novembre 2010

Archive mensuelle

Dure loi du marché

Créé par le 30 nov 2010 | Dans : Economie, Education

 

Sud-Ouest du 30 novembre 2010 06h00 | Par Sylvie Melliès 

Bazas

« Montrer que la mondialisation peut faire sentir ses effets localement », tel était l’objectif de la réunion publique organisée par l’Agaureps-Prométhée, vendredi soir à Bazas. Le débat portait sur les soubresauts survenus à l’entreprise Fonmarty de Bazas.

Pour Francis Daspe qui introduisait la question, il s’agissait de « montrer les conséquences concrètes dans le quotidien d’une entreprise tout en expliquant les mécanismes de la mondialisation ». Le rachat de l’entreprise par un fonds d’investissement américain en 2005 a constitué un tournant radical qui a bouleversé le quotidien des salariés.

Philippe Petit, le délégué syndical CGT, en décrivait alors la dégradation des conditions de travail : « Horaires extensibles, pauses flexibles, intensification des cadences, recherche d’un profit maximal, pressions répétées s’accompagnant de vexations et de menaces, tout cela est devenu la norme d’une nouvelle gestion de management. Tout cela pour satisfaire un taux de profit à 15 % réclamé par les actionnaires. Un véritable climat de luttes des classes ! »

Une école à deux vitesses  

Le second débat portait sur l’école. Patrice Kadionik traçait le tableau de l’état du système éducatif français : « Les réformes actuelles transforment l’école de
la République en grand corps malade, saigné à blanc par des suppressions de postes, livré à une marchandisation croissante. »

Les interventions de l’assistance témoignaient que l’école ne pouvait fonctionner comme une entreprise ni être considérée comme une marchandise. « Sans quoi c’est une école à deux vitesses qui s’imposera ! »

Francis Daspe concluait les échanges nourris en établissant un parallèle entre les deux questions mises en débat : « Dans ces deux cas, on voit les dégâts occasionnés par la toute-puissance du marché, détruisant les services publics, démantelant la protection sociale et ignorant l’intérêt général. »

Pour prolonger notre conversation entre amis socialistes et républicains…

Créé par le 30 nov 2010 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a3-Civisme, citoyenneté et militance, Actualité de la pensée de Didier Motchane

Nous avons évoqué récemment, à brûle-pourpoint mais dans une conversation amicale, quelques sujets. Je voudrais préciser deux ou trois petites choses sur ces questions importantes. 

La défense de l’intérêt général, disais-je, constitue à présent un défi républicain majeur parce qu’elle est contrariée par les agissement des élites mondialisées qui préfèrent brader les services publics, démanteler la sécurité sociale, asphixier les collectivités locales et marchandiser les biens communs de l’humanité. Il s’est ainsi opéré un vrai renversement de valeur : masquant jadis les intérêts des classes dominées et critiquée en ce sens par les marxistes, la notion d’intérêt général ne représente-t-elle pas aujourd’hui la défense d’un modèle de régulation économique et sociale en butte aux attaques du néo-libéralisme? C’est pourquoi cette référence utile peut faire consensus pour résister.

Ceci renvoie à l’usage du concept de république et de républicain. Serait-il trop frileux? Offrirait-il un supplétif ambivalent sinon insignifiant? Son usage masquerait-il un renoncement à l’idée même du socialisme?

Les valeurs du socialisme, c’est vrai, se sont dépréciées dans la conscience collective mais les raisons du socialisme n’ont pas cessé de valoir pour autant. La vision jaurésienne identifiant le socialisme avec l’épanouissement de la république ne garde-t-elle pas sa force propulsive?

Magnifique synthèse républicaine, toujours menacée d’un tropisme conservateur sans cette ” évolution révolutionnaire “ portée par le mouvement des idées et les luttes sociales. (1) Equilibre difficile, cette posture s’appuyant sur le meilleur des legs républicains pour forcer le destin d’une démocratie désactivée sous les coups de buttoir d’un néolibéralisme socio-économique marié, pour le pire, au néo-conservatisme idéologique, ce néo-conservatisme arrogant qui brave les fondamentaux républicains dans ses insultes à la laïcité et à l’idéal des Lumières ! (2)

La défense du civisme et de la solidarité garde toute son actualité dans une société en proie au délitement des liens sociaux et au repli sur soi. La promotion de l’instruction publique, l’accès à la formation et à l’emploi, au logement et à la santé, la citoyenneté restent au coeur d’un projet de société. La justice sociale, la laïcité, l’égalité des chances… autant de valeurs toujours actuelles au fondement de l’action politique.

