novembre 2009

Archive mensuelle

La séduction en politique

Créé par le 08 nov 2009 | Dans : a-le quartier libre de XD

cristinakirchner.jpg Crédits photographiques du blog citoyen, socialiste et républicain. Une campagne électorale en Argentine.

C’était le thème d’une émission télévisuelle diffusée hier en soirée. On retrouvait les vedettes du genre : Kennedy, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Léotard et même LePen et Tapi… pour ce qu’il m’en revient dans mon écoute dilettante et abrégée.

Ce sujet bien léger renvoie de prime abord à une vision tout à fait dans l’air du temps. Celle qui priorise l’image au détriment du fond dans cet Etat-Spectacle fort bien dénoncé, dès les années soixante-dix, par R.G Schwartzenberg.

Par delà cette critique, ce regard émotif et voyeuriste sur l’homme public, aux antipodes du jugement critique et citoyen, permet de mesurer l’importance des facteurs irrationnels en politique. Depuis les rois thaumaturges, chers au médiéviste Marc Bloch, ces guérisseurs doués de pouvoirs surnaturels par la grâce de Dieu et respectés en tant que tel par le bon peuple, la fascination envers le pouvoir a-t-elle vraiment reculé?

C’est un lieu commun de signaler l’ambivalence de la perception populaire (entre le chef et le père) du personnage présidentiel, lequel s’autorise aujourd’hui une primauté absolue dans un usage constitutionnel dévoyé. Du fait même de cette assimilation entre les traits psychologiques du monarque et du chef d’Etat, ce dernier tend fâcheusement à renforcer son leadership et son espace.

Place donc à la ruse et à la séduction pour conforter le pouvoir du mâle mais surtout pour le conquérir. Avec ces stratégies en oeuvre magnifiquement illustrées dans le reportage. Un Kennedy adulé des femmes, un Giscard exhibant, malgré sa distance, son corps de sportif et ses talents d’accordéoniste, un Chirac plein de proximité et d’empressement, un Mitterrand avec la séduction chevillée au corps… Une séduction, selon les commentaires, dirigée d’abord vers l’électorat féminin à la recherche de cette protection et de cette force masculine tranquille (bonjour les clichés!).

Des attributs du charme consubstantiels à ceux du pouvoir? Il y a tout lieu de s’interroger pour mieux marquer les limites de l’exercice. La mise en scène médiatique prenant le pas sur les débats de fond on doit bel et bien craindre ce dévoiement absolu de la politique sans pour autant céder au sentiment d’impuissance à le contenir.

La télévision et la presse restant des instruments trop concentrés avec un pouvoir de manipulation énorme, on ne saurait faire l’économie d’une critique de ces médias pour garantir des chaînes et des radios publiques de meilleure qualité et une presse écrite et parlée davantage pluraliste. La toile n’a-t-elle pas déja été subvertie par les capacités citoyennes des internautes?

Mais surtout, dans l’action publique, et notamment à gauche, on ne devrait pas céder à cette tentation permanente de la facilité d’une communication d’image. Sans vouloir pour autant éradiquer en politique ce pouvoir de séduction animale qui est le propre de l’homme. Mais en le contenant autant que faire se peut!

A bon entendeur, salut, Femmes conquérantes qui aspirez à renouveler le genre en politique!

X D

Les gazouillis d’Estrosi, ce Twitter compulsif

Créé par le 06 nov 2009 | Dans : a6-Les colères du dogue patriote

Le sénateur socialiste Martial Bourquin n’a pas ménagé ses critiques des tweets du ministre de l’Industrie. Celui-ci se lâche en séance du Sénat dans des « gazouillis » sectaires de forts mauvais goûts et, qui plus est, dans une écriture approximative (le service publique, les français), ce que ne manque pas d’observer Martial dans son interpellation réactive en séance. Il faut voir la tronche de l’assistante du ministre, assise à ses côtés, au moment de cette charge. Ca ne pardonne pas ce type de bévues quand est ministre !

Les followers et les Français apprécieront ! En attendant vous pouvez toujours tester le génie d’Estrosi @ch_estrosi. S’il vous répond en bon français, délivrez lui un certificat d’identité nationale. Dans le cas contraire, un peu de soutien scolaire en quelques tweets évitera au personnage une telle densité de fautes d’ortographe. Sur 140 caractères (pas plus que deux à trois lignes de ce post), l’agressivité, la sottise et l’ignorance conjuguées, ça fait quand même un peu court et beaucoup à la fois pour un ministre! Et ça me met aux abois ces gazouillis!

