20 Minutes           Mis à jour le 31/01/2013 à 20h20

POLITIQUE – Ministre chargée des personnes handicapées et de la
lutte contre l’exclusion, Marie-Arlette Carlotti annonce le lancement
du 3e plan autisme le 2 avril et détaille le plan pauvreté du
gouvernement…

Vous avez annoncé un 3e plan autisme. Quand sera-t-il lancé?

Dès mon arrivée au ministère, j’ai réuni le comité national de
l’autisme qui rassemble les plus grandes associations. J’ai découvert
une immense souffrance à ce sujet. Les familles sont souvent seules,
avec peu d’information et en manque de soutien. Le 2e plan
autisme a créé 24 centres de ressources (un par région). Je veux
d’abord soutenir les parents. On ne peut plus les laisser seuls. Je
souhaite, par exemple, leur donner toutes les informations disponibles
sur les nouvelles méthodes d’accompagnement qui existent et les
recommandations de bonnes pratiques. Je veux aussi avancer sur la
recherche: quelle est la prévalence de l’autisme en France? Quelles en
sont les raisons? Cela dans un souci d’innovation et de validation de
ces avancées.  Je veux développer la prévention et la détection précoce
de l’autisme avant 3 ans. En France, on ne détecte rien avant 6 ans. Le 3e
plan autisme comporte donc trois axes: la recherche, la formation et
l’accompagnement. Nous le présenterons le 2 avril, pour la journée
internationale de lutte contre l’autisme.

Jean-Marc Ayrault a annoncé un plan de lutte contre la pauvreté. Où en êtes-vous?

Dans notre pays, 14% de gens sont touchés par la pauvreté. Un enfant
sur 5 naît dans cette situation. Une fois que l’on a fait ce constat, on
ne peut pas répondre: ce sont des assistés. Je le dis: personne n’est
inemployable. Pour accompagner certaines de ces personnes, Michel Sapin
développe et adapte l’offre de contrats aidés. Nous allons  mettre en
place la «Garantie jeunes». Ce dispositif s’adressera à ceux qui sont
âgés entre 18 et 25 ans, qui sont exclus de tout et qui n’ont rien,
c’est-à-dire ni qualification, ni formation, ni emploi.
On veut leur proposer un accompagnement renforcé, de participer à une
formation ou de signer un contrat avec un principe de non-abandon.
L’idée, c’est de les sortir des quartiers où ils ne font rien.

Quand ce dispositif sera-t-il mis en place?

A la rentrée prochaine, dans 10 sites – et je militerai avec une
grande fermeté pour qu’il soit appliqué dans ma ville. Cette année, le
dispositif concernera un nombre limité de jeunes. Peut-être 10.000. L’objectif est d’atteindre entre 100.000 et 150.000 en rythme de croisière.

Sur quelles autres mesures travaillez-vous?

Deux dispositifs avaient été mis en place par le précédent gouvernement: la prime pour l’emploi et le RSA
activité. Ces deux mesures visaient à soutenir les travailleurs
modestes. Or, on a constaté que 68% qui devraient bénéficier du RSA
activité, entre 130 et 140 euros tout de même, ne le demandent pas. Il y
a donc une anomalie. Je suis donc chargée de mettre en place un groupe
de travail pour proposer une nouvelle mesure qui refondera le RSA
activité et prime pour l’emploi. Cette mesure doit être prête pour le
projet de loi de finances de 2014. Il faut que l’on trouve le moyen
d’accompagner les gens qui ont trouvé un emploi. L’objectif est de faire plus simple, moins stigmatisant tout en intégrant les jeunes.

Combien coûtera cette mesure?

Cette réforme se fera à coûts constants, soit environ 4 milliards d’euros.

                  Propos recueillis par Mickaël Penverne