Mais le combat politique doit articuler la conscience collective des enjeux avec le projet dans une perspective historique. Un programme de salut public pour une révolution citoyenne!

Inscrite définitivement dans la tradition républicaine du socialisme français – qui porte  haut l’exigence démocratique avec la visée laïque et citoyenne -, la gauche doit être le creuset d’une perspective sociale audacieuse. Le néolibéralisme – qui n’est rien d’autre qu’une victoire du capitalisme financier sur le monde du travail –  doit donc être combattu avec détermination et réalisme. Il appartient ainsi aux forces de gauche d’entamer et de contester sa légitimité. 

C’est le combat pour une nouvelle hégémonie culturelle et idéologique autour des valeurs républicaines et sociales de la gauche française ! C’est une volonté de peser pour une Europe solidaire des nations et des peuples en contrepoids à la mondialisation libérale et à l’unilatéralisme américain. (3)

La refondation de la gauche passe ainsi par l’ambition du réalisme pour sortir des impasses ; celle d’une gauche de la gauche anti-libérale, cantonnée dans un rôle protestataire et celle d’un républicanisme sans visée affirmée de transformation sociale. D’où notre posture résolument éclectique, fondée sur la critique radicale du néolibéralisme mais profondément ancrée dans les fondamentaux républicains. Rompant avec des réflexes idéologiques pavloviens, cette posture politique a besoin d’être expliquée pour devenir un nouveau point d’équilibre à gauche entre différentes sensibilités. Ce défi encore loin d’être relevé reste ma profession de foi ! (4)

X.D

(1) Autre façon de dire, à la manière d’un Didier Motchane “Je passerais rapidement ici seulement-sur les échecs du combat contre le capitalisme en l’Etat et l’ensemble des institutions de la République. Les points d’appui qu’elles offrent aux vagues déferlantes de la privatisation font du service public, de l’enracinement du désir et des instruments de la protection sociale les remparts d’un combat en retraite déjà perdu en rase campagne. Si conforter la résistance est une urgence quotidienne, l’erreur de s’y enfermer serait fatale. Fatale au sens propre : à la responsabilité civique, au service public, aux institutions de la démocratie qui se retranchent aujourd’hui comme prises au piège d’une forteresse assiégée, il faut frayer un destin neuf. ”

(2) Néo-conservatisme légitimant aussi l’exacerbation des contradictions avec l’explosion des profits des milieux financiers jouissant sans entraves, plus de quarante ans après l’éphémère révolte contre une société de consommation devenue, depuis les ravages du néolibéralisme, société de marché, laquelle étend son empire sur la planète avec la marchandisation du monde qui affame aujourd’hui des populations entières, privées de la plus fondamentale souvaineté alimentaire.

(3) Il s’agit d’un  engagement concret de soutien et de relais aux luttes des salariés et aux aspirations populaires, en France, en Europe et dans d’autres régions du monde, couplé d’un travail d’analyses, d’échanges et  d’éducation populaire.  Une telle perspective – en contrepoint absolu avec la logique du néolibéralisme – suppose l’élaboration collective, en France, d’un  projet politique visant à souder un “Front de classes” d’abord  ancré dans les couches populaires ( sans oublier les travailleurs précaires ) et trouvant ses appuis dans de larges fractions du salariat, des travailleurs indépendants et des couches intellectuelles.

(4) Pour une présentation de cette démarche : mon article « Une position centriste radicale et républicaine par refus des vieilles politiques de chimères ou de renoncements  » dans Désert d’avenir à gauche ? Sept modestes contributions du blog citoyen, socialiste et républicain aux débats d’idées

Après la faillite d’une Europe de la finance…vive l’Europe des nations et des peuples!

