août 2015

Archive mensuelle

Claude Cabanes est décédé …A lire dans l’Huma

Créé par le 27 août 2015 | Dans : Gauche anti-libérale

l’HUmanité.fr
Mercredi, 26 Août, 2015
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    Claude Cabanes est décédé ...A lire dans l'Huma dans Gauche anti-libérale
Claude Cabanes, ancien rédacteur en chef de l’Humanité de 1984 à 2000, est décédé mardi à l’âge de 79 ans des suites d’un cancer ont annoncé son fils et Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité.
« Pour nous, c’est une des grandes figures de l’Humanité qui part. C’était une voix et un style particulier. Il ciselait les mots et les utilisait comme des armes, au bon sens du terme », a Patrick Le Hyaric à propos de cet homme « chaleureux, très cultivé et toujours à l’affût de l’information ».
Passionné par les mots et l’écrit en général, Claude Cabane était devenu en 2000 éditorialiste et chroniqueur. Il avait publié un livre d’inspiration autobiographique, « Le Siècle dans la peau » (2005) et un « Eloge de la vulgarité » (2011).
Né le 29 avril 1936 à Toulouse (Haute-Garonne), Claude Cabanes, licencié en droit, adhère au PCF en 1962, au lendemain de la guerre d’Algérie qui l’a profondément révolté. Il entre en 1971 comme rédacteur à l’Humanité-Dimanche, dont il sera successivement chef du service culturel (1973), adjoint au chef du service politique (1975), puis rédacteur en chef adjoint (1976). Deux ans plus tard, il assume les mêmes fonctions au quotidien l’Humanité, avant d’être nommé fin 1981 chef du service culturel des deux publications. En 1984, Claude Cabanes remplace René Andrieu comme rédacteur-en-chef. Il assume cette fonction durant seize ans.
 
Hommages
François Hollande :   »Fils d’un chef d’ État-major des FTP (francs-tireurs partisans, ndlr) dans le Sud-Ouest, il était resté fidèle à la mémoire des résistants communistes », a réagi le président de la République à propos de celui qui participait régulièrement à l’émission « On refait le monde » sur RTL ou de « Droit de réponse » sur TF1.
 
Fleur Pellerin, ministre de la Culture : « La culture de Claude Cabanes était immense, et bien connue des lecteurs du journal fondé par Jean Jaurès. Il avait pour lui cet amour des mots et de la langue française, et cette intelligence passionnée des combats d’idées ».
 
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : « Une grande plume de l’Humanité s’est éteinte » : Ce matin, il fait un temps splendide à Paris. Et pourtant , aujourd’hui, la chaude voix du sud de Claude Cabanes s’est éteinte, vaincue par le cancer. Claude était une des grandes plumes de l’Humanité, dont il a dirigé la rédaction de longues années. Personne n’oubliera ses éditoriaux cinglants. Il fut aussi une grande voix du journal dans de nombreux médias, de France Inter puis à RTL.
Avec sa  voix rocailleuse, son sourire ou sa plume  aiguisée et pleine d’humour, il aimait les mots, il aimait le débat d’idées, la confrontation des esprits. Il aimait l’impertinence, le monde ouvrier,  la vie.  Claude détestait les injustices, toutes les injustices.
Il trouvait à chaque occasion, le bon mot, la bonne phrase qui ferait mouche. Il pouvait parfois même être de mauvaise foi, mais toujours pour la bonne cause.  Cela fut vrai dans ses nombreuses tentatives d’arrêter la cigarette.  J’ai  eu la chance d’apprendre mon métier à l’Humanité quand Claude en était l’une des signatures illustres. J’ai pu apprécier son envie de faire comprendre les njeux politiques du moment. J’ai vu comment il cherchait les angles d’attaques d’un éditorial, d’un article.
Comment dire simplement des choses compliquées.  Je l’ai vu chercher toujours  comment renouveler le journal, ce qui valait de belles empoignades dans la rédaction. Homme d’une grande culture, Claude a  toujours partagé cette richesse avec les lecteurs de l’Humanité et de l’Humanité dimanche, mais aussi  à la Fête du journal où il aimait polémiquer sur les estrades.  A sa famille, sa femme que j’ai eue hier au téléphone, à  tous ses proches, à ses amis journalistes du monde de la culture, j’adresse le salut fraternel du Parti Communiste. A tous, j’adresse  mon affection et mon amitié dans ce moment si difficile. « 
 

Posté par le 07 juil 2008 | Dans : a5-Les entretiens du blog citoyen, Débats autour de la refondation de la gauche Modifier

 

A lire sur le blog citoyen notre rencontre avec Claude Cabane
l’intervention de Claude Cabanes lors de la table ronde sur les perspectives politiques à la fête du PCF dans les Landes, le 6 juillet 2007

