Notre billet de juillet 2009 sur Michel Rocard : L’étrangeté en politique
Créé par sr07 le 10 juil 2009 à 2:44 | Dans : a-le quartier libre de XD, a3-Civisme, citoyenneté et militance
L’étrange Michel Rocard titre un quoditien, évoquant les différentes missions confiées par le président Sarkozy à l’ancien Premier ministre. Lequel vient d’accepter sa nomination aux côtés d’un autre ancien Premier ministre, Alain Juppé, à la tête d’une commission chargée de réfléchir au grand emprunt national.
Cet E.T de la politique qui remettra sous peu, au gouvernement, son rapport favorable à l’instauration d’une taxe carbone, n’a pourtant rien d’un petit homme vert. Pour n’avoir, à vrai dire, jamais partagé les conceptions de celui qui se fit le chantre de la société civile contre l’Etat, dans son opposition interne au « socialisme archaïque, étatique et jacobin » des années de conquête précédant l’exercice du pouvoir rose mitterrandien – dont il fut in fine et paradoxalement le principal inspirateur -, je me sens d’autant plus autorisé à reconnaître au personnage une capacité à s’émanciper des pesanteurs conformistes de la vie politique.
Et je rejoindrai presque, sur ce point, l’analyse élogieuse d’un Vincent Duclert, qui, dans son dernier et excellent ouvrage « La gauche devant l’histoire » ( publié aux éditions du Seuil en avril 2009 ) retrace la trajectoire exceptionnelle de cet homme courageux qui démarra son engagement en enquêtant sur les regroupements opérés par l’armée française en Algérie et sur les conditions de vie dans les camps cause d’une surmortalité effrayante. L’impact de la guerre d’Algérie sur la deuxième gauche fut en effet tout à fait considérable et explique ce divorce durable d’avec la SFIO et le parti socialiste jusqu’aux « assises du socialisme » qui replacèrent Rocard dans le jeu socialiste au détriment du CERES avant l’échec historique de sa candidature à l’élection présidentielle de 1981.
A la différence de Duclert, je ne crois cependant pas qu’un Rocard incarne à lui seul l’héritage d’un socialisme humaniste et pratique. Un inventaire plus précis mériterait de faire une part plus large aux autres parcours jauressiens ou mendésiens. Ce qu’entreprit avec bonheur l’auteur en collaboration avec Christophe Prochasson dans le dictionnaire critique de la République ( nouvelle édition 2007 chez Flammarion ) qui évoque dans son épilogue – « des Républicaines et des Républicains en France » – quarante figures individuelles qui ont incarné la République ou un moment de son histoire.
L’étrangeté en politique relève sans doute de ces parcours surprenants quant on ne sait pas toujours démêler les véritables facteurs explicatifs d’une trajectoire avec ses filiations et ses ruptures. Chez les hommes au delà de la mêlée, on pourra toujours s’étonner de leur prise de positions quand elles contrarient les conformismes ambiants ou s’exonèrent de la recherche effrénée d’une notoriété à bon compte. Si l’on veut bien examiner avec lucidité et intelligence les raisons d’agir de quelques grandes figures, on trouvera en elles des traits constants par delà toutes les vicissitudes de la politique : l’incarnation d’une cohérence, d’une posture courageuse souvent singulière et d’une certaine hauteur de vue.
Ce modèle devient hélas une exception en politique, pour ne pas dire une étrangeté !
X D
N.B : Pour une critique de fond de la nouvelle gauche et du rocardisme, lire nos billets sur ce blog. Nous assumons ces écrits, datés, tout en revendiquant le droit à leur auto-critique.
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« Sucer c’est tromper ? – Non »
« La politique est dégueulasse, parce que les hommes qui la font la rendent dégueulasse. »
J’apprends avec grande peine le décès de Michel Rocard. Il reste pour moi le jeune secrétaire général du PSU que j’ai connu au milieu des années 1960, quand j’ai crée moi-même le CERES, avant tout un militant sincère qui croyait à la force des idées et à bien des égards, l’espoir de sa génération.
