avril 2014

Archive mensuelle

Deux ou trois petites choses sans grande importance autour d’un remaniement

Créé par le 13 avr 2014 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD

A vrai dire, je n’ai personnellement pas vécu cette épisode comme un temps fort de la vie publique. Le changement de titulaire de Matignon s’imposait-il sans doute suite à la déflagration des municipales. Avec la perte d’un grand nombre de mairies, la gauche défaite cherche ainsi de nouveaux ressorts dans ce remaniement.

Manuel Valls est peut être plus déterminé que son prédécesseur et assurément plus tranchant sur certains dossiers (sécurité, réforme des collectivités territoriales, économies budgétaires). Sa personnalité permettra-t-elle un rebond? J’en doute toujours.

Mes amis parlementaires expliquent qu’ils ont voté la confiance au bénéfice du doute. Certes, le personnage leur est familier. Pour preuve, Valls est venu à l’université du MRC de l’été dernier. A cette occasion, il donna raison à Jean-Pierre Chevènement sur la question corse qui fut au centre du conflit entre le ministre de l’intérieur démissionnaire et le premier ministre de l’époque, Lionel Jospin. Sur la question du traité constitutionnel européen, Valls avait initialement choisi de voter pour le Non au référendum de 2005 avant le ralliement de son parti aux vues de la droite chiraquienne. La politique de promotion de l’acquisition de la nationalité, préférée à la régularisation, conduite par Manuel Valls à l’intérieur, s’inspirait aussi de celle de Jean-Pierre Chevènement.

Mais les positions économiques du nouveau premier ministre en font un homme à la droite du P.S. Les franges de la gauche socialiste ne décolèrent pas. Et pour les formations à la gauche du P.S, c’est plutôt la désolation et l’opposition avec la manifestation de samedi dernier.

Je n’ai rien à commenter, par ailleurs, de l’exfiltration de l’ex-premier secrétaire du P.S. Sa nomination aux questions européennes ne présage rien de bon sur ce dossier majeur. Et son remplacement à Solferino par Cambadélis ne m’inspire pas davantage quand la gauche du P.S dénonce une procédure fort peu démocratique.

Le retour de Ségolène Royal n’est qu’une preuve de la pugnacité du personnage qui refait surface. Je reste dubitatif sur les capacités d’actions  d’Arnaud Montebourg  et sur la cohérence de la distribution des compétences ministérielles en matière de redressement productif. Je constate que la nomination de Benoît Hamon à l’éducation, ne suffit pas à neutraliser les critiques de fond de son mentor, Henri Emmanuelli qui n’a pas voté la confiance lors du vote d’investiture et dénonce un virage à droite à contre sens du message de l’électorat de gauche. Le parlementaire landais et président du conseil général refuse par ailleurs la suppression annoncée de l’échelon départemental.

Et, pour rester dans nos chères Landes, je ne peux que saluer le retour d’Alain Vidalies qui retrouve son siège de député, dans ma circonscription, après ces deux années à œuvrer auprès du premier ministre.

Ces commentaires vous permettront de constater la constance de notre posture sur ce remaniement qui, sans être un reniement, ne constitue pas, pour autant, un renouvellement à la hauteur des enjeux de la période…

Xavier Dumoulin

Le JDD du 11 avril : Les chevènementistes donnent à Valls le « bénéfice du doute »

Créé par le 12 avr 2014 | Dans : Non classé

INTERVIEW – Le nouveau gouvernement, composé de membres du PS et du Parti radical de gauche, n’est pas ouvert au MRC de Jean-Pierre Chevènement. Son président, Jean-Luc Laurent, par ailleurs député-maire du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), explique qu’il n’a rien réclamé et que ses troupes voteront « sur pièces » les projets de la majorité.

   

Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) compte trois députés, dont vous-même, et un sénateur, qui siègent tous avec la majorité. Auriez-vous été intéressé pour entrer au gouvernement? Le MRC avait été sollicité en 2012 pour entrer au gouvernement, nous avions décliné pour garder notre liberté au sein de la majorité. Une liberté que nous avons par exemple manifesté sur la question de la réorientation de la construction européenne. Nous avons voté contre le traité européen négocié par Nicolas Sarkozy que Jean-Marc Ayrault avait demandé d’adopter tel quel. Aujourd’hui comme hier, le MRC n’est donc pas intéressé pour entrer au gouvernement.

