octobre 2011
Archive mensuelle
Archive mensuelle
Créé par sr07 le 31 oct 2011 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine, Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
La Fédération du Nord du MRC – Articles |
Le conseil exécutif de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a approuvé, lundi 31 octobre, par quarante voix sur cinquante-huit, la demande d’adhésion de la Palestine, qui devient donc membre à part entière. Bien que les Etats Unis d’Amérique s’y soit farouchement opposés, rien n’a pu entraver cette marche en avant vers la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens. Il s’agit d’un signal supplémentaire de la baisse de l’influence américaine sur la scène internationale. Incontestablement Mahmoud Abbas a réussit cet incroyable tour de force qui consiste à reprendre l’nitiative politique en sa faveur. Tant Israël, que les Etats Unis d’Amérique et le Hamas courrent derrière l’agenda, fixé désormais par l’Autorité Nationale Palestinienne et qui rencontre un large écho dans la communauté internationale.
Nous devons souligner et approuver la position de la France qui a voté en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO. C’est une décision qui honore notre pays et sa diplomatie.
Certes, la situation sur le terrain reste très difficiles et il ne faut pas ignorer les menaces américaines de mettre un terme au financement de l’agence de l’ONU. La colonisation se poursuit sans relache. Mais on sent bien que quelque chose bouge dans le rapport de force au Moyen-Orient. Les mouvements profonds qui affectent la région depuis plusieurs mois, l’isolement de plus en plus grand de la Syrie, ne permettent plus de se contenter du « statu quo ». Rien de vraiment sérieux si ce n’est une dégradation de la situation n’est sorti de 20 ans de « processus de paix ».
La démarche qui consiste à s’appuyer sur une administration efficace, le développement économique et la lutte pacifique est incontestablement une méthode qui porte ses fruits.
Claude NICOLET
Premier secrétaire de la fédération du Nord du MRC
Secrétaire national
Créé par sr07 le 30 oct 2011 | Dans : Gouvernement, Santé-social-logement
La voix du Nord Samedi 29 octobre 2011. L’hémicycle de l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une vive altercation opposant hier le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et Christian Hutin, député de la 12e circonscription du Nord.
Au cours de l’examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, le député du Dunkerquois est sorti de ses gonds. « Je ne suis pas d’accord avec cette volonté gouvernementale de diminuer les indemnités journalières consécutives aux arrêts maladie et ne peux accepter la stigmatisation des médecins, accusés d’être complaisants. » Quand le ministre a promis que le gouvernement allait lutter contre les fraudeurs et que les prescripteurs seraient conjointement responsables, les échanges verbaux se sont intensifiés, les deux hommes étant à deux doigts, selon certains témoins, d’en venir aux mains. La responsable du groupe SRC (Socialiste, radical, citoyen) auquel apppartient le député nordiste, Marisol Touraine, a alors demandé une suspension de séance.
« Nous examinons ce texte depuis plusieurs jours et je ne dors que quatre heures par nuit, explique Christian Hutin. Ce qui se prépare est grave et je ne peux laisser passer certaines choses, étant moi-même médecin généraliste dans un cabinet en zone urbaine sensible. » La nuit précédant l’incident, les deux hommes s’étaient déjà accrochés quand le ministre avait évoqué la possibilité de faciliter l’accueil dans les hôpitaux publics d’étrangers fortunés. « Mais l’hôpital public n’a pas vocation à aménager des « suites » pour une certaine clientèle. Tout le monde doit être logé à la même enseigne. » En fin d’après-midi, les débats ont repris sereinement. Dans l’attente d’un probable accrochage nocturne. Dans la soirée, Christian Hutin devait en effet intervenir sur deux décrets « amiante ». Il envisageait d’évoquer la décision de la cour d’appel de Douai demandant le remboursement par des victimes des indemnités versées (notre édition d’hier). « Il m’en veut parce qu’il y a quinze jours, je suis allé manifester avec Michel Demessine et quatre mille victimes de l’amiante dans sa ville de Saint-Quentin. Pendant que la manif cheminait, il sirotait un café dans une pizzeria… »
BRUNO VERHEYDE
Créé par sr07 le 29 oct 2011 | Dans : Battre campagne, Blog du Che
L’érosion de l’appareil productif français, insuffisamment soulignée d’ailleurs, n’est rapportée qu’aux réformes sociales de la gauche depuis 1981 mais jamais à la sur-évaluation de 50% de l’euro depuis 2005. Le chef de l’Etat évoque la crise de l’euro sans évoquer la politique de change. Il évacue le rôle de la BCE alors que ses propositions sur ce sujet ont été repoussées par Mme Merkel. M. Sarkozy ne parle que de converger avec l’Allemagne, ou d’intégration renforcée, pour mettre l’Europe toute entière à la diète.
