ulva armoricana : l’algue qui tue en été n’est pas un fait divers !
Créé par sr07 le 05 août 2009 à 7:38 | Dans : a-le quartier libre de XD
Une plage en Uruguay Crédits photographiques du blog citoyen, socialiste et républicain
Enlisé sur un amas d’algues d’une plage proche de Lannion dans les Côtes d’Armor, un cheval monté par un jeune vétérinaire, serait mort foudroyé par l’inhalation de l’hydrogène sulfuré émis par ces plantes en décomposition. Le cavalier, évanoui en un clin d’oeil, ne doit sa vie sauve qu’à l’intervention immédiate d’un conducteur de tracto-pelle intervenant à proximité. Les résultats de l’autopsie du cheval indiquent bien un oedème pulmonaire avec des signes d’empoisonnement.
D’après Libé, le phénomène des «algues vertes», constaté notamment en Bretagne, serait lié au rejet de nitrates dans l’eau par l’agriculture intensive. Pour approfondir ce phénomène, le journal publie ce jour un entretien avec Alain Menesguen, directeur de recherche à l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) qui suit ce phénomène des marées vertes depuis vingt ans.
Le chercheur rappelle les causes de cette prolifération de laitues de mer due à « la fertilisation excessive de tous les terrains agricoles (qui) génèrent de l’azote. Du coup quand il pleut, cet azote atterrit dans les petites rivières qui se jettent ensuite dans la mer et font le bonheur des algues. » Ces algues deviennent dangereuses dans le processus de décomposition. En se desséchant, « elles forment un dépôt pouvant faire plusieurs mètres de hauteur. Ce dépôt se recouvre alors d’une croûte blanche imperméable à l’air. Sous cette croûte, les algues en décomposition fabriquent du sulfure d’hydrogène, un gaz très toxique qui sent l’œuf pourri. Il attaque les voies respiratoires, et peut tuer un animal ou un homme en quelques minutes. C’est exactement ce qui est arrivé la semaine dernière à ce cheval, mort d’un œdème pulmonaire. »
Avec quelques illustrations complémentaires sur cette prolifération de laitues vertes, on est à présent averti. Avis aux amateurs de cueillettes d’algues, de pêche en eau douce ou de galopades. Et pour les adeptes du cerf-volant, il est aussi conseillé de regarder où l’on met les pieds !
Pour vous consoler, vous pouvez quand même prendre un peu d’altitude sur les splendides rochers de la côte de granit rose qui en voit de toutes les couleurs depuis les marées noires!
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3 réponses to “ulva armoricana : l’algue qui tue en été n’est pas un fait divers !”
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Les agriculteurs doivent désormais couvrir leur terre l’hiver pour éviter que les nitrates soient entrainés dans les rivières : phacélie, radis chinois, plant de moutarde, avoine, lentilles fourragères, sarrazin, …ces plantes sont de véritables pièges à nitrates. En 10 ans le taux de nitrates a ainsi pu baisser de 20 % dans les rivières bretonnes, mais il reste encore supérieur à 35 milligrammes par litre, au lieu de 5. (voir le dossier de l’association Eau et Rivières, Marée verte). Les agriculteurs font des efforts aujourd’hui mais doivent attendre une dizaine d’années encore avant d’en voir le résultat dans l’analyse des sols. Inverser les tendances prend du temps et demande des sacrifices.
LEMONDE.FR | 19.08.09 | 19h32
Après la mort fulgurante d’un cheval, le 28 juillet, sur une plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d’Armor) et le malaise de son cavalier, l’Institut national de l’environnement et des risques (Ineris) a analysé la toxicité des amas d’algues vertes en décomposition sur les plages bretonnes. Ces tests, commandés par le secrétariat d’Etat à l’écologie, visaient à mesurer la concentration d’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz mortel. Et les résultats sont alarmants, révèle le Figaro.
Un humain traversant une zone où stagne de l’hydrogène sulfuré à 1 700 parties par million (ppm) meurt en une minute, explique le quotidien. Or une concentration maximale avoisinant les 1 000 ppm a été constatée sur une plage de Saint-Michel-en-Grève. « A ce niveau, la mort est rapide et les méfaits sont de toute façon irréversibles. Car ce gaz s’attaque au système nerveux », souligne Le Figaro.
Cette concentration létale n’a été relevée qu’à un endroit de la plage, là où le cheval s’était écroulé, car les algues n’avaient pas été ramassées. Les taux relevés en d’autres endroits étaient compris entre zéro et 500 ppm, ce qui peut tout de même provoquer des irritations des yeux et des voies respiratoires, ainsi que des maux de tête à répétition, précise le quotidien.
Le premier ministre, François Fillon, se rend demain à Saint-Michel-en-Grève. Il devrait annoncer de nouvelles mesures contre la prolifération des algues vertes, due en partie aux engrais de l’agriculture et à certaines activités urbaines et industrielles. Mi-juillet, le Grenelle de la mer avait arrêté une série de décisions visant à enrayer la prolifération des déchets et les pollutions marines venues de terre qui provoquent ce phénomène. Le 9 août, des centaines de personnes s’étaient réunies sur cette plage de Saint-Michel-en-Grève pour dénoncer l’agriculture intensive et les élevages de porcs.
ENVIRONNEMENT – Un maire de la région de Lannion (Côtes d’Armor) a décidé d’interdire à la promenade une petite partie du littoral de sa commune après la mort d’un cheval à proximité, la semaine dernière, qui pourrait être liée à une concentration d’algues vertes.
«J’avais déjà pris un arrêté en juin que j’avais retiré. Mais ce qui est arrivé au cheval m’a amené à remettre en vigueur cet arrêté», a expliqué à l’AFP Joël Le Jeune, maire de Trédrez-Locquémeau. (Lire la suite)
Signifiée par des barrières et des panneaux avec l’arrêté placardé, cette interdiction porte seulement sur «environ 200 mètres» de littoral.
Cette mesure a été prise «suite aux risques de dégagements gazeux nocifs» pouvant provenir des amas d’algues vertes en décomposition, a précisé l’élu.
La portion de littoral interdit se situe à Toul Ar vilin, dans une grande baie de plusieurs kilomètres que se partagent quatre communes, au sud-ouest de Lannion.
C’est dans cette baie qu’un cheval est mort la semaine dernière, asphyxié en quelques instants après s’être enlisé dans une zone où se trouvaient des algues. Son cavalier, qui avait perdu connaissance, a pu être sauvé par des témoins intervenus très rapidement.
Si les algues vertes sont régulièrement ramassées sur les plages et les grèves, certains sites sont difficilement accessibles aux engins mécaniques utilisés pour ce nettoyage, tels les zones rocheuses ou les embouchures de ruisseaux aux sols souvent vaseux.
Les algues vertes peuvent alors s’y accumuler et leur décomposition est susceptible d’entraîner des dégagements de gaz dangereux pour la santé humaine ou animale.
Plusieurs cas suspects ont été observés ces dernières années. Un employé travaillant sur cette grève au ramassage d’algues vertes était tombé dans un coma brutal, il y a 10 ans. Le corps d’un jogger avait été retrouvé au même endroit dix ans plus tôt, sans qu’un lien ne soit établi à l’époque avec la présence des algues. L’an dernier, deux chiens avaient été retrouvés morts sur une autre plage très touchée par le phénomène, en baie de Saint-Brieuc.
La prolifération des «algues vertes», constatée notamment en Bretagne, est liée au rejet de nitrates dans l’eau par l’agriculture intensive.
(Source AFP)5/07/09