janvier 2009
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 28 jan 2009 | Dans : Santé-social-logement
Recueilli par PHILIPPE BROCHEN dans Libé Rebonds du 28/01/2009
Guy Groux est directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et membre du comité national du CNRS. Spécialiste des mouvements sociaux, notamment des grèves (1), il répond aux questions de liberation.fr sur les enjeux de la journée de mobilisation de demain.
A la veille de cette journée sociale annoncée comme historique, comment sentez-vous les choses?
C’est vrai que l’on risque d’assister à un mouvement important. Et ceci pour deux raisons. Tout d’abord, il y a une unité syndicale totale, ce qui ne s’est pas produit depuis la mobilisation contre le CPE en 2006. Et puis le capital sympathie dans l’opinion est très élevé. On n’a pas connu ça depuis 1995. Il est même plus important qu’à l’époque: 69% des Français sont cette fois favorables à la grève de demain, contre 65% en 1995, selon un sondage CSA. Cela veut dire que le mouvement va être très suivi et soutenu par l’opinion publique.
Cela signifie-t-il que ce mouvement va durer?
A priori, non. Pour deux raisons. Il s’agit d’une grève carrée: la CGT a dit que la grève n’était que pour demain, et cette journée de protestation fait l’unanimité chez les syndicats. D’où l’unité des centrales demain. Par ailleurs, cette grève porte sur des thèmes généraux: l’emploi et le pouvoir d’achat. Alors que les grèves qui ont duré portaient sur des revendications précises. En 1995, il s’agissait de la réforme du régime des cheminots, de la RATP et de la Sécurité sociale; en 2003, de la réforme sur les retraites; et en 2006, du mouvement anti-CPE.
Et là, vous voulez dire que les thèmes de la contestation sont très généraux?
Oui, les trois mouvements sociaux avaient un thème précis directement négociable en tant que tel avec le gouvernement. Mais là, on ne négocie pas l’emploi dans le public comme dans le privé, dans les grandes entreprises comme dans les PME; de même pour les salaires…
Nous sommes donc dans la symbolique?
C’est effectivement un mouvement qui relève du besoin de mesurer la mobilisation des salariés. D’une part, la crise économique soudaine et massive est apparue en septembre; et pour diverses raisons, les syndicats n’ont pas mobilisé de façon massive comme ils le feront demain.
Pourquoi le font-ils maintenant?
Pour les syndicats, les mesures gouvernementales prises se sont surtout adressées soit aux banques soit aux secteurs économique et industriel en difficulté. Le monde du travail n’a pas véritablement bénéficié à égalité des mesures de soutien du gouvernement. Dans ce contexte, la journée de demain n’a pas simplement pour fonction de mesurer la mobilisation des salariés, mais aussi de donner la parole au monde du travail dans un contexte de crise qui est appelé à durer. Voire à s’aggraver.
Quelles suites peut-on imaginer au mouvement?
Difficile de le dire dès à présent. En revanche, on ne parle que de l’ampleur de la mobilisation mais pas des contenus de la mobilisation. Il sera intéressant de voir si les syndicats mobilisent non seulement dans les secteurs habituels (public et nationalisé), mais aussi dans le secteur privé, qui est très directement concerné aujourd’hui par la crise économique et par les menaces très graves de montée du chômage. En effet, lors des mouvements précédents, la crise économique n’existait pas sous sa forme actuelle. Aujourd’hui, la question de la mobilisation du secteur privé est absolument incontournable.
C’est-à-dire?
S’il n’y a pas de mobilisation véritable du privé, le mouvement de demain, aussi important soit-il, constituera en réalité une sorte de demi-succès pour les syndicats. Parce que dans le contexte actuel, on ne peut plus parler, comme en 1995, de grève par procuration. C’est-à-dire que ceux qui pouvaient plus facilement faire grève dans le public pouvaient être les porteurs d’une contestation et d’un mécontentement social plus larges que celui de la seule fonction publique. Mais s’il peut y avoir des grèves par procuration, avec cette crise, il n’y a en revanche pas de chômage par procuration. C’est pourquoi il est impératif que les salariés du privé se mobilisent.
