janvier 2016
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 31 jan 2016 | Dans : Amérique Latine
RELATIONS INTERNATIONALES L’Elysée entend s’affirmer à cette occasion comme le « premier partenaire » politique et économique européen de l’île des Caraïbes…
François Hollande a accueilli lundi Raul Castro par une chaleureuse accolade sur le tapis rouge à l’Elysée, où la visite du leader cubain signe la normalisation des relations entre La Havane et l’Europe. Les deux dirigeants devaient ensuite s’entretenir pendant près d’une heure avant la signature d’une douzaine d’accords. Un dîner d’Etat clôturera la journée.
Accueilli officiellement dans la matinée sous l’Arc de Triomphe, au sommet des Champs-Elysées pavoisés aux couleurs françaises et cubaines, Raul Castro poursuivait ainsi la première visite d’un chef d’Etat cubain en France depuis celle de son frère aîné Fidel, il y a 21 ans.
Pour l’occasion, la France a déployé des égards exceptionnels en dépêchant la numéro deux du gouvernement dans l’ordre protocolaire, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, à l’Arc de triomphe. Raul Castro, 84 ans, a également eu droit aux honneurs militaires et à une descente de la plus célèbre avenue du monde, escorté par la Garde républicaine à cheval.
Ce voyage officiel, inédit en Europe depuis que Raul Castro a succédé à son frère en 2006, répond à celui du président François Hollande à Cuba en mai 2015. La France, selon l’Elysée, entend s’affirmer à cette occasion comme le « premier partenaire » politique et économique européen de l’île des Caraïbes.
Plusieurs grandes entreprises françaises ont investi à Cuba, à commencer par le groupe Pernod Ricard qui y produit le rhum Havana Club, mais aussi Alcatel-Lucent dans les télécommunications et Total et Alstom dans l’énergie. Mais avec un volume de quelque 180 millions d’euros annuels, les échanges commerciaux restent à un niveau très faible. Ils « ne sont pas encore à la hauteur de nos ambitions », a reconnu vendredi le ministre français du Commerce extérieur, Matthias Fekl.
La France entend renforcer la présence de ses entreprises dans un pays qui s’ouvre progressivement à l’économie de marché avec la conclusion d’accords lundi dans les domaines du tourisme, des transports ou du commerce équitable. Paris voit aussi en La Havane un « élément clé » de la relance de sa relation avec l’Amérique latine. Comme un lointain écho au voyage historique du général de Gaulle en 1964, François Hollande y effectuera fin février une tournée qui le conduira au Pérou, en Argentine et en Uruguay.
Cuba a entamé un rapprochement spectaculaire fin 2014 avec son vieil ennemi américain, concrétisé par la réouverture d’ambassades dans les deux pays l’été dernier. Depuis avril 2014, La Havane discute aussi avec l’Union européenne afin d’instaurer « un cadre de dialogue politique et de coopération » censé tourner la page de vieilles querelles sur les droits de l’homme. L’étape parisienne offre au gouvernement communiste cubain l’occasion de renforcer son image.
Sources 20 Minutes avec AFP
D’après l’article de Leticia Martínez Hernández publié dans le quotidien cubain Juventud Rebelde et traduit par nos soins.
Le président cubain a été accueilli à l’aéroport international d’Orly, par le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, le préfet du Val de Marne, Thierry Leleu, et l’ambassadeur français à Cuba.
A l’invitation du président français François Hollande, le président cubain Raul Castro Ruz est arrivé samedi à midi à Paris pour une visite d’Etat, qualifié d’historique, étant le premier dignitaire de l’île à faire une visite de cette importance en France et à un membre de l’Union européenne.
À l’arrivée à l’aéroport international « Orly », décorée pour l’occasion avec des drapeaux français et des drapeaux cubains, il a été reçu par le Ministre chargé de la ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, ainsi que d’autres fonctionnaires. Il y avait aussi l’ambassadeur de Cuba à cette nation, Hector Igarza et le représentant de notre pays auprès de l’UNESCO, Dulce Maria Huergo.
Sous une bruine persistante, accompagnée par une température était d’environ neuf degrés, Raul Castro a salué les autorités qui l’ont accueilli, puis descendit un tapis rouge, flanqué par des membres de la Garde d’honneur française.
La délégation officielle accompagnant le général de l’armée au cours de ces jours à Paris comprend Ricardo Cabrisas Ruiz, vice-président du Conseil des ministres, le Ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez Parrilla, le titulaire du commerce extérieur et des investissements étrangers Rodrigo Malmierca, le ministre adjoint des Affaires étrangères Rogelio Sierra Diaz et l’ambassadeur de Cuba en France.
