Projet de loi NOTRe : les départements sauvés de la furie « réformatrice »
Créé par sr07 le 15 mar 2015 à 7:19 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine
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I Publié sur le blog du MRC
Par Jean-Luc Laurent, président du MRC et député du Val-de-Marne, mardi 10 mars 2015.
Nous sommes favorables au développement de la coopération intercommunale. Le gouvernement a renoncé à une conception disciplinaire en acceptant les propositions du rapporteur qui, quoique compliquées, permettent d’assouplir le seuil minimal de 20 000 habitants.
Sur le Grand Paris, le Gouvernement a accepté de revoir sa copie en évitant de tout centraliser dans une énorme collectivité technocratique. Il n’y a rien à gagner à traiter les questions de proximité à l’échelle d’un territoire de 7 millions. Le projet de loi prend acte de la nécessité d’une intercommunalité au pluriel en Ile-de-France.
Concernant « la collectivité unique », la simplification et la rationalisation de l’action locale ne doivent pas provoquer la création de véritables pouvoirs locaux (une seule collectivité locale exerçant tous les pouvoirs sur son territoire). Dans sa grande sagesse, le législateur a choisi en 1983 de diviser pour permettre à l’État central de continuer à régner. Nous sommes fidèles à ce choix fondateur alors que nous assistons malheureusement au mouvement inverse: retrait de l’État local et affirmation des métropoles aspirant les compétences communales, départementales et régionales comme celles de l’État. Plus que le « régionalisme-zombie », la métropolisation constitue aujourd’hui le véritable risque de fractures territoriales, sociales et institutionnelles pour la France.
Nous sommes opposés à la « collectivité unique » en Bretagne, en Alsace et dans toutes les régions mais aussi à Lyon, qui à sa manière tente de constituer une collectivité unique, et bien sûr en Corse. Le Gouvernement a fait passer un amendement, auquel le MRC s’est opposé, qui enclenche la fusion des collectivités corses (les deux départements et l’assemblée territoriale), sans prévoir expressément la consultation des citoyens qui ont déjà rejeté cette proposition en 2003. La solution de la « collectivité unique » est une mauvaise solution partout, et encore plus dans les régions périphériques où elle constituera un tremplin pour de futures revendications régionalistes, voire fédéralistes. L’exemple britannique, et plus particulièrement le contre-exemple écossais, devrait inciter à une grande prudence.
Après avoir beaucoup légiféré et même tergiversé, la majorité doit maintenant laisser les collectivités locales digérer l’empilement législatif et favoriser toutes les initiatives qui permettent aux citoyens de s’approprier ces réformes.
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