Créé par sr07 le 28 oct 2011 | Dans : Economie, Pour une autre Europe
Pour Jean-Pierre Chevènement : « l’arbre grec ne doit pas cacher la forêt, c’est-à-dire la crise de la monnaie unique dans son ensemble »
L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt, c’est-à-dire la crise de la monnaie unique dans son ensemble. Cinq pays sont actuellement sous tension : outre la Grèce, le Portugal, l’Irlande, et plus gravement l’Espagne et l’Italie. La dette cumulée de ces pays dépasse 3000 milliards d’euros. Ces pays doivent emprunter à des taux voisins ou supérieurs à 6 %. Ce n’est pas tenable. Les ressources du Fonds européen de stabilité financière – 440 milliards d’euros – sont insuffisantes, comme il ressort des chiffres.
Le gouvernement français avait fait une proposition intéressante : transformer le Fonds européen de stabilité financière en banque pour l’adosser aux ressources illimitées de la Banque Centrale européenne. Cette proposition a été écartée par l’Allemagne. Elle n’est plus sur la table mais le problème de l’insuffisance des ressources du Fonds européen de stabilité financière reste.
L’accord de Bruxelles ce matin parle de « l’optimisation du Fonds européen de stabilité financière. Il a retenu deux options de base pour obtenir un « effet de levier » capable d’augmenter les ressources du Fonds européen de solidarité financière
- Un mécanisme de garantie partielle de 20 à 30 % sur les émissions de dette des pays sous tension.
- Et par ailleurs la création d’un ou de plusieurs « véhicules spéciaux », c’est-à-dire de fonds d’investissements ouverts aux investisseurs internationaux, privés et publics.
Le Président Von Rompuy a agité le chiffre de 1000 milliards pour indiquer l’effet de « maximisation » qui serait ainsi obtenu.
Ces perspectives sont très aléatoires :
- Les pays sous tension craignent de voir s’instaurer un double régime pour leurs dettes : celles qui seront garanties à 20 et 30 % et les autres avec des taux d’intérêts différents.
- Quant à la création des « véhicules spéciaux », elle nous met à la merci des investisseurs internationaux : Chine et FMI, c’est-à-dire du Congrès américain.
Nous n’avons aucune assurance sur la mise en œuvre opérationnelle de ces deux mécanismes. Ce sont des rustines ou des promesses de rustines. Dans l’état actuel des choses, les ressources du Fonds européen de solidarité financière restent insuffisantes. L’accord obtenu est un trompe l’œil.
Vous nous faites aller de « sommet décisif » en « sommet historique ». Il en sera ainsi tant qu’une solution viable où la Banque centrale européenne acquérerait les mêmes prérogatives que la FED américaine n’aura pas été adoptée.
Dans l’immédiat que voyons-nous ? Trois choses :
1. un euro qui caracole à 1,40 dollar. Ce n’est pas un signe de bonne santé pour notre économie et sa compétitivité. Les Etats-Unis, la Chine, l’Allemagne sont d’accord sur un point : un euro cher, trop cher pour que les pays de l’Europe méditerranéenne puissent espérer restaurer leur compétitivité. Ils deviendront un vaste Mezzogiorno. Quant à la réindustrialisation de la France, Bonjour les dégâts !
