septembre 2008

Archive mensuelle

Le danger de lier l’humanitaire et le militaire

Créé par le 30 sept 2008 | Dans : Non classé

 JEROME LARCHE délégué aux missions internationales de Médecins du monde et Pierre Micheletti

Les affrontements du 18 août qui ont coûté la vie à dix soldats français en Afghanistan constituent le dernier symptôme d’une réactivation de la violence dans ce pays. Les signes ponctuels sur le terrain se multiplient depuis plusieurs mois, ce qu’à récemment traduit l’interpellation de l’Acbar, agence qui coordonne l’activité d’une centaine d’organisations de solidarité internationale.

Au 15 août, 23 employés d’ONG (organisations non gouvernementales) figuraient déjà parmi les victimes de ces violences pour le début de l’année 2008, soit plus que pour l’ensemble de 2007. En juillet, deux volontaires de l’ONG ACF sont kidnappés, et libérés quinze jours plus tard. Le 13 août, trois expatriées et le chauffeur afghan de l’organisation IRC (International Rescue Committee), tombent dans une embuscade dans la province de Logar, à une heure au sud-est de Kaboul. Ils sont froidement exécutés. Enfin, le 20 août, un employé afghan de l’ONG française Acted était abattu.

Sans que cela constitue, loin s’en faut, un critère de sécurité exclusif, la réaffirmation de la place de chacun est aujourd’hui essentielle (principe de la «saine distance»). Les ONG européennes, et en particulier françaises, qui dans les suites de la guerre du Biafra en 1968 ont été les précurseurs de l’humanitaire contemporain, doivent clairement se dissocier du modèle qui prévaut aux Etats-Unis. La guerre en Irak illustre en effet la forme la plus aboutie de la stratégie consistant à utiliser les ONG pour des actions humanitaires voulues et mises en œuvre en complément des opérations militaires, selon la théorie du «bombs and bread» (des bombes et du pain) déjà éprouvée en Afghanistan à partir de 2001.

En janvier 2003, trois mois avant le début du conflit en Irak, cinq grandes ONG américaines, Save the Children, Mercy Corps, International Medical Corps, IRC (pour laquelle travaillaient les personnes récemment assassinées en Afghanistan) et World Vision avaient formé un consortium, le Joint NGO Emergency Preparedness Initiative (Initiative de regroupement des ONG pour la préparation à l’urgence), financé par le gouvernement des Etats-Unis et destiné à organiser, depuis la Jordanie voisine, un plan pour une intervention humanitaire en Irak.

Dès le mois de mai, Andrew Natsios, patron de l’USaid (Agence américaine de coopération internationale), donnait le ton : «Les ONG doivent obtenir de meilleurs résultats et mieux promouvoir les objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis, ou nous trouverons de nouveaux partenaires». Par ailleurs le président Bush s’est fait le chantre d’une politique d’aide internationale qui donne une large place à l’évangélisation au travers d’ONG religieuses dont World Vision et Catholic Relief Services. Cette politique, baptisée «Faith Based Initiative» (initiative basée sur la foi) repose sur la stratégie de «la compassion en acte» que le président des Etats-Unis mentionna dans son discours de Nashville en février 2003. L’Irak a donc constitué un théâtre emblématique de la confusion des genres dans les liens qui unissent certaines ONG et les gouvernements des forces occupantes. Dans ce pays, l’attentat contre le siège des Nations Unies à Bagdad en août 2003, puis contre le CICR en octobre 2003, ainsi que l’assassinat, en novembre 2004, d’une volontaire de l’ONG Care, Margaret Hassan, ont abouti à ce qu’actuellement aucune ONG internationale n’envoie durablement de volontaires sur le terrain. Les actions humanitaires y sont développées à distance depuis les pays voisins, laissant leur mise en œuvre, comme la prise de risques, reposer sur les personnels irakiens.

Il nous faut donc absolument nous démarquer de toute évolution qui nous inscrirait dans une logique similaire à celle que les autorités des Etats-Unis ont instaurée à l’égard de leurs ONG. A cet égard, un positionnement sans ambiguïté des ministres qui traitent des questions internationales devient aussi crucial. Or, depuis plusieurs mois, un certain nombre de prises de position de ministres français ne sont pas de nature à clarifier la place de chacun.

Ainsi est-ce le cas quand Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, sollicite les ONG françaises pour participer à des corridors humanitaires au Darfour à partir du déploiement des troupes de l’Eufor au Tchad, ou quand il encourage ces mêmes ONG à utiliser les services de la Marine nationale via le Mistral pour apporter de l’aide en Birmanie. Si nous donnons suite, nous participons alors à la confusion.

