septembre 2009
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 30 sept 2009 | Dans : Parti socialiste
Martine Aubry en appelle à la base pour décider, lors du scrutin interne de jeudi soir, des grandes lignes du processus de modernisation du parti. Le point sur les chantiers.
A l’université d’été du PS à la Rochelle, fin août (Stephane Mahe / Reuters)
Dessine-moi une rénovation. Les militants PS sont appelés jeudi à trancher les 11 points d’un QCM élaboré par une commission multi-tendances pilotée par Arnaud Montebourg. Cette consultation interne représente le premier coup de pioche d’un «chantier en profondeur», selon le secrétaire national à la rénovation qui a lancé un «appel» à la mobilisation pour que la base socialiste «s’empare de ce scrutin». Et une étape déterminante de ce processus de modernisation que Martine Aubry a voulu engager fin août à la Rochelle et délimité par elle, de «C comme cumul» à «P comme primaires».
Régulièrement soulevé, toujours enterré. La première secrétaire dit chiche, proposant d’échelonner les règles jusqu’à l’objectif du mandat parlementaire unique et «sans attendre le vote d’une loi», dès les prochaines échéances (sauf régionales): 2011 pour les cantonales et sénatoriales, 2012 pour les législatives. Il s’agira de se prononcer sur l’interdiction de cumuler «un mandat de parlementaire avec une présidence d’exécutif local ou la participation à un exécutif (vice-président, maire-adjoint)». Mais aussi sur le cumul dans le temps en limitant éventuellement «à trois les mandats successifs des présidents d’exécutifs locaux (maires, président de conseil général ou régional et d’intercommunalité)».
A l’applaudimètre, c’est sans doute la mesure – «vraie révolution en interne qui va changer la vie démocratique française», promet Aubry – qui, à l’ouverture de l’université d’été, recueillait le plus d’enthousiasme des militants.
Côté grands élus, forcément c’est plus douloureux. On avance le côté kamikaze d’une règle imposée aux seuls socialistes, à défaut d’une loi: ainsi, le député André Vallini, cité par l’AFP, qui refuse «un désarmement unilatéral du PS». On redoute, du coup, la multiplication de candidatures dissidentes. On plaide pour des dérogations, notamment concernant le Sénat, puisqu’il représente les collectivités territoriales. On chipote sur le calendrier: les cumulards proposent une mise en oeuvre en 2014 alors que les tenants d’un mandat unique – il sont 20 sur les 186 du groupe à l’Assemblée et 26 sur 110 au Sénat – regrettent que les candidats aux régionales n’aient pas à s’y plier.
«On la veut, cette rénovation? Et bien on va y aller!», lançait Aubry à La Rochelle. Songeant, bien sûr aussi, à la tenue de primaires en vue de 2012, sous la pression de Montebourg. Deux questions pour décider du contour de ce dispositif, inédit en France: la «désignation du candidat(e) des socialistes par des primaires ouvertes aux citoyens» et la possibilité pour le Bureau national du PS d’organiser «avec les formations de gauche qui le souhaitent de telles primaires, dans le cadre d’un rassemblement et sur la base d’une plate-forme commune».
De nombreux responsables se sont convertis – bon gré mal gré – à l’idée de primaires, véritable «machine à rassembler» la gauche et «outil de reconquête» après trois défaites présidentielles, pour Montebourg. Mais dess proches de François Hollande pointent le risque, «pour l’identité du PS» d’un processus qui ne viserait pas «d’abord» à désigner un candidat socialiste. Et comment concilier, avancent-ils, «primaires ouvertes à tous» et élaboration du projet socialiste?
Sujet remobilisateur qui permet, selon ses partisans, de règler les problèmes de leadership internes, les primaires devraient être approuvées par les militants, même si elles privent ces derniers d’une prérogative importante: le choix du candidat, puisque les sympathisants de gauche pourraient voter.
Restera à fixer les modalités et le calendrier — en 2011, d’accord, mais quand exactement ? Et à convaincre les autres formations de gauche. Ce qui n’est pas la moindre des tâches.