2. Et par ailleurs des politiques de rigueur généralisées qui conduiront l’Europe à la récession et l’enfermeront encore plus dans la spirale des déficits et de la dette. Aucune initiative de croissance n’est prise à l’échelle de l’Europe et de la zone euro.
3. Enfin, l’encadrement des budgets nationaux se resserre. Après la souveraineté monétaire, c’est la souveraineté budgétaire et fiscale qui vont disparaître.
Monsieur Juppé parle de fédéralisme. Mais c’est le fédéralisme du pauvre qui se met en place, un fédéralisme purement coercitif qui vise à faire de l’Europe un espace essentiellement disciplinaire.
Il est temps de changer de route. Monsieur le Premier ministre, de réconcilier l’Europe avec le progrès et la démocratie. Cela passe par une révision d’ensemble de l’architecture de la zone euro et particulièrement du rôle de la Banque Centrale. Vous étiez bien partis. Il est dommage que vous ayez abandonné en route vos positions sur la Banque Centrale.
D’autres, je l’espère, sinon vous, les reprendront.
Jean-Luc Mélenchon : L’Europe à la mode allemande marche au désastre
En Europe, le gouvernement conservateur allemand fait la pluie et le beau temps. Ses recettes éculées et frileuses ne correspondent qu’à l’intérêt étroit d’une Allemagne vieillissante et rentière. Nicolas Sarkozy a été incapable de faire avancer la moindre idée ou solution nouvelle plus conforme à l’intérêt de la France et de l’Europe qui veut bouger !
Le refus de faire intervenir directement la banque centrale pour prêter aux Etats est une erreur qui coute chaque jour plus cher à la zone euro. L’effacement trop tardif de 50 % de la valeur des obligations détenues par les banques n’a fait qu’entériner que la dette grecque ne serait pas remboursée comme je le répète depuis mai 2010.
L’usine à gaz des garanties du FESF ne résoudra aucun des problèmes posés par le coup d’Etat financier à l’œuvre dans l’Union européenne. En fixant à 20 % le plafond des garanties pour les capitaux investis dans les obligations des Etats, l’Union donne un signal très ambigu aux marchés qu’elle prétend rassurer. Les 80 % restant sont donc sans garanties. La spéculation peut donc reprendre.
Faute d’un contrôle strict des mouvements de capitaux et d’une refonte complète du secteur financier, les banques et les agences de notation vont continuer à harceler les Etats.
Les gouvernants intimidé et affolés vont continuer à saigner les peuples et à faire reculer l’activité au détriment des comptes publics. Cette politique absurde mène l’Union Européenne au désastre. Je forme le vœu qu’un sursaut se produise avant qu’il ne soit trop tard. Il ne peut venir que du peuple.
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon
Grisés par leur nuit de négociations, les dirigeants européens se réjouissent un peu vite. Le plan annoncé allie une fois encore soutien massif aux banques et saignée sociale. Quand l’expérience prouve que ces recettes nous amènent dans le mur, le Conseil européen appuie sur l’accélérateur.
Ce n’est pas l’envolée de la bourse qui est faite pour nous rassurer.
D’ailleurs, elle fête le licenciement de 7000 salariés en Europe avec la montée de 3% du cours en bourse du groupe PSA.
Je rappelle que si les banques sont aujourd’hui obligées de renoncer à une part de leurs créances, c’est la rançon du racket financier auquel elles se sont livrées et qui a mis la Grèce à genoux. Il est inacceptable que les gouvernements soient encore prêts à des recapitalisations sans contrepartie. Plus un sou ne doit être cédé aux banques sans que leurs pratiques de crédit ne soient contrôlées et dirigées vers l’intérêt général.
Avec l’alignement de Nicolas Sarkozy, la Chancelière Merkel a gagné sur toute la ligne : pas question de faire appel au pouvoir de création monétaire de la Banque centrale européenne. Pourtant ce n’est pas l’augmentation de la force de frappe du « fonds européen de stabilité financière », au service de stratégies financières intactes, qui relancera la croissance, seule à même de faire reculer l’endettement.
