décembre 2015

Archive mensuelle

A demain Gramsci

Créé par le 31 déc 2015 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD

Dans un opuscule portant le titre de ce billet (69 pages, éditions du CERF, collection le poing sur la table), Gaël Brustier décortique le processus de liquidation de la perte d’hégémonie idéologique de la gauche. Il démonte la façon d’être d’une gauche impuissante qui ne comprend plus le peuple et renonce à agir. Avec un brin d’ironie, le politologue oppose « François Hollande, un président si peu gramscien » au pape François, formé à l’école de la théologie de la libération et « sorte de héros gramscien » qui aurait entrepris la reconquête des esprits en prônant « l’inculturation de l’Evangile, c’est à dire…une évangélisation qui laisserait une large place aux cultures populaires et aux traditions locales » pour « remettre les pauvres au centre des préoccupations de l’Eglise ». Le propos de l’auteur ne vise pas le fond de l’action du pape argentin mais sa pédagogie adaptée à sa vision de la transformation de l’Eglise catholique. Avec justesse, Gaël Brustier décrit la démarche des dirigeants de Podemos, ces chercheurs en sciences politiques qui articulent l’action du mouvement avec   »le sens commun » cher à Gramsci et trouvent ainsi un débouché électoral et politique au fameux mouvement des Indignés qui protestaient sur les places d’Espagne en 2011.

A l’heure  d’un basculement inavoué de l’axe de gravité de la gauche gouvernementale vers un néo-conservatisme mal inspiré mais somme toute en adéquation avec son ralliement aux politiques néolibérales, cette leçon de choses politiques vient à point.

L’année 2015 a commencé en France par l’effroyable tuerie du mois de janvier et s’achève sur fond de projet liberticide après les évènements de novembre, comme si le salut venait de la captation des thèmes chers à la droite extrême. Une illustration grandeur nature de la confusion des genres d’une gauche déboussolée et sans idée!

On saura gré à l’auteur d’avoir dédié son ouvrage à Jacques Mandrin et de le terminer avec  une magistrale pédagogie dans un dernier paragraphe  intitulé « le vieux, la crise et le neuf », en clin d’œil au livre du Che français qui cosignait alors ses précédents ouvrages sous le pseudonyme de Jacques Mandrin (1).

A demain ensemble pour une nouvelle année!

Xavier DUMOULIN

 (1) « Le vieux, la crise et le neuf » écrit en 1974 sous la plume de Jean-Pierre Chevènement

Le Maghreb et son Nord – Colloque de la Fondation Res Publica

Créé par le 28 déc 2015 | Dans : Blog du Che, Monde arabe, Proche et Moyen-Orient

 

Colloque du 17 février 2014.

Accueil   – 23/06/2014

Intervention de Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica, au colloque « Le Maghreb et son nord » du 17 février 2014.

Que peuvent-faire l’Europe et la France au Maghreb ?   – 23/06/2014

Intervention de M. Francis Ghilès, Senior Researcher au Centre d’Etude et de Documentation Internationale (CIDOB) de Barcelone, ancien correspondant du Financial Times pour l’Afrique du Nord, au colloque « Le Maghreb et son nord » du 17 février 2014.

Le Maghreb et son Nord. Perspectives sur Fond de Crise Mondiale   – 23/06/2014

Intervention de M. Walid Bel Hadj Amor, Directeur général adjoint du groupe Comete, Président du Centre tunisien de veille et d’intelligence économique, au colloque « Le Maghreb et son nord » du 17 février 2014.

Le Maghreb pont entre l’Europe et l’Afrique   – 23/06/2014

Intervention de M. Abderrahmane Mebtoul, Professeur des universités, expert international, au colloque « Le Maghreb et son nord » du 17 avril 2014.

L’intégration régionale : un impératif et non une option   – 23/06/2014

Intervention de Mostapha Bousmina, Chancelier de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, président de l’Université Euro-méditerranéenne de Fès, au colloque « Le Maghreb et son nord » du 17 avril 2014.

Débat final   – 23/06/2014

Débat final, animé par Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica, au colloque « Le Maghreb et son nord », le 17 avril 2014.

