juin 2009
Archive mensuelle
Archive mensuelle
Créé par sr07 le 30 juin 2009 | Dans : Gouvernement, Parti socialiste
Le Parti socialiste déposera bientôt une motion de censure à l’Assemblée contre la politique socio-économique du gouvernement, a annoncé, mardi 30 juin, le porte-parole du parti, Benoît Hamon. « L’intitulé est : la crise s’aggrave, le tour de vis social a été annoncé par le président de la République et confirmé par le travail législatif de la droite (travail le dimanche, rigueur pour les minima sociaux…) », a précisé M. Hamon.
La décision a été prise lors d’un bureau national sur une recommandation des députés socialistes. Les élus PS, qui ont exigé sans succès du premier ministre une déclaration de politique générale à la suite du récent remaniement gouvernemental, avaient fait savoir à l’exécutif du parti, un peu plus tôt, qu’ils voulaient cette motion de censure.
« PROBABLEMENT EN DÉBUT DE SEMAINE »
« Vu que la responsabilité du président de la République ne pouvait être engagée devant le Congrès et que le débat à l’issue de son intervention était un simulacre de débat, nous avons pris la décision de déposer une motion de censure », a encore expliqué M. Hamon. « Puisque François Fillon n’existe plus dans les institutions version Sarkozy, qu’on n’obtient pas de sa part une déclaration de politique générale » qui précise ses priorités, « nous attendons du premier ministre qu’il s’explique sur la nature exacte de la politique du gouvernement » et « qu’il s’explique sur la façon dont il va répondre sur l’aggravation de la crise », a-t-il expliqué. La motion de censure sera déposée « probablement en début de semaine prochaine », a précisé M. Hamon.
Roland Muzeau, porte-parole des députés communistes, s’est montré sceptique sur le dépôt d’une telle motion, expliquant toutefois que les députés communistes voteraient la motion.
Il s’agira de la troisième motion de censure déposée par l’opposition depuis les élections législatives de juin 2007 et la nomination de François Fillon à Matignon. Elle n’a, comme les deux premières, aucune chance d’être adoptée, le groupe UMP disposant à lui seul de la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
LEMONDE.FR avec AFP | 30.06.09
Créé par sr07 le 30 juin 2009 | Dans : Non classé, Santé-social-logement
Alors, le coolissime Barack Obama laissa percer une pointe d’exaspération. Cela se passait mercredi, et il évoquait son projet de création d’un système d’assurance-maladie public. « Si les assureurs privés disent que leur système offre la meilleure couverture santé, s’ils disent aussi qu’ils proposent le meilleur rapport qualité/prix, alors comment se fait-il que l’Etat, dont ils disent qu’il est incapable de gérer correctement quoi que ce soit, parviendrait soudain à les éjecter de ce business ? C’est illogique. »
Ce n’est pas si illogique qu’il fait semblant de le croire. Si l’Etat gère son assurance-maladie comme une affaire à but non lucratif, sa concurrence risque bien de faire de l’ombre aux assureurs privés. Mais si le président hausse le ton, c’est qu’il est confronté à ce qui, de l’extérieur, apparaît comme une parfaite énigme. Car sur ce dossier, en apparence, M. Obama a toutes les cartes en main. Or il pourrait bien perdre, comme les Clinton, avaient perdu sur le même dossier, il y a quinze ans. C’est-à-dire ne rien modifier sur le fond, laisser 50 millions d’Américains sans couverture maladie, et laisser aussi les coûts sanitaires s’envoler.
Pourtant, a priori, il ne peut pas perdre. Selon une récente étude du Conseil économique de la Maison Blanche, les dépenses de santé sont passées de 5 % du PIB en 1960 à 18 % aujourd’hui : le taux le plus élevé au monde. Si ce rythme se maintient, il atteindra vite les 20 %, et 34 % en l’an 2040. Une impensable folie : une crise économique immensément plus grave que l’actuelle aura frappé l’Amérique bien avant. Maîtriser les coûts sanitaires est un enjeu national plus pressant encore aux Etats-Unis que dans tout autre pays riche. Si les dépenses de santé flambent, c’est pour des raisons socio-démographiques communes à tous les pays développés. Mais si elles flambent tellement, c’est pour des raisons plus prosaïques, dont l’engrangement de bénéfices substantiels par l’industrie pharmaceutique, les cliniques privées et les assureurs constituent l’essentiel. De 1996 à nos jours, les polices d’assurance médicale ont augmenté presque deux fois plus vite que l’inflation, et près de trois fois plus que le salaire médian.