L'intervention de Claude Cabanes lors de la table ronde sur les perspectives politiques à la fête du PCF dans les Landes, le 6 juillet dernier dans a5-Les entretiens du blog citoyen photobio-claude-cabanes_232249_M » … Première chose. Quand on est communiste et qu’on parle, il peut y avoir des communistes qui ne partagent pas votre opinion. Donc je respecte les autres opinions des communistes et ce que je vais dire, évidemment, n’engage que moi…

Quand on écoute la radio et la télévision, on pourrait croire que le parti communiste français est mort puique on ne l’entend plus … Je veux dire que la parti communiste n’est pas mort. Pour moi, le parti communiste français, c’est comme une nappe phréatique. Il a subi, certes, beaucoup de défaites. Le communisme a été trahi ! Horriblement trahi  par certains dans le monde. Mais la nappe phréatique du communisme français, elle est toujours vivante…

Notre histoire, lorsqu’on a été acteur du Front populaire en 36, lorsqu’on a été acteur décicif de la résistance contre les nazis, lorsqu’on a pris part au gouvernement de la Libération, lorsqu’on a lutté contre les guerres coloniales, lorsqu’on a pris part à mai 68, on est une force politique encore vivante ! Je voulais le dire !

Deuxième chose… je pense qu’il faut garder le mot communiste (applaudissements). J’ai hésité longtemps, je me suis longtemps interrogé, mais ce n’est pas en effaçant les mots qu’on efface les choses. Et lorsque certains abandonnent les mots communiste et révolutionnaire, je pense qu’il est important pour nous de les conserver. Mais bien sûr, de les faire vivre avec les temps d’aujourd’hui et les temps de demain…

Je pense que la politique de Nicolas Sarkozy est minoritaire socialement mais qu’elle est majoritaire politiquement. Elle est minoritaire socialement parce qu’elle est détestable pour le sort du peuple français, détestable ! Par exemple nous passons tous à la station service. Nous sommes effarés du prix du sans plomb 98. Eh bien, il y a un an, le sans plomb coûtait un euro et il y avait 65% de taxes de cet euro qui rentraient dans les caisses de l’Etat. Aujourd’hui, il coûte un euro cinquante, il y a toujours 65% des taxes qui rentrent dans les caisses de l’Etat. Autrement dit, pendant que les pauvres travailleurs se posent la question  » mais comment je vais aller de mon domicile à mon travail, tous les jours avec ce prix de l’essence ? » hé bien, le robinet de l’argent coule à flot dans les caisses de l’Etat !

… Je crois que la force de Sarkozy aujourd’hui, c’est la faiblesse à gauche ! C’est la faiblesse de la gauche ! Et je crois que la gauche – je vais vite – elle a perdu la bataille électorale, elle a perdu la bataille politique parce qu’elle a perdu la bataille des valeurs ! Parce que Sarkozy a enfoncé la gauche sur la question du travail ! Sur la question du progrès ! Sur la question du mérite ! Même sur la question des classes !

… Pendant la campagne électorale, c’est presque le seul qui a parlé de la classe ouvrière ! c’est incroyable quand même ! La gauche, elle a reculé sur tous les fronts qui faisaient ses valeurs… Je tends à penser que je reste communiste parce que je crois que la société française est toujours organisée en classes sociales. Et qu’aujourd’hui ce n’est pas parce que le capital est aujourd’hui la classe dominante qui écrase tout, qui domine tout, qu’il n’y a pas d’autres classes. Il y a dans ce pays, sept millions de travailleurs qui travaillent dans des conditions difficiles, qui sont mal payés, qui vivent mal en dehors de leur travail ! Eh bien, c’est ça la classe ouvrière ! Ce qui a reculé, c’est la conscience de classe. Mais les classes sont toujours là ! Et même (…)  on voit que ces contradictions de classes, elles gagnent la société aujourd’hui… On a été battu sur les valeurs ! Quand on est battu sur les valeurs, on est battu politiquement et syndicalement. Donc il faut reconquérir les valeurs. Vous savez qu’il y avait un grand révolutionnaire italien qui s’appelait Gramsci. C’est lui qui a dit (que) lorsqu »on perd les batailles sur les idées, on perd les batailles politiques ! Et alors, moi, j’avoue que j’ai été ravi d’entendre l’autre jour, monsieur Fillon, le premier ministre, dire  » nous avons battu la gauche idéologiquement ! »

Jusqu’ici on nous disait  »Mais l’idéologie c’est mort. Tout ça ce sont des ringardises, des vieilles choses… » Le premier ministre dit « On les a battu idéologiquement ! » Eh oui, ils nous ont battu idéologiquement au delà même des personnes, des partis… Donc la bataille à gauche, c’est une bataille très profonde maintenant. Très, très profonde…