Manuel Valls vous a-t-il tout de même proposé un poste? J’ai été consulté par le Premier ministre. Je l’ai eu au téléphone et nous nous sommes parlé à l’Assemblée nationale. Il m’a demandé quelles étaient nos attentes, je lui ai répondu qu’elles étaient politiques et que la question des postes ne nous intéressait pas. Il n’a donc rien proposé. J’ai insisté sur la réorientation de l’Europe, condition sine qua non à la réussite de ce quinquennat, et sur l’euro fort, qui plombe notre productivité. Je connais bien Manuel Valls, nous sommes tous les deux élus d’Ile-de-France. Il était venu à notre université d’été en septembre dernier, sur mon invitation.

«Manuel Valls a porté un ton nouveau»

Avez-vous hésité à voter la confiance au nouveau gouvernement? J’avais indiqué à Manuel Valls que notre vote n’était pas acté, que l’on jugerait sur pièces. Après l’avoir entendu, nous avons décidé de lui accorder la confiance, au bénéfice du doute. Il a porté un ton nouveau, un message plus volontariste sur l’Europe et sur le rapport à l’Allemagne. Cela témoigne d’un euro-réalisme qu’il convient désormais de traduire en actes. Sa déclaration était aussi intéressante sur sa volonté affichée d’apaisement quant aux questions sociétales et aux rythmes scolaires. En revanche, nous sommes en désaccord sur la réduction du nombre de régions et sur la disparation des départements, qui sont un socle de la République.

Voterez-vous en faveur de tous les textes portés à l’Assemblée nationale par l’exécutif? Demain comme hier, nous pouvons voter contre un texte. Nous sommes critiques. Nous bénéficions au sein du groupe socialiste républicain et citoyen de la liberté d’expression et de vote depuis les législatives de juin 2012. Nous déciderons donc sur pièces, projet de loi par projet de loi.

Qu’avez-vous pensé du remaniement? La nomination d’un ancien ministre des Affaires européennes de Nicolas Sarkozy [Jean-Pierre Jouyet, ndlr] au poste de secrétaire général de l’Elysée est une erreur. Cela incarne une continuité là où il faudrait une rupture. Le rapatriement à l’Elysée du secrétariat général des Affaires européennes, qui était auparavant la charge de Matignon, m’inquiète aussi.

Olivier Faye – leJDD.fr

            vendredi 11 avril 2014

Bloc républicain

Créé par le 12 avr 2014 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD

L’émergence d’un bloc républicain ne serait-elle pas la meilleure réponse politique en cette période de totale déshérence?

Quand les positionnements des partis hégémoniques ne font plus sens sur des questions essentielles comme celles de l’ Europe, de la politique industrielle et énergétique, de la politique budgétaire, du pouvoir d’achat, voire même des services publics, il ne peut plus s’opérer de mobilisation autour de thèmes qui fédéraient classiquement les sensibilités citoyennes de droite et de gauche. Ces dernières restent frustrées en l’absence de toute offre politique constructive et se réfugient ainsi dans le vote protestataire ou l’abstention.

Dans une république moderne, le clivage doit se faire autour de solides propositions programmatiques et non seulement par fidélité aux vielles lunes. Faute de sérieux nos électeurs se sentent trahis passé le cap de l’élection et désespèrent à tout jamais de pouvoir concrétiser leurs attentes au travers d’une élection. Ils sanctionnent plus qu’ils n’approuvent et rejettent plus qu’ils n’adhèrent.

On sent bien les limites d’un tel fonctionnement avec en arrière plan, pour amplifier la crise systémique, l’essoufflement d’un régime semi-présidentiel incapable de débloquer la situation. L’évolution vers un système présidentiel constituerait peut être la réponse actuelle pour revivifier la démocratie comme le suggère, aujourd’hui, le député des Landes Henri Emmanuelli suivant en cela une réflexion plus ancienne de la fondation Res Publica (1).

