mai 2011

Archive mensuelle

Le néomanagement de la santé et l’effacement de la critique artiste du fordisme

Créé par le 31 mai 2011 | Dans : a-le quartier libre de XD

Sous un titre en forme de slogan résolument hostile aux méthodes actuelles de conduite des hommes et du changement dans les entreprises et les services publics, Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste, dénonce en conscience et en raison ce qu’il nomme les méthodes du néomanagement. (1)

La dureté des temps avec son cortège de souffrance au travail, d’isolement, de fatalisme et de dépression serait amplifiée par “l’action de personnages dont la médiocrité et la terne banalité contrastent avec l’intensité du mal qu’ils font…Ces agents de la tristesse opèrent dans des domaines de plus en plus étendus, mais il en est certains où leurs méfaits sont assez récents et particulièrement choquants : l’éducation et la santé en font partie”. Ces secteurs, il est vrai échappaient il y a peu encore à la pénétration des méthodes managériales inspirées des entreprises. Ceux qui se présentent en général comme des “managers”, souligne le philosophe, sont en fait des gestionnaires d’un nouveau genre qui prennent la place des “anciens” dans des établissements scolaires, des hôpitaux, des centres médico-psycho-pédagogiques, des instituts médicaux-éducatif (IME), etc.

Habités par le souci d’apurer les comptes et de remettre au travail le personnel, ces obsédés du règlement et de la norme oublieraient les ressorts essentiels de l’activité humaine auprès des publics et usagers de la santé. “Dans un hôpital, dans un centre psy, la qualité des soins dépend avant tout de la relation avec le patient. Elle passe par l’écoute, le dialogue, le regard, l’attention, et le pari partagé. Une minute peut valoir une heure, une heure une journée, une journée une vie. Aucun logiciel ne peut traiter ce genre de données.”

Ce légalisme obtu trahirait chez ces managers “quelque chose de sombre et malsain”que la psychanalyse et la psychopathologie qualifie de “phénomène d’obéissance stricte à la loi qui passe par l’effacement du sujet, définition même de la jouissance”. Ces “jouis-la-loi” désignés ainsi par Lacan ignoreraient en fait toute la compléxité du vivant. D’où la contre-performance de leurs tentatives de tout rationaliser, contrôler et rentabiliser. “C’est la contrainte qui devient la règle, épuisant le désir et l’initiative des salariés”qui ”perdent le goût de leur métier, s’impliquent logiquement moins, et souffrent au quotidien ».

Dans un ouvrage remarquable sur “le nouvel esprit du capitalisme”, les sociologues Luc Boltanski et Eve Chiapello étudiaient l’émergence du discours managérial des années 70 en phase avec la récusation du principe fordiste d’organisation hiérarchique du travail et l’apogée du travail en réseau, fondé sur l’initiative des acteurs et l’autonomie relative de leur travail. (2)

Ce nouvel esprit s’appuyait sur la récupération de la “critique artiste” de mai 68 dénonçant l’aliénation de la vie quotidienne par l’alliance du capital et de la bureaucratie. Cette récupération devait en fait tuer “la critique artiste” dans une époque de prédominance du néocapitalisme avec ses vieux schémas de production hiérarchisée. D’où peut être la situation actuelle rapportée notamment au monde de la santé par le philosophe Michel Benasayag qui en appelle à la résistance avant de conclure. “Mais résister au nom de quoi ? Comme ce pouvoir s’attaque directement à la vie, c’est la vie elle-même qui devient résistance.”

Paradoxalement, ces mots frappent ainsi comme un rappel à l’ordre des managers de ma génération!

XD

(1) « Halte aux méthodes du néomanagement », article paru dans l’édition du Monde du 31.05.11

(2) Le nouvel esprit du capitalisme, Luc Boltanski, Eve Chiapello, NRF essais, Gallimard 1999 et nouvelle édition 2004, 843 p.

Carnet de Jean-Pierre Chevènement : Un attentat contre la démocratie et un contresens historique

Créé par le 30 mai 2011 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine

Il y a six ans, le peuple français rejetait par 55% des voix le projet de Constitution européenne. Il voyait clair.