J’ai deux convictions profondes depuis que je m’occupe de politique, depuis que je suis communiste. La première, c’est que sans l’union, l’unité – quelque mot qu’on utilise – de la gauche, on ne peut rien faire de fondamental dans ce pays. Première chose. Ca c’est la conviction absolue ! Il y a un peuple de gauche dans ce pays et quand on n’utilise pas l’ensemble de ce peuple de gauche, on ne peut pas bouger les lignes, on ne peut pas conquérir le pouvoir, on ne peut pas changer la société ! Mais inversement, quand la gauche renonce à être elle-même – et pardonne-moi mais quand j’entends un éminent dirigeant du parti socialiste – Manuel Valls - dire  » Moi désormais, je préfère Clémenceau à Jaurès «  eh bien j’appelle ça une défaite en rase campagne ! une défaite en rase campagne ! (applaudissements)

Lorsque j’entends un éminent dirigeant du parti socialiste, par ailleurs pour lequel j’ai voté aux élections municipales à Paris – j’ai voté pour lui et pour les listes de gauche – dire qu’il veut marier le socialisme et le libéralisme, eh bien, je ne crois pas que l’on peut marier le socialisme et le libéralisme ! Je crois que si l’on veut avoir une perspective d’avenir, il faut avoir le courage d’affronter le libéralisme ! Eh je vais vous dire… je pense qu’à gauche, étant donné l’histoire  cruelle qu’on a vécu, en particulier nous les communistes… étant donné la catastrophe que ça a été à l’Est – à l’Est ils ont construit une société qui était complètement invivable, invivable, des Etats policiers, des Etats concentrationnaires… Eh bien tout ça nous a traumatisé… Mais je me pose maintenant des questions. par exemple : est-ce que pour une politique  de gauche vraiment … efficace pour reconstruire ce travail à gauche, est-ce qu’il ne faut pas se reposer la question des nationalisations, est-ce qu’il ne va pas y avoir des  moyens de production, des centres financiers  qu’il va falloir reprendre en main ? Pourquoi est-ce que l’on aurait peur du mot nationalisation ? Moi je n’en n’ai pas peur ! Certes les nationalisations, elles n’ont pas bien fonctionné en bas … mais je crois que l’on ne pourra pas faire une nouvelle politique de gauche si l’on ne reconquiert pas du terrain sur le marché et sur le capital. Voilà ! Et je pense  qu’il va falloir même de la planification, de la planification – j’ai presqu’envie de dire autoritaire ! Il va falloir  contraindre parfois à ne pas vider les usines pour les amener je ne sais où ! A ne pas accepter par exemple … Hier soit, il y avait un débat au casino d’ Hossegor – j’étais très fier car j’ai réussi à faire applaudir Karl marx au casino d’Hossegor ! – (rires) J’en suis très fier, ça je n’oublierai jamais ! Mais il y avait un débat sur mai 68 formidable  –  comme quoi, il y a un besoin quand même , très grand… Il y a eu un débat où on a évoqué la Chine, l’Inde, la mondialisation (avec une attitude résigné NDLR). Mais enfin, moi je crois qu’il n’y a aucun rapport entre ce que font les Chinois et le fait qu’un grand groupe de la grande distribution qui est côté au CAC 40, qui est un des plus grand bénéficiaire de l’économie française aujourd’hui , refuse à des caissières de supermarché des tickets de restaurant à 4,25 ou 5 euros. Ca n’a aucun rapport ni avec la Chine, ni avec la mondialisation ! Ca s’appelle simplement de l’expoitation ! Nous vivons dans une société où l’expoitation est toujours là de plus en plus présente…

Pour la gauche, on a un chantier formidable. Il y a deux congrès : le congrès du parti socialiste, le congrès du parti communiste. Je ne sais pas ce qu’il va en sortir. Je ne sais pas. Je m’inquiète un peu tout de même… Il faut qu’on devienne crédible… Il faut donc montrer les outils qui vont permettre de devenir crédible. C’est pour ça que je parlais de nationalisation. Il faut que l’Etat reprenne la main… En Grande Bretagne c’est l’Etat qui a renfloué une grande banque pour éviter la catastrophe ! Aux Etats-Unis, c’est l’Etat fédéral, d’autres Etats, qui prennent en mains toute une partie de l’économie pour la protéger ! Je ne vois pas pourquoi à gauche on aurait des pudeurs de jeune fille ! Franchement !

 … Donc il faut réfléchir, travailler !

L’Europe aussi elle va mal. On a vu que les Irlandais ont dit qu’elle allait mal ! Je suis toujours extrêmement choqué! Après que la peuple français a dit non, on lui a repassé le plat en douce à l’Assemblée nationale – pardonnez moi : repassé le plat en douce ! (bis) Je pense que sur l’Europe il ne va pas falloir se laisser faire ! Quand on pense que des commissaires européens, des hommes sans voix, sans visage, des sortes de spectres anonymes qui ne viennent jamais s’expliquer nulle part, ni à la TV… Et donc il y a un gros problème maintenant de la démocratie et de l’Europe !