Le président cubain aura un horaire de travail chargé, où des entretiens officiels avec Hollande sont attendus, la signature d’accords et de rencontres avec diverses personnalités.
Lire la suite sur le site Cuba coopération France
Pour le MS21, les événements tragiques que la France a connus ces derniers mois doivent nous inciter à regarder comment et avec quel succès d’autres pays ont géré des circonstances analogues. A cet égard Cuba est emblématique car ce pays vit depuis 56 ans sous la menace d’attentats terroristes. Alors voyons simplement comment vivent les Cubains confrontés à cette menace permanente. Il ne s’agit évidemment pas de prendre Cuba comme un modèle que la France devrait copier, car chaque État doit faire face selon sa propre histoire, sa culture politique, ses institutions et ses lois. Mais en matière de sécurité aussi, il faut se garder de s’inféoder à une pensée unique souvent guidée par la peur, le court-termisme et le marché. Le texte qui suit n’a pas pour but de donner des recettes pour combattre le terrorisme, il évoque un exemple parmi d’autres …
Rappel historique
En janvier 1959, la révolution castriste a renversé et chassé le dictateur Batista ; révolution qui rendit furieuses les classes dominantes cubaines et étasuniennes. Furieuses par la perte de leurs prérogatives, mais aussi et surtout par le dangereux exemple que donnait cette révolution aux yeux de millions de personnes dans le monde. Pour les riches exilés cubains réfugiés à Miami, il fallait donc à tout prix renverser ce régime honni et ils ont toujours eu le soutien des Etats-Unis pour mener ces tentatives de déstabilisation. Elles commencent dès le mois de juillet 1960 par une guerre économique : Washington cesse pratiquement toutes ses importations de sucre en provenance de Cuba. En janvier 1961 c’est la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays
En avril 1961, 1500 mercenaires entraînés et armés par la CIA débarquent à Cuba dans la baie des Cochons afin d’envahir l’île et de renverser le gouvernement. En moins de 72 heures les envahisseurs sont mis en déroute et la plupart sont fait prisonniers. Cette victoire est celle du peuple cubain bien organisé dans des milices populaires, une armée et une police révolutionnaires.
En février 1962 l’administration Kennedy ordonne un embargo total sur le commerce avec Cuba, embargo toujours en vigueur aujourd’hui !
En 1962, Cuba menacé d’invasion par Washington, se tourne vers l’URSS et accepte l’installation de missiles soviétiques. Le monde se trouve alors au bord d’une déflagration nucléaire. Après quelques jours de tension, les missiles seront renvoyés en URSS contre la promesse faite par les Etats-Unis de ne plus chercher à envahir Cuba.
Entre 1959 et 1965, une campagne de sabotages et de terreur cause des centaines de morts dans la population cubaine. Environ quatre mille “bandidos” ont incendié des champs de canne à sucre, dynamité des entrepôts à la Havane, torturé et assassiné des paysans qui bénéficiaient de la réforme agraire, mené des centaines de tentatives d’assassinats contre Fidel Castro.
En 1976 la terreur atteint son point culminant : un avion de ligne cubain est abattu et 73 passagers y perdent la vie. Dans les années 90 – alors que Cuba tente de développer son secteur touristique pour contrer l’aggravation du blocus économique – ce sont cette fois des hôtels, des centres touristiques, autobus, aéroports et autres installations de vacances qui deviennent la cible d’une série d’attentats à la bombe.
La réponse cubaine
Malgré toutes ces attaques, le gouvernement castriste est toujours en place et les Cubains ne vivent pas dans la peur. Curieusement, on ne voit pas de tanks ni de véhicules militaires dans les rues, pas de soldats armés patrouillant à l’aéroport, pas de vigiles aux entrées des bâtiments publics… On aurait pu s’attendre à ce que les autorités proclament régulièrement l’état d’urgence pour des semaines ou des mois, ou qu’elles mettent régulièrement à l’arrêt les transports publics, qu’elles interdisent les compétitions sportives, ferment temporairement les écoles, suspendent en permanence les libertés… Non, les Cubains vont et viennent librement alors que la menace terroriste n’est jamais très loin même encore maintenant.