Le traité de Lisbonne, voté en 2008 par la majorité UMP appuyée par une majorité de parlementaires socialistes a repris la substance du projet constitutionnel. Cette forfaiture à l’égard du Peuple français s’est doublée d’une erreur majeure : quand quelques mois plus tard, la crise fut venue, l’Europe se trouva fort dépourvue.

La crise financière touche aujourd’hui le système de l’euro. Cette crise était contenue dans le vice de conception initial. Le traité de Maastricht a méconnu la réalité irréductible des nations en voulant leur imposer le carcan de la monnaie unique. Celle-ci était une mauvaise réponse à la réunification allemande. Le mark-bis qu’est l’euro convient à l’Allemagne. Il ne convient pas aux autres pays européens. Le traité de Lisbonne a persévéré dans l’erreur. On le constate aujourd’hui : l’attentat contre la démocratie a été doublé d’un contresens historique.

Verbatim : Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste, défend la démondialisation

Créé par le 28 mai 2011 | Dans : Une autre mondialisation

 Quelques extraits du chat modéré par Eric Nunès dans LEMONDE.FR | 26.05.11 | 19h34

« Pensez-vous que la sortie de jeu de DSK va permettre aux socialistes de proposer des mesures plus à gauche ?

Arnaud Montebourg : Il m’est difficile de dire aux lieu et place de mes amis compétiteurs ce qu’ils voudront faire, puisque j’ignorais ce que Dominique Strauss-Kahn souhaitait lui-même proposer. En ce qui me concerne, les cent propositions que j’ai présentées dans mon livre Des idées et des rêves, que je popularise jour après jour depuis que je suis engagé dans cette candidature, et que je défends à travers le petit livre préfacé par Emmanuel Todd intitulé Votez pour la démondialisation, n’ont pas changé et ne changeront pas. »

« Votre déclaration renvoyant François Hollande et Martine Aubry dos à dos est-elle une manière de dire que vous préféreriez, dans le cas où vous ne seriez pas vous-même investi, voir Ségolène Royal représenter à nouveau les socialistes à la présidentielle ?

Arnaud Montebourg : Je crois que la compétition qui s’engage entre François Hollande et Martine Aubry n’a pas de sens dans la mesure où ils sont d’accord sur tout, ont approuvé ensemble le projet socialiste sans manifester la moindre distance, n’ont pas exprimé le désir de se différencier par rapport à ce projet et sont, l’un comme l’autre, des anciens porteurs du « oui » au traité constitutionnel européen, ce que je ne suis pas – je suis le seul candidat aux primaires ayant voté « non » à ce traité. Ce sont donc des candidatures parfaitement identiques. »

« Comment expliquez-vous que les médias ne prennent pas davantage en considération votre candidature et votre projet ?

Arnaud Montebourg : C’est en effet un problème et un combat de chaque instant pour mon équipe. Les médias ne s’intéressent qu’aux sondages, qui sont par nature faux puisque nul ne peut savoir par avance qui viendra voter aux primaires. C’est donc aux citoyens de convaincre les médias de s’intéresser à autre chose que ceux qu’ils veulent, parmi les candidats, vendre par avance tout empaquetés et ficelés. »

« M. Montebourg, qu’est-ce qui vous distingue, idéologiquement et dans vos propositions, de M. Mélenchon ?

Arnaud Montebourg : Je défends la naissance d’une nouvelle France et porte un projet républicain capable de rassembler à la fois les gauches et une partie de la droite. Si Jean-Luc Mélenchon a reconnu, dans mon projet, certaines de ses propositions, il n’est pas le seul. Nicolas Hulot a déclaré que j’étais le « meilleur candidat écologiste » du Parti socialiste ; Jean-Pierre Chevènement a déclaré qu’il voterait pour moi s’il était votant à la primaire socialiste ; Christiane Taubira a rejoint ma campagne ; et je dois même vous dire qu’après un débat avec M. Henri Guaino, qui a un discours aux antipodes des actes de son maître, Nicolas Sarkozy, il était bien obligé de convenir qu’il était parfois d’accord avec les éléments de mon projet républicain. »

« M. Montebourg, il y a deux jours, vous avez déclaré dans une interview accordée à Libération que Jean-Luc Mélenchon était prêt à se retirer si vous étiez désigné candidat du PS. Pouvez-vous nous dire quand il a fait part de son intention de se désister ?

