Autriche: L’extrême-droite avance
Créé par sr07 le 29 sept 2008 à 6:29 | Dans : Non classé
L’extrême-droite a créé la surprise attendue en Autriche. Le FPÖ et le BZÖ ont réussi une forte percée lors des élections législatives. Ils atteignent à eux deux près de 30% des voix et pourraient ainsi gagner 30 sièges supplémentaires dans la nouvelle Assemblée. Cette poussée sème le trouble sur un échiquier politique marqué jusqu’en juillet dernier par une grande coalition gauche-droite.
L’extrême-droite autrichienne n’est pas morte, bien au contraire. Les deux mouvements initiés par Jörg Haider, le Parti de la liberté (FPÖ) et l’Alliance pour l’avenir de l’Autriche (BZÖ) ont réalisé un score historique aux élections législatives de ce dimanche. Ils recueillent à eux deux près de 30% des suffrages. L’actuel parti de Jörg Haider, le BZÖ, qu’il avait fondé après avoir quitté le FPÖ, réalise la plus grande percée et devrait gagner 16 sièges contre 14 pour le FPÖ. L’extrême-droite compterait ainsi 58 élus dans l’Assemblée de 183 parlementaires.
Cette victoire de l’extrême-droite représente d’abord l’échec d’une grande coalition droite-gauche, paralysée par des dissensions depuis 18 mois. Les deux principales formations du pays, les sociaux-démocrates du SPÖ et les conservateurs du ÖVP, enregistrent leur plus lourde défaite depuis la Seconde Guerre mondiale. Les premiers recueillent 29% des voix, contre 35% en 2006 et les seconds sont crédités de 25% des suffrages contre 34% deux ans plus tôt. Les deux partis avaient mis fin à leur coalition en juillet dernier, devant leur incapacité à s’entendre.
Quelle coalition?
Le pouvoir en place paie son inertie, mais sa défaite est aussi due à deux leaders d’extrême-droite très médiatiques. Jörg Haider, qui avait déjà montré ses qualités de communicant en 1999 en se faisant élire gouverneur de la région de Carinthie et s’était mis en retrait de la scène politique nationale, a montré qu’il n’avait rien perdu de son charisme basé sur un discours populiste. Au FPÖ, Heinz-Christian Strache a exploité les mêmes thèmes porteurs, comme l’immigration et l’islam.
Le succès de l’extrême-droite compliquera un peu plus les négociations en vue de créer une coalition capable de gouverner. La reconduction d’une équipe ÖVP-SPÖ paraît peu probable trois mois après son échec. Werner Faymann, le chef des sociaux-démocrates, a exclu toute alliance avec le FPÖ. Les conservateurs n’ont pas complètement fermé la porte à une coalition avec ce parti, à l’image de celle qu’ils avaient formée entre 2000 et 2005. Wilhelm Molterer, chef de l’ÖVP, a toutefois posé comme condition l’abandon de la position anti-européenne du FPÖ.
Jörg Haider s’est dit prêt à étudier, pour le BZÖ, toute proposition de coalition, tandis que Heinz-Christian Strache vise le ministère de l’Intérieur pour mettre en place une politique sévère en matière d’immigration. Cependant, il sera difficile de faire cohabiter les deux formations dans un même gouvernement, tant les deux hommes se sont affrontés depuis la scission de Jörg Haider avec le FPÖ en 2005. Les partenaires européens de Vienne, qui avaient poussé des cris d’orfraies lors de l’entrée du FPÖ au gouvernement en 2000 avant de s’apaiser, devraient une nouvelle fois regarder avec quelque inquiétude la remontée de l’extrême-droite en Autriche.
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