Hommage à Hocine Aït Ahmed : « le patriotisme aujourd’hui, c’est la démocratie »

Créé par le 28 déc 2015 | Dans : a-le quartier libre de XD, Monde arabe, Proche et Moyen-Orient

Dans sa livraison du 26 décembre, Le Monde évoque la disparition de Hocine Aït Ahmed,  « héros de l’indépendance algérienne, infatigable militant de la démocratie »…, cet intellectuel « aristocrate du socialisme »… « qui a toujours eu une âme de résistant, farouche militant de la culture » et de la question berbère liée au combat pour les libertés démocratiques…(1)

Né en 1926 dans une famille de notables kabyles, il milite à 17 ans au sein du PPA (le Parti du peuple algérien) et devient l’un des premiers chefs de l’organisation spéciale, branche militaire du mouvement de libération nationale, représentant du MTLD ( le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) au Caire et l’un des dirigeants du comité révolutionnaire qui déclencha l’insurrection du 1° novembre 1954 et constitua le noyau du FLN (Front de libération nationale)  dont il fut le représentant à la fameuse conférence des non-alignés à Bandoug. Ce diplomate de la révolution, ambassadeur auprès de l’ONU, est arrêté avec d’autres dirigeants révolutionnaires suite au détournement, par l’armée française, de l’avion qui le transportait vers Tunis le 22 octobre 1956. (2)

Libéré au moment du-cessez-le-feu (mars 1962), il refuse de siéger au bureau politique dès la fin juillet, rend son portefeuille de ministre d’Etat et s’exile à Paris puis en Suisse. Elu député de Sétif en septembre, il siège au parlement d’Alger comme chef de l’opposition. Il dénonce alors le régime policier puis la constitution « qui ne vise qu’à légitimer le pouvoir personnel » et « le FLN qui est une fiction et un parti coupé du peuple et de ses meilleurs cadres populaires ».

Il fonde le FFS (Front des forces socialistes)  qui devait organiser l’insurrection kabyle en 1963. Arrêté le 19 octobre 1964, Aït Ahmed est condamné à mort puis gracié. Il s’évade de sa prison le 30 avril 1966 et rejoint la Suisse. Il dénonce la dictature militaire de Boumediene.

Il retourne en Algérie après les émeutes populaires de 1988 puis croit bon de défendre le respect de la légalité constitutionnelle en 1991 alors que le coup d’Etat se prépare contre le  FIS vainqueur des législatives… Lors de l’élection présidentielle d’avril 1999, il se retire à la veille du scrutin pour dénoncer la fraude. En 2013, à l’âge de 86 ans, il renonce à la présidence du FFS. Il décède le 23 décembre 2015 à Lausanne.

Xavier DUMOULIN

(1) Le journal dont nous reprenons de très larges extraits sur ce blog citoyen, précise néanmoins qu’ « on a souvent, à tort, présenté l’homme comme le représentant des Kabyles. Hocine Aït Ahmed, dont le père était caïd et la famille liée au cheikh de la zaoula du village, à Aïn-El-Hammam en Haute-Kabylie, connaissait parfaitement la langue arabe.. Il n’a jamais été berbériste mais aura, au contraire, œuvré pour maintenir la question berbère dans le combat pour les libertés démocratiques. Une constante de son combat politique. »

« Le patriotisme aujourd’hui, c’est la démocratie », avait-il coutume de dire en affirmant qu’ « il faut démocratiser la société algérienne » pour qu’elle donne « l’exemple d’une intégration nationale de tous les Algériens fondées sur le droit à la libre expression de toutes les cultures. »

En 1976, dans son exil, Hacine Aït Ahmed a soutenu une thèse de doctorat sur « les droits de l’homme dans la charte et dans la pratique de l’OEA ( l’Organisation des Etats africains) ».

Auteur de plusieurs ouvrages, il a publié en 1983 aux éditions Sylvie Messinger, la première partie de ses combats (1942-1952) dans ses  » Mémoires d’un combattant – L’esprit d’indépendance » (239 p) dédiées notamment à sa mère, aux femmes algériennes « gardiennes de la culture populaire », aux militantes et aux militants. On regrettera l’indisponibilité du second volume après ce premier document politique d’une écriture très agréable, sobre et précise qui donne envie de fouiller les mémoires de ce chef historique de la révolution algérienne, enfant des hautes montagnes du Djurdjura.

(2) Arrestation  en même temps que Ben Bella, Boudiaf, Khider et Lacheraf dans le fameux détournement d’avion et détention en France de 1956 à 1962.

 

https://www.bing.com/videos/search?q=d%C3%A9c%C3%A8s+a%C3%AFt+hocine+ahmed+mohamed&view=detail&qpvt=d%C3%A9c%C3%A8s+a%C3%AFt+hocine+ahmed+mohamed&mid=2E99C5128F3E3CC2F3FA2E99C5128F3E3CC2F3FA&rvsmid=2F17A7BFE5C4D184F2892F17A7BFE5C4D184F289&fsscr=-2310

Regarder ci-dessus, en lien,  la vidéo en hommage au combattant de la liberté et des droits de l’homme et lire ci-dessous le discours de Hocine Aït Ahmed prononcé le 20 Mai 2009, à l’Université Paris Ouest, lors de la journée la d’études sur la guerre d’indépendance de l’Algérie, organisée par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BIDC)
« Parler de la révolution algérienne pour un homme de ma génération, c’est parler de ce que je considère comme un motif de fierté universelle. Elle concerne, par-delà les nationalismes, tout individu ou groupe humain qui n’a pas désespéré de voir, comme dit la chanson, s’accomplir un idéal de justice et de liberté. Mais en parler aujourd’hui, c’est aussi saisir ce que l’histoire a de terrible et de douloureux. Non seulement à cause du prix payé pour que cet idéal, en l’occurrence l’indépendance algérienne, s’accomplisse. Mais aussi parce qu’une fois qu’un premier pas a été accompli, l’on voit l’immensité de la tâche qui reste.
 