L’objectif est de remettre le parti et la société française sur la même longueur d’ondes. Solférino propose de durcir les règles en matière de parité en allant au-delà du seuil actuel d’au moins 40% de femmes dans les instances. Cette «instauration de la parité totale» concernerait aussi les candidatures aux législatives de 2012. Il s’agit également d’injecter du sang neuf en «assurant la diversité au sens le plus large» avec une meilleure représentation des «militants issus de l’immigration, d’ouvriers, d’agriculteurs, d’employés du secteur privé». Pour remplir «ces objectifs de renouvellement», la direction suggère le gel de cantons ou circonscriptions pour chaque scrutin.
La question a le mérite de coller à l’actualité après la polémique, relancée en septembre, sur l’élection d’Aubry à la tête du PS. Les militants souhaitent-ils «la mise en oeuvre de nouveaux mécanismes [...] garantissant la sincérité et la fiabilité» des scrutins internes? Pour ne plus rejouer le psychodrame de 2008, une charte d’éthique sera rédigée et une «autorité indépendante» sera «chargée de faire respecter» ces règles, si les socialistes valident l’idée. La première secrétaire compte en confier la présidence à une «personnalité extérieure» à la direction: le nom de Robert Badinter circule.
Enfin, alors que Libération révélait, mardi, le plongeon du nombre d’adhérents à jour de cotisation sous la barre des 65.000, la direction se soucie des conditions pour faire du PS «un parti de masse». Elle propose de fixer de «nouvelles règles» pour «ouvrir largement» le parti «en réduisant les obstacles» à l’adhésion.
Une pierre deux coups. Les militants en profiteront pour investir leur tête de liste aux régionales. A priori, une quasi-formalité pour la plupart des 18 présidents de région sortants candidats à leur reconduction. Deux cas restent épineux: en Champagne-Ardenne dont le président, Jean-Paul Bachy, a été exclu du parti pour sa candidature dissidente aux législatives de 2007, et surtout en Languedoc-Roussillon, fief du dérangeant Georges Frêche, exclu en février 2007 pour ses dérapages verbaux. Face à lui, deux candidats: Eric Andrieu et Didier Codorniou.
Créé par sr07 le 30 sept 2009 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD
La défaite du SPD allemand permet aux libéraux de tracer le nouvel axe majoritaire avec la CDU d’Angela Merkel. A droite toute pour une politique décomplexée ! La longue histoire du socialisme allemand est pleine de ces contre-sens historiques d’une social-démocratie qui commence par se renier avant de liquider les siens et de laisser place à l’adversaire de classe. Les sociaux-démocrates, aujourd’hui au pied du mur, sauront-ils tirer les leçons de cet échec cinglant ?
Dans les régions des alliances existent bien entre le SPD et Die Linke, cette formation, soutenue par Oskar Lafontaine, qui semble tirer son épingle du jeu en devenant à présent un partenaire incontournable d’une gauche en reconquête d’influence. Après les contre-exemples anglais et italien de dilution de la pensée de gauche ou de recomposition des alliances au profit d’une politique d’accompagnement néo-libérale, la situation allemande devrait conforter les tenants d’une véritable alternative en France et en Europe.
Malgré la rapide intrusion du contexte européen dans la politique française, celle-ci reste encore incapable de tirer des enseignements de la situation actuelle des pays voisins. Attitude paradoxale que cette sacralisation des contraintes européennes qui justifieraient tous les renoncements et cette fascination envers nos voisins en dépit de leurs échecs répétés à gauche ! N’entendait-on pas, récemment encore, de la bouche de quelques sociaux-libéraux en recherche de crédibilité, vanter les stratégies des prétendues gauches italiennes et anglaises qui ont pourtant montrer leurs limites et incapacités ? La notoriété d’Anthony Giddens, ce sociologue théoricien de la structuration qui mériterait sans doute d’être vraiment lu, servant d’alibi intellectuel à la conscience discursive de nos réformateurs.