Ce thème est devenu l’obsession des classes moyennes, y compris aisées : la santé privée est trop chère, trop bureaucratisée (si, si…), trop injuste, on en passe. Selon un sondage CBS, 72 % des Américains sont « favorables à ce que l’Etat offre à chacun une protection publique qui concurrence les assureurs privés ».
Les opposants ne sont que 20 %. Même les républicains y sont favorables à 50 %. La grande majorité estime qu’une assurance publique jugulerait la flambée des prix des polices d’assurance. Bref, M. Obama jouit d’un soutien massif de l’opinion. En plus, son parti est majoritaire tant à la Chambre des représentants (de loin) qu’au Sénat (de peu). Comment les républicains empêcheraient-ils l’inéluctable ?
La réponse tient en un drôle de patronyme : « Blue Dog ». Formée en 1994, la « coalition chien bleu » (dont le curieux nom est lié à l’histoire du Sud étatsunien) pèse 20 % des élus démocrates à la Chambre (51 sur 257). Ces « responsables fiscaux » sont hostiles au creusement des déficits – hormis pour financer des guerres dont le coût n’émarge pas au budget de l’Etat… Ils privilégient la baisse des impôts et s’opposent aux dépenses publiques dans les domaines socio-éducatifs, assimilées à de l’ »assistanat ». Sachant que les démocrates disposent de 79 sièges de plus que les républicains à la Chambre, le calcul est vite fait : il suffirait que 40 des 51 « chiens bleus » se coalisent avec la totalité des républicains pour faire échouer tout projet qui ne leur sied pas. Ce n’est pas acquis, mais, malgré toutes les cartes dont il dispose, M. Obama n’a pas gagné d’avance.
Car pour persuader les « chiens bleus » de vider son projet de ce qui le dérange, l’adversaire jouit d’arguments sonnants et trébuchants qui ne peuvent être négligés par des élus. Ceux-ci doivent se représenter tous les deux ans, et donc disposer des moyens adéquats pour mener campagne.
Sur le site OpenSecrets du Centre pour une politique réceptive, le blog Capital Eye a recensé combien les 51 « chiens bleus » ont perçu en vingt ans des assureurs, laboratoires pharmaceutiques, professions médicales, hôpitaux. Avec près de 1,4 million de dollars, le démocrate du Dakota du Nord, Earl Pomeroy, devance de peu deux élus du Tennessee, Bart Gordon et John Tanner (autour du million). La moyenne des « dons » des lobbyistes du secteur de la santé aux bonnes oeuvres de ces élus démocrates avoisine 300 000 dollars.
Au Sénat, Max Baucus, démocrate du Montana, a regroupé des représentants des deux partis dans une « coalition de bonne volonté » afin de contrer l’instauration d’un système public puissant d’assurance-santé. Le site d’information Politico.com a révélé que ces mêmes lobbies ont versé au sénateur 3,1 millions de dollars depuis 1989.
M. Baucus figure en quatrième position dans l’histoire du Sénat américain quant aux sommes reçues du seul lobby pharmaceutique. Celui-ci emploie 1 814 lobbyistes à temps plein au Congrès. Leur principale organisation, Pharmaceutical Research and Manufacturers of America, a pour président Billy Tauzin, un ex- « chien bleu » de Louisiane passé chez les républicains et… grand ami de Max Baucus. En 2003, les deux hommes avaient empêché toute loi visant à réglementer le prix du médicament.
Comment se nommait déjà ce jeune sénateur démocrate qui, il y a un an, battait campagne pour « changer Washington », et promettait d’en finir avec le « pouvoir des lobbies » ?