Ce n’est pas que Cuba prenne la menace terroriste à la légère ou fasse preuve de laxisme envers les actes terroristes potentiels. Bien au contraire, depuis 1959, la lutte anti-terroriste reste la priorité absolue du gouvernement cubain. Pour ce faire les autorités cubaines ont actionné quatre leviers : l’éducation, la vigilance, le renseignement et l’infiltration.
L’éducation est un secteur privilégié et même pendant la dure « période spéciale » (1) les budgets de l’éducation et de la santé n’ont pas été diminués. Chaque enfant cubain peut accéder à l’éducation qu’il souhaite, aller aussi loin qu’il veut dans ses études. L’enseignement de l’Histoire et de l’éducation civique tient une place importante, l’amour de la patrie est exalté mais ce patriotisme est humaniste et populaire. Les jeunes accomplissent deux ans de travail au service de la Nation (service social ou service militaire). On voit encore écrit sur les murs : « La PATRIE ou la MORT », slogan scandé pendant les premières années de lutte révolutionnaire.
La vigilance de tous les citoyens : Les CDR (Comité de Défense de la Révolution), organisation de masse qui regroupe plus de 7 millions de Cubains, ont été créés le 28 septembre 1960 par Fidel Castro. Ces CDR ont permis de déjouer des sabotages, des attentats à la bombe. Ils ont aussi prouvé leur efficacité dans d’autres situations graves. Ainsi cette implication citoyenne rigoureuse fait que l’on déplore très peu de victimes lors du passage des cyclones, phénomènes fréquents et dévastateurs. (2)
Cuba s’appuie sur sa population pour défendre le pays d’une éventuelle invasion militaire. Aujourd’hui, aux côtés de l’armée régulière, le système défensif peut compter sur deux millions de Cubains qui sont sur le pied de guerre dans les 48 heures. Ces volontaires reçoivent un entraînement annuel et savent où aller s’armer le cas échéant.
Enfin le renseignement et l’infiltration :c’est précisément ce que « les Cinq de Cuba » (3) ont accompli pendant les années 90. Ils ont infiltré les groupes anti-castristes les plus violents vivant en Floride afin de collecter le maximum d’informations et de pouvoir déjouer des attentats. Ils ont ainsi pu en empêcher une bonne centaine. Ce genre d’infiltration est particulièrement risqué, les terroristes n’hésitant pas à assassiner renégats ou infiltrés. De plus, s’ils sont démasqués, les infiltrés risquent de lourdes peines de prison aux Etats-Unis. C’est ainsi qu’en 2001 les Cinq agents anti-terroristes cubains furent condamnés collectivement à quatre fois la perpétuité plus 77 ans. Ils ont été libérés en 2014 dans le cadre d’un échange de prisonniers à la faveur de la reprise des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba.
Notes :
(1) La « période spéciale » (de 1991 à 2000 environ) est la période qui a suivi l’effondrement de l’Union Soviétique causant une chute de 35 % du produit intérieur brut de Cuba. Les Cubains ont beaucoup souffert : plus de pétrole, coupures d’électricité, restrictions alimentaires etc… La croissance est revenue grâce à la coopération avec le Venezuela de Chavez (échanges pétrole contre médecins et éducateurs).
(2) Le terrible cyclone (2012) qui a dévasté la deuxième ville du pays, Santiago de Cuba, a causé des millions de dollars de dégâts mais seulement 9 victimes.
(3) On désigne par « Les cinq de Cuba » Geraldo Hernández, Ramón Labaňino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Ces cinq hommes avaient pour mission de tenir le gouvernement cubain informé des projets d’opérations meurtrières afin d’empêcher autant que possible qu’elles n’aboutissent. Ils ont été arrêtés en 1998 en Floride et accusés de complot et d’espionnage en vue de commettre des assassinats et de porter atteinte à la sécurité des Etats-Unis. La juge leur a infligé les peines maximales, ce qui révèle bien la hargne des Etats-Unis à l’encontre de Cuba.
Source : http://www.pathfinderpress.com/Les-Cinq-Cubains-Militant
Pour mémoire, à lire sur le blog citoyen les articles de Xavier DUMOULIN
Après le sixième congrès, une seule alternative pour le socialisme cubain : l’audace ou l’enlisement
1 septembre, Chili au coeur ! ¡ Chile en el corazón !
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L’hommage fraternel des militants anonymes
Cristina presidente ! Avec 43,55% des voix au premier tour selon le décompte de 75% des suffrages.
