juillet 2016
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 31 juil 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD
On annonce de nouvelles entreprises défiant l’imagination : il s’agit bel et bien de capter les messages interstellaires avec un appareillage de très haute technologie, cela va sans dire, et, en arrière plan, cette intuition d’une possible vie intelligente dans l’univers infini de l’espace intergalactique (1).
Donc un projet sans idées préconçues quant à l’équation de l’intelligence et de l’humanité, le postulat de base restant de facto celui d’une captation de signaux extra-terrestres, lesquels pourraient émaner de mondes savants ne partageant pas les principes élémentaires de la morale kantienne. Hypothèse tout aussi probable que ce mirage d’une rencontre de notre humanité avec un autre monde…
Par expérience, nous autres Terriens connaissons bien notre façon d’être première, totalement inhumaine, envers les peuples dominés dans ces chocs de civilisations ou les prétendus civilisés se conduisent en barbares. L’extermination des Indiens du nouveau monde en offrit un monstrueux exemple. Tout comme cet affligeant mode esclavagiste qui accompagna l’exploitation des richesses naturelles au temps de la première mondialisation post-colombienne.
Ce qui nous ramène à nos propres contradictions dans nos « conduites humaines » – si je peux me permettre cette expression – pour décoder, derrière les mots qui l’enveloppent, le grain des choses. Et depuis rien ne s’arrange vraiment. Les Lumières quelques peu tamisées de nos grands philosophes brillent parfois à des centaines d’années-lumière de notre présente humanité engloutie sous le claquement des armes qui servent aux guerres ordinaires ou aux usages terroristes et font rage partout dans le monde.
L’Etat d’urgence ne serait-il pas d’abord celui de la recherche d’un nouveau code universel? Pour donner le signal d’envoi d’un retour aux principes du don, cher à Marcel Mauss, à l’opposé de cet individualisme méthodologique de Boudon, d’un retour aux codes de réciprocité et d’authenticité quand on se prend à singer « ceux qui nous tirent par le bas » pour satisfaire de bas instincts au détriment de l’intelligence du cœur, celle à la recherche d’unité dans l’association des individus, du Un dans le Tout.
Du singe à l’anthropologie…L’accueil dans le camp conservateur américain des provocations actuelles d’un Donald Trump en dit long en matière d’ambivalence humaine. Et ici nos politiques restent sourds aux détresses de ceux qui n’en peuvent plus de cette insécurité sociale permanente, ceux-là mêmes qui sont souvent les plus exposés aux incivilités et aux violences quotidiennes et qui, dans leur exaspération, reçoivent parfois cinq sur cinq les messages des politiciens xénophobes. Dans notre univers en proie aux violences terroristes qui s’expriment sous de nouvelles formes toujours plus abjectes, on serait sans doute bien inspiré de ne pas en rajouter avec ces façons d’être agressives ne serait-ce que dans des codes chargés de violences symboliques, décrits avec intelligence et perspicacité par l’école de la théorie de la domination chère au regretté Bourdieu et à tous ceux qui, à tort ou à raison, s’en revendiquent. Mais ce serait alors tout un monde à changer!
Pour revenir à nos moutons, un retour sur nous-mêmes – jusque sur nos échanges les plus élémentaires, nos pratiques, nos façons d’être au quotidien et, plus largement nos habitus, – ne vaut-il pas mieux que ces imaginaires décodages interstellaires? Une telle introspection sur nos impostures inavouées et nos jeux de rôle, ne nous en dit-elle pas plus sur notre for intérieur, que nos récits de vie qui en font trop souvent le déni?
Ce disant, quand je tente de m’élever de mon humaine condition faite de moments d’égarement, ne suis pas moi-même à des milliers d’années-lumière de la triviale réalité qui nous entoure? « Qui veut faire l’ange fait la bête » disait Pascal. Comprenne qui pourra! Mais l’ombre suppose la lumière comme la vérité l’erreur…Et le début est dans la fin et réciproquement. Autre façon de décliner Einstein, pour qui la matière et l’espace forment un tout dans notre espace temps…
A bon entendeur – entendez décodeur - salut mon internaute branché, mon semblable, mon frère!