Créé par le 28 nov 2010 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD

Après la Grèce, l’Irlande!

Et ce n’est qu’un début! Faillite des banques privées, déficit des finances publiques, endettement des Etats jugé préoccupant… Les fameux critères de convergence ( Traités de Maastricht et d’Amsterdam ) viennent au secours des banquiers et des spéculateurs financiers pour faire entendre raison aux peuples victimes de la crise du capitalisme financier mondialisé.

Mains basse des néo-libéraux sur les dépenses sociales (retraites, prestations sociales, assurance-maladie, minima sociaux…) au prétexte de diminuer les déficits, sur la rémunération du travail et les bien nommées (idéologiquement s’entend!)  »charges sociales » pour renforcer la compétitivité des entreprises sur le marché européen et mondial et sur les taux d’intérêt des prêts consentis aux Etats pour renflouer leurs finances publiques et privées avec des conditions drastiques imposées aux peuples et des rémunérations du loyer de l’argent très élevées offertes aux bailleurs de fonds internationaux!

Devant cette injustice qui creuse les inégalités et approfondit les sources de difficultés financières, l’ Europe connait un grand réveil des mouvements sociaux : en France contre la liquidation du droit à la retraite à soixante ans, au Portugal contre la politique d’austérité du gouvernement social-démocrate, en Irlande contre les décisions du FMI pour sauver les banques.

Le gouvernement socialiste de la Grèce peut bien se vanter de faire passer la pillule dans sa conduite d’une politique de régression sociale, il n’en demeure pas moins que l’intensification de la lutte des classes en Europe ne fait que commencer. Elle s’articule à présent avec l’affirmation des peuples et des nations. Dans sa chronique relatant le grand défilé des Irlandais contre les mesures d’austérité, Peter Muhly de l’AFP évoque les manifestants défilant en chantant «Nous sommes le peuple, nous détenons les votes» sous des bannières proclamant: «Il y a une voie plus juste et meilleure» ou «l’Eire n’est pas à vendre, pas au FMI».

X.D

Des « restes à charge » aux laissés pour compte : une dégradation de l’accès aux soins!

Créé par le 25 nov 2010 | Dans : a-le quartier libre de XD

Les Français inégaux face à l’envolée des frais de santé titre justement Le Monde du 25 novembre dans sa page France. Les sources en provenance de la DREES sur les comptes nationaux de la santé mettent à nu l’évolution préoccupante des dépenses de santé des ménages.

Selon une enquête du cabinet Jalma, les « restes à charge » représentent 5% de leur revenu disponible. Pemier responsable, le déremboursement des médicaments (37% des paiements directs des ménages dans l’ensemble de leur dépense de santé) suivi des frais dentaires (15% ), hospitaliers (14% ) avec le forfait journalier, le régime particulier ( chambre individuelle ), les autres forfaits pour hospitalisation, consultation d’urgence ou hors adressage du médecin traitant au spécialiste, dépassement d’honoraires en clinique ou dans le cadre de l’activité libérale hospitalière (laquelle  s’accompagne plus rarement de dépassements), les paiements d’honoraires, secteur ambulatoire privé inclu, s’élevant à 14%. Viennent ensuite les frais d’optique et d’appareillage ( 12% ), les autres postes s’élevant à 9% des paiements directs des ménages.

Selon les résultats de l’enquête en Ile de France, les personnes retraitées sont les plus touchées par les frais de complémentaire santé. Plus largement la part des « restes à charge » pénalise les plus modestes : un couple non-cadre avec deux enfants pouvant y consacrer entre 5,22% et 12,21% de son revenu disponible, cette part étant susceptible d’atteindre 18% pour un couple de retraités.

Cette situation génère des reports ou des renoncements aux soins malgré notre système solidaire qui n’accomplit plus ses promesses. On évoque le bouclier sanitaire. Un piste à travailler qui ne semble pas dans l’air du temps…

X.D 

Un rapport sur la médecine de proximité qui se fait attendre

Créé par le 24 nov 2010 | Dans : Non classé

Tribune de Ladislas Polski, médecin, secrétaire national à la santé du Mouvement républicain et citoyen parue sur LeMonde.fr, 23 novembre 2010.