Los indios guaranies de “la tierra sin mal” : du mythe à la réalité
Créé par sr07 le 30 jan 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD
« Je suis loyale à Hollande » clame à présent Christiane Taubira, comme pour signifier à ses admirateurs qu’elle ne prépare aucun mauvais coup à l’encontre d’un chef d’Etat qu’elle ne saurait fragiliser par des propos irresponsables.
On avait pourtant cru comprendre que la somme de ses désaccords signifiait une posture politique à la gauche de la droite socialiste. L’axe gouvernemental s’est tranquillement déplacé vers une politique républicaine de fermeté, sur le plan de la sécurité, et social-libérale, en matière économique et sociale, parfaitement assumée et incarnée par un premier ministre plus fort que jamais.
Les Hamon, Filippetti et autres frondeurs devront s’en faire une raison : elle ne jouera pas dans leur cour de récréation pour préparer une improbable primaire à gauche. C’est en tout cas la posture du jour. Au risque de décevoir tous ces déçus du hollandisme qui voulaient donner sens à cette sortie très médiatique. Le Monde peut bien titrer « Le départ de la garde des sceaux, plus spectaculaire que son bilan » en considérant que, passé le mariage pour tous, Mme Taubira ne présente pas un bilan à la hauteur de cette aura qui l’entoure.
L’ancienne ministre m’inspire une sympathie naturelle mais ne m’a jamais vraiment convaincu de la justesse de sa vision. Nous la trouvons un peu brouillonne dans son cheminement car il est permis de s’interroger sur la pertinence de cette grande réforme sociétale du mariage pour tous quant aux effets à venir sur la parentalité ainsi qu’en matière d’évolution de la PMA et de la gestation pour autrui sans aucunement se laisser enfermer dans la perspective homophobe des adversaires de sa réforme.
Nous restons partagé sur le sens de ses combats quand la Nation a besoin d’une politique d’équilibre entre sécurité et liberté. Sans accepter cette dérive en œuvre d’un état d’urgence qui justifie des actions manifestement déviantes de l’autorité administrative et cette regrettable manière d’envisager une déchéance dans la confusion des valeurs et l’hypocrisie des textes, nous n’en sommes pas moins favorable à une politique de salut public qui ne négligerait aucunement le droit à la sûreté dans toutes ses dimensions.
Peut être serait-il grand temps, à gauche, de mesurer la portée de la différence, développée jadis par Max Weber, entre l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité et de cesser cette politique tribunitienne qui accentue l’écart entre l’intention (dans le temps des campagnes) et l’action au gouvernement, contradiction jadis réglée doctrinalement par Léon Blum dans sa magistrale démonstration de la différence entre l’exercice et la conquête du pouvoir.
Dire cela ne vaut aucunement acceptation de la plate gestion social-libérale sécuritaire de l’actuel gouvernement mais signifie plutôt une volonté d’explorer des réponses réfléchies et équilibrées pour sortir de l’ornière une France en proie aux politiques de résignation s’accompagnant de pieuses incantations. Donc une volonté de « sortie par le haut »…
Xavier DUMOULIN
A lire dans le blog citoyen
Posté par sr07 le 08 juil 2007 à 9:20 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin, a2-Blog-notes politique de Xavier Dumoulin, a3-Civisme, citoyenneté et militance chez Xavier Dumoulin, Débats autour de la refondation de la gauche Editer
Créé par sr07 le 29 jan 2016 | Dans : Blog du Che
Créé par sr07 le 29 jan 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD
Dans un article très documenté sur les origines de la sacralisation de la vache en Inde, dans la dernière livraison du Monde Diplo, Naïké Desquesnes, journaliste, dénonce les menaces et les crimes à l’endroit des chrétiens et des musulmans qui ne partagent pas cette vénération du bovin.
Véritable révélation pour le lecteur cette découverte de l’ignoble et de l’abject au nom de la protection du ruminant! Les faits précis sont rapportés avec force détails sur une série d’assassinats de musulmans fin 2015. (1)
Créé par sr07 le 27 jan 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD
Difficile de concevoir un horizon en ce début d’année. La période des vœux se prêterait bien au désir de chasser ces mois funestes de l’an 2015. Mais les discours convenus ne suffisent pas à changer ce pessimisme ambiant. Comment pourrait-il en être autrement?
Si « nous sommes en guerre », selon l’expression quelque peu imprudente du chef de l’Etat qui fait ainsi de Daesh un combattant relevant des codes et conventions qui régissent l’état de guerre, la sérénité qui prévaut dans nos têtes, celles de tout un peuple libre, reste toutefois écornée par la somme des difficultés qui nous assaillent.