Ici, rien ne permet d’envisager une sortie de cette impasse délétère dans laquelle la gauche patauge. Entre la tentation de l’isolement d’une gauche de gauche éprouvée par les renoncements successifs des « partis de gouvernement » et la candide ouverture au centre qui fait l’impasse sur le contenu d’un projet politique, on peine à avancer sur de bonnes bases.
Cette expression républicaine authentique qui porterait l’intérêt général au delà des intérêts particuliers, des puissances financières et des lobbies de toutes sortes existe. L’hypothèse d’une recomposition autour d’un projet d’une gauche républicaine désireuse de rompre avec la société de marché et l’Europe libérale peine pourtant à trouver son expression politique. Le Mouvement Républicain et Citoyen, porteur de cette vision à gauche, éprouve une difficulté manifeste à traduire cette ambition collective dans une stratégie gagnante.
En l’absence d’une mouvance républicaine, le pire peut arriver. Celui d’un effondrement électoral de la gauche de gouvernement, laissant place à une gauche de la gauche sans stratégie de conquête du pouvoir facilitant une hégémonie des molles combinaisons avec des variantes centristes, social-libérales ou écologistes en face d’un pouvoir sarkozyste. Alliances létales qui gèleraient toute perspective de progrès et de reconquêtes populaires.
Un propos en guise d’avertissement à l’endroit de nos froids stratèges !
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Créé par sr07 le 30 sept 2009 | Dans : Pour une autre Europe
La défaite historique des sociaux-démocrates allemands repose la question d’une entente avec les néocommunistes de Die Linke.
Les sociaux-démocrates ont le dos au mur. Le SPD a réalisé dimanche le pire résultat de leur histoire, perdant plus de 11 points par rapport aux législatives de 2005 et 10 millions d’électeurs depuis l’arrivée au pouvoir de Gerhard Schröder en 1998. Désormais sur les bancs de l’opposition, le parti ne pourra donc plus échapper à une profonde remise en question de lui-même et de sa stratégie. Avec une question cruciale : combien de temps encore le SPD va-t-il continuer de refuser une alliance avec les néocommunistes de Die Linke au niveau national ? Sans cette gauche de la gauche, ils n’ont aucun espoir de revenir un jour au pouvoir, sinon à nouveau dans une alliance létale avec la CDU (chrétiens-démocrates, droite).
«Nous avons besoin d’un vrai renouveau», réclamait la tête de file de l’aile gauche, Björn Böhning. «On ne peut pas poursuivre le cours actuel», tranchait pour sa part Franziska Drohsel, la chef des jeunes sociaux-démocrates. Leur intervention face aux caméras, quelques heures seulement après l’annonce de la claque électorale et avant le prochain congrès du parti mi-novembre, est interprétée comme une quasi-déclaration de guerre par les modérés.
«fossoyeurs». Le SPD traverse depuis des années une grave crise d’identité et ne s’est toujours par remis de l’électrochoc Schröder. Le chancelier, qui aimait poser cigare au bec et habillé d’un manteau de cachemire italien, a imposé au SPD l’adoption de réformes d’inspiration libérale. Réduction des indemnités chômage, assouplissement des conditions de licenciement… Cinq millions de personnes vivent aujourd’hui en Allemagne du minimum social. Le SPD s’est ainsi coupé de sa base de syndicalistes et d’ouvriers, dont une partie s’est tournée vers les néocommunistes de Die Linke, ancrés à gauche et militant pour plus de justice sociale. «Il est temps que le SPD entame un changement de direction. Ils doivent envoyer les fossoyeurs du parti à la retraite avant qu’il ne soit trop tard», martèle Klaus Ernst, membre du syndicat IG Metall et adjoint du président de Die Linke, dont il fut l’un des fondateurs après son exclusion du SPD en 2004.