La longue marche vers la liberté, la justice et la démocratie n’a fait que commencer avec l’avènement de l’indépendance. Et cette longue marche n’a cessé d’être contrariée. Un coup d’Etat suivant l’autre, une régression annonçant l’autre. Le vingtième siècle, pour l’Algérie comme pour le reste du monde, aura été tout à la fois le siècle des souffrances innombrables, de la dignité retrouvée et des promesses non tenues.
 
Le siècle qui commence aura, pour les jeunes Algériens plus que pour d’autres jeunes du monde, commencé sous le signe de ces promesses non tenues. Leurs souffrances sont différentes des nôtres. (J’appartiens à une génération à qui nul n’a rien promis). Le cheminement de cette jeunesse est par conséquent différent du nôtre.
La génération de la guerre d’indépendance nationale leur a légué une des vérités essentielles de la vie : S’être battu une fois pour la liberté n’est pas une garantie d’infaillibilité. Et sans rentrer dans les détails des usurpations nombreuses qui ont suivi la libération, même parmi ceux qui se sont sincèrement investis dans la lutte pour l’indépendance se sont manifestés les traits haïssables de l’autoritarisme.
Il n’est jamais utile de spéculer sur le passé ni de le réécrire à sa convenance. Ce qui importe c’est de le connaître et d’en méditer les leçons. Il est d’autant plus utile de connaître son passé, qui nous vivons une époque bien curieuse. D’un côté les colonialistes sont de retour et revendiquent sans vergogne  » les bienfaits de la colonisation «  ; Et, face à eux. Des pouvoirs corrompus et illégitimes font dans la surenchère nationaliste tout en remettant au goût du jour les pires méthodes coloniales dans la conduite des affaires nationales.
 
Un dernier mot, peut-être, pour ce peuple algérien qui a tant donné à une révolution qui n’aurais pas été possible sans lui. Une révolution qui s’est fourvoyée dès qu’elle s’est détournée de son peuple pour se focaliser sur le culte du pouvoir.
 
Je dédie mon témoignage à toutes celles et à tous ceux qui, aux quatre coins de l’Algérie et dans la diversité de leurs appartenances, sont restés fidèles à cette idée de liberté et de justice qui veut que les pouvoirs soient au service des peuples et non le contraires. »

Pour faire face au monde nouveau, commençons par recaréner la République !

Créé par le 01 déc 2015 | Dans : Projet politique

16 novembre 2015 | 1

Par Jean-Pierre Chevènement, Président de République Moderne

acronyme-RM1Confrontées à la désindustrialisation, à un chômage de masse, à une précarité grandissante, à des migrations incontrôlées qui résultent, en partie, d’une politique étrangère inféodée, incapables d’assumer l’héritage de la nation républicaine et par conséquent le service de l’intérêt national, ni la droite ni la gauche actuelles ne paraissent en mesure de redresser le pays. Elles ont fait ensemble le lit du Front National. Celui-ci incarne une conception non républicaine de la Nation. La souveraineté nationale, pour lui, implique repli, fermeture, xénophobie et nullement ouverture à partir de ce que nous sommes, coopération, partenariat, amitié entre les peuples.

Le mot République a perdu son sens parce que l’idée même de la souveraineté – nationale ou populaire – s’est dissoute. Or, elle fonde la responsabilité. Il faut donc à la fois restaurer le sens de l’intérêt national et l’ouvrir vers des partenariats positifs à l’échelle européenne (au sens d’« Europe européenne ») et mondiale. C’est le contraire d’un nationalisme rétracté. C’est la nation républicaine qui parle au monde.

Pour que la République puisse encore une fois sauver la France, elle doit jouer un rôle pédagogique et fondamentalement éthique. Tenir un discours de vérité et de responsabilité. La nation donc, mais pas tournée vers elle-même, défensive quand elle est attaquée mais pas repliée. Une nation imaginative, entreprenante, consciente, équitable. La nation selon Jaurès : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène ». Pour créer le parti de la République moderne, il faudra évidemment faire bouger les lignes. Il faudra que les Français réapprennent à se parler au-delà des préjugés, des sectarismes, des intérêts dépassés. Pour faire face au monde nouveau, commençons par recaréner la République !

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