Mais au-delà de toute réflexion sur les évolutions institutionnelles, l’urgence politique n’est-elle pas dans la définition d’un rassemblement populaire autour de quelques axes de progrès? Il ne manque pas de pistes de proposition alternatives à la doxa politique hégémonique européiste et néolibérale pour travailler à la co-construction d’un projet cimentant les forces républicaines  de ce pays car au-delà de la gauche et de la droite il y a la République, cette idée toujours neuve qui n’a pas épuisé la force propulsive de son message universel.

Dans une grande alliance des forces productives contre l’hégémonie de la finance et pour la reconquête démocratique, ce bloc républicain s’affirmerait aussi sur le plan de l’Europe par la défense des nations et de leurs peuples.

Xavier Dumoulin

(1) Extrait de notre article ci-dessous précédemment publié à propos de la réforme des institutions lors du précédent quinquennat.

« Notre régime politique est souvent qualifié fort abusivement de présidentiel par une opinion qui confond la fonction du président de la République, clé de voûte des institutions, avec la nature du régime à proprement parler. Depuis la Constitution de 1958, notre cinquième République a évolué, selon les constitutionnalistes, vers un régime parlementaire rationalisé, devenu, après la réforme de 1962 instituant l’élection du président au suffrage universel direct, présidentialiste ou semi présidentiel.

La différence de nature entre le régime présidentiel et parlementaire tient à la stricte séparation des pouvoirs dans le premier modèle et à leur collaboration dans le second. A l’instar du système américain, le régime présidentiel s’appuie en principe sur un exécutif monocéphale et un parlement qui ne peut mettre en cause la responsabilité politique du président, lequel ne dispose pas du droit de dissolution. Tout autre est le fonctionnement des institutions toujours parlementaires, en théorie, de la V° République reposant sur des mécanismes de censure du gouvernement – et non du président -, après adoption d’une motion par la majorité des députés, avec en contrepoint symétrique, le droit de dissolution de l’Assemblée par le président.

Le parlementarisme rationalisé issu du texte de 1958 a strictement encadré la procédure d’élaboration des textes de loi : prééminence des projets de loi sur les propositions, domaine de compétence limité du législateur, pouvoir restreint des commissions en matière de projets de loi, contrôle de l’ordre du jour par le gouvernement, procédure du vote bloqué combinée parfois avec la mise en jeu de la responsabilité gouvernementale…

L’évolution « présidentialiste » tient à la forte légitimité du président, élu au suffrage universel direct, s’accompagnant d’une prédominance du chef de l’Etat sur le premier ministre en dehors des périodes de cohabitation. L’adoption du quinquennat - conduisant à la juxtaposition des élections, présidentielles et législatives – conforte l’idée de changement de régime.

« Un régime présidentiel à la française » – évoqué dans un récent colloque de la fondation Res Publica - pourrait assurer le retour du Parlement dans ses fonctions législatives et de contrôle de l’exécutif. Le maintien des mécanismes de mise en cause de la responsabilité du gouvernement et du pouvoir de dissolution du chef de l’Etat s’accompagnerait d’une automaticité de remise en jeu du pouvoir en cas de dissociation entre majorité présidentielle et parlementaire. Le peuple souverain trancherait ainsi ce conflit suite à une consultation électorale. Ce modèle innovant mettrait fin aux critères distinctifs traditionnels en introduisant un système hybride équilibré… »

X D

Quelques vrais enjeux autour de la réforme des institutions

Posté par le 13 juil 2007 à 16:42 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin, a2-Blog-notes politique de Xavier Dumoulin, a3-Civisme, citoyenneté et militance chez Xavier Dumoulin, a4-Le blog citoyen croque la droite

 

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A lire dans l’Huma : Fabius à Cuba, une chance à saisir

Créé par le 11 avr 2014 | Dans : Amérique Latine

Fabius à Cuba, une chance à saisir

José Fort
A lire dans l'Huma : Fabius à Cuba, une chance à saisir dans Amérique Latine
Alors que François Hollande achève une visite d’Etat au Mexique, son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius effectue ce samedi un voyage officiel à Cuba de douze heures, le premier d’un chef de la diplomatie française depuis trente ans. 