Xavier Dumoulin
(1) A lire dans Le Monde Diplomatique
Une autre histoire de l’intelligence artificielle
La Chine a achevé en juillet la construction de l’un des plus grands radiotélescopes de la planète. L’engin scrutera l’espace à la recherche de signaux extraterrestres. Depuis des siècles, l’humanité rêve d’établir un contact avec d’autres mondes. Des plus loufoques aux plus sérieuses, ces tentatives s’appuient sur une représentation commune : cet Autre radical serait une intelligence pure, froide et logique. De sorte qu’en voulant saluer les Martiens les humains ont appris… à parler aux machines.
Créé par sr07 le 22 juil 2016 | Dans : Le Che, Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur, président de la Fondation Res Publica était ce mardi 19 juillet, l’Invité du matin de RFI. Alors que la cohésion nationale est mise à mal par le terrible attentat de Nice, il répond aux questions de Frédéric Rivière. « Les terroristes veulent nous diviser, ne leur faisons pas le cadeau de nos divisions. » http://www.rfi.fr/emission/20160719-jean-pierre-chevenement-ancien-ministre-defense-interieur
Créé par sr07 le 20 juil 2016 | Dans : Amérique Latine
LE MONDE | 20.07.2016 à 19h40 • Mis à jour le 20.07.2016 à 20h57
En mai 2015, les Etats-Unis ont retiré Cuba de la liste noire des « Etats soutenant le terrorisme ». Washington et La Havane ont aussi trouvé un accord sur la liberté de mouvement et d’action des diplomates américains sur tout le territoire cubain, sans que ceux-ci aient à passer par une demande d’autorisation préalable pour chaque déplacement hors de la capitale.
Depuis fin 2014, les Etats-Unis et Cuba ont ouvert des négociations dans plusieurs domaines (droits de l’homme, télécommunications, lutte contre le trafic de drogue, protection de l’environnement…).
Les relations entre les deux pays restent toutefois difficiles. Le président américain Barack Obama s’est rendu en mars à La Havane pour « enterrer le dernier vestige de la guerre froide dans les Amériques » et y a notamment livré un plaidoyer pour la liberté d’expression et l’organisation d’élections démocratiques.
Mais cette visite a été commentée durement, a posteriori, par l’ancien président et « père » de la révolution cubaine, Fidel Castro, qui a rappelé les contentieux passés et présents entre les deux pays.
Un mois après le passage de M. Obama, les Etats-Unis ont même été désignés comme « l’ennemi », lors du congrès du Parti communiste de Cuba (PCC, au pouvoir).
Cuba s’est engagée depuis plusieurs années dans une « modernisation » de son économie. L’île est confrontée à des difficultés économiques et a observé une croissance moins élevée que prévue début 2016, notamment en raison des baisses de livraison de pétrole du Venezuela.
Le 13 juillet, le ministre de l’économie Marino Murillo a quitté ce poste pour prendre la tête d’une commission chargée de piloter des réformes en vue de la transition vers une économie de marché.
Car la libéralisation du pays avance lentement. Fin 2010, le régime avait autorisé les Cubains à exercer 201 métiers ou activités à leur propre compte, pour dégraisser l’Etat, dont les ressources ont fondu après la fin de l’Union soviétique. Cette réforme a permis de faire émerger un embryon d’économie marchande. Mais la méfiance du régime reste totale. Lors du congrès du Parti communiste de Cuba, le président Raul Castro a par exemple rejeté « les formules néolibérales de privatisation du patrimoine de l’Etat ».
Si, lors de sa visite à Cuba, M. Obama avait rencontré des autoentrepreneurs et promis le soutien des Etats-Unis, le gouvernement cubain entend toujours limiter l’extension du secteur « non étatique ». Le pays peine par ailleurs à attirer les investisseurs étrangers.
Le commerce entre les Etats-Unis et Cuba reste limité. Un certain nombre de restrictions commerciales contre l’île (dans les télécommunications, pour les envois d’argent, dans l’agriculture) ont bien été levées à l’initiative de la Maison Blanche.
Mais l’embargo américain, en place depuis 1962, n’est pas formellement levé : sa suppression ne peut être décidée que par le Congrès, où la majorité, républicaine, reste hostile au rapprochement avec La Havane.