Au lieu de cela, ils continuent de faire payer les peuples. En France, alors que les patrons des banques ont augmenté leurs revenus de 44,8% en 2010, le chômage est en hausse, une vague de licenciements sans précédent est annoncée dans l’automobile et Fillon nous prépare un nouveau plan d’austérité avec une hausse de la TVA.
Modifier les critères du crédit des banques et les missions de la BCE, les rendre utiles à l’emploi, aux services publics, au développement durable sont les seuls outils pertinents pour sortir de la crise. Ceux qui y renoncent aujourd’hui se rendent coupable de la crise de demain.
J’appelle à un grand rassemblement de la colère ce soir, à 18h30 devant les locaux de l’agence Moody’s – 96, boulevard Haussmann à Paris – pour dire : « Stop au chantage de la finance. Oui à la liberté de choix de notre peuple ».
Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF
François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle
« Pourquoi avoir attendu si longtemps pour prendre enfin des mesures à la hauteur de l’enjeu ? Si ce n’est pour protéger un secteur bancaire qui aurait du être appelé au sacrifice bien plus tôt ».
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée
« Pourquoi dans ces sommets il n’est jamais question d’initiative de croissance ? Plus l’austérité augmentera, plus le chômage augmentera, et plus les comptes publics augmenteront, donc il y a une sorte de cercle vicieux et il faudrait sans doute changer de paradigme ». « Cet accord est-il suffisant et durable ? Le 21 juillet, il était dit que c’était un accord conclusif et que les problèmes étaient derrière nous : en réalité ce n’était pas le cas »
Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste
« L’accord sur la restructuration de la dette grecque repose en grande partie sur une participation des créanciers privés aux contours flous et surtout s’accompagnera d’une poursuite des politiques d’austérité qui ont cassé la croissance en Grèce et menacent sa solvabilité ». (…) « Le renforcement du Fonds européen de stabilité financière est nécessaire, mais les décisions de bric et de broc prises en ce sens sont insuffisantes pour casser la spéculation contre les dettes d’Etat, et inquiétantes pour la souveraineté de l’Europe ». (…) « un Fonds spécial adossé au FMI et reposant sur la participation des pays émergents pourrait être mis en place », juge la maire de Lille pour qui « les Européens ont été incapables de s’entendre pour trouver les ressources nécessaires en interne », avec notamment émission d’euro-obligations, ou banque publique européenne aux cotés de la BCE et de la BEI. Martine Aubry juge que « le plus inquiétant est la poursuite des mêmes politiques d’austérité »
Créé par sr07 le 27 oct 2011 | Dans : Amérique Latine
Entourée de son fils Máximo et de sa fille Florencia, Cristina Fernández de Kirchner, 58 ans, a esquissé quelques pas de danse, dans la nuit de dimanche à lundi, sur la place de Mai de Buenos Aires. La Présidente, triomphalement réélue dès le premier tour de scrutin avec 54% des suffrages pour un nouveau mandat de quatre ans, n’avait plus laissé éclater sa joie en public depuis douze mois. Le 27 octobre 2010, penchée sur le corps sans vie de son mari, Néstor, dans une chambre de l’hôpital José Formenti d’El Calafate (en Patagonie, dans le sud du pays), elle s’étouffait de sanglots en lui murmurant : «Ne me laisse pas seule, s’il te plaît, ne me laisse pas…» Une heure auparavant, un infarctus avait emporté son grand amour, le fidèle compagnon de trente-sept ans de vie commune qui l’avait notamment initiée aux arcanes de la politique et lui avait cédé, en 2007, son fauteuil à la Casa Rosada, l’Elysée local.
Depuis, elle porte le deuil. La «dame en noir» ne perd d’ailleurs jamais une occasion d’évoquer la mémoire de son époux. «J’aurais tellement aimé que tu sois encore parmi nous, a-t-elle lancé dimanche midi en déposant son bulletin de vote dans l’urne. Tu as marqué la vie politique de l’Argentine, tu es rentré dans l’histoire.» Durant son mandat (2003-2007), Néstor Kirchner avait rétabli l’autorité de l’Etat après la terrible crise économique et sociale de 2001-2002, renégocié l’insupportable dette extérieure du pays en s’opposant aux diktats du Fonds monétaire international (FMI) et rouvert les procès contre les militaires tortionnaires de la dernière dictature (1976-1983, 20 000 morts et disparus).