Arnaud Montebourg : Je pense être allé un poil trop loin dans l’interprétation qu’il m’a lui-même au téléphone permis de faire de ses propos. J’avais compris qu’il était sensible à mes propositions et que, en déclarant qu’il pourrait s’entendre avec moi si j’étais le candidat socialiste, dès le premier tour, qu’il en tirerait quelques conséquences. Mais ce n’est pas à mes yeux le principal, je m’en suis expliqué avec lui au téléphone avec humour – et amitié. »

« Quelle est votre position sur la sortie du nucléaire ?

Arnaud Montebourg : J’ai exprimé la nécessité de le dépasser. Nous en avons besoin pour mener la mutation écologique de nos modes de vie, mais nous savons que l’absence de transparence démocratique de la filière, le besoin de mobiliser les citoyens autour des enjeux de la rareté énergétique nécessitent de mener, avec les Français, le dépassement du nucléaire en responsabilisant ceux-ci pour qu’ils acceptent de vivre avec d’autres sources d’énergie, et certainement un autre prix d’accès à celles-ci. »

« Bonjour, M. Montebourg. Vous mettez en avant, dans votre campagne, les thématiques de la démondialisation et de la préférence communautaire au sein de l’UE. C’est très intéressant, mais chacun sait que ce n’est pas le président de la République française qui décide seul ce genre de chose. Comment convaincre nos partenaires ?

Arnaud Montebourg : Merci de votre question, très pertinente. La politique de la France vis-à-vis de l’Union européenne et du reste du monde se choisit d’abord en France, avec les Français, auxquels nul ne peut interdire d’exprimer une vision du monde et une conception de l’Europe. Nos partenaires allemands, qui sont le principal obstacle à vaincre et à convaincre, ont une attitude égoïste, anticoopérative, au sein de l’Union européenne, et je reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir soumis la France à l’égoïsme allemand au lieu de construire un partenariat équilibré gagnant-gagnant entre nos deux pays. Mon petit livre traite de cette question cruciale du comment faire, et j’ai bien l’intention de l’adresser à nos amis et partenaires de la gauche allemande. »

« Vous avez dénoncé la candidature de Christine Lagarde, tandis que Martine Aubry la soutient. Comment se fait-il qu’il y ait des avis aussi différents entre les socialistes sur cette question ?

Arnaud Montebourg : Lorsqu’on est socialiste, il me paraît très difficile de privilégier, parmi les candidats européens, puisque le FMI revient à l’Union européenne, une femme dont les convictions ont toujours été celles du CAC 40 contre les PME, du bouclier fiscal pour les privilégiés contre les petits salaires, de la protection des intérêts des banques contre celle des entreprises. Dans ma conscience de socialiste, il me paraît impossible de soutenir une telle candidature, car préférer les banques au peuple est une faute qui se paierait cher. Il y a d’autres candidatures européennes qui pourraient s’imposer. »

« Pouvez-vous nous préciser ce que vous appelez la « mise sous tutelle des banques » ?

Arnaud Montebourg : Comme le faisait remarquer M. Jean Arthuis, qui n’est pas soupçonnable de socialisme, rapporteur général de la Commission des finances du Sénat, qui a approuvé ma proposition, les contribuables sont les assureurs en dernier ressort des bêtises des banques. C’est la raison pour laquelle les Etats doivent les placer sous contrôle et tutelle sévères afin de les mettre à contribution dans le financement de la sortie de crise, qu’aujourd’hui les Etats ne peuvent plus financer pour cause de surendettement. La question est assez simple : la facture de la crise sera soit payée par le système financier et bancaire, soit par des hausses d’impôts sur les classes populaires et les classes moyennes. Je choisis la première solution, même si elle est plus difficile et plus audacieuse. »

« Vous êtes un adversaire déclaré de la mondialisation. Pourtant, cette même mondialisation a sorti des centaines de millions de gens de la pauvreté. Estimez-vous que cette mondialisation se fait à notre détriment, nous, Français ou Européens ?