Il est devenu ensuite un acteur incontournable du Parti Socialiste.
Il a campé, en 1977, au congrès de Nantes, une opposition entre deux cultures du socialisme, l’une jacobine, l’autre autogestionnaire et décentralisatrice. Cette opposition qui m’a toujours parue un peu factice a gouverné nos relations sans nuire à leur cordialité .Sa culture était plus mendésiste que mitterrandienne.
Les Français ont aimé sa sincérité. Ils ont apprécié la compétence du premier ministre.
Michel Rocard n’a pas été Président de la République mais il restera comme une figure idéologique majeure du socialisme français dans la seconde moitié du XXème siècle.
J’exprime à sa famille et à ses proches toute ma sympathie et ma tristesse
L’ancien premier ministre Michel Rocard est mort
LE MONDE | 02.07.2016 à 20h15 • Mis à jour le 03.07.2016 à 00h46 | Par Jean-Louis Andreani et Raphaëlle Bacqué
Michel Rocard, mort le samedi 2 juillet à l’âge de 85 ans, avait rêvé d’un destin présidentiel. Il n’y sera jamais parvenu. Mais il y a aujourd’hui, au sein du Parti socialiste, dans les ministères, dans les think tank de la gauche qui rêvent de la refonder, quantité de ses disciples, nourris par cette « deuxième gauche » sociale-démocrate, réaliste et redistributrice qu’il avait fini par incarner.
Derrière une apparente simplicité, Michel Rocard, né le 23 août 1930 à Courbevoie, fut un homme politique paradoxal et compliqué. Longtemps l’homme politique le plus populaire de France, il était spontané voire impulsif, sincère voire naïf, maladroit mais volontiers calculateur ; apôtre d’un « parler vrai » parfois dévastateur, mais capable de manier sans broncher la langue « de madrier », selon l’expression d’un de ses anciens conseillers ; orateur parfois obscur, mais, en dehors des tribunes, d’un abord simple et direct. Obsédé par l’idée d’être écouté, reconnu, respecté.
Lire aussi : Michel Rocard, l’homme de la « deuxième gauche »
Ce dernier trait de sa personnalité ne peut pas être dissocié des relations difficiles, mélange d’admiration et de frustration, qu’il avait avec son père. Yves Rocard était un scientifique de haut niveau. Quand, à 17 ans, Michel décida de faire Sciences-Po, il cessa d’être pris au sérieux par son père, et tenta toute sa vie, parfois inconsciemment, de reconquérir son estime. Yves était conservateur. Le jeune Michel fut progressiste, mais intégra l’influence paternelle, en étant très vite proche d’un socialisme humaniste, plus que du marxisme.
« Georgs Servet », son pseudonyme de militant
Michel Rocard s’engage dans la mouvance de la SFIO (ancêtre du PS) dès 1949 et devient six ans plus tard secrétaire national de l’Association des étudiants socialistes. Déjà la SFIO bat de l’aile, empêtrée dans les compromissions de la IVe République et les mensonges de la guerre d’Algérie. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris – où il milite à l’UNEF et combat un dénommé… Jean-Marie Le Pen –, Michel Rocard sort de l’Ecole nationale d’administration dans la promotion « Dix-huit juin », en 1958. Il intègre alors l’inspection des finances. La même année, il quitte la SFIO, découragé, comme tant d’autres, par la politique de Guy Mollet.
C’est là qu’il participe à l’organisation d’un parti de gauche, le Parti socialiste autonome (PSA), dont le titre de gloire principal est d’avoir refusé d’accueillir dans ses rangs… François Mitterrand. Le petit parti deviendra le PSU en 1960. L’histoire de Michel Rocard se confond alors avec celle de toute une génération qui, transitant au PSU, à l’UNEF ou ailleurs, lutte contre la guerre d’Algérie. Après la fin du conflit, Michel Rocard, qui a pris un pseudonyme, Georges Servet, pour que ses activités militantes soient compatibles avec son statut de haut fonctionnaire, commence, déjà, à se ranger dans une gauche « moderniste ».