Et si le privé ne se mobilise pas de façon massive?
Les mouvements sociaux et de grève continueront. Mais de façon éclatée. Notamment dans certaines entreprises du privé où les menaces sur l’emploi sont importantes. On aura donc affaire à des conflits localisés, mais qui risquent d’être durs et très déterminés. Car là, les salariés seront dos au mur.
La marge de maoeuvre du gouvernement semble donc limitée face à ce mouvement ?
Pour l’instant, le gouvernement se trouve dans une position attentiste. Et pour cause: il ne peut pas donner de solution aux revendications des manifestants car elles sont à ce jour beaucoup trop générales. Sauf à nationaliser toutes les entreprises et à garantir l’emploi pour tous les salariés. Ce qui paraît hautement improbable. Non?
(1) Dernier ouvrage paru: La Grève, Guy Groux avec Jean-Marie Pernot, Presses de Sciences Po, 2008.
Créé par sr07 le 28 jan 2009 | Dans : Parti socialiste
Du militantisme à la jeunesse socialiste jusqu’à sa candidature à la direction du parti, le député européen a méthodiquement gagné en puissance. Retour sur le très efficace plan de carrière du nouveau porte-parole du PS.
DAVID REVAULT D’ALLONNES dans Libé Rebonds du 28/01/2009
C’est une faute d’orthographe en forme de lapsus. A l’entrée du bureau de Benoît Hamon, rue de Solférino, les permanents du Parti socialiste ont affiché sa nouvelle fonction : «porte-paroles». Le député européen aurait-il le don de multiplier le verbe ? Début janvier, le tableau des interventions médias, affiché au service de presse, en attestait : onze interventions de socialistes cette semaine-là, dont sept de Benoît Hamon ou des siens. Parmi les hommes forts du parti version Aubry, le nouveau porte-parole, 41 ans, est celui que l’on voit le plus. De très loin. Un peu trop ? L’intéressé en convient, qui songe à alléger son plan média : «Je ne peux pas être dans l’omniprésence.» Reste qu’en cette période d’alternance, où beaucoup soulignent les absences de la première secrétaire, nombre de camarades s’agacent. «Benoît s’exprime beaucoup, note un proche de Ségolène Royal. Et dans un certain vide…»
Postes stratégiques
Sa petite entreprise politique, qui incarne l’aile gauche du PS, ne connaît pas la crise. Arrivé quatrième au cauchemardesque congrès de Reims, avec 18 % des suffrages sur sa motion «Un monde d’avance», le courant de Benoît Hamon est bien mieux loti, dans la nouvelle direction, que celui de Bertrand Delanoë, pourtant deuxième avec 24 %. Un parlementaire décrypte l’équation : «La gauche du parti n’a jamais été aussi faible. Mais sur le plan personnel, il a bien joué. C’est un des gagnants du congrès.»
