PARIS (AFP) – L’ancien ministre socialiste du Budget Henri Emmanuelli a demandé au Forum de Radio J, dimanche, que « l’on passe aux actes », pour juguler la crise financière internationale, notamment sur les « parachutes dorées » et l’ »effet de levier », sur lequel spécule le système financier.Le député socialiste des Landes a estimé à propos des « parachutes dorés » qu’il sera « difficile » pour Nicolas Sarkoz de prendre des mesures. « Ses amis patrons (…) ne vont pas apprécier terriblement ».

Selon lui, leur mode de rémunération « a franchi les limites et pèse aujourd’hui sur la marge des entreprises et leurs résultats ».

Il a rappelé son opposition au système de fiscalité sur les stocks options, initié selon lui par l’ancien ministre socialiste du budget Dominique Strauss Kahn (1998-1999), aujourd’hui directeur du FMI.

Il a par ailleurs pointé « l’effet de levier » qui permet « aux sociétés financières, aux fonds de pension et aux +hedge funds+ (fonds hautement spéculatifs) de faire 40 fois en dette le montant de leur capital ».

Regrettant le silence du directeur du FMI et de Nicolas Sarkozy sur ce point, l’ancien banquier a estimé qu’ »il faut donc commencer par limiter cet effet de levier ».

Selon lui, « le vrai problème, c’est que personne n’est capable de dire quel est le volume des créances douteuses aujourd’hui en circulation dans le système monétaire y compris en France ». « C’est comme si vous mettez un fruit pourri au milieu d’une corbeille saine. Tout le reste des fruits est contaminé ».

Quant aux appels à « l’unité nationale » lancé par le premier ministre François Fillon et la présidente du patronat Laurence Parisot, « alors là, c’est un comble! ». « J’ai envie de leur dire, tant qu’il y aura le bouclier fiscal ne vous moquez pas du monde », a déclaré M. Emmanuelli.