Portrait XavierCette semaine de fronde parlementaire donne la mesure de l’exacerbation des contradictions au sein du parti dominant de la gauche. On ne voit plus très clair dans le jeu contestataire des franges des gauches socialistes. Simple expression de la difficulté d’exister dans un parti ficelé et muselé ou réelle capacité à déplacer l’axe majoritaire avec cette audace nouvelle des aubryistes qui prêtent main forte aux irréductibles contestataires?

Un chose est sûre : 44 parlementaires du groupe ne se retrouvent pas dans les choix du premier ministre et dans ses 50 milliards d’économie! Avec une dose de critique variable : celle d’un allègement et d’une réorientation des mesures ou bien, plus radicalement le refus de telles économies quand ont aurait besoin d’oxygène pour mener des politiques économiques anti-cycliques comme l’exprime avec vigueur le député des Landes Henri Emmanuelli suivant un peu, en cela, les parlementaires du MRC qui, eux, ne se sont pas contentés de s’ abstenir mais ont voté contre le plan de stabilité.

Dans un communiqué le président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Luc Laurent s’explique :

« La motivation décisive de ce vote est notre choix de la souveraineté budgétaire contre toutes les procédures disciplinaires européennes »,

« La règle des 3% et le contrôle opéré par la Commission sur notre budget sont les symboles d’une Europe disciplinaire qui a vécu: il est du devoir du Premier Ministre de s’en affranchir et de faire entendre une autre voix à Bruxelles. En s’engageant dans cette voie, la France, assurément, trouverait des soutiens », ajoute le député du Val-de-Marne.

« Le programme de stabilité risque de ruiner les efforts pour rendre à la France sa compétitivité. La priorité doit impérativement être à la croissance et non aux expédients budgétaires visant à améliorer le déficit nominal », conclut-il.

Cette expression a le mérite d’aller jusqu’au bout d’une logique parfaitement assumée. Elle doit trouver son prolongement dans le refus de cautionner toute complicité politique avec les choix européistes des grandes formations politiques ( celles qui rivalisent davantage sur le terrain des conflits d’intérêt électoral que dans celui de l’approche de fond des questions européennes ). Tout en étant attentif à ne pas tomber dans le panneau de ceux qui voudraient cueillir les fruits pourris de cette décomposition du mythe européen…

Une question pourrait bien fixer notre attention : celle de la pertinence d’un vote blanc lors des prochaines élections des députés au parlement européen!

Xavier Dumoulin