Dès 1966 lors d’un meeting à Grenoble, « Georges Servet » affirme à la tribune, que « la visée à long terme du socialisme n’est pas nécessairement la nationalisation ». La déclaration rompt avec la culture dominante dans la gauche de l’époque. Pour la première fois, le « pseudo » de Michel Rocard apparaît dans un titre du Monde…
Le début d’une longue incompréhension avec Mitterrand
Michel Rocard et François Mitterrand, eux, ne se connaissent encore que de réputation. Ils se rencontrent lors des négociations pour les législatives de 1967 (Rocard est lui-même candidat sans succès, dans les Yvelines). C’est le début d’une longue incompréhension entre le terrien de province amoureux des arbres et l’urbain qui trouvera longtemps l’évasion sur un bateau à voile, au large de la Bretagne.
Michel Rocard prend la tête du PSU en juin 1967. Ce petit parti, débordant de militants brillants, devait réveiller et rénover la gauche. Il sera, selon son expression, un « laboratoire terrifiant » où l’on s’épuise dans des débats stériles et sans fin. Après avoir mis le général de Gaulle en ballottage en 1965, Mitterrand est l’homme qui monte à gauche. Mais Michel Rocard ne veut toujours pas travailler avec lui. Arrive Mai 68. Il est au premier rang des manifestations avec les dirigeants gauchistes, alors que Mitterrand et ses amis courent derrière le mouvement, sans le rattraper. Pour Michel Rocard, c’est une victoire fatale : après Mai, il s’enferre avec le PSU dans un gauchisme débridé. Pourtant, 1969 marque aussi la véritable découverte de son personnage par le grand public. Candidat du PSU à la présidentielle provoquée par le départ anticipé du général de Gaulle, Michel Rocard fait 3,66 % des voix. C’est peu, mais la SFIO dépasse à peine 5 %.
Le PSU continue pourtant son existence groupusculaire. Au congrès d’Epinay de juin 1971, lorsque François Mitterrand lance le PS dans l’aventure de l’union de la gauche, Rocard ne comprend pas l’importance de cette nouvelle stratégie. Il perd son mandat de député et attend 1974 pour soutenir la candidature de Mitterrand à la présidentielle et rejoindre le PS. Venu de l’extrême gauche, il passe directement à la « droite » du PS en incarnant désormais une « deuxième gauche », souvent d’origine chrétienne, plus décentralisatrice, préférant la recherche du consensus à l’affrontement, l’autonomie de la « société civile » au tout Etat.
En septembre 1975, Michel Rocard entre au secrétariat national du PS. En 1977, il est élu maire de Conflans-Sainte-Honorine. Au congrès de Nantes, la même année, il prononce un discours resté célèbre, sur les « deux cultures » qui structurent la gauche. La rupture entre socialistes et communistes fait perdre à la gauche les législatives de 1978. Michel Rocard, lui, récupère son fauteuil de député des Yvelines. Mais au soir du second tour, à la télévision, il exprime en quelques mots, la déception et l’amertume de la gauche, et aussi sa foi dans l’avenir. La déclaration respire la spontanéité. En fait, elle a été répétée à l’avance et Rocard, à partir de là, conservera longtemps la faveur des médias et des sondages.
En 1979, au congrès de Metz, allié à Pierre Mauroy, il passe dans l’opposition à François Mitterrand. Le premier secrétaire et ses alliés prônent la « rupture avec le capitalisme », Michel Rocard n’y croit pas. En 1980, il décide de s’appuyer sur sa popularité et de presser le mouvement. Le 19 octobre, depuis sa mairie de Conflans, il annonce sa candidature, mais seulement si Mitterrand n’est pas lui-même candidat. Sa déclaration est malhabile, mal filmée. Lorsque, le 8 novembre, François Mitterrand se déclare, Rocard, mortifié, ne peut que se retirer.