Commandé par le président de la République pour la fin du mois de septembre, le rapport d’Elisabeth Hubert sur la médecine de proximité se fait attendre. Souhaitons que le remaniement ministériel qui vient d’intervenir ne renvoie pas aux oubliettes ses conclusions, avant même qu’elles n’aient été publiées.

La mission était ardue : en demandant à Mme Hubert, en mai dernier, de plancher sur la médecine de proximité, Nicolas Sarkozy lui confiait un sujet brûlant et lui laissait habilement le soin de faire des propositions sur des sujets qui fâchent, notamment la « répartition géographique de l’offre de soins de proximité », et le « développement de modes de rémunération plus adaptés à l’évolution du métier de médecin généraliste ».

M. Sarkozy voulait-il signifier à Mme Hubert qu’elle avait la charge de remettre en cause les deux principes sacro-saints de la médecine libérale française que sont la liberté d’installation et le paiement à l’acte ? A en croire les déclarations faites par l’intéressée ces dernières semaines, il semble que cette ancienne ministre « Juppette » se soit saisi de sa mission avec détermination.

Mais, dans le contexte de mouvement social d’envergure, et au lendemain d’élections professionnelles qui ont agité le corps médical, peut-être n’est-il pas prudent pour la droite d’inquiéter l’électorat naturel que sont à ses yeux les médecins. Fugacement pressentie pour assumer les fonctions de ministre de la santé, Elisabeth Hubert devrait donc présenter ses conclusions à un président de la République qui a choisi de confier le ministère de la santé à Xavier Bertrand chargé aussi (et avant tout ?) de l’emploi et du travail.

En attendant, il est plus que temps de réfléchir avec audace aux moyens de rationnaliser l’offre de soins ambulatoires sur le territoire national, et de trouver une alternative au paiement à l’acte des professionnels de santé libéraux. Les maisons de santé pluridisciplinaires, que le président de la République a appelées de ses vœux, peuvent être des lieux propices pour des expérimentations ambitieuses dans ces domaines. Mais, jusqu’ici, une volonté politique nationale a manqué pour encourager dans ces maisons autre chose qu’un simple regroupement peu concerté de professionnels libéraux rémunérés à l’acte.

S’ATTAQUER AUX INÉGALITÉS D’ACCÈS AUX SOINS
Outre le regroupement pluridisciplinaire de professionnels de santé, il conviendrait de développer dans de telles structures trois axes prioritaires.

En premier lieu, il est nécessaire d’y intégrer des actions de prévention, d’éducation thérapeutique et, plus largement, des activités d’ordre médico-socio-psychologique, en lien avec les services publics existants.

Par ailleurs, il est impératif de faire de telles « maisons » des terrains de stage accueillant les professionnels en formation : c’est une condition indispensable pour rendre ces structures, implantées en zones déficitaires en offre de soins, attractives pour de jeunes professionnels.

Enfin, il est indispensable d’y expérimenter des pratiques de rémunération vraiment alternatives au paiement à l’acte. Dans ces conditions, les enveloppes forfaitaires attribuées par l’Assurance-Maladie devraient aller au-delà d’un simple appoint de la rémunération à l’acte, et pourraient avoir vocation à se substituer à celle-ci, sans pour autant être moins attractives pour les professionnels que ce mode de paiement, dont Elisabeth Hubert a dit elle-même qu’il est « à bout de souffle ».

Il est peu probable cependant que le gouvernement et le président acceptent de suivre Mme Hubert si elle faisait de telles recommandations.

Pourtant, à l’heure où les projections sur le nombre et la répartition des médecins « de proximité » en exercice dans les années qui viennent sont des plus alarmants, et au vu d’une étude récente montrant qu’un Français sur quatre renonce aux soins pour des raisons financières, il convient de s’attaquer de front aux inégalités géographiques et sociales d’accès aux soins, qui sont une blessure pour notre pacte républicain.


Ladislas Polski est aussi conseiller régional PACA, délégué aux Maisons régionales de la santé

Source : LeMonde.fr

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