Les quatre points cardinaux du Parti socialiste
Créé par sr07 le 20 sept 2008 à 9:14 | Dans : Parti socialiste
La situation se décante au Parti socialiste. Après plusieurs semaines de tractations, ce vendredi a vu les alliances se dessiner au grand jour. A quatre jours de la date limite de dépôt des motions, quatre pôles se dessinent.
Aubry va reconstruire
Martine Aubry, d’abord, a officialisé ce qui n’était déjà plus un secret. La maire de Lille présentera ce samedi une motion pour le congrès de Reims dont elle sera «la première signataire». Elle a trouvé un accord avec tous les «reconstructeurs» du parti. Son texte rassemblera les fabusiens menés par Claude Bartolone, et une grosse partie des partisans de Dominique Strauss-Kahn, dont Jean-Christophe Cambadélis.
Royal retrouve ses soutiens locaux
L’autre grande avancée du jour est à mettre à l’actif de Ségolène Royal, qui a conclu un accord avec les signataires de la motion La ligne claire. Un texte porté par les «grands élus locaux», Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Gérard Collomb, le maire de Lyon, Vincent Feltesse, l’homme fort du PS girondin, ou encore Manuel Valls, le député-maire d’Evry. Et derrière eux, c’est un fort contingent de militants qui se rallie à l’égérie socialiste de 2007.
Le texte de l’accord rappelle le souci des élus régionaux de «ne pas faire de Reims le congrès de désignation d’un présidentiable, mais bien le lieu où commencera la mise en forme d’un projet, indispensable à l’alternance tant attendue». Ségolène Royal avait fait le principal pour les rallier lundi ne fait plus de sa candidature un «préalable» à ses ambitions pour 2012.
«C’est l’aboutissement logique d’une démarche convergente, confie le sénateur David Assouline, très proche de Royal. C’est une famille qui se regroupe.» Elle tiendra un «meeting de la fraternité» le 27 septembre au Zénith de Paris, et souhaite une équipe «renouvelée, jeune, des gens qu’on n’a pas l’habitude de voir en politique».
Delanoë capitalise
Bertrand Delanoë, lui, concentrera un troisième pôle très dense. Celui qui reste le favori des sympathisants socialistes dans les sondages avait officialisé mardi son rapprochement avec François Hollande. Delanoë continue d’engranger les soutiens avec Jean-Marc Ayrault.
Le député-maire de Nantes, patron des députés PS à l’Assemblée nationale, juge dans un entretien à paraître samedi dans «Libération», que «le mieux à même de rénover le PS, c’est Bertrand Delanoë», Il a décidé de «franchir le Rubicon», car il estime que «le PS est en état d’urgence»: «Ce que nous demandent les militants et les électeurs, c’est de remettre le PS en ordre de marche, avec un projet, une stratégie et des alliances.»
La gauche de la gauche sera là
Tentée un temps par une alliance avec Martine Aubry, la gauche du parti a finalement décidé de présenter sa propre motion. Vendredi après-midi, Henri Emmanuelli, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche, tous membres de l’aile gauche du Parti socialiste, ont annoncé qu’ils déposaient une motion commune pour «une gauche décomplexée». Ils ont appelé à les rejoindre «tous ceux qui partagent leur analyse et leur volonté d’affirmer un avenir pour le PS à gauche». Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore précisé s’il rejoindra cette motion.
Moscovici, un ténor du parti en position de soliste
La grande inconnue reste Pierre Moscovici, esseulé sur la scène interne après le ralliement de La ligne claire à Royal. En campagne depuis un an sur son nom avec un slogan simple, pas de «présidentiable» à la tête du PS, le député du Doubs a écrit ce vendredi midi sur son blog qu’il est «inquiet» et «perplexe» face aux derniers événements de la semaine. Après un week-end dans sa circonscription, il devrait annoncer son choix lundi ou mardi. Delanoë et Aubry l’attendent… Enfin, jeudi, Pierre Larrouturou a fait savoir sur Mediapart qu’il déposerait également sa propre motion.
M. Gr. avec agence
20Minutes.fr, éditions du 19/09/2008
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