Premier ministre de l’« ouverture »
Avril 1985. Après la victoire de 1981 et un passage au ministère du Plan, Michel Rocard est à l’agriculture. Le 3 avril, le scrutin proportionnel est adopté pour les législatives de 1986. Dans la nuit du 3 au 4, il présente sa démission. Il justifie sa décision par son opposition à ce mode de scrutin qui va amener pour la première fois le Front National à l’Assemblée. Chacun sait pourtant qu’il a l’échéance de 1988 en tête.
En mars 1988, François Mitterrand, annonce sa candidature à sa propre succession, sonnant la fin de la « récréation Rocard ». Une fois réélu, pourtant, il envoie à Matignon celui des socialistes qu’il juge le plus « en situation », quoi qu’il en pense sur le fond. Michel Rocard est le premier ministre de l’« ouverture ». Ses gouvernements intègrent des membres de la société civile, voire quelques transfuges de l’opposition. Pendant la campagne, François Mitterrand a affirmé qu’il n’est « pas sain » qu’un seul parti ait la majorité. Les électeurs l’ont si bien suivi que Michel Rocard ne dispose à l’Assemblée nationale que d’une majorité relative, qui le conduit à un jeu de bascule permanent, pour s’appuyer soit sur le PC, soit sur une partie des centristes.
Dans des conditions très inconfortables, le premier ministre, tétanisé par son face à face avec François Mitterrand, mène pourtant à bien un certain nombre de réformes, parfois tambour battant comme pour la création du Revenu minimum d’insertion (RMI) qui entrera en vigueur dès le 1er décembre 1988. Il ramène la paix civile en Nouvelle-Calédonie et institue la Contribution sociale généralisée (CSG)… Au sein de son cabinet, le jeune Manuel Valls entame son parcours politique qu’il placera désormais dans le sillage de Rocard.
Le temps creuse le fossé entre le président et son premier ministre. La première guerre du Golfe lui donne un sursis. Mais le 15 mai 1991, un mercredi, Michel Rocard se retrouve congédié en quelques minutes.
La fin des espérances
Les échecs de ses successeurs, Edith Cresson puis Pierre Beregovoy le laissent espérer que son destin politique n’est pas encore joué. En avril 1993, il réclame un « big bang » du PS, dont il devient premier secrétaire après le désastre des législatives. Le 29 mai 1994, il annonce que « rien », cette fois, ne l’empêchera d’être candidat à la présidentielle de 1995, où on sait que François Mitterrand ne se représentera pas. Mais aux européennes de juin, alors que le président de la République a laissé Bernard Tapie conduire une liste radicale de gauche, le PS, dont les candidats sont menés par le premier secrétaire, s’effondre à 14,5 % des suffrages.
Michel Rocard est débarqué, sans ménagement. C’est la fin de ses espérances. Il abandonne à l’automne la mairie de Conflans, après presque de vingt ans de mandat. Il ne sera jamais président de la République.
Son monde a changé. Il n’aime pas l’évolution des médias, le règne de la dérision et le déclin du pouvoir politique. « La profession politique ne bénéficie plus du respect qu’on avait pour elle du temps où elle passait pour efficace, c’est-à-dire du temps du plein-emploi, avait-il confié au Monde (Le Monde2 du 7 mars 2004). Aujourd’hui, on nous insulte, on nous veut pauvre et on nous moque (…) Ce qui fait que ne viendront plus que les ratés de leur profession. »
Il ne s’y résout pas cependant. La victoire de Ségolène Royal aux primaires socialistes, en 2006, l’accable. Un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, il tente en vain de la convaincre de se désister… en sa faveur. Puis, quelques jours plus tard, se prononce dans Le Monde pour un accord « Royal/Bayrou » afin de battre Nicolas Sarkozy. On a fait meilleur camarade…
« Il faut s’habituer à être moins attendu »
Le 30 juin 2007, à 77 ans, victime d’une hémorragie cérébrale en Inde, il est transporté dans un état grave à l’hôpital de Calcutta. Une fois rétabli, il continue de fumer, boit vin blanc et rouge au déjeuner, dévore des dizaines de livres. Michel Rocard n’ignore pas, cependant, qu’il lui faut peu à peu décrocher. Il démissionne du Parlement européen en janvier 2009, sous les ovations des députés. S’installe sur les Champs-Elysées, dans les locaux de la Fondation Terra Nova, un think tank proche du PS. Et… continue à travailler. Nicolas Sarkozy s’est vanté d’être le « DRH » du PS ? Il lui confie dès le printemps 2009 une série de responsabilités : un rapport sur la taxe carbone, la co-présidence avec Alain Juppé d’une commission chargée de réfléchir à la mise en œuvre d’un grand emprunt national et le nomme ambassadeur de France chargé des négociations relatives aux pôles Arctique et Antarctique. Le voici sur la banquise, à 80 ans.