Courriel : cypel@lemonde.fr.
Article paru dans l’édition du Monde du 01.07.09.
Créé par sr07 le 30 juin 2009 | Dans : Articles de fond, Economie
On formule un peu partout des propositions visant à réformer la régulation. Les plus significatives sont venues des Etats-Unis, où l’administration du président, Barack Obama, a émis récemment une série d’idées détaillées, encore que timides. De telles propositions rendront-elles le système moins enclin aux crises? Ma réponse est non. La raison de mon pessimisme est que la crise a exacerbé les faiblesses du secteur financier. Et il est peu probable que les réformes envisagées soient capables d’écarter ce danger.
On trouve au coeur de l’industrie financière des sociétés hautement endettées. Leur activité principale est de créer et de négocier des actifs de valeur incertaine, tandis que leurs passifs sont, comme on vient de nous le rappeler, garantis par l’Etat. C’est un feu vert donné à ceux qui veulent jouer avec l’argent des contribuables. Que les crises éclatent si rarement, voilà le vrai mystère.
Il faut, pour comprendre cela, partir du coeur du capitalisme moderne: la société par actions à responsabilité limitée. Les grandes banques commerciales ont compté parmi les produits les plus importants de la révolution de la responsabilité limitée. Mais les banques sont des entreprises spéciales: pour elles, l’endettement est plus qu’un simple moyen de faire des affaires; c’est leur façon de faire des affaires. Aussi la responsabilité limitée est-elle susceptible d’avoir un impact énorme sur leur comportement.
Lucian Bebchuk et Holger Spamann, de la Harvard Law School, définissent très bien le problème dans un excellent article publié récemment (« Regulating Bankers’Pay », Harvard Law and Economics Discussion Paper no641, mai2009). Son objet central est les mesures d’incitation concernant le management. Ces mesures ont une importance immense. Mais ce qui est plus important encore est de savoir pourquoi une banque à responsabilité limitée, gérée dans l’intérêt des actionnaires, est une entreprise aussi risquée.
Dans une société à responsabilité limitée fortement endettée, les actionnaires prendront rationnellement des risques excessifs car ils pourront empocher tous les avantages éventuels tandis que les risques qu’ils courent sont limités: quelles que soient les pertes de la banque, ils ne peuvent perdre plus que leur part de capital.
Dans les banques actuelles, un endettement de trente ans est normal. Un taux d’endettement encore plus élevé n’est pas rare. Comme le soulignent les auteurs, « les actionnaires des banques endettées sont incités à accroître la volatilité des actifs bancaires ».
Imaginons deux modèles commerciaux avec les mêmes rendements attendus: dans un cas, ceux-ci sont sûrs et réguliers; dans l’autre, de longues périodes de rendements élevés alternent avec de brèves périodes de pertes catastrophiques. Les actionnaires rationnels préféreront cette dernière formule.
Les professeurs Bebchuk et Spamann ajoutent que les caractéristiques de notre système financier moderne aggravent encore la situation: tout d’abord, le capital des banques est lui-même en partie constitué de dettes; deuxièmement, le rôle des holdings bancaires peut accroître encore les incitations poussant les actionnaires à sous-évaluer le risque; troisièmement, les dirigeants sont récompensés lorsqu’ils alignent leurs intérêts sur ceux des actionnaires; quatrièmement, certains des moyens par lesquels ils le sont – les stock-options, par exemple – sont liés, avec effet multiplicateur, aux rémunérations accordées aux actionnaires. Ainsi les dirigeants ont-ils un intérêt encore plus grand que les actionnaires à « jouer le tout pour le tout » ou à tenter de « faire sauter la banque ». Comme le remarque l’article, le fait que certains dirigeants ont perdu beaucoup d’argent ne prouve pas qu’ils étaient stupides de faire ces paris, puisque le gain qu’ils pouvaient espérer était immense.
Une solution paraît évidente: laissons les créditeurs perdre. Dans ce cas, les créditeurs rationnels demanderont une prime pour accorder un prêt à des opérations à haut risque, ce qui conduirait à abaisser les niveaux d’endettement.