Des entreprises comme Netflix et Airbnb ont toutefois pu étendre leurs activités sur l’île, en autorisant le paiement uniquement avec des cartes de crédit issues de banques étrangères.
La chaîne hôtelière Starwood a par ailleurs inauguré, fin juin, un hôtel à La Havane, marquant le retour d’une multinationale américaine dans la capitale cubaine pour la première fois depuis 1959.
Le nombre de touristes américains en visite à Cuba a explosé depuis l’apaisement des relations entre les deux pays. En 2015, selon le ministère cubain du tourisme, 161 233 Américains se sont rendus sur l’île, soit une hausse de 76 % par rapport à 2014. Au cours du premier trimestre 2016, ils étaient 71 800. Les Américains ne constituent cependant qu’une petite part des 3,5 millions de touristes qui ont visité Cuba en 2015.
Depuis que les deux pays ont entamé un rapprochement, fin 2014, les procédures de voyage pour les Américains qui souhaitent se rendre à Cuba ont été simplifiées. Les touristes doivent certes toujours remplir un document pour attester qu’ils appartiennent à une des douze catégories autorisées (médecin, famille, aide humanitaire, recherche, projet éducatif ou sportif…) et signer un formulaire du bureau américain pour le contrôle des avoirs étrangers (OFAC), mais ils ne doivent plus fournir de justificatifs pour leurs déplacements.
Le tourisme devrait continuer à progresser : les croisières ont repris en mai, et les vols réguliers entre les Etats-Unis et Cuba doivent être rétablis à l’automne.
Dans le cadre du dégel entre Washington et La Havane, Cuba avait promis la libération de prisonniers politiques. Cinquante-trois personnes sont sorties de prison début 2015. Mais le sujet reste sensible. Lors de la visite de Barack Obama en avril, le président Raul Castro s’était montré passablement énervé quand un journaliste avait soulevé la question. « Donnez-moi la liste immédiatement pour que je les libère […] Quels prisonniers politiques ? S’il y en a, ils seront libérés avant la tombée de la nuit ! » avait-il lancé.
Créé par sr07 le 17 juil 2016 | Dans : a3-Civisme, citoyenneté et militance
La tuerie de Nice - revendiquée par Daesh – constitue une attaque sans précédent avec cette forme nouvelle de criminalité terroriste le jour de notre fête nationale. Avec ses drapeaux en berne pour ces jours de deuil national, la République laïque, une et indivisible doit affronter avec courage et dans l’unité cette nouvelle épreuve.
Par delà le prolongement de l’Etat d’urgence, comment faire face au djihadisme, ce phénomène de voyous radicalisés parfois peu de temps avant leur passage à l’acte? Ne doit-on pas s’interroger à la manière d’un Jean Birnbaum sur cette impasse du camp progressiste vis à vis de ces actions terroristes? Et notamment réfuter ce discours sur le »rien à voir » ( comprenez avec l’islam) trop catégorique et qui voudrait exorciser le mal à bon compte. Car pour l’auteur de « Un silence religieux- la gauche face au djihadisme », l’islamisme politique n’est pas sans lien avec l’islam religieux, même s’il en constitue une perversion.
On saura gré à Jean Birnbaum de se dégager des lieux communs pour questionner la gauche sur ce silence qui trouve son origine dans une perspective philosophique voyant dans la religion l’opium du peuple, lequel trouverait aussi dans la religion des leviers de révolte. Il en fût ainsi pendant la guerre d’Algérie avec toutes les méprises de cette intelligentsia française sur l’ambivalence idéologique du FLN : un discours quasi islamique en direction des populations autochtones et plutôt marxisant auprès des pieds-rouges et intellectuels de gauche. Lesquels auraient mis, selon Birnbaum, plus de trente ans à intégrer cette réalité originelle!
On peut nuancer le propos comme le fait Philippe Corcuff et sortir du manichéisme en agrégeant plusieurs dimensions dans l’explication du terrorisme islamique telles que les facteurs socio-économiques ou les composantes géopolitiques du phénomène. Mais le sociologue rend grâce à Birnbaum de son interprétation de « l’islamisme comme symptôme d’une léthargie spirituelle ».