Quand Hervé Morin, ministre de la Défense, qualifie la mort d’un sous-officier français des forces spéciales, à la frontière soudano-tchadienne, de «décès survenu en mission humanitaire», ce qui ne correspond ni aux engagements ni au mandat de l’Eufor, alors est entretenue la confusion.

Quand Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération, dans un discours du 19 juin, fait état de sa volonté de faire transiter des volumes financiers plus importants par les ONG françaises et annonce dans le même temps le renforcement de la coopération militaire française, il en résulte une confusion accrue.

A l’heure d’une information instantanée, mondialisée, instrumentalisée par tous les protagonistes et tous les extrémismes, le positionnement de Médecins du monde ne traduit ni une attitude partisane dans le débat politique français, ni un procès d’intention. Il s’agit de réaffirmer l’importance primordiale des principes de l’action humanitaire : humanité, indépendance, impartialité, neutralité.

La complexité et la dangerosité qui caractérisent aujourd’hui nos lieux d’action, et la volonté affichée de l’Europe d’intervenir militairement dans un plus grand nombre de crises, imposent cette clarification tant aux acteurs humanitaires qu’aux responsables politiques.

Tribune dans Libé du 29 septembre

Les réponses du PS à la crise

Créé par le 29 sept 2008 | Dans : Economie, Parti socialiste

Par Nicolas MOSCOVICI
leJDD.fr

 Pour ne pas seulement s’opposer à la politique de Nicolas Sarkozy alors que la crise économique frappe à la porte du pays, le PS, par la voix de François Hollande, a proposé lundi « un plan en six points » censé faire face à la situation. Un plan tourné vers les PME et la relance du pouvoir d’achat qui trouverait son financement dans la remise en cause du « paquet fiscal ».

Il ne fallait pas compter sur François Hollande pour commenter, lundi, le show Ségolène Royal du week-end. En fin de matinée, le premier secrétaire du PS a fait montre de gravité devant les journalistes, pour une conférence de presse « exceptionnelle » tenue au siège du parti, rue de Solferino, à Paris. Au programme, un seul sujet, la crise financière qui ébranle les marchés financiers, ou pour être plus exact, « la double crise« , François Hollande ayant pris soin de relever que les tourments actuels avaient pour origine l’explosion de la bulle des « subprime » sur le marché immobilier à l’été 2007. « C’est l’échec des libéraux« , a-t-il tonné, accusant, au niveau français, le pouvoir en place d’avoir non seulement « mal estimé » l’ampleur du désastre, mais d’avoir également fait « les mauvais choix » – expression également utilisée dimanche par François Bayrou – en matière économique.  

« Le paquet fiscal? Un crédit pourri« 

Des choix qui, en ces temps moroses, rendent selon lui l’économie française « vulnérable« , plombée par de trop lourds déficits – commercial et budgétaire – et victime de « la médiocre compétitivité des entreprises« . Résultat: « La récession est devant nous« , annonce Hollande, qui, à son tour, s’attend à de fortes retombées de la crise financière sur l’économie réelle. Dans cette optique, et soucieux de sortir « des discours commodes« , le leader socialiste fait le choix de la « responsabilité » en présentant à la presse, au nom du PS, « un plan en six points » à même de répondre à la situation (lire ci-contre). Axées sur le soutien aux PME, victimes toute désignées du resserrement du crédit et qui pourraient bénéficier d’un fonds de garantie nationale, les propositions socialistes visent également à soutenir le pouvoir d’achat des ménages, avec, par exemple, la généralisation du chèque transport à toutes les entreprises ou encore une hausse des allocations familiales. Le PS prévoit également « une modulation de l’impôt sur les sociétés pour favoriser l’investissement plutôt que la rémunération des actionnaires« . Au moment où Nicolas Sarkozy « essaye d’exonérer sa responsabilité » par des « incantations sans propositions« , le PS entend lui faire dans le concret.

Avec quel financement? La question gêne aux entournures. « Tout a un coût« , concède même François Hollande avant de se jeter sur un « magot » tout trouvé: celui du paquet fiscal voté en 2007 par la majorité. Abhorré par l’ensemble de l’opposition, le dispositif a de nouveau été accablé de tous les maux par le numéro 1 du PS lundi matin. « Jamais on ne dira assez combien la faute du paquet fiscal est inexcusable dans la conjoncture d’aujourd’hui« , a-t-il asséné en le qualifiant dans un sourire de « subprime » et de « crédit pourri« . « Avoir privé l’Etat de près de 15 milliards d’euros alors même que l’Etat est à découvert fait que l’imprévoyance s’ajoute à l’injustice« , a-t-il ajouté, faisant de son démantèlement pur et simple, l’une des conditions sine qua non pour que le PS saisisse la main tendue vendredi par François Fillon (lire: Fillon: « La crise nous donne raison« ). « Unité nationale! D’accord! Chiche! Mais que l’on commence par supprimer, ensemble, le paquet fiscal!« , a ainsi envoyé le député de Corrèze en direction de Matignon. Sans espoir, mais avec la ferme intention de concurrencer le gouvernement sur le terrain de la crise. Signe que la situation inquiète grandement au PS? « Je suis surtout très inquiet de la politique de Nicolas Sarkozy« , préfère pour l’heure ironiser Hollande.