On peut objecter que les créditeurs peuvent parfois être mal informés des risques pris par les banques auxquelles ils prêtent. Mais il existe une objection plus sérieuse: de nombreux créditeurs sont protégés par des assurances garanties par les gouvernements. Ces assurances sont motivées par l’importance des établissements financiers comme sources de crédit, du point de vue des actifs, et de fournisseurs d’argent, sur le plan des passifs. Il en résulte que les créditeurs ne s’intéressent guère à la qualité des actifs d’une banque ni à sa stratégie. Ils ont l’impression d’avoir prêté à une banque. En réalité, ils ont prêté à l’Etat.
La grande leçon de la crise actuelle est de déterminer jusqu’où doit aller ce type d’assurance dans le cas d’établissements considérés comme trop gros, ou trop interconnectés, pour sombrer.
Les grandes banques se retrouvent rarement en difficulté seules: elles commettent souvent des erreurs très similaires; de plus, la faillite de l’une affaiblit la solvabilité réelle (ou perçue) des autres. C’est donc à l’occasion d’une crise systémique que les créditeurs courent le plus de risques. Mais c’est précisément lorsque survient une crise systémique que les gouvernements se sentent obligés d’accourir à leur rescousse, comme ils l’ont fait à la fin de l’année 2008.
La solution bien connue serait de réguler très étroitement des établissements ainsi assurés. Mais une part importante de ce qu’ont fait les banques au cours de la première partie de cette décennie – les instruments hors-bilan, les produits dérivés et le « système bancaire fantôme » lui-même – a été conçue précisément pour contourner la régulation. La question qui vient aussitôt à l’esprit est de savoir si cela sera différent cette fois-ci. Toute personne sensée est en droit d’en douter. En vérité, cela est particulièrement improbable quand la capitalisation des banques est si faible. Le moment est donc venu d’aller beaucoup plus loin.
Une telle crise n’est certes pas seulement le résultat d’une réponse rationnelle aux dispositifs incitatifs. La sottise et l’ignorance jouent également un rôle. Je ne crois pas non plus que l’on puisse éliminer du capitalisme les bulles et les crises. Mais il est difficile de croire que les risques que prennent d’énormes établissements n’ont rien à voir avec les incitations. La désagréable vérité est qu’aujourd’hui, l’incitation à se comporter de façon risquée est, en réalité, plus forte qu’avant la crise.
La réforme de la régulation ne doit pas se limiter à celle des dispositifs incitatifs. Mais elle doit commencer par là. Une entreprise trop grosse pour sombrer ne saurait être gérée dans l’intérêt des actionnaires, puisqu’elle ne fait plus partie du marché. Soit on doit pouvoir la fermer, soit elle doit être gérée de façon différente. C’est aussi simple – et aussi brutal – que cela.
Cette chronique de Martin Wolf, éditorialiste économique, est publiée en partenariat exclusif avec le « Financial Times ». © FT. Traduit de l’anglais par Gilles Berton.
Article paru dans l’édition du Monde du 30.06.09.
Créé par sr07 le 29 juin 2009 | Dans : Amérique Latine
Lundi 29 Juin 2009
duLourde défaite pour le couple Kirchner en Argentine. A l’issue des élections législatives de dimanche, la formation de la présidente Cristina Kirchner perd la majorité au Sénat et à la Chambre des députés. C’est aussi une défaite pour son mari, l’ancien président Nestor Kirchner. Candidat dans la province de Buenos Aires, il espérait se servir du scrutin comme tremplin pour la présidentielle de 2011.