Dire qu’il a été bien servi est un euphémisme. En plus de sa fonction de porte-parole, Hamon a placé nombre des siens au secrétariat national, le «gouvernement» du PS. Souvent à des postes stratégiques: exemples, Razzye Hammadi, ex-président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), chargé des services publics ; Bruno Julliard, l’ancien président de l’Unef, à l’éducation. Ou Régis Juanico, député de la Loire et ami de «dix-huit ans», à la trésorerie, le nerf de la guerre politique. «On n’a pas à se plaindre, confirme ce dernier. On est au cœur de la chaudière…»
Ses alliés de la gauche du PS, pourtant, ne partagent pas tous cet enthousiasme. Outre Jean-Luc Mélenchon, qui a quitté le parti pour chercher ailleurs fortune électorale, des personnalités comme Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann ou Paul Quilès, chefs des microcourants qui avaient contribué à son score, enragent et crient au «nettoyage ethnique». «Tout le monde a été loyal avec lui, mais on n’a pas été payés en retour, peste l’un d’eux. Il a fait main basse sur les voix, puis il a trusté les postes en éliminant les autres de façon sauvage, quasi stalinienne.» Une OPA inamicale, aux dividendes politiques immédiats. Un jeune cadre du PS résume : «Hamon a créé un vrai fonds de commerce sur la gauche du parti qu’il s’est totalement approprié en plaçant ses hommes à la direction.»«Il a pris la main immédiatement», confirme Patrick Mennucci, proche de Royal, qui met en garde : «Les anciens présidents du MJS ou de l’Unef ont beaucoup de place dans la nouvelle direction. Il serait dommage qu’ils exercent une hégémonie…»
Les mouvements de jeunesse : voilà la matrice de la trajectoire de Benoît Hamon, «un courant politique dont les capteurs et les émetteurs ne se trouvent pas uniquement dans les sections socialistes, résume l’intéressé. Notre courant est sur deux pattes : gauche politique, gauche sociale.» Le jeune Hamon, à l’origine, n’a rien d’un gauchiste. Son école, c’est celle du courant rocardien, et surtout du Mouvement des jeunes socialistes, «l’école du vice», disait François Mitterrand. Président du MJS de 1993 à 1995, il l’autonomise du parti. Le fait passer «de 600 adhérents à 3 000 ou 4 000». Et surtout, met en place un système de succession digne de l’Egypte des Ptolémée. De Régis Juanico à l’actuel président Antoine Detournay, la direction du mouvement n’a, depuis son départ, jamais échappé à son courant.
Sens des coups
«Avant Hamon, le MJS était connu pour ses renversements de tendances toutes les 48 heures, témoigne un ancien de l’Unef. Aujourd’hui, c’est un courant dynastique qui se perpétue, une structure complètement verrouillée, avec un système bien établi d’autosélection.» Un dirigeant du courant résume la méthode : «Dans le mouvement social, tu as des mecs plus ou moins bons. Tu les repères, tu les tournes, tu les formes.» Avec, à l’arrivée, une culture politique commune. Régis Juanico : «Pas besoin de se parler. Un regard, et ça suffit.» Au point que certains camarades, parfois, les regardent comme une «secte». Ancien cadre de l’Unef et premier secrétaire de la fédération de l’Aube, Olivier Girardin, vieux compagnon de route de Hamon, s’en défend : «Nous sommes plus bordéliques que très organisés ! Ce n’est pas un clan qui prospère, même si on forme un groupe solide et uni.» Avant d’en convenir : «Ce n’est pas non plus l’histoire des Bisounours. On fait tous de la politique, et on n’est pas des enfants de chœur.»
Tout petits déjà, Benoît Hamon et les siens ont le sens des «coups». Sous Balladur, dénonçant «la France en pyjama», ils se font arrêter en tenue de nuit devant Matignon. Ou ils balaient devant le McDonald des Champs-Elysées, déguisés en Ronald McDonald, contre la précarité. Pendant la campagne présidentielle de Jospin, en 1995, Hamon transbahute des centaines de jeunes de meeting en meeting. «Il a inventé un truc, raconte un de ses anciens adversaires à l’Unef. L’idée de mettre 300 ou 400 jeunes au premier rang, criant des slogans avec des T-shirts siglés, c’est lui. Pour avoir des belles prises de vue télé, avec des jeunes enthousiastes. Après lui, tout le monde l’a fait, y compris Sarko.Ils ont un vrai savoir-faire : l’organisation des jeunes, la construction de réseaux, le sens de la bataille. Dans un parti totalement professionnalisé, ils sont les gardiens du temple de la militance.»