Théoriquement en 2005, le SPD aurait pu conserver le pouvoir avec l’appui des Verts et de Die Linke. Mais l’alliance avec la gauche radicale, considérée par une majorité d’Allemands de l’Ouest comme un repaire de «chaussettes rouges» – d’ex-communistes de la RDA -, est jugée suicidaire par les héritiers de Schröder. Depuis, le SPD a fait son credo du refus d’une alliance à gauche. Un fossé sépare les deux frères ennemis, tant au niveau des personnes (le SPD n’a toujours pas digéré que son ex-patron, Oskar Lafontaine, codirige Die Linke) qu’au niveau idéologique (politiques économique ou étrangère, engagement en Afghanistan, les sujets de discorde sont nombreux).
têtes de pont. «Globalement, on peut dire que Die Linke est favorable à un rapprochement avec le SPD, à l’exception de courants minoritaires tels que les Nouveaux Marxistes, surtout implantés dans l’ouest du pays, à Hambourg notamment, ou la Plateforme communiste, qui sont eux surtout présents dans l’est du pays», explique le politologue Uwe Jun. «Nous devrions développer ensemble des projets communs pour lutter contre la CDU et le FDP [libéraux, ndlr] depuis l’opposition», propose Stefan Liebich, porte-parole de l’aile réformatrice de Die Linke. Des têtes de pont ont déjà commencé à s’établir entre les deux partis. Au printemps, la députée européenne Sylvia-Yvonne Kaufmann avait quitté les bancs de Die Linke pour ceux du SPD. Dans le Brandebourg (autour de Berlin), l’ancien chef stratégique des néocommunistes du PDS (fondu aujourd’hui au sein de Die Linke), Thomas Falkner est connu pour entretenir de bonnes relations avec le SPD.
«La multiplication de coalitions au niveau des Länder peut jouer en faveur d’un rapprochement au niveau national», estime Uwe Jun, les régions servant souvent de laboratoire. Déjà, SPD et Linke se partagent le pouvoir à Berlin ou dans le Brandebourg, bientôt sans doute également pour la première fois dans un Land de l’ouest, en Sarre, le fief d’Oskar Lafontaine. «Au-delà de la question des alliances, le SPD, tout comme Die Linke, doit répondre à un certain nombre de questions cruciales, notamment comment réagir face à la globalisation, estime Thomas Falkner. On a vu aux élections européennes que la gauche allemande n’est pas la seule à ne pas pouvoir répondre à cette question.»
Créé par sr07 le 30 sept 2009 | Dans : Vive le blog citoyen
Pour Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la société de l’information et des médias, c’est « une ouverture historique« . L’administration Obama va présenter, au début du mois d’octobre, un nouveau document mettant fin au contrôle unilatéral des Américains sur l’organisme chargé de la principale ressource d’Internet, la gestion des noms de domaine.
Peut-on y voir une victoire de la diplomatie européenne ? En mai 2009, Mme Reding lance un appel remarqué au sein de la communauté internationale à un nouveau modèle de gouvernance de l’Internet. Avant l’expiration de l’accord entre l’Icann et le département du commerce américain (DoC), le 30 septembre, la commissaire a proposé un Icann totalement privatisé et indépendant se conformant aux meilleures normes de gouvernance d’entreprise, notamment en matière de transparence financière et de responsabilité interne.
Elle prône aussi l’instauration d’un « G12 de la gouvernance de l’Internet » qui formulerait des recommandations à l’intention de l’Icann. « L’initiative de Mme Reding pouvait d’abord sembler hasardeuse, tant au sein de la Commission européenne, de telles déclarations ne faisaient pas l’unanimité », explique un observateur proche du dossier. « Mais elle est finalement astucieuse, Mme Reding anticipant six mois de vide politique. »
CONTEXTE DÉFAVORABLE POUR L’EUROPE
Car ces fermes déclarations de principe ne sauraient cacher l’état réel des forces européennes dans les négociations. « L’action européenne s’est déroulée dans le désordre. L’année 2009 n’était pas la plus propice pour négocier à propos de l’Icann », souligne l’expert. Renouvellement du Parlement et de la Commission, échéance du traité de Lisbonne… Le contexte européen était si défavorable que les négociations avec les Américains ont été menées en l’absence du commissaire concerné.