Michel Rocard ne cachait pas, cependant, que son voyage le plus difficile restait son arrivée dans le grand âge. Lui qui vivait avec sa quatrième épouse dans une maison remplie de chien et chats et avait encore réuni 300 personnes pour fêter son anniversaire, il constatait : « La vie active s’arrête à 60 ans, on devient caduc à 65 et les gens pensent que l’on sucre les fraises à 70. Il faut s’habituer à être moins attendu, à n’avoir plus d’avenir, quoi ! » Intellectuellement, pourtant il en aurait remontré à beaucoup.
Le 9 octobre 2015, François Hollande avait remis à un Rocard, frêle et souriant, la grand-croix de la Légion d’Honneur. Ces derniers mois, avant que la maladie ne l’affaiblisse trop, chaque fois qu’on allait lui rendre visite, on le trouvait encore au travail, son bureau encombré de livres dont il recommandait volontiers la lecture. Presqu’à chaque fois on l’a entendu faire cette recommandation, en raccompagnant son visiteur à la porte : « N’oubliez pas : chaque nouveau quart d’heure est tout bénéfice… »
Michel Rocard en 11 dates
23 août 1930 : Naissance à Courbevoie (Hauts-de-Seine)
1949 : Adhère à la SFIO
1958 : Adhère au Parti socialiste autonome (PSA), qui devient le Parti socialiste unifié (PSU)
1969 : Candidat du PSU à l’élection présidentielle, où il recueille 3,61 % des suffrages. La même année, il devient député des Yvelines.
1974 : Rejoint le Parti socialiste
1977 : Est élu maire de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)
1983-1985 : Ministre de l’agriculture
1988-1991 : Premier ministre
1993-1994 : Premier secrétaire du Parti socialiste
1994-2009 : Député européen
2 juillet 2016 : Mort à l’âge de 85 ans
Jean-Louis Andreani
Le Président Sarkozy et son gouvernement veulent imposer une taxe carbone.
Le Conseil Constitutionnel a demandé au gouvernement de revoir sa copie.
Celle-ci va revenir au Parlement sous peu.
La grande majorité des médias vous donne des informations tronquées ;
c’est pourquoi le Mouvement de sauvegarde, de promotion et de démocratisation
des Services Publics en Sud-Gironde organise une
CONFERENCE-DEBAT
De Kyoto à Copenhague, quels changements ?
Quel est l’historique de la taxe carbone ?
Quels en sont les principes et les outils mis en place à Kyoto en 1997 ?
Que sont les quotas des émissions de gaz à effet de serre ?
Comment fonctionne « le marché carbone » ?
Qu’a-t-il été décidé à Copenhague ?
Le changement climatique n’est-il pas un alibi pour tout faire accepter ?
La taxe carbone n’est-elle pas une TVA déguisée ?
Existe-t-il d’autres mécanismes pour réduire les gaspillages ?