Lundi 29 Septembre 2008

Autriche: L’extrême-droite avance

Créé par le 29 sept 2008 | Dans : Non classé

Par Matthieu VERRIER
leJDD.fr

 L’extrême-droite a créé la surprise attendue en Autriche. Le FPÖ et le BZÖ ont réussi une forte percée lors des élections législatives. Ils atteignent à eux deux près de 30% des voix et pourraient ainsi gagner 30 sièges supplémentaires dans la nouvelle Assemblée. Cette poussée sème le trouble sur un échiquier politique marqué jusqu’en juillet dernier par une grande coalition gauche-droite.

L’extrême-droite autrichienne n’est pas morte, bien au contraire. Les deux mouvements initiés par Jörg Haider, le Parti de la liberté (FPÖ) et l’Alliance pour l’avenir de l’Autriche (BZÖ) ont réalisé un score historique aux élections législatives de ce dimanche. Ils recueillent à eux deux près de 30% des suffrages. L’actuel parti de Jörg Haider, le BZÖ, qu’il avait fondé après avoir quitté le FPÖ, réalise la plus grande percée et devrait gagner 16 sièges contre 14 pour le FPÖ. L’extrême-droite compterait ainsi 58 élus dans l’Assemblée de 183 parlementaires.

Cette victoire de l’extrême-droite représente d’abord l’échec d’une grande coalition droite-gauche, paralysée par des dissensions depuis 18 mois. Les deux principales formations du pays, les sociaux-démocrates du SPÖ et les conservateurs du ÖVP, enregistrent leur plus lourde défaite depuis la Seconde Guerre mondiale. Les premiers recueillent 29% des voix, contre 35% en 2006 et les seconds sont crédités de 25% des suffrages contre 34% deux ans plus tôt. Les deux partis avaient mis fin à leur coalition en juillet dernier, devant leur incapacité à s’entendre.

Quelle coalition?

Le pouvoir en place paie son inertie, mais sa défaite est aussi due à deux leaders d’extrême-droite très médiatiques. Jörg Haider, qui avait déjà montré ses qualités de communicant en 1999 en se faisant élire gouverneur de la région de Carinthie et s’était mis en retrait de la scène politique nationale, a montré qu’il n’avait rien perdu de son charisme basé sur un discours populiste. Au FPÖ, Heinz-Christian Strache a exploité les mêmes thèmes porteurs, comme l’immigration et l’islam.

Le succès de l’extrême-droite compliquera un peu plus les négociations en vue de créer une coalition capable de gouverner. La reconduction d’une équipe ÖVP-SPÖ paraît peu probable trois mois après son échec. Werner Faymann, le chef des sociaux-démocrates, a exclu toute alliance avec le FPÖ. Les conservateurs n’ont pas complètement fermé la porte à une coalition avec ce parti, à l’image de celle qu’ils avaient formée entre 2000 et 2005. Wilhelm Molterer, chef de l’ÖVP, a toutefois posé comme condition l’abandon de la position anti-européenne du FPÖ.

Jörg Haider s’est dit prêt à étudier, pour le BZÖ, toute proposition de coalition, tandis que Heinz-Christian Strache vise le ministère de l’Intérieur pour mettre en place une politique sévère en matière d’immigration. Cependant, il sera difficile de faire cohabiter les deux formations dans un même gouvernement, tant les deux hommes se sont affrontés depuis la scission de Jörg Haider avec le FPÖ en 2005. Les partenaires européens de Vienne, qui avaient poussé des cris d’orfraies lors de l’entrée du FPÖ au gouvernement en 2000 avant de s’apaiser, devraient une nouvelle fois regarder avec quelque inquiétude la remontée de l’extrême-droite en Autriche.

Réunion de crise pour sauver une grande banque européenne

Créé par le 29 sept 2008 | Dans : Economie

Libé Économie 28 sept

La Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la France ont tenu des réunions ce week-end avec la Banque centrale européenne pour tenter d’éviter la faillite du groupe financier Fortis

Les déboires de Fortis ont pris hier une dimension européenne, avec des contacts à haut niveau entre plusieurs pays ainsi qu’avec la Banque centrale européenne afin d’éviter un effet domino de la crise financière sur le continent.