Le Dogue Patriote

Nicolas Sarkozy veut gêner la gauche ; en réalité, il ébranle la cohésion nationale, par Guillaume Bachelay

Créé par le 06 nov 2009 | Dans : Articles de fond

A trop vouloir singer les Florentins de Machiavel, on oublie la ruse de la raison chère à Hegel. Cette vérité, le président de la République pourrait en faire la cruelle expérience avec le « vrai débat sur l’identité nationale » qu’il vient de relancer par l’entremise de son ministre de l’immigration. Il croit tendre un piège à la gauche. Pour peu que celle-ci parle et qu’elle parle juste, le retour de bâton pourrait lui être fatal. 

Nicolas Sarkozy veut diviser la gauche ? Qu’il médite le précédent survenu de l’autre côté de l’Atlantique. Loin de refuser le débat sur les « valeurs américaines », Barack Obama s’est délibérément placé sur ce terrain pour montrer qu’il était le dépositaire de la promesse des Pères fondateurs, bafouée par G.W. Bush et les néoconservateurs.

Eric Besson veut fédérer la droite ? Il a encore à apprendre du camp qu’il a rallié. Tout le monde n’y accole pas nation et immigration ! Il existe une droite républicaine dans notre pays, qui n’a pas oublié Romain Gary, né Kacew en 1914 à Vilnius, compagnon de la Libération, diplomate, écrivain, qui affirmait au crépuscule de sa vie : « Je n’ai aucun problème d’identité. Je me sens insolemment français. »

L’UMP veut séduire l’extrême droite ? En 2007, son candidat l’a emporté parce qu’il a siphonné les voix du Front national, mais ces vases communicants électoraux avaient un prix : contre les bandes, « le Kärcher » ; contre l’individualisme, « la liquidation de Mai 68″ ; contre le monde interdépendant, « l’immigration choisie ». Deux ans et demi plus tard, alors qu’approchent les élections régionales, voilà que « la terre ne ment pas ». En pure perte : les « ultras » n’en ont jamais pour leur argent…

L’ »opération identité » téléguidée par l’Elysée ne met nullement le Parti socialiste dans l’embarras. Nous sommes le premier parti d’élus locaux du pays. De la mairie au monument aux morts en passant par l’école, nous montrons chaque jour notre attachement à la nation fédératrice, éducatrice, protectrice. Ont aussi été tirées les leçons des années de gouvernement et de ce qui coupa le PS de son ancrage populaire, ce technocratisme mâtiné d’élitisme qui n’évoquait l’histoire de France que pour demander pardon.

L’année du 150e anniversaire de la naissance de Jaurès, la gauche n’a aucun souci avec l’identité française. A nos yeux, elle signifie encore et toujours République. De Renan à Lavisse, la France s’est forgée contre une conception ethnico-nationale fondée sur des critères d’appartenance. Quand la « francitude » vire à l’étouffoir, comme avec la colonisation ou sous Vichy, notre pays éteint les Lumières et vit des nuits noires.

L’identité républicaine a plus de résonance encore avec la crise. Le chômage explose. La désindustrialisation fait des ravages. Les déficits publics s’accumulent. Pour nos concitoyens, le problème central, c’est la question sociale. Sur ce débat-là, le gouvernement reste discret ! Et pour cause : au lieu de réduire les inégalités, ses choix budgétaires et fiscaux les aggravent. Pire, il abîme les invariants qui, par-delà les conditions économiques et les alternances politiques, cimentaient la France : la séparation du politique et du religieux, une diplomatie singulière, une morale élémentaire qui ne faisait pas de l’argent la mesure de toute chose. Sur ce chemin républicain, nous vivons actuellement une dangereuse embardée.

L’identité de la France, au dedans comme du dehors, ce sont d’abord les droits de l’homme. Qu’en reste-t-il lorsque sont renvoyés des réfugiés dans un pays en guerre ? L’identité de la France, c’est la laïcité. Pourquoi la qualifier de « positive » : ne l’était-elle pas sans épithète ? Et à quoi rime la prétendue supériorité du prêtre sur l’instituteur « dans la transmission des valeurs » ?

L’identité de la France, c’est l’universalisme. Mais alors, pourquoi l’ethnocentrisme du discours de Dakar sur l’homme africain ou l’occidentalisme qui sous-tend le retour au sein du commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ?