Venez vous informer et débattre le
Vendredi 29 Janvier 2010
à Saint Pierre d’Aurillac
Salle des fêtes, 20h30
AVEC
Aurélien BERNIER
Auteur de l’essai « Le climat otage de la finance »
ou comment le marché boursicote avec les « droits à polluer »
Entrée libre
L’auteur sera présent à l’espace culturel du Centre Leclerc de Langon le samedi 30 janvier
de 10 h à 12 h pour rencontrer les personnes qui n’auraient pu assister à la conférence de la veille.
Imprimé par nos soins. Ne pas jeter sur la voie publique. N’afficher que sur les supports autorisés.
Éric Woerth ministre du Budget a confirmé que le dispositif de taxe carbone serait bien inscrit dans la loi de Finances 2010 . Seul bémol aux préconisations de Michel Rocard , le montant de 32 euros par tonne avancé par l’ancien premier ministre socialiste a été jugé trop élevé . ” Le Président et le Premier ministre trancheront“. Un nouveau camouflet à l’égard de Claude Allégre qui dans Le Parisien du 23 août déclarait qu’”instaurer cette taxe en France seule dans le contexte actuel serait une initiative catastrophique pour notre pays. Elle serait inutile climatiquement, injuste socialement, nuisible économiquement !”
http://lamouette.blog.lemonde.fr/2009/08/25/taxe-carbone-claude-allegre-en-remet-une-couche/
Il est comme ça notre ancien ministre de la recherche. Un côté hibernatus, dernier dégraisseur de mammouth en activité toujours prompt au politiquement incorrect .
Sur le fond, l’ancien ami de Lionel Jospin a raison lorsqu’il relève, toujours dans Le Parisien, que, “La France émet à peu près les cinq millièmes des émissions mondiales de CO2. Cela veut dire que l’arrêt total de toute émission de CO2 par la France modifierait la température moyenne du globe d’un centième de degré dans cent ans !”.
Un peu moins lorqu’il en conclu que “Parler d’une taxe carbone pour l’ensemble Europe-Amérique du Nord qui représente presque 50 % des émissions de CO2 peut être un sujet de débat, mais l’instaurer au seul niveau français est ridicule.”
Ridicule et injuste pour le scientifique qui n’a en rien perdu le sens de la formule :” « Les riches en auto, les pauvres à vélo ! » Ceci au moment où le baril ne cesse de monter. Combien de chômeurs vont-ils payer la bêtise écologique ?“. Faut-il pour autant baisser les bras et ne rien faire ?
Si pour les milliers de scientifiques qui constituent le GIEC les actions prioritaires à mener les deux urgences sont la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité, Claude Allégre lui a ses propres priorités : l’eau, la démographie, l’énergie.
Concernant la taxe carbone , celui qui se rêvait avant le succès des écologistes aux européennes en superministre de Sarkozy a des propositions alternatives qui ne manqueront pas de renforcer l’hostilité à son égard quand il évoque le développement de la capture et la séquestration du CO2 et surtout, le développement du nucléaire de 4 e génération.
Péremptoire comme à son habitude, et manichéen pour l’occasion façon Sarkozy, Claude Allégre n’hésite pas appeler de ses vœux “une France qui soit celle de l’audace, des entrepreneurs, de l’innovation, et pas celle des peurs, des taxes et du déclin. J’ai cru comprendre que c’était l’ambition du président de la République. “
Modeste, l’ancien ministre termine son interview au Parisien par un passage amené à devenir culte : “Je suis un scientifique engagé et, à ce titre, je revendique d’avoir été un pionnier dans l’accouchement d’une écologie moderne. J’ai été un ministre qui, avec l’aide de Lionel Jospin, a réalisé des réformes que je crois, pardonnez-moi, importantes : loi sur l’innovation, harmonisation européenne des cursus, professionnalisation des filières universitaires. Je ne suis donc pas étonné que les conservateurs de tout poil et les tenants de l’écologie démagogique rétrograde aient peur de moi.”
C’est ainsi. En France on n’a pas de pétrole mais, on a Claude Allégre.