Cette ouverture conjointe à l’Amérique latine après tant d’années d’effacement mérite d’être accueillie avec intérêt et espoir, l’image de la France dans cette partie du monde étant considérablement écornée.  Et si on peut se permettre un conseil, pendant qu’il séjourne dans la région, Laurent Fabius devrait faire un crochet par la Paz pour se rappeler au bon souvenir du président bolivien, Evo Morales, dont l’avion avait été interdit de survol de la France au mois de juillet 2013.

La visite à Cuba de Laurent Fabius répond d’abord à des intérêts économiques : il va inaugurer Ubifrance, la structure chargée de l’appui aux entreprises à l’étranger. Une soixantaine d’entreprises françaises sont installées là-bas parmi lesquelles Pernod Ricard, Accor, Bouygues, Total… D’autres sont annoncées dans les prochains mois. Alors que la Grande Ile procède à des réformes économiques d’envergure et que des ouvertures encore timides sont enregistrées aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, Paris veut sa part du gâteau.

Ce bref séjour ministériel est aussi politique. Cuba préside la Communauté des Etats Latinos américains et caribéens, bénéficie d’un grand prestige régional, participe aux multiples nouvelles structures d’intégration. Bref, la Havane est devenu une place incontournable et le président Obama en personne a laissé entendre qu’un « changement dans les relations avec Cuba était nécessaire ».

Le voyage de Laurent Fabius pourrait être totalement couronné de succès à quatre conditions. Qu’il évite de se mêler des affaires internes cubaines au moment où l’on apprend par l’agence nord-américaine Associated Press que des officines US financent clandestinement la «  dissidence » et des réseaux dits sociaux ; qu’il demande officiellement la levée du blocus imposé à Cuba depuis plus d’un demi siècle ; qu’il agisse pour la libération des patriotes cubains injustement emprisonnés et pourquoi pas favoriser leur échange avec l’agent de la CIA Gross détenu à Cuba ; qu’il aide Cuba à retrouver son intégrité territorial en engageant les Etats-Unis à lui restituer Guantanamo.

Même en douze heures de visite, si la volonté politique existe, tout est possible. Une chance à saisir.

 

D’une élection l’autre…

Créé par le 01 avr 2014 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD

Sans redressement industriel point de sortie possible du cercle vicieux qui plonge aujourd’hui la France et les Français dans le plus grand désarroi. Et sans une réorientation de l’Europe autour de l’intérêt bien compris des Etats qui la constituent, pas de perspectives de croissance, d’emploi et de solidarité à la hauteur des attentes de ses peuples.

Vouloir concilier l’efficacité économique et la justice sociale n’est pas, en soi, une mauvaise orientation. Mais sa déclinaison sous la forme du pacte de responsabilité assorti d’un ajustement en faveur du pouvoir d’achat des plus modestes par une baisse des cotisations et des impôts des salariés nous laisse quelque peu sceptique. Surtout quand cette annonce du président Hollande s’accompagne d’un cap d’économie budgétaire dans la logique des engagements européens adoptés en début de quinquennat.

On pourra bien rétorquer qu’il s’agit là d’une inflexion de la politique en faveur de la justice sociale et que des secteurs comme la santé, l’éducation ou la sécurité seraient – aux dires du président Hollande – préservés de cette purge des services publics auxquels nos concitoyens restent pourtant très attachés.

Par delà le discours présidentiel, on attend du premier ministre une traduction  politique d’engagements au service de la Nation par une équipe animée d’un esprit de salut public. Faute de quoi les Français ne manqueraient pas d’amplifier leur rejet d’une politique de gribouille dès les prochaines échéances électorales : celles de l’élection de députés de notre peuple au parlement européen.

Cette élection qui suit sera de toute façon l’occasion d’une clarification politique sur la nécessaire réorientation de cette Europe libérale. Notre région du monde concentre des atouts importants. Elle ne doit plus s’abandonner dans une mondialisation libérale qui trouve ses chantres et ses fers de lance au sein même de nos prétendues élites. C’est elles qui fixent la doxa d’une politique dont on connait les effets ravageurs en France, sur les plans économiques et sociaux.

La sortie de l’euro fort et le retour à une politique européenne de croissance et d’emploi suppose en effet un tournant radical qui va bien au-delà de timides annonces…

X.D

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