Mauvais genre ?
Créé par sr07 le 01 fév 2014 à 9:23 | Dans : a-le quartier libre de XD
La fébrilité des groupuscules dans la dénonciation d’une prétendue théorie du genre menacerait-elle la volonté pédagogique de promotion de l’égalité des sexes à l’école? Les ABCD de l’égalité, ces ateliers du primaire expérimentés dans 275 écoles de 10 académies, pour faire réfléchir les enfants sur les stéréotypes filles-garçons rencontrent en effet l’hostilité de groupuscules influents. Leur appel à la grève de l’école traduit la radicalité de leur posture.
Les médias soulignent l’ampleur de cette mobilisation, prétexte à toutes les surenchères et récupérations politiciennes. On serait pourtant bien avisé de définir l’objet de la polémique qui reste souvent ésotérique pour le grand public. La dite théorie du genre serait en fait caricaturée. Sans nier les différences biologiques entre les hommes et les femmes, des études de genre se penchent sur des réalités psychologiques, sociales, économiques et historiques pour comprendre et dénoncer les processus de différenciation sociale conduisant aux discriminations sexistes.
On connait, depuis la parution du « deuxième sexe », les théories féministes voulant en découdre avec les préjugés sexistes et la fabrication d’une image de la femme reléguée aux fonctions subalternes. On mesure aujourd’hui tous les progrès accomplis mais aussi les limites et l’ambivalence d’un certain modèle consumériste amalgamé à tort avec l’émancipation féminine. On prendra garde à ne pas confondre la libération de la femme d’avec sa récupération marchande, de mauvais genre, dans une mutation du capitalisme de l’après 68 en néolibéralisme. Car la mutation vers la société de consommation s’est appuyée sur la libération des mœurs qui permet de créer de nouveaux marchés.
Pour s’ouvrir à d’autres problématiques d’un autre genre, c’est à dire plus sociales que sociétales, je renverrai l’internaute vers les écrits du regretté sociologue Michel Clouscard. Celui-ci dénonçait de longue date cette société permissive envers le consommateur mais plus que jamais répressive envers le producteur et le partage des tâches entre une droite qui gèrerait l’économie quand la social-démocratie s’en tiendrait au sociétal qui ne coûte pas un sou au capital!
Xavier Dumoulin
2 réponses to “Mauvais genre ?”
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L’émergence d’un bloc républicain ne serait-elle pas la meilleure réponse politique en cette période de totale déshérence?
Quand les positionnements des partis hégémoniques ne font plus sens sur des questions essentielles comme celles de l’ Europe, de la politique industrielle et énergétique, de la politique budgétaire, du pouvoir d’achat, voire même des services publics, il ne peut plus s’opérer de mobilisation autour de thèmes qui fédéraient classiquement les sensibilités citoyennes de droite et de gauche. Ces dernières restent frustrées en l’absence de toute offre politique constructive et se réfugient ainsi dans le vote protestataire ou l’abstention.
Dans une république moderne, le clivage doit se faire autour de solides propositions programmatiques et non seulement par fidélité aux vielles lunes. Faute de sérieux nos électeurs se sentent trahis passé le cap de l’élection et désespèrent à tout jamais de pouvoir concrétiser leurs attentes au travers d’une élection. Ils sanctionnent plus qu’ils n’approuvent et rejettent plus qu’ils n’adhèrent.
On sent bien les limites d’un tel fonctionnement avec en arrière plan, pour amplifier la crise systémique, l’essoufflement d’un régime semi-présidentiel incapable de débloquer la situation. L’évolution vers un système présidentiel constituerait peut être la réponse actuelle pour revivifier la démocratie comme le suggère le député des Landes Henri Emmanuelli.
Mais au-delà de toute réflexion sur les évolutions institutionnelles, l’urgence politique n’est-elle pas dans la définition d’un rassemblement populaire autour de quelques axes de progrès? Il ne manque pas de pistes de proposition alternatives à la doxa politique hégémonique européiste et néolibérale pour travailler à la co-construction d’un projet cimentant les forces républicaines de ce pays.
Dans une grande alliance des forces productives contre l’hégémonie de la finance et pour la reconquête démocratique, ce bloc républicain s’affirmerait aussi sur le plan de l’Europe par la défense des nations et de leurs peuples.
Répondre aux orphelins du discours du Bourget
Mots-clés : élections municipales 2014 françois hollande front national
Communiqué de Jean-Luc Laurent, Président du MRC et député du Val-de-Marne, dimanche 30 mars 2014.
Les résultats du second tour des élections municipales sont venus confirmer les enseignements du premier tour : les électeurs de gauche ont fait défaut quand les Français, dans leur ensemble, ont exprimé leur mécontentement à l’égard de la politique menée par le Gouvernement. Il s’agit d’une sanction.
François Hollande devra, dans les prochains jours, tirer les bonnes leçons de ce revers électoral, deux ans après son accession au pouvoir. Les Français, orphelins du discours du Bourget, ont fait entendre leur voix. Il doit en résulter non un simple remaniement mais un retour aux fondamentaux qui ont conduit le Président de la République au pouvoir.
La percée réalisée par le Front national est très inquiétante. Prospérant sur les échecs de la gauche et le discrédit du politique, cette menace est à prendre très au sérieux.
Le Mouvement Républicain et Citoyen ne parie pas sur l’échec du Président de la République mais la gauche n’a plus le droit à l’erreur. L’urgence est au redressement économique et industriel de la France ainsi qu’à une réorientation radicale de l’Europe.