L’identité de la France, c’est l’égalité. Entre 2002 et 2009, 5 % des Français les plus aisés ont bénéficié des deux tiers des 30 milliards de baisses d’impôts. Quant à notre système de protection sociale, fondement du modèle français et amortisseur de crise de l’aveu même de ses contempteurs, il est attaqué de tous côtés : santé, retraites, accidents du travail, chômage, rien n’échappe au rasoir libéral.

Enfin, l’identité de la France, c’est la liberté qui consiste aussi à ne pas imposer ces grands principes à coups de matraque ou de règle. C’est par la force de son projet que la République, fille de la raison, veut l’adhésion de tous les Français. On n’impose pas une identité : on la construit.

Par le respect des personnes et des engagements. C’est probablement là que le sarkozysme pèche le plus.

Par calcul et tempérament, il divise au lieu de rassembler, comme si, pour faire nation, il fallait trier « le bon grain de l’ivraie », le « bon » jeune et le délinquant, la France qui « se lève tôt » et celle qui est exclue du marché du travail.

Par idéologie, il stoppe les moteurs de la cohésion nationale. Où sont le plan Marshall pour les banlieues, les crédits pour les associations des quartiers populaires, les dotations pérennes pour les collectivités locales, le soutien aux services publics, Poste, hôpital, police, justice, et à leurs agents ? Et l’école de l’égalité réelle, où est-elle, à l’heure de la ghettoïsation, de la fin de la carte scolaire, de la suppression par milliers de postes de professeurs ?

Décidément, dans ce « débat », le Parti socialiste n’a pas à avoir honte. Il est temps qu’il se dresse face aux tenants de l’identité Fouquet’s pour leur dire comme Jaurès aux démolisseurs d’il y a un siècle : « Puisque vous désertez la politique républicaine, c’est nous, socialistes, qui la ferons. »



Guillaume Bachelay est secrétaire national du Parti socialiste.

L’identité nationale n’est pas un slogan, par Nicolas Dupont-Aignan

Créé par le 06 nov 2009 | Dans : Articles de fond

L‘identité nationale est à la mode ! Cruel paradoxe de voir ceux qui ont toujours moqué « l’exception française » soudain s’en emparer pour masquer l’échec de leur politique qui, de fait, la remet en cause. Car l’identité nationale n’est pas un objet qu’il faudrait, à intervalles réguliers, vénérer pour faire oublier la dureté des temps ; pire, en faire un sujet de discorde pour rassembler le camp des soi-disant « bons Français » contre celui des « mauvais ». L’identité nationale doit être une dynamique de rassemblement, sous-tendue par des valeurs, une histoire partagée, des institutions, un projet de société. 

Car, oui, ce plébiscite de tous les jours, cher à Renan, ne tombe pas du ciel. Il doit être ardemment désiré et méticuleusement bâti par les élus du peuple. Ce vouloir-vivre ensemble a un nom : la République. Il a un idéal : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Il a un acteur central, l’Etat, creuset de la nation à travers les âges et le gardien de l’intérêt général, contre l’emprise des féodalités et des intérêts particuliers. Enfin, ce vouloir-vivre ensemble a une langue, le français.

Cette République française est exigeante. Elle suppose d’être incarnée par ses élites, avec un devoir d’exemplarité que les anciens appelaient la vertu – mais comment le pourraient-elles aujourd’hui tant elles font honte ? Elle doit, en outre, apporter l’ordre et le progrès. Or, de nos jours, l’anarchie économique s’accompagne de la régression sociale et du désordre dans la rue.

Il ne sert à rien d’organiser des débats dans les préfectures sur l’identité nationale si la souveraineté populaire est transférée à Bruxelles ; si l’on réduit les effectifs de police et que l’Etat régalien n’a plus les moyens de jouer son rôle ; si l’école n’incarne plus un espoir de promotion sociale ; si on laisse se développer ghettos et communautarismes contraires à une citoyenneté française laïcisée ; si les responsables politiques, économiques et scientifiques laissent tomber le français ; si la fiscalité tond les classes moyennes et épargne les plus riches ; si, enfin, les services publics sont privatisés.

En définitive, la République est exigeante, car elle suppose avant tout le respect du peuple. Un peuple qui n’est pas dupe de la démagogie et de l’impuissance publiques qui sont les deux faces d’une même médaille : celle du renoncement au modèle français. Alors, oui, l’identité nationale retrouvera sa dynamique quand la politique redonnera un sens au fait d’être français.



Nicolas Dupont-Aignan est député de l’Essonne et président de Debout la République.