Et quant à la gauche, il faut qu’elle ait du courage, qu’elle regarde les choses en face ! Actuellement on peut dire qu’elle est assez lamentable ! Elle est incapable de faire face à ce que dit Nicolas sarkozy ! Il faut vraiment qu’elle se reprenne. Mais peut être que pour ça il faut que le peuple s’en mêle ! (vifs applaudissements)

Propos recueillis et publiés par X D pour le blog citoyen, socialiste et républicain avec l’aimable autorisation de Claude Cabanes.

Claude Cabanes,  journaliste et écrivain  a été chef de la rubrique culture, puis rédacteur en chef adjoint de l’Humanité dimanche, puis rédacteur en chef de l’Humanité.

Jean-Pierre Chevènement interviewé en plein cœur de la crise grecque sur FigaroVox.

Créé par le 08 août 2015 | Dans : Le Che, Pour une autre Europe

Jean-Pierre Chevènement : «Si la Grèce sortait de l’euro, elle pourrait se redresser» (1/2)

                                   
Jean-Pierre Chevènement interviewé en plein cœur de la crise grecque sur FigaroVox. dans Le Che XVMcd1e31d8-3d2c-11e5-84f4-04ac2c846ad7                                                                                
 

FIGAROVOX/COLLECTION – Chaque week-end jusqu’à la fin du mois d’août FigaroVox vous offre exceptionnellement un entretien réservé aux abonnés Premium. Cette semaine Jean-Pierre Chevènement que nous avions interviewé en plein cœur de la crise grecque. Première partie.

Le 3 juillet dernier à la vielle du référendum grec, l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense confiait à FigaroVox qu’une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro ne serait pas une catastrophe. Au contraire, elle permettrait au pays de Périclès de se redresser. Le Che prônait déjà l’instauration d’une monnaie commune pour remplacer la monnaie unique.


PROPOS RECUEILLIS PAR

ALEXANDRE DEVECCHIO @AlexDevecchio


A lire également la deuxième partie de l’entretien:

Jean-Pierre Chevènement: «La menace pour l’Europe n’est pas à l’Est, mais au Sud» (2/2)

Le Premier ministre Alexis Tsipras va soumettre le plan d’aide à la Grèce à référendum. Que vous inspire cette décision?

Jean-Pierre Chevènement: Cela me paraît être une décision démocratique et légitime. Le plan d’aide est très critiquable. Les institutions de Bruxelles auraient pu bouger sur au moins deux volets. D’abord, le volet financier: le Premier ministre grec demandait qu’on allonge de 5 à 9 mois la durée du plan d’aide actuel. Cela était tout à fait raisonnable. Ensuite, sur le volet de la dette. Des prix Nobel d’économie comme Joseph Stiglitz ou Paul Krugman, mais aussi en France le directeur de la recherche et des études de Natixis, Patrick Artus, qui n’a rien d’un gauchiste, s’accordent à reconnaître que la dette grecque, qui représente 177% du PIB, n’est pas soutenable ni donc remboursable. Il y a une volonté punitive dans ce «plan d’aide»: on voulait par avance donner une leçon au Portugal, à l’Espagne, à l’Italie, voire à la France. Plus largement, il est le symbole de l’échec de la «règle d’or» imposé en 2012 à tous les pays d’Europe après avoir été adoptée par l’Allemagne dès 2009. Mais ce qui vaut pour l’Allemagne ne peut pas valoir pour tous les autres. On touche au vice originel de la monnaie unique qui juxtapose des pays très hétérogènes et fait diverger leurs économies au lieu de les faire converger. Par un mécanisme bien connu, les zones les plus productives ont vu leur production croître tandis que les zones moins compétitives ont vu la leur décliner et se sont donc appauvries. Il y a un défaut de conception au départ dont le résultat était tout à fait prévisible.

Un certain nombre de dirigeants européens se sont agacés de cette décision. Comprenez-vous cette réaction?

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a dit: «Il n’y a pas de démocratie en Europe en dehors des traités». Or le traité de Lisbonne reprend la quasi-totalité, la «substance» comme l’a dit Madame Merkel, du projet de «traité constitutionnel» qui avait justement été rejeté par le peuple français en 2005 par référendum. Par ailleurs, Monsieur Juncker ne me paraît pas le mieux placé pour mener le combat du oui au référendum grec. En effet, il a été un excellent Premier ministre luxembourgeois mais du point de vue du Luxembourg qu’il a organisé, avec succès, comme un véritable paradis fiscal! Cela ne le qualifie pas pour prêcher la solidarité.

Pourquoi ces démocrates revendiqués semblent-ils autant redouter le choix du peuple?