Telle est du reste la quête « Pour une spiritualité sans dieux » de notre sociologue bourdieusien et libertaire dans son dernier ouvrage qui fait écho au questionnement de Birnbaum.
On ne saurait ignorer ces deux ouvrages traversés d’interrogations sur la promotion d’une spiritualité laïque peut être salutaire dans ce monde sans conscience et sans boussole.
Xavier DUMOULIN
Créé par sr07 le 14 juil 2016 | Dans : a3-Civisme, citoyenneté et militance
Selon Raoul Girardet, la version la plus communément admise fait naître l’emblême tricolore le 17 juillet 1789. Trois jours après « la prise de la Bastille », Louis XVI, reçu à Paris, à l’Hôtel de ville, par son maire, Bailly, aurait, à la demande de ce dernier, coiffé son chapeau habillé d’un ruban bleu et rouge – couleurs de Paris – aux cotés de la cocarde blanche.
L’emblême aux trois couleurs serait apparue quelques jours plus tôt. Le commandant de la nouvelle garde nationale, La Fayette, aurait uni le blanc de l’uniforme des gardes françaises, ralliées au mouvement insurectionnel, au bleu et au rouge de la milice parisienne.
Le blanc n’était pas la couleur royale mais celle de la marque distinctive du commandement militaire : la cornette blanche.
La nouvelle cocarde pouvait légitimement apparaître comme un symbole d’alliance et de concorde. « Tout se passe en somme comme si, dans ce moment décisif de l’histoire de l’idée de nation, celle-ci exigeait une représentation visuelle, un signe tangible d’identité et de reconnaissance ».
Un décret du 15 février 1794 précise que « le pavillon national sera formé de trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales, posées verticalement de manière que le bleu soit attaché à la gauche du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant dans les airs ».
Après l’arrestation du souverain, le drapeau blanc trouva sa place à la tête de l’insurrection vendéenne et des volontaires de l’armée des princes.
C’est en 1830, à la chute de Charles X, que la nouveau roi, Louis Philippe, décrète à nouveau : « La nation reprend ses couleurs. Il ne sera plus porté d’autre cocarde que la cocarde tricolore ». Eugène Pottier, le futur auteur de l’Internationale, chante la résurrection du » drapeau de la Liberté ».
En 1848, le 25 février, le drapeau rouge flotte au dessus de l’Hôtel de ville parisien. mais Lamartine s’opposa de toutes ses forces , avec succès, à ce que l’on changeât le drapeau tricolore.
Sous la commune de Paris, le drapeau rouge fut à nouveau hissé sur le fronton de l’Hôtel de ville.
En 1873, le comte de Chambord échoua pour avoir conditionné son retour au rétablissement du drapeau blanc. Cette exigence était devenue insoutenable, même pour l’extrême droite de l’époque.
Sous la III° République, le drapeau tricolore redevenait celui de la réconciliation entre la fidélité à 1789, « face aux ultimes tentatives des tenants du droit divin », et aux principes de stabilité, d’équilibre et de continuité.
Les socialistes, sous l’influence de Jean Jaurès, ont adopté les symboles de la République, repris par le Front Populaire.
Les résistants et les forces politiques de la Libération devaient manifester le plus grand attachement à ces symboles, renouant avec le patriotisme républicain.
Depuis les années 1980, avec la montée du FN, d’aucuns rechignent à exalter les vertus du patriotisme républicain, laissant le terrain à Le Pen et à ses émules. Quel abandon!
Loin d’être une idée saugrenue, la défense des symboles républicains constitue une pièce importante d’un dispositif de reconquête de l’identité républicaine qui appartient au Peuple français.
Xavier DUMOULIN d’après Raoul Girardet dans » Les lieux de mémoire », Quarto Gallimard, 1997.
La Marseillaise et autres articles ayant trait à La Marseillaise et à la Révolution déja publiés sur ce blog
1er couplet
Allons enfants de la Patrie, Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie, L’étendard sanglant est levé, (bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Egorger vos fils et vos compagnes !
Refrain
Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu’un sang impur Abreuve nos sillons !
2
Que veut cette horde d’esclaves, De traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers dès longtemps préparés ? (bis) Français, pour nous, ah ! quel outrage Quels transports il doit exciter ! C’est nous qu’on ose méditer De rendre à l’antique esclavage !