Le 1er septembre, une troïka européenne, composée par la présidence tournante de l’Union européenne (Suède et Espagne) et un fonctionnaire de la Commission, s’est malgré tout discrètement rendue à Washington, afin d’écouter les propositions de l’administration Obama. Cette visite, suivie fin septembre d’une tournée des délégués du Département du commerce en Europe, n’a fait l’objet d’aucune communication officielle. Mais d’après une source proche du dossier, les Américains ont appelé à lever la responsabilité unique de l’Icann envers le gouvernement américain. « Au lieu d’adresser un rapport tous les 3 ans au département du commerce américain, l’organisme pourrait en faire un pour des instances plus internationales, notamment consultable par l’Union européenne. La délégation européenne a trouvé la piste intéressante, mais ne s’est alors pas trop engagée », note cette personne.
Souvent qualifiée de modérée dans son approche, l’Europe a notamment manœuvré, peu après la création de l’Icann en 1998, pour obtenir une représentation internationale, même si elle uniquement consultative, au sein du Governmental Advisory Committee (GAC), une instance qui participe à la nomination du bureau directeur de l’Icann. Le rôle qu’a à jouer l’Europe fait l’objet de nombreux sommets et réunions, dont le récent EuroDig, organisé à Genève en partenariat avec l’Union européenne de radio-télévision et le Conseil de l’Europe.
RESSOURCE STRATÉGIQUE
Chasse gardée au nom des intérêts économiques américains durant le mandat de George W. Bush, la gestion des noms de domaine, enjeu économique et politique crucial au niveau mondial, s’entrouvrirait donc avec le président Obama. Mais le projet d’accord commun (Joint Project Agreement ou JPA), signé en 2006 et valable jusqu’au 30 septembre, ne représente en réalité qu’un tiers du problème. Les deux autres étant la dépendance de l’Icann au droit californien, et surtout, la gestion de la racine d’Internet, dite « fonction IANA« . « La volonté de M. Obama est de rehausser le niveau de protection des infrastructures stratégiques de l’Internet. Au moment de l’échéance de la fonction IANA, en 2011, la position américaine sera beaucoup plus inflexible qu’elle ne l’a été pour le JPA », prévient Bernard Benhamou, délégué aux usages de l’Internet auprès du secrétariat d’Etat au numérique.
« Avec sa décision, le gouvernement américain veut s’assurer qu’il n’y aura pas d’attaque politique européenne quand, en 2010, un rapport sera remis au secrétaire général des Nations unies sur le futur de la gouvernance d’Internet », poursuit un autre observateur qui préfère rester anonyme. Barack Obama compte aussi sur l’Europe pour défendre un « Internet libre », alors que des Etats comme la Russie et la Chine développent des solutions techniques qui pourraient concurrencer, voire perturber, le système des noms de domaines géré par l’Icann.
LES PAYS ÉMERGENTS EN EMBUSCADE
Depuis le sommet mondial de la société de l’information qui s’est tenu à Tunis à la fin de l’année 2005, l’hégémonie de l’Icann fait l’objet de critiques, notamment de la part des pays émergents. « Avec la montée démographique et économique de la Chine, la banquise Internet risque de se disloquer », souligne un autre proche du dossier. « La Chine est déjà indépendante. Elle a un DNS [système de noms de domaine] en chinois, et il y a déjà plus d’internautes chinois qu’américains ; il lui suffit d’attendre », poursuit-il. De fait, le pays compte désormais 338 millions d’internautes ; une progression de 1 400 % en dix ans… « Le Brésil prend des positions très offensives contre l’Icann. Mais soucieux de préserver ses accords commerciaux avec les Etats-Unis, il ne fera pas grand-chose. L’Inde a une position ambiguë. Le maintien de l’anglais est un avantage stratégique. Les autorités indiennes jouent sur les deux tableaux : prônant une ouverture aux langues locales, mais pas de manière agressive, pour éviter les tensions entre communautés », poursuit-il.
