Un vote en trompe-l’oeil !
Créé par sr07 le 10 oct 2012 à 7:59 | Dans : a-le quartier libre de XD
Ainsi titre l’Huma pour commenter le vote sur le traité. Sur les 577 députés, 568 ont participé au vote, 477 ont voté pour et 70 contre. 21 se sont abstenus. Le vote révêle le formidable décalage entre l’expression de la représentation parlementaire et celle d’un peuple privé de référendum. Il traduit néanmoins, dans un contexte de police des votes, mise en place par le premier ministre – avec son appel téléphonique auprès des parlementaires socialistes récalcitrants – , « une force inattendue » de l’opposition à l’adoption du traité.
Autre surprise de taille, celle du « vote contre » du député des Landes Henri Emmanuelli, qui fait foin des consignes de son proche ministre des relations avec le parlemen, Alain Vidalies, lequel s’est montré sans doute plus convainquant envers sa suppléante qui siège aujourd’hui sur les bancs de l’Assemblée nationale.
On pourra toujours se gosser de l’attitude de l’ancien président de l’Assemblée nationale qui n’a sans doute pas manqué d’entourer son vote de précautions comptables préalables en regard de la physionomie d’ensemble du scrutin. Elle n’en demeure pas moins un signe fort de défiance envers ce piteux traité d’inspiration profondément libérale.
Et l’on s’étonnera toujours des dynamiques singulières qui expriment ici un détachement durable du mirage européiste et là des virevoltes de ces parlementaires et ministres, jadis aux avant-postes du combat contre le projet de TCE puis du traité de Lisbonne et du « pacte Merkosy » devenu TSCG, et hier aux abois face au prétendu risque de délégitimation du président s’il ne faisait pas le plein des voix de sa majorité parlementaire!
Le contexte expliquerait ainsi ce changement de donne et d’attitude à l’égard d’un texte conforme en tous points, dans la lettre et dans l’esprit, à sa création originale dans sa volonté d’encadrer les politiques des Etats de l’Union jusqu’à les priver de leur pleine souveraineté budgétaire.
C’est bien là le reproche majeur que l’on peut faire à nos parlementaires de gauche qui n’ont pas entendu les messages de leur entourage, privilégiant un vote de conjoncture à une posture de constance sur le fond d’un débat qui trouvera ses prolongements concrets dans les prochaines bourrasques de l’euro… Les politiques de récession inscrites dans le marbre d’un chiffon de papier ne manqueront pas, en effet, de rencontrer, dès demain, l’hostilité croissante des peuples en butte aux politiques d’austérité.
C’est pour cela qu’avec nos amis du MRC dont on salue le courage et la constance, de l’Agaureps-Prométhée ou de Gauche avenir, un peu en sommeil aujourd’hui, nous ne cesserons d’oeuvrer en toute citoyenneté pour la promotion d’une République sociale en combattant l’hégémonie néolibérale sur le plan des idées et de la politique concrète. En restant attentif à toutes les initiatives, jusqu’à celles d’un Front de gauche à la base, mais sans succomber au piège du sectarisme quand le pays a profondément besoin de l’unité populaire pour oser et réussir une politique de gauche à même d’être force de contagion en Europe… A l’opposé de ces politiques en trompe l’oeil !
X.D
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Quand le courant de Hamon remet une couche de non
17 septembre 2012 à 13:31 (Mis à jour: 10 octobre 2012 à 18:35)
Coulisses Au fil de l’actualité de chaque semaine, retrouvez indiscrétions, petites phrases et à-côtés, par le service politique de «Libération».
Par LIBÉRATION.FR
Quand le courant de Hamon félicite les nonistes
10 octobre. C’est la dernière goutte de «non» qui fait déborder le vase socialiste. Au lendemain de l’adoption du traité européen par l’Assemblée, le courant Un monde d’avance (UMA), l’aile gauche du parti, a envoyé un courrier à ses membres pour «saluer l’ensemble des députés de gauche n’ayant pas participé à sa ratification» et refaire tout l’argumentaire contre le texte. UMA, c’est le courant dirigé par Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie solidaire, qui n’en pensait pas moins mais qui, par solidarité gouvernementale, n’a pas ouvertement fait campagne pour le «non» comme ses camarades… Au total, 17 se sont opposés au TSCG mardi, ce qui a déjà passablement énervés les chefs de la majorité. Autant dire que la deuxième couche par écrit, comme une fanfaronnade de trop, n’a pas eu l’heur de plaire au président du groupe PS, Bruno Le Roux. Qui a demandé des comptes à Benoît Hamon après la séance de questions à l’Assemblée. La missive est prudemment signée «l’équipe de coordination Un monde d’avance» et le ministre délégué a démenti toute implication dans cette «initiative».
L. Br.