L’élection faisait figure de test pour le couple Kirchner, au pouvoir en Argentine depuis six ans. Lr résultat est sans appel: les Argentins, qui étaient appelés à renouveler les 257 sièges de la Chambre des députés, et le tiers des 72 sièges du Sénat, ne lui ont pas renouvelé leur confiance. Le parti justicialiste de la présidente Cristina Fernandez de Kirchner perd la majorité dans les deux assemblées, après dépouillement de 87% des bulletins de vote. Le couple a reconnu la défaite. « Ce fût une élection très serrée, nous devons désormais faire notre autocritique« , a commenté l’ancien président Nestor Kirchner (2003-2007), selon le quotidien argentin La Nacion, qui titre lundi: « La dure déroute de Kirchner« .Il s’agit donc d’une défaite personnelle pour le couple Kirchner, et d’abord pour la présidente. Moins de deux ans après avoir succédé à son mari à la tête du pays, Cristina Kirchner apparaît en effet très affaiblie. Son parti perd notamment les régions rurales de Cordoba et de Santa Fe, provinces dans lesquelles la présidente a dû affronter l’an dernier le puissant secteur agricole, qui protestait contre sa volonté d’augmenter les taxes sur le soja. Il s’agit aussi d’un lourd revers pour son mari, Nestor Kirchner. « Kirchner abattu« , titre ainsi le quotidien Clarin lundi. Il faut dire que c’est l’ancien président argentin (2003-2007) qui avait convaincu son épouse d’avancer les législatives d’octobre à juin, espérant ainsi prendre de court une opposition éclatée entre dirigeants péronistes* déçus du kirchnérisme, droite libérale, sociaux-démocrates, socialistes et parti minoritaires de gauche. Il souhaitait se servir de ce scrutin comme tremplin pour la présidentielle de 2011. Candidat dans la province de Buenos Aires, région clé et base électorale du couple, il n’est arrivé qu’en deuxième position, derrière Francisco de Narvaez, candidat de centre-droit (32,3% des suffrages contre 34,56%).
Les Kirchner face à la crise
Le couple, en froid avec la presse, souvent accusé de paranoïa, paie visiblement son style, jugé agressif. Mais les Kirchner subissent aussi le contexte économique, marqué par l’augmentation de l’inflation et la hausse sensible du chômage. Fini le temps où les époux surfaient sur un taux de croissance à 8%, fruit de la politique de réindustrialisation qui a permis de redresser l’économie après la crise de 2001-2002 avec l’aide de la hausse du prix des matières premières agricoles, dont l’Argentine est un des premiers producteurs mondiaux. Aujourd’hui, et malgré les dénégations du gouvernement, l’Argentine est entrée en récession.
La défaite de couple Kirchner est donc aussi celle du centre-gauche argentin, dont les réponses face à la crise ont été jugées insuffisantes par les Argentins. Le principal rival des Kirchner, le riche entrepreneur Francisco De Narvaez incarne, avec son allié le maire de Buenos Aires Mauricio Macri, le retour des idées néolibérales de l’ancien président Carlos Menem (1989-1999). A la tête d’un vaste empire économique, il a dépensé des milliers de dollars pour sa campagne, notamment dans des spots télévisés. Son mot d’ordre: « Faire mordre la poussière aux Kirchner« . Homme de centre droit, il a créé la surprise la semaine dernière en se prononçant pour le contrôle par l’Etat de certains secteurs économiques, message qui a visiblement séduit les électeurs. Surnommé « el colorado » en raison de sa couleur de cheveux – roux -, il a également axé sa campagne sur la deuxième préoccupation majeure des Argentins après l’économie: la lutte contre la criminalité. Sa victoire de dimanche laisse augurer une nouvelle bataille entre péronistes de droite et péronistes de gauche en 2011. Il faudra toutefois compter sans Francisco De Narvaez. Né en Colombie, il ne peut pas se présenter à la présidence.
*Le terme « péronisme » est issu du nom du général Juan Domingo Perón, qui a dirigé l’Argentine entre 1946 et 1955, puis de 1973 à 1974. Il désigne davantage un style politique qu’un courant, puisqu’on compte des péronistes de gauche et de droite. Il est parfois associé au « populisme ».
Créé par sr07 le 29 juin 2009 | Dans : Blog du Che, Fédérations MRC d'Aquitaine, Le Che
La crise du capitalisme financier mondialisé est profonde. Ses effets sont ravageurs (plans sociaux, chômage, inégalités, précarité). Mais la gauche n’apparaît pas comme un recours. Elle est elle-même en crise.