L’identité nationale ne se réduit pas à convoquer l’histoire

Créé par le 05 nov 2009 | Dans : Articles de fond

Par GÉRARD COLLOMB sénateur maire de Lyon, président du Grand Lyon, dans Libé du 4/11/09

Comme avant chaque campagne électorale, le président de la République s’empare du thème de l’identité nationale, qui serait menacée par l’intégrisme des uns et par le laxisme des autres. Dans sa campagne présidentielle, et au travers de la plume d’Henri Guaino, Nicolas Sarkozy s’était déjà fait le chantre de cette France aux «mille clochers» qu’il serait urgent de défendre.

A un moment où, dans le pays, son action se trouve mise en cause (doutes sur l’efficacité, à court et à long terme, de la politique économique, inquiétude face à la volonté d’éliminer tous les contre-pouvoirs : justice, médias, collectivités locales), la défense de l’identité nationale est à l’évidence un bon moyen de brouiller le jeu. D’où l’offensive d’Eric Besson, immédiatement prolongée par le président en direction d’un secteur jusque-là favorable mais aujourd’hui en plein doute : le monde paysan. S’engageant ainsi, le président de la République fait coïncider identité nationale et enracinement dans le terroir, au risque de sembler répéter de douteuses antiennes : «La terre, elle, ne ment pas !»

Le piège tendu à la gauche pourrait paraître grossier s’il n’y avait des doutes sur la capacité de celle-ci à prendre en compte des problématiques essentielles pour la vie quotidienne des Français : celle de la tranquillité publique, celle de la prise en compte de phénomènes migratoires accentués par une globalisation qui rapproche physiquement les pays en même temps qu’elle accroît les fractures qui existent entre eux. Faute d’avoir des positions affirmées sur ces problèmes, la gauche prête le flanc aux critiques d’angélisme, de laxisme, de complaisance avec les communautarismes ou, au contraire, de ringardisme républicain.

Nicolas Sarkozy peut donc espérer en tirer profit pour provoquer un réflexe de regroupement autour du chef, seul capable de défendre «la Nation».

Mais si, a contrario, la gauche se révélait désormais capable de prendre à bras-le-corps ces problématiques-là, elle aurait alors tout à gagner à engager un débat authentique sur l’identité nationale. Car, contrairement à l’idée développée par Nicolas Sarkozy, la nation n’est pas simplement donnée, mais construite. Certes, elle plonge ses racines dans l’histoire – dans toute l’histoire d’ailleurs, sombre ou glorieuse -, mais elle est aussi une volonté de tous les jours. Pour que la nation puisse être perçue comme le bien commun de tous les Français, plus largement le bien commun de tous ceux qui résident sur notre sol, il faut d’abord qu’elle soit porteuse d’espoir. C’est dans la misère des banlieues, dans celle des quartiers désertés par l’Etat, que se développent les intégrismes, les fanatismes, le rejet de l’identité nationale.

La France pourrait d’autant mieux relever ces défis qu’elle saurait présenter le visage d’un pays généreux, accueillant, terre d’une liberté qui résonne dans l’esprit des peuples du monde entier. Maire de Lyon, président du Grand Lyon, je sais quelles sont les conditions pour forger entre tous une communauté de destin. Il faut que chacun, quelles que soient son origine, sa religion, son opinion philosophique, ait la conviction qu’il est également respecté, que les politiques publiques, économiques, sociales aient comme perspective ultime de faire que personne ne se sente laissé à l’écart de la réussite commune. C’est ce que j’essaie de faire dans notre agglomération. Et c’est pourquoi il y a aujourd’hui une fierté grandissante de se revendiquer lyonnais. C’est ce sentiment-là qu’il faut faire resurgir au niveau national.

Cela suppose que chacun soit persuadé que l’Etat lui offre, aujourd’hui, les mêmes chances de réussite, où qu’il habite, quels que soient son origine et son statut social. Que le gouvernement agisse ainsi, et la question de l’identité nationale se posera avec moins d’acuité ! C’est le doute, l’aigreur ou le désespoir qui corrodent et qui affaiblissent l’identité nationale.

Défendre l’identité française ne saurait donc se réduire à convoquer l’histoire. C’est le présent qu’il faut bâtir, c’est l’avenir qu’il faut inventer. Car c’est ainsi, au-delà des inévitables contradictions d’une société, que se réalisera un nouveau consensus national, que se dégagera une véritable volonté de vivre ensemble dans une nation qui aura retrouvé sens et perspective.

C’est sur ce terrain que ceux qui souhaitent ouvrir une vraie alternance doivent placer le débat de l’identité nationale. Pour cela, ils ne sauraient manquer d’audace.

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