La remise en cause de l’Icann se fait dès lors en ordre dispersé, inspirée par des intérêts et des visions particuliers. D’autant plus qu’avant son prochain sommet à Charm el-Cheikh en novembre, le Forum de gouvernance de l’Internet, émanation onusienne issue du Sommet mondial de la société de l’information de 2003, tout comme l’Union internationale des télécommunications, pensés comme de possibles alternatives à l’Icann, suscitent aussi des critiques, notamment de la Chine.
La gouvernance d’Internet souffre enfin de la comparaison avec la relative efficacité d’autres négociations internationales, comme celles sur le climat. « Plutôt que de résoudre tous les problèmes du réchauffement climatique en un seul accord, les négociateurs ont essayé de s’entendre sur un certains nombre de faits basiques », souligne John Mathiason, professeur à l’université de Syracuse aux Etats-Unis et spécialiste d’Internet. Même avec la politique d’ouverture du président Obama, la perspective d’un accord rassemblant tous les Etats demeure lointaine.
Créé par sr07 le 30 sept 2009 | Dans : Gouvernement, Santé-social-logement
La « votation citoyenne » sur l’avenir de La Poste s’est poursuivie, mardi 29 septembre, partout en France sur fond d’interventions politiques. Cette consultation sans valeur juridique, lancée par les opposants à une transformation en société par actions, a démarré lundi et durera jusqu’au 3 octobre. En marge d’une visite d’un bureau de poste de Wasquehal (Nord), le ministre de l’industrie Christian Estrosi a réaffirmé qu’« en aucun cas des fonds privés n’entreront au capital de La Poste ». « Seul l’argent public qui vient de l’Etat pourra rentrer dans le capital de La Poste », a-t-il ajouté, en promettant également « le maintien de tous les points poste et le prix unique du timbre ».
Le problème du projet de loi « c’est que l’on met la main dans un engrenage où le capital de La Poste pourrait ne plus être à 100 % public », a pour sa part déclaré le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, en participant à la votation sur le parvis de l’Hôtel de Ville, avec une quinzaine d’élus parisiens. Vendredi, le PS avait déjà dénoncé les « mensonges » du gouvernement.
« PLUS BELLE LA POSTE »
A Lyon, 210 personnes ont voté en gare de la Part-Dieu, à Paris, « 856 des 1 200 salariés présents en moyenne ont participé au scrutin » organisé sur des tables devant le siège de la Banque Postale, selon Sud-PTT.
En Bretagne, des élus d’Ille-et-Vilaine se sont rassemblés dans le collectif Plus belle La Poste, notamment pour « contrer un peu cette dérive complète de La Poste. » La démarche du collectif, qui « s’inquiète des menaces qui planent sur le statut » de La Poste, consiste notamment à « connaître bien la situation » des bureaux de poste dans les différentes communes du département, a expliqué Rémy Bourges (PS), maire de Dingé (1 300 habitants).
Selon Patrick Campion (SUD-PTT), « plus de 3 300 personnes ont voté » lors de la foire Saint-Michel à Quimper. Les organisateurs de la votation affirment qu’on votera dans 129 communes de l’Aude et plus de 120 en Isère. Ils espèrent le soutien de maires UMP comme celui d’Etampes, Franck Marlin, qui n’a cependant pas confirmé. « Fidèle à mon engagement envers les salariés de La Poste et leurs représentants, je m’associe donc pleinement au mouvement qu’ils mènent aujourd’hui partout en France car je me refuse à voir ce service public disparaître ! » avait écrit sur son blog M. Marlin le 22 septembre.
Selon un sondage CSA publié lundi par L’Humanité, 63 % des sondés se disent « pas du tout » ou « plutôt pas » favorables au projet, tandis que 23 % y sont « plutôt favorables » et 8 % « tout à fait favorables ». Les résultats de la votation sont attendus pour le lundi 5 octobre.
Lemonde.fr avec AFP | 29.09.09