Souvenez-vous de Jacques Delors qui disait en 1992 que les hommes politiques en désaccord avec Maastricht devaient «prendre leur retraite ou faire un autre métier…». Le ver était dans le fruit depuis très longtemps. Pour comprendre la nature profondément antidémocratique de l’actuelle construction européenne, il faut remonter des décennies en arrière au «système» Jean-Monnet, que l’on peut qualifier de «système de cliquets». L’Europe fonctionne par une suite de petits faits accomplis sur lesquels les citoyens ne peuvent plus revenir: on commence par le charbon et l’acier, puis par le marché commun, le droit communautaire, la réglementation de la concurrence, et enfin la monnaie unique pour arriver au «grand saut fédéral». Les peuples européens sont amenés à se dépouiller peu à peu de leur souveraineté sans en avoir réellement conscience. Petit à petit, ils se retrouvent piégés. Les dirigeants européens ont amené les peuples où ils ne voulaient pas aller sans leur poser franchement la question. A la fin, s’apercevant de la supercherie, ces derniers ont dit non, en France, mais aussi aux Pays-Bas, au Danemark ou en Irlande. Pourtant les dirigeants ont considéré que cela ne valait rien, au regard d’une orthodoxie européenne qu’ils considèrent au-dessus de toute démocratie.

L’Europe s’est construite par effraction et l’essence du système européen est oligarchique. Le Conseil européen des chefs d’Etat est la seule institution légitime, mais ne se réunit que périodiquement et ne dispose pas d’outils pour traduire ses impulsions. La Commission européenne est composée de hauts fonctionnaires qui ne sont pas élus mais nommés de manière très opaque. Comme l’affirme la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe, le Parlement européen n’est pas un parlement. Il ne peut pas l’être car il n’y a pas de peuple européen, mais une trentaine de peuples différents. Dès le départ, l’Europe repose sur un postulat non vérifié: on a voulu faire l’Europe contre les nations ; on pensait qu’elle pouvait s’y substituer. Or les nations sont le cadre d’expression de la démocratie. Il faut désormais aller sur la voie de l’Europe confédérale, la seule qui soit légitime et démocratique: celle qu’avait proposée le général de Gaulle en 1962 avec le plan Fouchet. Seule une Europe à géométrie variable, souple envers chaque pays, pourra avancer. Cette nouvelle Europe aurait vocation à déboucher sur une «Europe européenne» et non inféodée. Le traité transatlantique, s’il était adopté, serait un nouveau coup porté à ce qui reste de notre souveraineté. Celui-ci ne comporte pas d’avantages évidents pour la France et nous soumettrait à des normes et juridictions influencées par les Etats-Unis. J’attends que la France fasse entendre sa voix sur un sujet qui du temps du général de Gaulle ne serait pas passé inaperçu.

Sur le fond, êtes-vous favorable au «Oui» comme Jean-Claude Juncker ou au «Non» comme Alexis Tsipras?

Je n’ai pas à me prononcer à la place du peuple grec qui doit prendre ses responsabilités. C’est un peuple courageux. Il l’a montré à plusieurs reprise dans son histoire: dans sa guerre d’indépendance puis, en 1940, face à l’Italie fasciste qu’il a fait reculer et face à l’invasion nazie en 1941. Traditionnellement, il y a un sentiment philhéllène qui s’exprime en France. Je me compte d’ailleurs parmi les gens qui aiment la Grèce car pour moi ce pays représente aussi l’antiquité, le grec ancien, la démocratie. Ne serait-ce que pour avoir eu jadis un accessit au concours général de version grecque, je ne peux pas leur en vouloir! Sans la Grèce, il manquerait quelque chose d’essentiel à l’Europe.

Pour le président la Commission européenne, un «non» voudrait dire, indépendamment de la question posée, que la Grèce dit «non» à l’Europe. Partagez-vous ce point-de vue?

C’est absurde! Comment un président de la Commission européenne peut-il parler ainsi? Il confond la zone euro qui compte dix-huit membres et l’Union européenne qui en regroupe vingt-huit. Il existe donc dix pays qui ne sont pas dans l’union monétaire et qui sont dans l’Union européenne. La Grèce restera dans l’Europe. Et si, elle doit sortir de l’euro, nous devons l’aider à le faire dans des conditions qui ne soient pas trop douloureuses. Si la Grèce sort de l’euro, elle dévaluera sa monnaie qu’on pourrait appeler l’euro-drachme et rester attachée à l’euro dans un rapport stable de l’ordre de 70%. Il faudrait restructurer la dette à due proportion. Cette hypothèse est réaliste et remettrait la Grèce sur un sentier de croissance. Elle rendrait le pays encore plus attractif pour les touristes. Elle permettrait à la balance agricole grecque de redevenir excédentaire, ce qu’elle était avant l’euro et de développer une économie de services notamment dans la logistique et les transports. C’est un pays magnifique, l’un des plus beaux endroits du monde, qui bénéficie d’une véritable attractivité sur le plan géographique et d’un patrimoine historique pratiquement sans équivalent.

