lefigaro.fr Publié le 10/11/2012

Dans un entretien, publié ce samedi sur le site internet du journal Le Monde, Michel Rocard affirme qu’en Europe, la France « serait au gaz de schiste ce que le Qatar est au pétrole ». Interrogé sur le choix du gouvernement de ne pas retenir la proposition de Louis Gallois sur la relance des recherches dans le gaz de schiste, Michel Rocard assure que « la France est bénie des dieux ». « Peut-on s’en priver ? Je ne le crois pas ». « Sur ce sujet, étant très écolo, je me suis longtemps abstenu. Mais je n’ai rien lu qui soit complètement convaincant. On a un réflexe fantasmé un peu du même type que face aux OGM. Quand on sait que le gaz de Lacq était extrait par fracturation hydraulique sans dégâts sur place, on s’interroge », affirme-t-il.

Egalement interrogé sur le pacte de compétitivité du gouvernement, ce dernier assure que l’effort fiscal de 20 milliards d’euros est « l’une des plus grosses frappes conjoncturelles des gouvernements de la République française qu’on ait vu faire depuis des décennies. C’est à la fois courageux et pertinent ». Sur la hausse de la TVA, Michel Rocard assure que « mieux vaut partager la charge entre les ménages pour contribuer à remettre notre système productif en route ».

Sur l’objectif de déficit à 3% du PIB l’an prochain, Michel Rocard est plus prudent: « il vaut mieux payer ce que l’on peut de ses dettes mais que la dépense publique est l’un des moteurs de l’activité. La freiner trop pousse à la récession. La brutalité des 3 % peut être dangereuse ». « Il y a de toute façon une bataille pour l’Europe dans les règles actuelles, 3 % compris. Puis il faudra mener et gagner une deuxième bataille de doctrine économique, sur ‘comment vivre avec de la dette sans entrer en récession’ », ajoute-t-il.

Et d’ajouter que « la relance européenne ne peut partir qu’avec les Allemands ».