Mais pas seulement. Dans un parti d’élus et de collaborateurs d’élus, les amis de Hamon ont, aussi, le sens du débouché. «C’est un véritable bureau de placement, vous en retrouvez partout, explique un membre de la direction. Dans les cabinets ministériels, quand la gauche est au pouvoir, ou dans ceux des maires de grandes villes.» Les «hamonistes», depuis longtemps, ne limitent plus leur activité aux AG d’amphis ou aux grèves lycéennes. «On a aujourd’hui une réelle capacité d’influence dans la jeunesse, concède Benoît Hamon. Mais je ne décroche pas mon téléphone en disant : « Faites-moi venir les présidents des mouvements de jeunesse, on déclenche un mouvement. » Le MJS, c’est à peine 1 % de mon temps.»
Les pseudopodes de son courant ont depuis longtemps gagné l’appareil socialiste. Des clubs rocardiens «Forum» au mouvement «Nouvelle Gauche», qui réunit en 1994 militants de l’Unef, de la Mnef, du MJS et du mouvement lycéen UNL, puis au Nouveau Parti socialiste (NPS) de Vincent Peillon et d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, peu à peu, installe ses réseaux dans le parti. L’appui de ceux d’Henri Emmanuelli, son mentor, lui permettra de gagner en bataillons militants et d’atteindre son score du congrès. Un jeune cadre résume : «Le sens de l’organisation, le goût de la réunionnite et de la manif à tout prix, sur le thème « le PS ne manifeste pas, nous oui », et l’attrait de la jeunesse lui ont permis d’aspirer régulièrement un certain nombre de militants. C’est comme ça qu’il représente un socle incompressible dans le parti, il récolte ce qu’il a semé.»
Gaffes de débutant
Un terreau arrosé d’un engrais porteur en ces temps de crise : le positionnement sur l’aile gauche. Héraut du non à la Constitution européenne, Benoît Hamon a en effet la conviction qu’il faut «capter une partie de la radicalité de la société pour lui donner un débouché politique». La position suscite une forte opposition parmi ses camarades, majoritairement acquis au réformisme. Outre quelques gaffes de débutant – un doigt d’honneur à un journaliste sur un plateau de Canal Plus, à une heure de grande écoute, ou l’accusation, lancée aux royalistes, d’avoir «le poison de la division dans le sang», dans une interview au magazine Bretons qu’il oublie de relire -, le porte-parole du parti indigne nombre de ses camarades quand il préconise de «rétablir une forme d’autorisation administrative de licenciement».
Les socialistes, unis pour l’occasion, ne le ratent pas. Vincent Peillon, proche de Royal : «L’idée qu’il faut être au côté des damnés de la terre est une erreur politique majeure. Cette ligne ultra-minoritaire ne permettra jamais de revenir aux responsabilités.» Francis Chouat, ami de Bertrand Delanoë : «C’est vrai qu’on peut se poser la question de savoir de quoi et de qui il est le porte-parole.» L’intéressé, lui, évacue : «Je porte la parole du parti, mais je ne vais pas abdiquer ma capacité à être un éclaireur. Je n’entends pas être l’interprète du moins-disant politique. On me demande d’être tiède. Or la période, comme la droite, est chaude.» Et de fustiger «des types qui ont la même lecture du monde qu’à Epinay et qui se prétendent modernes. On sera amenés à transgresser une partie des dogmes auxquels le parti se rattachait hier.» On croirait presque entendre Ségolène Royal, période icône iconoclaste… Un membre de la direction confirme : «La martingale Hamon, c’est que le vieux parti l’a pris pour cible en lui collant une image de gaucho. Et lui se frotte les mains. Il fait à la gauche du parti ce que Ségolène a fait à sa droite. Avec les mêmes qui réagissent et qui le flèchent.»