Ceux qui prédisent le chaos en cas de sortie de la Grèce de l’euro jouent-ils la stratégie de la peur ou ont-ils raison?

Dans toute dévaluation, il y a des moments difficiles: dans les premiers mois et peut-être dans la première année. Mais ensuite, il y a des facteurs positifs qui interviennent: les produits du pays sont moins chers. Les avantages comparatifs qui sont les siens, sont accrus. Le tourisme par exemple bénéficie d’un effet d’appel. Des entreprises pourraient investir dans une perspective de rentabilité. L’Europe ne peut pas se permettre de rudoyer la Grèce, de l’écraser d’un pied rageur au fond du trou où elle se serait mise d’elle-même. Ce n’est pas raisonnable. Sauf si l’on souhaite dresser les peuples européens les uns contre les autres. Si la Grèce devait être amenée à recréer une sorte d’euro-drachme, il faudrait l’aider par des fonds structurels importants à supporter l’inévitable renchérissement de ses importations dans un premier temps. Et lui donner des facilités pour se redresser. Je pense qu’elle en a la capacité. Encore une fois, c’est un pays qui a beaucoup d’atouts.

A terme l’éclatement, voire la disparition de la monnaie unique, sont-ils inévitables?

La monnaie unique a énormément accru les divergences de compétitivité entre pays européens. Prenons le cas de l’économie française. Elle avait un déficit commercial par rapport à l’Allemagne de vingt-huit milliards de francs en 1983. Aujourd’hui, le déficit de la France sur l’Allemagne serait selon certaines sources (Eurostat) de trente-cinq milliards d’euros. Comme l’euro, représente six fois et demi le franc, le déficit a au moins quadruplé en tenant compte de l’inflation depuis 1983. La monnaie unique, qui a définitivement empêché la France de dévaluer, nous met une sorte de nœud coulant qui se resserre. Nous sommes désormais tombés au niveau d’industrialisation de la Grèce (12 % du PIB). Nos fleurons du Cac 40 se développent, mais à l’étranger.

Une sortie ordonnée de la zone euro, ou du moins de la monnaie unique est-elle possible?

Je suis profondément européen. Mais je ne crois pas que les modalités choisies pour la construction européenne actuelle soient les bonnes. Elles devraient être révisées. C’est très difficile parce que tous ces gens-là ont engagé leur crédit sur la monnaie unique. J’ai fait un petit livre qui s’appelle Le bêtisier de Maastricht. Il faut relire le florilège de déclarations de nos dirigeants de droite et de gauche, nous promettant, la prospérité, le plein emploi, que nous allions rivaliser avec l’Amérique, que le dollar n’aurait qu’à bien se tenir, etc. Une somme d’inepties qui ne peut que susciter le rire ou la commisération lorsqu’on relit tout cela avec le recul. Lorsqu’on a fait fausse route, il faut savoir revenir à la bifurcation et prendre la bonne direction. La monnaie commune pourrait être celle-ci.

De quoi s’agit-il?

L’euro perdurerait comme symbole de notre volonté d’aller vers une Europe toujours plus unie, mais deviendrait monnaie commune et non plus unique. Elle serait valable dans les échanges internationaux en gardant des subdivisions nationales: l’euro-drachme, l’euro-lire, l’euro-mark, l’euro-franc, etc. Certains pays pourraient augmenter de quatre ou cinq pour cent la valeur de leur monnaie interne, d’autres la garder stable et certains, comme la Grèce, la diminuer. Tous les deux ou trois ans, on pourrait procéder à de légers ajustements pour tenir compte des compétitivités relatives qui permettraient de tenir dans la durée. Cette monnaie commune serait le panier des subdivisions nationales. Elle serait cotée sur le marché mondial des devises. Rien de plus simple ; le monde est flexible. Il y aurait une cotation qui interviendrait tous les jours et une certaine stabilité s’installerait entre cette monnaie commune, le dollar et le yuan. Derrière tout cela se profile la réorganisation du système monétaire international profondément malade.

La France a-t-elle suffisamment pesé sur les négociations?

La France aurait pu intervenir d’une voix plus forte pour que le plan défini par l’Eurogroupe ne soit pas aussi dur sur le volet financier et sur le volet de la dette. Je pense que la France a perdu une occasion de faire entendre sa voix comme sur le dossier des sanctions contre la Russie qui nous pénalisent aussi. La vraie menace pour l’Europe n’est pas à l’Est, mais au Sud: c’est Daesh. Lire la suite ici.