Arnaud Montebourg : Que la mondialisation ait pu sortir « des centaines de millions de gens de la pauvreté », cela se discute. Ce que je sais, c’est qu’elle aurait dû en sortir beaucoup plus et en appauvrir beaucoup moins. Pour moi, la mondialisation, ce sont des quasi-esclaves au sud et des chômeurs au nord. La mondialisation s’est faite au détriment de tous les peuples, de tous les travailleurs, quelles que soient leur latitude et longitude. Que penser de ces paysans chinois qui n’ont pas le droit de se syndiquer, de se mettre en grève, qui s’empoisonnent dans leur vie quotidienne au contact de substances chimiques, qui sont en compétition avec nos ouvriers européens qui ont eu deux siècles de luttes sociales pour se protéger, et dont on détruit la protection sociale ?

Ce n’est ni juste ni efficace, car la mondialisation a appauvri tous les salariés et enrichi tous les actionnaires. Voilà pourquoi ce que je défends, avec des penseurs du Sud dans le projet de démondialisation, vise à rehausser les salaires et diminuer les dividendes, préférer le marché intérieur plutôt que l’exportation, la protection de l’environnement et des droits sociaux des hommes plutôt que le dumping environnemental et social. »

« Sachant que la gauche est minoritaire en France, avec quels partis politiques du centre êtes-vous prêt à faire une alliance pour bâtir une majorité présidentielle ?

Arnaud Montebourg : Je pense qu’il n’est pas nécessaire de construire d’alliance avec des partis pour bâtir une majorité présidentielle. C’est la majorité parlementaire qui le nécessite, et, en ce qui me concerne, je crois possible une alliance avec les Verts, les radicaux de gauche, les républicains de Jean-Pierre Chevènement, le Parti communiste et le Front de gauche. Je ne crois pas que le centre existe. »

« Que pensez-vous de la tribune de Christian Paul et de Camille Peugny de Terra Nova? Et vous-même, que pensez-vous de cette note ?

Arnaud Montebourg : J’ai moi-même répondu sur mon blog, Desideesetdesreves.fr, à Terra Nova. Je ne peux qu’approuver les propos de mon ami Christian Paul et de Camille Peugny. »

La Commune de Paris, 140 ans après, par Timothée Trouwborst

Créé par le 26 mai 2011 | Dans : Articles de fond

par Timothée Trouwborst le 23 Mai 2011 http://www.jean-jaures.org/Publications/Les-notes/La-Commune-de-Paris-140-ans-apre-s

La Commune de Paris, 140 ans après, par Timothée Trouwborst  dans Articles de fond La-Commune-de-Paris-140-ans-apre-s_medium

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Alors que la Commune de Paris célèbre cette année ses 140 ans, quelle est l’actualité de cet événement révolutionnaire essentiel dans la mémoire socialiste ? Bien plus qu’un événement historique relégué dans le passé, la Commune nous offre en réalité une clé de lecture critique essentielle dans la compréhension de la démocratie présente.

Synthèse

En 2011, la Commune de Paris célèbre ses 140 ans. Après avoir été pendant longtemps une référence obligée pour la gauche socialiste (au sens large du terme) et le mouvement ouvrier français et international, l’événement semble avoir perdu peu à peu ce statut de mythe fondateur pour tomber dans un oubli relatif, écarté de l’histoire « officielle » de la République française, qui s’est, à bien des égards, construite par contraste ou par opposition. Ce souvenir a ainsi pu devenir une ligne de fracture plutôt que de ralliement au sein de la gauche et se voir approprier par son versant le plus contestataire. Cependant, tant pour ses acteurs que pour les historiens actuels, la Commune appartient incontestablement à l’histoire du combat républicain et démocratique initié à la Révolution.Ce rapport paradoxal à la République est visible dès l’institution de la Commune : issue des élections municipales du 26 mars 1871, organisées dans un climat insurrectionnel, elle ne tarde pas à dépasser les compétences d’un simple conseil municipal pour mêler enjeux locaux et nationaux. Tout oppose le gouvernement de Thiers, issu d’une Assemblée nationale majoritairement monarchiste, et un peuple parisien au républicanisme radical et patriote. L’affrontement s’avère rapidement inévitable, il entraîne combats, massacres et arrestations qui font des milliers de victimes.