Message reçu
Le jeune espoir se verrait-il un destin à la Royal ? Conseil avisé de Claude Bartolone, lieutenant de Fabius : «Hamon est le seul, dans sa génération, à avoir fait son trou. C’est un sérieux capital. Son intérêt, c’est de ne pas se cornériser.» Message reçu, selon Jean-Chistophe Cambadélis, autre homme fort de la nouvelle direction : «Il n’est pas du tout dans la surenchère dans les réunions. Il ne veut pas jouer le gauchiste de service, et fait très attention à ne pas se couper de la majorité.»
Car Benoît Hamon et les siens voient plus loin. «Il a passé un cap en terme de notoriété, et quitté ses habits d’homme des réseaux de jeunesse, résume Régis Juanico. Ça nécessite un nouveau dispositif pour qu’il travaille un peu moins dans l’amateurisme.» Réorganiser son courant et son réseau d’experts, «étoffer sa palette», notamment sur les questions économiques. Progresser dans les fédérations socialistes qu’il domine, déjà passées de six à quinze lors du dernier congrès. Tenter de placer ses candidats aux européennes, comme Razzye Hammadi ou Mireille Le Corre, élue de l’Yonne. L’objectif, concède Hamon, est de «faire mûrir notre position», d’avancer ses pions. Régis Juanico confirme : «C’est un réseau d’avenir, qui produira ses effets dans dix ou quinze ans. Le moment où Benoît pourra prétendre à des responsabilités plus importantes.» Le sens du placement à terme, toujours.
Créé par sr07 le 21 jan 2009 | Dans : Non classé
Laissons sa chance à l’espoir. Depuis l’élection de Barack Obama, l’avenir a changé de camp. Il n’est plus confisqué par l’alliance trentenaire du conservatisme religieux, de la modernité technologique et du culte de l’argent. Il a retrouvé un visage humain.
Obama décevra ? Oui, évidemment. Contrairement à ce qu’on pourrait croire en observant la ferveur planétaire qu’il a déclenchée, il n’est pas le président du monde mais celui d’une seule nation, aussi importante soit-elle. Il sera comptable des intérêts américains auprès de ses électeurs, comme tout président. Il est un politique redoutable, donc apte au compromis – décevant mais inévitable – dans un pays où la séparation des pouvoirs n’est pas un vain mot. Il pratique surtout un centrisme flamboyant dans la forme mais prudent sur le fond, sans lequel il n’aurait pas été élu. Attendons de lui, donc, ce qu’on peut en attendre. Non pas une rupture invraisemblable et mirobolante. Mais seulement qu’il commence de renverser le courant aveugle qui jusque-là nous portait, celui de l’économie sans règles et des identités agressives. Même de manière imparfaite, incomplète, limitée, Obama peut montrer, en paroles et en actes, que les hommes comptent plus que les marchés, que les élus du peuple peuvent reprendre du pouvoir à ceux de l’argent, que les logiques de coopération internationale sont plus efficaces que les logiques de confrontation. Ainsi, le nouveau président, par définition, sera-t-il au-dessous de l’espérance levée par son irruption. Mais très au-dessus des éternelles leçons de calcul dispensées par les cyniques et les résignés.
Créé par sr07 le 20 jan 2009 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine, Pour une autre Europe, Projet politique
Le 19 Janvier 2009
Chers Amis et Chers Camarades,
A chacune et chacun d’entre vous, j’adresse mes vœux de santé, de réussite, de bonheur en 2009.
Pourtant n’en doutons pas, l’année nouvelle sera rude pour beaucoup de nos concitoyens ; la crise est là, impitoyable. Le gouvernement peut jouer au chat et à la souris en faisant annoncer au peuple que, grâce à une croissance de 0,1% en 2008, la France n’est pas en récession ; même si les statisticiens ont l’échine souple, la réalité, douloureuse, s’impose.
Cette crise ne tombe pas du ciel, elle est le fruit des politiques conduites aux Etats-Unis, en Europe, et à l’échelle du monde, avec pour objectif central la financiarisation de l’économie et l’enrichissement colossal d’une minorité de rentiers, financiers et grands patrons. Ce fut le temps de l’argent roi… pour une petite minorité.