«Grosse tête». «Cristina», comme elle est familièrement nommée sur les rives du rio de la Plata, a habilement su profiter de la disparition de son mari pour asseoir sa notoriété. «La mort de Néstor a été politiquement parfaite», confie un péroniste historique (membre du Parti justicialiste, fondé par Juan Domingo Perón en 1945) dans un demi-sourire. En quelques jours, la cote de popularité de la Présidente prend effectivement 20 points. Mais l’ascension politique de Cristina Kirchner s’est faite bien en amont, en symbiose avec l’intense désir de pouvoir de son mari.
Lorsqu’elle rencontre Néstor Kirchner, en septembre 1974 chez des amis communs, Cristina Fernández, alors âgée de 21 ans, est une jolie jeune femme qui fréquente la bonne société du très huppé Jockey Club de La Plata (province de Buenos Aires). Elle aime danser, se maquiller, s’habiller à la mode et faire la fête avec ses copains malgré ses années de secondaire passées chez les bonnes sœurs du collège de la Misericordia. Elevée par une mère syndicaliste et footballeuse – son père est assez peu présent -, Cristina s’ennuie rapidement en fac de psychologie, où elle est inscrite dans la ville de La Plata. Elle finit par opter pour la fac de droit et devient avocate.
Elle tombe intensément amoureuse de Néstor, lui aussi en droit, qui vit pour la politique et milite à la Fédération universitaire pour la révolution nationale (Furn, péroniste). Proche des groupes péronistes d’extrême gauche (les Montoneros), il ne cautionnera cependant jamais la lutte armée dans laquelle ces derniers s’embourbent. Cristina est péroniste – comme une majorité d’Argentins -, mais ne milite pas. Elle laisse tomber son petit ami de l’époque, un rugbyman avec qui elle vit depuis six ans, pour laisser place à sa romance avec ce Néstor au physique ingrat mais à l’ambition démesurée. Ils se marient en mai 1975. «Mais que fais-tu avec ce type ?» lui demandent insatiablement ses amis. «Il a une grosse tête», répond-elle en riant. De fait, Néstor Kirchner, fils d’une famille aisée de la province de Santa Cruz (Patagonie), veut changer le monde. Mais le coup d’Etat militaire de mars 1976 met ses plans entre parenthèses. Le couple, dont un certain nombre d’amis sont assassinés par les commandos de la mort de la sinistre Triple A (Alliance anticommuniste argentine), s’exile dans le Sud, ouvre un cabinet d’avocats et accumule une fortune colossale en rachetant à très bas prix les biens des gens endettés avant de rembourser les banques.
Acquis sociaux. A la sortie de la dictature, Kirchner devient maire puis gouverneur de Santa Cruz. Il veille à l’ascension de son épouse, qui se fait élire députée provinciale en 1989, puis sénatrice nationale en 1995. Excellente oratrice, elle improvise ses discours et s’oppose violemment au néolibéralisme en vogue dans les années 90. Lorsqu’elle succède à son mari à la présidence argentine, en 2007, elle met un point d’honneur à suivre la voie qu’il a tracée.
Son premier mandat, effectué à l’abri d’une insolente croissance économique de près de 8% l’an en moyenne – notamment grâce au soja, dont le pays est le troisième producteur mondial -, est marqué par de réels acquis sociaux pour les Argentins (allocations familiales, réduction du chômage, augmentation des retraites et des salaires, subventions aux tarifs publics et aux produits alimentaires, ouvertures d’écoles et d’hôpitaux…). Elle a par ailleurs réussi à s’attirer le soutien des jeunes, revenus à la politique grâce à la Cámpora, le mouvement fondé par son fils Máximo. Pour son prochain bail à la Casa Rosada, la Présidente souhaite conforter ces acquis. Peut-être devra-t-elle cependant slalomer au plus juste avec la récession mondiale qui se profile.