Les parisiens se divisent entre ceux qui rejettent tout à fait la Commune, la masse des indécis, le « tiers parti » (les républicains qui cherchent à concilier Versailles et Paris) et les partisans de la Commune. Ceux-ci ci sont souvent issus de la petite bourgeoisie populaire et du milieu ouvrier. Il faut noter dans ce mouvement la présence de nombreux étrangers (souvent exilés politiques) et la forte mobilisation féminine, notamment dans l’Union des femmes, liée à l’Internationale socialiste. La Commune est donc une révolution populaire, qui rassemble les principales tendances de l’extrême gauche révolutionnaire de l’époque autour d’une même volonté, celle de fonder une République démocratique et sociale reposant sur la fédération de communes républicaines autonomes. Celle-ci achèverait la révolution en établissant un régime laïc, décentralisé, l’égalité sociale, une réelle souveraineté du peuple, l’instruction publique et obligatoire pour tous ; leur idéal démocratique est celui d’une démocratie directe grâce au mandat impératif ou à la révocabilité des élus.

Bien qu’elle soit pour le mouvement ouvrier et socialiste le prélude de la révolution à venir, prise globalement, la Commune, dans ses fondements comme ses objectifs, est moins socialiste que républicaine. Mais, reconstruite par les commémorations et les interprétations dont elle fut l’objet, la Commune fut célébrée par toutes les mouvances de cette famille politique.

La Commune mérite aujourd’hui d’être réinscrite dans l’histoire du républicanisme, du socialisme, de la démocratie et plus largement de la gauche. Son actualité repose peut être en vérité sur sa capacité à interroger notre démocratie : par la recherche de l’extension maximale de la souveraineté populaire et la promotion de la participation, la Commune vient en effet questionner l’identification pas si naturelle de la démocratie à sa forme représentative. En ce sens, elle garde toute sa portée à la fois critique et idéale.

G8 vs INTERNET

Créé par le 25 mai 2011 | Dans : Vive le blog citoyen

Our imaginations help us protect our rights and a free Internet

Appel à la résistance créative !

Ce billet est également disponible en Anglais, Allemand, Espagnol, Portugais – du Brésil

Internet est l’endroit où nous nous rencontrons, communiquons, créons, nous éduquons et nous organisons. Cependant, alors que nous sommes à un tournant dans la jeune histoire du Net, il pourrait tout aussi bien devenir un outil essentiel pour améliorer nos sociétés, la culture et la connaissance qu’un outil totalitaire de surveillance et de contrôle.

Après 15 ans d’un combat contre le partage de la culture au nom d’un régime obsolète de droit d’auteur, les gouvernements du monde s’unissent afin de contrôler et censurer Internet. L’extinction du Net égyptien, la réaction du gouvernement US à WikiLeaks, l’adoption de mécanismes de blocage de sites web en Europe, ou les projets de « boutons d’arrêt d’urgence » [1] sont autant de menaces majeures pesant sur notre liberté d’expression et de communication. Ces menaces proviennent d’industries et de politiciens, dérangés par l’avènement d’Internet.

En tant qu’hôte du G8, le président Nicolas Sarkozy veut renforcer le contrôle centralisé d’Internet. Il a convié les dirigeants du monde à un sommet visant à œuvrer pour un « Internet civilisé », un concept qu’il a emprunté au gouvernement chinois. Par le biais de peurs telles que le « cyber-terrorisme », leur objectif est de généraliser des règles d’exception afin d’établir la censure et le contrôle, attaquant ainsi la liberté d’expression et d’autres libertés fondamentales.

Ils emballeront cette politique dans des termes comme « démocratie » et « responsabilité », mais regardez leurs actions. En France, Sarkozy a déjà permis la déconnexion d’Internet de citoyens et la censure de contenus en ligne.

Internet nous permet d’exprimer nos opinions de manière universelle. Internet nous unit et nous rend forts. Il s’agit d’un espace où se rencontrent les diverses civilisations de notre planète. Notre imagination, à travers les différents médias que nous créons et publions, nous aide à protéger nos droits et un Internet libre. Alors que les dirigeants du monde se réunissent à la fin du mois, nous devons tous ensemble user de notre créativité afin de rejeter toute tentative de transformation d’Internet en un outil de répression et de contrôle.

Tout le monde est invité à envoyer les adresses web URIs de toutes formes d’expression produites en réponse à cet appel à l’adresse submit@g8internet.com.

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