Au MRC, nous dénoncions la désindustrialisation de la France, son cortège d’emplois supprimés, les délocalisations, l’affaiblissement de la recherche, de l’industrie. Rien n’y faisait : le système médiatique, le dogme social-libéral admis par la plupart, le renoncement de beaucoup parmi les élites auto-proclamées, généraient une chape de plomb et contribuaient à avaliser le système.
Il fallait être moderne, « dans le coup » ! Le monde marchait à l’unisson et nous avions beau nous exprimer pour défendre l’Etat, la République, proposer des solutions pour le monde du travail, l’Ecole, la santé, nous n’étions guère audibles.
Jean-Pierre Chevènement expliquait que, tôt ou tard, le déficit américain, la spirale infinie de la spéculation et de l’appât du gain, l’absence de toutes règles commerciales, de toute politique monétaire, conduiraient à la catastrophe. Mais les dirigeants refusaient d’entendre. Tout était « beau, riant, radieux, divin ».
Aujourd’hui, c’est la panique ! C’est la grande peur : les responsables n’osent plus s’agenouiller devant le veau d’or. L’Europe devait nous protéger ; naturellement il n’en est rien, et la défense des intérêts nationaux redevient d’actualité. Pour autant, le social-libéralisme n’est pas mort. La rencontre du G20 l’a confirmé : sur proposition de G. W. Bush, les fondamentaux de l’ultralibéralisme ont été réaffirmés, confirmés, à l’unanimité.
« Lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer… ».
Devant cette situation, il faut faire face. Comme Vigny l’écrit, « gémir, pleurer, prier est également lâche ; fais énergiquement ta longue et lourde tâche ». Cela signifie que tous nos militants, adhérents, sympathisants, doivent se mobiliser et se remobiliser. Qu’il faut tendre la main à toutes les démocrates et à tous les démocrates qui se reconnaissent dans les valeurs de la gauche et qui ont dit « non » au référendum sur le traité « constitutionnel » européen en 2005, acte politique significatif, et qui s’opposent à la politique du gouvernement. Ceux qui veulent légitimement se battre. Dressons-nous ensemble pour faire face. Et faisons-le maintenant, alors que la crise est là, car « l’histoire ne repasse jamais les plats ».
Georges SARRE
Créé par sr07 le 20 jan 2009 | Dans : Contre la guerre, Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier, a annoncé, mardi 20 janvier, que la France serait prête « à travailler avec un gouvernement d’union nationale qui respectera le principe du processus de paix et qui s’engagera dans des négociations avec Israël pour aboutir à la création d’un Etat palestinien vivant aux cotés d’Israël dans la paix et la sécurité ». Interrogé pour savoir si Paris réclamait toujours en préalable à tout contact avec le Hamas la renonciation à la violence, la reconnaissance d’Israël et la reconnaissance des accords passés entre Israël et les Palestiniens, le porte-parole a répondu qu’ ‘il y a un élément absolument majeur : c’est la renonciation à la violence ».
Au lendemain du cessez-le-feu proclamé séparément à Gaza par Israël et le Hamas, lundi 19 janvier, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a proposé au Hamas la formation d’un gouvernement « d’entente nationale » qui organiserait des élections législatives et présidentielles simultanées.
Le gouvernement palestinien a déjà été dirigé par un premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, après une victoire aux législatives du mouvement palestinien en janvier 2006. Ce cabinet a été boycotté financièrement et diplomatiquement par la communauté internationale, le Hamas figurant sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne et des Etats-Unis. Après dix-huit mois de coexistence houleuse, il a été limogé en juin 2007 par le président Mahmoud Abbas quand le mouvement islamiste a pris le contrôle de la bande de Gaza après un coup de force contre le Fatah.