L’union libre caractériserait à présent les relations entre le PS et le PC dans leur volonté de garder la gestion commune de la ville de Paris. Avec une NKM, menaçante à droite. Et le parti de Mélenchon, présent à gauche, et donc susceptible d’affaiblir la majorité sortante. Il faut donc rassembler son propre camp. Tâche difficile pour un parti communiste accusé par son allié du Front de gauche de pratiquer le grand écart entre choix politiques nationaux et municipaux. Ce à quoi les dirigeants du PCF rétorquent par ce tour de passe de l’Union libre  quand ils font le choix de faire liste commune avec les socialistes.

Mais la plasticité de la posture du PC qui fait cause commune avec son partenaire du parti de gauche dans plusieurs grandes villes –  à l’instar de Lyon – fait l’objet de vives attaques de son allié du Front de gauche. Mélenchon et ses lieutenants récusent une posture à géométrie variable dont ils dénoncent l’incohérence. La politique du Front de gauche reste en effet en opposition frontale avec la majorité présidentielle qui ne trouve aucune grâce à leurs yeux tant sur la politique sécuritaire, qu’économique, sociale, européenne voire internationale…

Ce qui ne manque pas d’alimenter le doute quant à la solidité des alliances et du projet à quelques mois des échéances européennes et dans le contexte actuel de grande morosité. Avec cette affirmation forte du FN de Le Pen totalement ancré dans la tradition de l’extrême-droite elle-même fortifiée par la posture extrême des leaders de la droite UMP. Ce FN qui récolte comme un fruit pourri les voix des électeurs en déshérence dans un espace national en mutation forcée par une mondialisation sauvage. Avec cette attente forte d’une réponse nationale aux questions posées par les dérives d’une Europe de la monnaie unique dominée par une Allemagne réticente à toute inflexion notable de son orientation néo-libérale.

Au-delà du PS et du pseudo Front de gauche, n’est-ce pas toute la gauche républicaine, sociale et populaire qui devrait s’interroger sur l’alternative à cette politique européenne? Politique délétère qui tue la compétitivité de ses Etats (euro fort), exacerbe le dumping social et fiscal, mettant ainsi en concurrence les travailleurs dans une course au moins-disant social, étouffe les potentialités de croissance et fait flamber le chômage dans de larges zones de son espace!

Sur ce plan que d’incohérences dans les discours et les programmes de partis de gauche enlisés dans une gestion de fuite en avant européiste. C’est dire l’importance d’une réponse politique ambitieuse et crédible.

Le mouvement républicain et citoyen, originairement opposé à l’Europe néo-libérale, a suffisamment conforté sa réflexion et ses propositions dans ses positions propres et dans celles de son président d’honneur Jean-Pierre Chevènement et de sa fondation Res Publica pour être aujourd’hui le gage d’une réorientation qui passera par l’adoption d’une monnaie commune et d’une Europe des projets de développement à l’échelle d’une vaste confédération des Etats de la méditerranée à la Russie.

Conseillons à tous ceux qui s’interrogent la lecture de cet excellent ouvrage de Jean-Pierre Chevènement qui questionne un siècle d’histoire et propose des politiques réalistes autour desquelles nous devrions ensemble faire front : 1914-2014 L’Europe sortie de l’histoire?

Une sorte d’union libre s’émancipant des gestions néo-libérales avec un horizon de nouvelles frontières pour la France et l’Europe. Un grand projet de refondation porté par un mouvement à la recherche d’une sortie par le haut de cette Europe régressive et frileuse…

Xavier DUMOULIN

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http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4718598 L’émission podcastée une fois pour toutes sur France Culture en ligne sur nos liens Dominique Souchier recevait Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre. Et c’était « une fois pour toutes » le samedi 19 octobre dernier… 1914-2014 : l’Europe sortie de l’histoire?   Le dernier livre de Jean-Pierre Chevènement, sortie le 16 octobre 2013 (Editions Fayard, 350 pages, 20 euros, ISBN 2213672571). Commandez le livre papier Achetez le livre numérique (extrait gratuit) Présentation du livre On peut prédire, sans risque de se tromper, que la commémoration, en 2014, du déclenchement de la Première Guerre mondiale sera instrumentée à des fins politiques. Au nom du «Plus jamais ça!», il s’agira, pour nos classes dirigeantes, de justifier la mise en congé de la démocratie en Europe au prétexte, cent fois ressassé, de sauver celle-ci de ses démons.Même si comparaison n’est pas raison, il m’a paru éclairant, pour comprendre comment l’Europe a été progressivement sortie de l’Histoire, de rapprocher les deux mondialisations, la première, avant 1914, sous égide britannique, et la seconde sous égide américaine, chacune posant la question de l’hégémonie sans laquelle on ne peut comprendre ni l’éclatement de la Première Guerre mondiale ni l’actuel basculement du monde de l’Amérique vers l’Asie.La brutale accélération du déclin de l’Europe ne tient pas seulement aux deux conflits mondiaux qu’a précipités un pan- germanisme aveugle aux véritables intérêts de l’Allemagne. Elle résulte surtout de la diabolisation de ses nations nécessaire à des institutions européennes débilitantes qui ont permis leur progressive mise en tutelle par de nouveaux hegemon.Afin de ne pas être marginalisée dans la nouvelle bipolarité du monde qui s’esquisse entre la Chine et l’Amérique, l’Europe a besoin de retrouver confiance dans ses nations pour renouer avec la démocratie et redevenir ainsi actrice de son destin. Rien n’est plus actuel que le projet gaullien d’une « Europe européenne » au service du dialogue des cultures et de la paix, une Europe compatible avec la République où la France et l’Allemagne pourront de concert penser vraiment l’avenir d’un ensemble allant de la Méditerranée à la Russie. Dans une « réconciliation » enfin purgée de ses ambiguïtés et de ses non-dits : celle de deux grands peuples capables de poursuivre ensemble leur Histoire. J.-P. C. Plan détaillé Lire la suite »

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