La social-démocratie était une bonne idée au milieu du siècle dernier. Elle apportait de substantiels avantages aux travailleurs d’Europe Occidentale, à la faveur de la rente de situation que créaient le communisme alors triomphant et la peur qu’il inspirait aux classes dirigeantes d’Occident.
Ce temps est derrière nous : La victoire du néo-conservatisme libéral à la fin des années soixante-dix et la mondialisation financière ont créé un rapport de forces déséquilibré entre le capital et le travail. Parallèlement les taux de syndicalisation ont chuté. La puissance syndicale s’est défaite ; dans toute l’Europe, et pas seulement en France, la social-démocratie est en crise.
En France, c’est la gauche qui a rétabli la Bourse, mis la nation en congé au nom de l’Europe, libéré les mouvements de capitaux, instauré, à travers l’Acte Unique, le primat de la concurrence dans toutes les politiques et à travers le traité de Maastricht, l’indépendance de la Banque Centrale Européenne. Elle a accepté de désarmer commercialement l’Europe à travers le GATT puis l’OMC. Elle a ouvert le cycle court du social-libéralisme en 1983. L’an dernier encore, en 2008, le PS adoptait ses statuts à l’unanimité pour les mettre en phase avec cette orientation. Ce cycle s’est brutalement refermé avec la crise du capitalisme financier mondialisé. Certains prétendent que les idées socialistes ont triomphé. N’est-ce pas plutôt les idées que les socialistes avaient reniées ?
Nous avons cherché depuis trois décennies à réconcilier la gauche avec l’exigence républicaine : sur la nation, son indépendance, sur l’Ecole et la priorité à donner à la formation, à la recherche et à la technologie, sur la politique industrielle, sur une Europe des peuples, sur une concurrence équitable plutôt qu’un libre échangisme débridé, sur le civisme, sur la conception républicaine de la décentralisation, de la défense, de la sécurité, de l’immigration, etc.
. Nous avons cependant résisté à la campagne de marginalisation lancée contre nous, depuis longtemps et redoublée depuis 2002. Nous continuons à porter haut le drapeau de l’idée républicaine. Celle-ci, revisitée à la lumière d’une recherche exigeante, peut seule fournir la base d’un ressourcement. Le PS tarde à admettre ce qui pourrait passer pour une autocritique. Progressivement coupé des couches populaires depuis le tournant libéral de 1983, il voit aujourd’hui s’éroder l’électorat des couches moyennes qui lui restait. « L’effet essuie-glaces » sur lequel il a toujours compté pour revenir aux affaires n’est plus garanti. Les « quadras » s’interrogent à juste titre sur l’avenir que leur réservent leurs caciques.
Pour ce qui concerne le MRC, il entend peser sur l’élection présidentielle de 2012. Nous n’avons pas en effet pour vocation de rouvrir le cycle du social libéralisme.
La question de primaires ouvertes de toute la gauche a été évoquée. Il va de soi que nous ne saurions cautionner un énième rafistolage du PS social-libéral. Ces primaires n’auraient de sens que si elles étaient co-organisées entre plusieurs partis de gauche, et permettaient le débat seul capable d’enclencher une nouvelle dynamique. Le MRC fera donc entendre sa voix en toutes circonstances.
D’ici là nous avons deux objectifs :
- la réussite de notre Université d’été à Toulouse les 5 et 6 septembre à laquelle nous avons invité Arnaud Montebourg, Jean-François Kahn et Paul Quilès.
- l’élaboration d’un « programme de salut public » mettant l’accent sur les initiatives à prendre pour dégager la France de l’étreinte mortelle du capitalisme financier mondialisé : reconstitution d’un Ministère de l’Industrie digne de ce nom, contrôle du crédit, revitalisation de notre tissu économique, définition des règles d’une concurrence équitable, réforme fiscale permettant l’effort partagé, construction d’une Europe des peuples, élaboration d’un nouveu modèle de développement à l’échelle mondiale. En tous domaines, l’intérêt général est à redéfinir. Actualité de l’idée républicaine !