                

Jean-Pierre Chevènement donne une leçon de géopolitique sur FigaroVox

Créé par le 08 août 2015 | Dans : Le Che

Jean-Pierre Chevènement donne une leçon de géopolitique sur FigaroVox dans Le Che XVMf1c9fc48-3d30-11e5-8cf9-8f831f116e76                                                                                                                    

FIGAROVOX/COLLECTION – Chaque week-end jusqu’à la fin du mois d’août FigaroVox vous offre exceptionnellement un entretien réservé aux abonnés Premium. Cette semaine Jean-Pierre Chevènement qui nous donne une leçon de géopolitique. Deuxième partie.

1/5

Le 3 juillet dernier juste après les attentats Saint-Quentin-Fallavier, l‘ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense confiait à FigaroVox sa vision très gaulliste de la politique étrangère. Pour le Che , il ne faut pas se tromper d’ennemi: la menace pour l’Europe n’est pas la Russie, mais Daech.


PROPOS RECUEILLIS PAR

ALEXANDRE DEVECCHIO @AlexDevecchio


Quelques mois seulement après les attentats de janvier, la France a une nouvelle fois été victime du terrorisme. Avons-nous sous-estimé la menace?

Elle était tout à fait prévisible. J’ai dit à l’époque au président de la République que nous allions avoir devant nous des décennies de terrorisme. Aucune démocratie n’a chaviré à cause de celui-ci. Il s’agit d’une réalité douloureuse mais auquel un grand Etat doit savoir faire face. Pour réduire le terrorisme, il faut garder son sang-froid, avoir une vue large et longue, une parole publique claire. Le but des islamistes est de créer un affrontement du monde musulman tout entier contre l’Occident. Ils veulent le choc des civilisations, mais nous ne devons pas tomber dans ce piège. Il faut assécher le terreau sur lequel le terrorisme djihadiste se développe. C’est beaucoup plus difficile qu’à l’époque d’Action directe car ce mouvement terroriste n’avait absolument aucun soutien dans la classe ouvrière française alors qu’aujourd’hui un certain nombre de jeunes «paumés» peuvent être tentés par une démarche de radicalisation. Mais il faut rejeter par avance toute culture de l’excuse!

Manuel Valls a donc eu tort d’utiliser le terme de choc de civilisation …

Il faudrait lui donner le temps de s’expliquer. Samuel Huntington, lui-même, n’employait pas ce mot pour le recommander, mais pour montrer qu’il était à l’horizon. Je réfute l’idée du choc des civilisations: C’est ce que veut Daesh. Ne tombons pas dans ce piège. Mais la menace de ruptures majeures pour la France vient incontestablement non pas de l’Est, mais du Sud, notamment pour des raisons démographiques. Dans l’Afrique subsahélienne, il existe des pays dont le taux de fécondité va jusqu’à sept enfants par femme. Il sera impossible de promouvoir le développement dans ces pays s’ils ne font pas l’effort de se responsabiliser et si les religions ne nous y aident pas. Il faut aussi prendre conscience que le Moyen-Orient reste un baril de poudre qui demande une vigilance particulière du point de vue de la sécurité de la France car il concentre la moitié des réserves de pétrole et de gaz mondiales.

Notre pays est en proie à une crise économique et sociale, mais aussi à une crise identitaire profonde. Ce type d’attentat peut-il déstabiliser la société en profondeur?

Nous avons des tensions liées à la situation économique et des tensions qui résultent de la concentration de populations immigrées dans certains quartiers ou dans certaines zones comme la Seine-Saint-Denis ou les quartiers Nord de Marseille. Tout cela témoigne d’une grande cécité historique de la part des pouvoirs publics. Il faut mener une politique d’intégration, mais cela suppose d’abord que la France s’aime assez elle-même pour donner envie à ses enfants de s’intégrer à elle. C’est un problème complexe, mais je suis persuadé qu’à long terme nous avons tous les éléments de sa solution. Cela suppose beaucoup de conditions réunies et laisse prévoir beaucoup de secousses en attendant. Mais de ces secousses mêmes nous tirerons l’énergie salvatrice du sursaut. «Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve» selon la formule du poète Hölderlin.

L’islam est-il compatible avec la République?

Je m’intéresse beaucoup à l’islam depuis que j’ai été sous-lieutenant en Algérie. Il y a dans le Coran énormément d’invocations à la rationalité, même s’il ne comporte pas que cela. Il faut que l’islam se dégage des dogmatismes excessifs, dont sont imprégnés certains de ses courants. Le catholicisme aussi a bien dû se dégager d’un certain absolutisme. Néanmoins, c’est plus compliqué avec la religion musulmane car il n’y a pas de clergé. Il faut que les musulmans se prennent en main et séparent eux-mêmes le bon grain de l’ivraie. J’avais lancé en 1999 une consultation dont Nicolas Sarkozy avait tiré les conséquences avec le CFCM (Conseil français du culte musulman). Cela n’a pas été une réussite, mais il y a eu un manque de fermeté dans la mise en œuvre d’une politique permettant de former des imams à la française: des imams qui, pour commencer, parleraient le français car la plupart ignorent notre langue. Il nous faut une vue à long terme et le courage de s’y tenir.