3
Quoi ! des cohortes étrangères Feraient la loi dans nos foyers ! Quoi ! ces phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis) Grand Dieu ! par des mains enchaînées Nos fronts sous le joug se ploieraient De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées !
4
Tremblez, tyrans et vous perfides L’opprobre de tous les partis, Tremblez ! vos projets parricides Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis) Tout est soldat pour vous combattre, S’ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produit de nouveaux, Contre vous tout prêts à se battre !
5
Français, en guerriers magnanimes, Portez ou retenez vos coups ! Epargnez ces tristes victimes, A regret s’armant contre nous. (bis) Mais ces despotes sanguinaires, Mais ces complices de Bouillé, Tous ces tigres qui, sans pitié, Déchirent le sein de leur mère !
6
Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! (bis) Sous nos drapeaux que la victoire Accoure à tes mâles accents, Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire !
7
Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n’y seront plus, Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus (bis) Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre
Extrait d’un billet d’humeur en réplique à Monsieur Finkielkraut
L’intellectuel a fait preuve ce matin d’une attitude quelque peu arrogante envers les hommes et les femmes de gauche (c’était durant la campagne électorale des présidentielles en 2007 NDLR). Je l’ai entendu dire que si nous avions lu l’histoire socialiste de la Révolution française, nous saurions que Jaurès défendait Louis XVI. Autrement dit nous sommes des ignorants et nous n’avons aucune référence! Or Jean Jaurès a justement écrit cette histoire – qui fut publiée sous forme de fasicules à livraison périodique à partir de 1900 – pour instruire le peuple français de sa propre origine révolutionnaire. Cette histoire devint en réalité une somme monumentale, objet de la considération des plus grands historiens du XX° siècle (Aulard, Mathiez, Lefebvre et Soboul). Elle a été réeditée aux éditions sociales à partir de 1983 pour préparer le bicentenaire de la Révolution et comporte six fasicules. La belle préface d’Ernest Labrousse commence ainsi : « Le socialisme français est un socialisme républicain. Républicain dans ses origines, dans ses réflexes, dans ses attitudes historiques, dans son implantation territoriale. Républicain au plus lointain et au plus profond de lui-même, au plus profond de son histoire et de sa géographie politique. » Cette préface invite à la lecture de ces pages écrites « d’une plume magnifique, inspirée et attentive, éloignée de tout pédantisme ». Elle répond par avance aux objections de Finkielkraut. Jaurès concilie le matérialisme de Marx et le mysticisme de Michelet. Il insère les évènements dans l’histoire de la luttes des classes; Quant au roi, il ne cesse de montrer son double jeu avec force description et en s’appuyant sur des faits et des correspondances; Monsieur Finkielkraut voulait sans doute parler d’un passage de l’oeuvre « Ce qu’aurait pu être le procès du roi » dans lequel Jaurès écrit : « Que de choses pourtant il (le roi) aurait pu opposer à ses juges… »Et Jaurès d’imaginer le roi se situant du point de vue de la Révolution et faisant valoir les pesanteurs historiques en moyens de défense. Mais conclut Jaurès « ce qui le condamne le plus, c’est qu’il n’ait fait aucun effort pour entrer dans cet ordre de pensée ; il en était empêché par la persistance du préjugé royal ; il en était empêché surtout par le poids secret de ses trahisons. Car il ne s’était pas efforcé seulement de modérer la Révolution : il avait appelé l’étranger pour la détruire. » Voilà ce que j’aurais aimé répondre à Monsieur Finkielkraut. Quand on attaque l’âme du socialisme il faut répondre avec son esprit, celui de Jaurès. Et si nous le lisons et intégrons dans nos pratiques sa conception socialiste et républicaine, ils ne pourront jamais se l’approprier pour le vider de sa substance et liquider son héritage.
Xavier DUMOULIN
Archives audiovisuelles sur la Déclaration des Droits de l’Homme – Institut national de l’audiovisuel http://www.ina.fr/voir_revoir/droits_homme/index.fr.html La rubrique « histoire et société » du site de l’INA consacre une page à la déclaration universelle des droits de l’homme.