avait déjà les affiches de Jean-Pierre, mais il a pris une sage décision.»
Les chevènementistes espèrent rebondir en pesant sur la rénovation à gauche, via la création d’«un grand parti» que leur chef appelle de ses vœux et en jouant le rôle de «boussole républicaine». «On a l’analyse pour secouer la gauche mais on ne sait pas assez communiquer», décrypte Béatrice Négrier. Un ex-militant, plus sceptique : «En quoi le MRC a-t-il jusqu’ici influencé la gauche ? Le PS est-il, du coup, moins social-libéral ? Je ne crois pas.»
FM était un habitué de ce type de formules…
Tu te rappelles son débat avec Chirac qui était alors son 1er Ministre de cohabitation ?
Chirac s’énerve à un moment par l’attitude hautaine de FM, qui lui donnait du « Monsieur le Premier Ministre » à tour de bras, durant cet échange pour la bataille de la Présidentielle:
« Ici il n’y a pas de premier Ministre et de Président, mais deux candidats »…
FM ironique et féroce, lui rétorque :
« Vous avez parfaitement raison, Monsieur le Premier Ministre »
J’adore !!!
Salut Fourmi Rouge,
Connais-tu cette histoire véridique de ce militant socialiste qui introduisait sa conversation avec F. Mitterrand sur le mode « on se tutoie » et qui eut en réponse « c’est comme vous voulez! ». Je la tiens de source sûre !
X D
Tu as raison Xavier de le vouvoyer :
ça fait plus vrai … gnark ! gnark ! gnark !
*
On te sent heu-reux. Vous avez dû vivre un moment très fort…
J’entame juste la lecture du discours de dimanche.
Amitié,
A+