Certains intellectuels comparent la faiblesse des gouvernements européens actuels à la lâcheté des dirigeants avant la Seconde guerre mondiale. Que pensez-vous de cette comparaison?

On dit «chien méchant». A juste titre: Al Quaïda, Daesh sont atrocement méchants. Mais il faut aussi se demander ce qui les a rendus méchants? Prenons l’exemple de l’Irak. Les Etats-Unis ont considéré qu’ils pouvaient supprimer un Etat, dissoudre son armée, renvoyer ses fonctionnaires … Pour mettre à la place quoi? Un régime pseudo-démocratique dans un pays qui était un grand Liban et qui a été livré aux partis chiites qui vont prendre leurs ordres à Téhéran. Nous avons le résultat auquel il fallait s’attendre: la prépondérance iranienne dans la région et l’envol du terrorisme sunnite après l’écrasement d’un nationalisme laïc. De même pour la Libye. Nous pouvions protéger Benghazi, comme le préconisait le mandat de l’ONU, sans pour autant faire tomber Kadhafi. Nous avons livré la Libye au chaos, comme les Américains l’on fait avec l’Irak. Dès lors, il ne faut pas s’étonner de voir les migrants déferler sur les côtes italiennes.

Vous êtes généralement partisan du «non-interventionnisme». Faut-il faire une exception avec Daech et envoyer des troupes au sol?

Il faut reconstituer les Etats – Irak et Syrie – dans leurs frontières. Les buts politiques d’une intervention doivent être clairs et approuvés par l’ONU. Il faut se demander si le mot d’ordre «Bachar doit partir» était bien raisonnable. Nous avons aujourd’hui trois partenaire en lice: le régime de Bachar el-Assad, Daech et al-Nosra, c’est-à-dire Al-Qaïda. Je ne suis pas sûr que l’on doive émettre une préférence pour Daech ou pour al-Nosra. Nous sommes dans une situation où la France devrait jouer les intermédiaires entre un certain nombre de courants démocratiques et le régime de Damas, si déplaisant soit-il. Le régime syrien est un régime brutal et violent, mais qui a au moins le mérite de ne pas chercher à instaurer un Califat, y compris en Seine-Saint-Denis.

Et si Bachar el-Assad est trop affaibli?

Il y a deux ans il s’agissait d’intervenir pour le faire tomber. Heureusement, les Russes et les Américains nous ont évité ce qui aurait été une grave erreur. Le monde arabe est dans un état de décomposition profond. L’Occident y a une certaine responsabilité. Il faut favoriser un accord de sécurité entre le monde perse et le monde arabe et trouver un équilibre de sécurité entre les sunnites et les chiites. Cela peut passer par un pacte de sécurité impliquant l’Iran et garanti par les cinq grandes puissances avec l’Iran chiite qui est la puissance dominante dans la région et qui est une grande civilisation. Il faudra également régler le conflit israélo-palestinien qui est un abcès de fixation dans la région depuis bientôt un demi-siècle. Tout ne se traite pas militairement, mais certaines précautions doivent être maintenues et un bon budget militaire est nécessaire à la France dans la période qui vient. En même temps cela ne dispense pas d’être intelligent …

Un mot sur Charles Pasqua …

Il a marqué la place Beauvau comme ministre de l’Intérieur. Il a pris de bonnes initiatives en matière de législation anti-terroriste notamment. Lorsque j’étais moi-même ministre de l’Intérieur, j’ai d’ailleurs fait appliquer la loi de janvier 1995 qui ne l’avait pas été et qui est le premier texte à mentionner le mot de «police de proximité». Je lui rends ses droits d’auteur. Charles Pasqua était un homme qui avait été formé dans la Résistance et qui avait sans doute gardé de cette période des méthodes pas toujours très orthodoxes. On le lui a reproché. Mais cela ne doit pas masquer l’essentiel: il était un patriote et un grand serviteur de l’Etat. A titre personnel, je n’ai pas oublié qu’en 1992, nous avons livré un combat commun contre le traité de Maastricht, puis en 2005 contre le Traité constitutionnel européen. J’appréciais aussi l’acteur qu’il était dans tous les sens du terme. Il a puissamment animé notre scène politique, si bien que même ses adversaires ne pouvaient pas le détester.

                

Les actes du colloque du 1er juin 2015 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.

Créé par le 08 août 2015 | Dans : Blog du Che, Economie, Gauche anti-libérale, Projet politique, Une autre mondialisation

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