«Nous sommes en contacts permanents avec les autorités de surveillance (…) y compris la banque centrale européenne et tous nos collègues luxembourgeois, néerlandais ou français pour voir quelle est la situation exacte chez nous comme dans les pays voisins et quelles sont les solutions possibles», a indiqué le ministre belge des Finances Didier Reynders à la télévision publique RTBF.

La France assure la présidence de l’UE et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker préside l’Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro.

«On essaye non seulement d’être sur la même longueur d’ondes mais d’avoir la même information: quelles sont les institutions qui sont en difficulté non seulement en Belgique, mais à travers l’Europe aujourd’hui, venant de la crise américaine», a précisé M. Reynders sur la chaîne privée concurrente RTL-TVI.

«J’espère que les nouvelles américaines vont un peu aider à trouver des solutions si effectivement une intervention est mise en place, mais tout est ouvert aujourd’hui en matière de recherche de soutien au secteur», a-t-il ajouté.

Les autorités belges et néerlandaises ont décuplé leurs efforts ces dernières heures pour résoudre la crise de confiance qui frappe Fortis, première institution financière en Belgique et deuxième des Pays-Bas.

Fortis a été très touché par la crise du crédit partie à l’été 2007 des Etats-Unis, qui lui a déjà coûté près de 2,1 milliards d’euros au total sur l’année 2007 et les six premiers mois de 2008.

Le patron Herman Verwilst n’avait pas convaincu en assurant vendredi qu’il n’y avait pas de risque de faillite, quelques heures avant l’annonce de son départ.

Les autorités bancaires belges espèrent un résultat dans l’après-midi ou la soirée de ce dimanche.

Il est crucial de trouver une solution avant la réouverture de la Bourse demain matin. L’action Fortis a plongé de plus de 20% vendredi et les cients risquent de céder à la panique en cas de poursuite de la baisse.

Interrogé sur les solutions envisagées, M. Reynders a répété que «toutes les pistes sont sur la table», refusant de détailler.

«Pour plusieurs institutions, il y a des pistes y compris à l’étranger», a-t-il juste relevé.

La presse belge et néerlandaise évoquait dimanche une reprise totale ou partielle de Fortis, citant les groupes français BNP Paribas et néerlandais ING comme candidats les mieux placés.

La presse envisage aussi une intervention d’Etat, par l’octroi d’une garantie voire une nationalisation de Fortis, des hypothèses non confirmées officiellement.

La crainte est que Fortis ne soit le premier domino européen à tomber avant que la crise financière contamine toute l’Europe.

Jean-Claude Juncker avait d’ailleurs exhorté vendredi les Etats-Unis à se mettre d’accord rapidement sur leur plan d’urgence. «Les banques européennes, qui commencent à naviguer en eaux troubles, souffrent de cette incertitude», avait-il prévenu.

Crise: Henri Emmanuelli demande « des actes »

Créé par le 28 sept 2008 | Dans : Economie, Parti socialiste

PARIS (AFP) – L’ancien ministre socialiste du Budget Henri Emmanuelli a demandé au Forum de Radio J, dimanche, que « l’on passe aux actes », pour juguler la crise financière internationale, notamment sur les « parachutes dorées » et l’ »effet de levier », sur lequel spécule le système financier.Le député socialiste des Landes a estimé à propos des « parachutes dorés » qu’il sera « difficile » pour Nicolas Sarkoz de prendre des mesures. « Ses amis patrons (…) ne vont pas apprécier terriblement ».

Selon lui, leur mode de rémunération « a franchi les limites et pèse aujourd’hui sur la marge des entreprises et leurs résultats ».

Il a rappelé son opposition au système de fiscalité sur les stocks options, initié selon lui par l’ancien ministre socialiste du budget Dominique Strauss Kahn (1998-1999), aujourd’hui directeur du FMI.

Il a par ailleurs pointé « l’effet de levier » qui permet « aux sociétés financières, aux fonds de pension et aux +hedge funds+ (fonds hautement spéculatifs) de faire 40 fois en dette le montant de leur capital ».

Regrettant le silence du directeur du FMI et de Nicolas Sarkozy sur ce point, l’ancien banquier a estimé qu’ »il faut donc commencer par limiter cet effet de levier ».

Selon lui, « le vrai problème, c’est que personne n’est capable de dire quel est le volume des créances douteuses aujourd’hui en circulation dans le système monétaire y compris en France ». « C’est comme si vous mettez un fruit pourri au milieu d’une corbeille saine. Tout le reste des fruits est contaminé ».

Quant aux appels à « l’unité nationale » lancé par le premier ministre François Fillon et la présidente du patronat Laurence Parisot, « alors là, c’est un comble! ». « J’ai envie de leur dire, tant qu’il y aura le bouclier fiscal ne vous moquez pas du monde », a déclaré M. Emmanuelli.

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