août 2016
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 31 août 2016 | Dans : Articles de fond, Blog du Che
Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro, mercredi 31 août 2016, propos recueillis par Jean-Marie Guénois et Vincent Tremolet de Villers.
Créé par sr07 le 31 août 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD, a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD
Posté par sr07 le 09 août 2016 à 6:38 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin, Le Che, Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Créé par sr07 le 30 août 2016 | Dans : Non classé
Par Paul Zurkinden Publié le 30/08/2016 à 19:07
FIGAROVOX/TRIBUNE – Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur a annoncé la fin des négociations sur le traité transtlantique. Pour Paul Zurkinden, le TAFTA est enterré pour des raisons économiques. Son caractère anti-démocratique n’a pas motivé cette fin.
Paul Zurkinden est secrétaire national du MRC chargé de la mondialisation et du TAFTA et vice-président de Critique de la Raison Européenne.
Le traité transatlantique semble enterré: successivement, le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, a constaté l’échec des négociations et Matthias Fekl, le secrétaire d’État français en charge du Commerce extérieur a demandé la fin de celles-ci.
Si l’échec de ce traité constitue une victoire pour tous ceux qui considéraient que cet accord commercial ne servait ni l’Europe ni la France, qu’il marquait une régression de la délibération démocratique sans précédent, tant au niveau des modalités prévues dans ce traité que par son mode de négociation opaque, il convient toutefois de tirer les enseignements de ce que fut durant trois ans, une nouvelle tentative de mise sous tutelle de la souveraineté nationale.
Car ne nous y trompons pas, ce qui semble contesté par le gouvernement français et allemand dans le traité transatlantique, c’est avant tout la faiblesse des retombées qui pouvaient en être attendues pour les économies européennes. En effet, les études économiques qui ont tenté d’évaluer l’impact économique du traité, – Center for Economic Policy Research (2013), Fondation Bertelsmann et Ifo Institut (2013) – si elles annonçaient des retombées économiques positives en Europe en terme de croissance et d’emploi (respectivement 119 milliards d’euros en 2027 dans le scénario le plus optimiste et 1.4 millions d’emplois en Europe) étaient largement contestables du fait de l’absence d’évaluations sur les impacts de l’ajustement des normes et ont été en particulier contredites par la Commission européenne et le Parlement européen. Par ailleurs, il convient de noter que de nombreux domaines pour lesquels les États-Unis disposent d’avantages comparatifs considérables n’étaient pas compris dans le traité. Concrètement, il n’était pas question de mettre en place des taux de change fixe entre l’euro et le dollar, alors que ce dernier constitue la plus importante monnaie d’échange au monde et que la Réserve fédérale dispose d’un cadre règlementaire bien plus souple que la BCE, lui permettant si besoin d’effectuer des dévaluations et donc de gagner mécaniquement en compétitivité face au marché européen. Par ailleurs, de nombreuses mesures de protection de l’économie américaine ne semblaient pas faire l’objet de discussions alors que l’Union européenne ne dispose pas d’équivalent: l’International Trade Commission (possibilité de mesures unilatérales de protection du marché) et le CFIUS (possibilité de veto sur tout investissement étranger), constituaient ainsi un maquis juridique capable de mettre en difficulté les investissements européens aux États-Unis.
C’est pour ces raisons que le gouvernement a choisi de rompre les négociations et il convient de saluer ce choix: c’est également le résultat d’une mobilisation citoyenne sans précédent contre ce projet aussi complexe qu’opaque. Mais au-delà de l’aspect économique, ce qui n’a jamais été contesté, ce sont les modalités même de ce type de traité, qui n’ont suscité aucun émoi parmi une énorme majorité des responsables politiques. Car les négociations du traité transatlantique, comme celle du CETA avec le Canada ou du TISA pour la libéralisation des services publics, constituent une réalité nouvelle dans les relations internationales qu’il convient de ne pas de prendre à la légère. Il s’agit d’accords de nouvelle génération qui, au-delà de la diminution des droits de douane étendent leurs dispositions à l’ensemble des champs commerciaux par l’instauration de normes internationales. Concrètement il s’agit de gouverner les peuples par des traités qui, une fois ratifiés deviennent inamovibles. C’est quelque chose que l’on connaît déjà au niveau européen puisqu’y sont constitutionnalisées par avance toutes les dispositions issues des traités européens (règlements, directives, décisions de la Cour de Justice de l’Union européenne). Ainsi, le traité transatlantique, comme le traité de Lisbonne et les autres traités en cours de négociation, ne sont plus de simples traités commerciaux, mais constituent en réalité de véritables modes de gouvernement de la politique intérieure des États.
C’est principalement cette manière antidémocratique de gouverner les peuples qu’il convient de remettre en cause. Si le traité transatlantique a été une preuve supplémentaire que le cadre naturel de l’expression démocratique est le cadre national, l’échec des négociations appelle également à remettre en cause les traités européens afin de redonner le contrôle de leur destin aux peuples.
Car qui parmi nos responsables a remis en cause le fait que ce soit la Commission européenne qui, à rebours des souverainetés nationales, ait été en charge des négociations sur le TAFTA parce que les gouvernements successifs ont accepté que la politique commerciale de la France se décide à Bruxelles? Qui parmi nos responsables s’est indigné des négociations, opaques pour les représentants légitimes des peuples et transparentes pour les groupes d’intérêts constitués? Qui a remis en cause le fait qu’un traité international qui se négocie sans les peuples puisse décider de leur mode de vie? Qui, enfin, s’est révolté du fait qu’aucune des dispositions prévues dans ces négociations n’auraient pu être remises en cause par une délibération démocratique? Les responsables politiques ont préféré organiser l’impuissance de l’État et l’obsolescence de la souveraineté populaire dans un unanimisme béat.
Si c’est la raison économique qui a conduit à l’abandon du traité transatlantique, il convient avant tout de rester vigilant sur nos principes démocratiques car, comme le disait Bernanos «ce sont les démocrates qui font les Démocraties, c’est le citoyen qui fait la République. Une Démocratie sans démocrates, une République sans citoyens, c’est déjà une dictature, c’est la dictature de l’intrigue et de la corruption».
Créé par sr07 le 30 août 2016 | Dans : Articles de fond, Le Che
FIGAROVOX/ENTRETIEN – Jean-Pierre Chevènement a suscité une polémique après ses propos sur France-Inter. Pour Laurent Bouvet, ces réactions stériles illustrent la place accordée au discours identitaire dans certains médias et partis politiques.
Laurent Bouvet est professeur de Science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a publié L’Insécurité culturelle chez Fayard en 2015.
FIGAROVOX. – Ce lundi matin, Jean-Pierre Chevènement a répondu aux auditeurs de France-Inter. Il a assuré qu’à Saint-Denis «80% des enfants à l’école primaire ne maîtrisent pas le français» avant d’ajouter: «Il y a à Saint-Denis, par exemple, 135 nationalités, mais il y en a une qui a quasiment disparu», sous entendant, la nationalité française. Que vous inspirent ces propos?
Laurent BOUVET. – Ce que dit Jean-Pierre Chevènement est, hélas, conforme à une réalité qui ne se limite pas à Saint-Denis. Des rapports officiels, des enquêtes de chercheurs, des témoignages innombrables d’enseignants et de parents d’élèves nous alarment sur cette situation depuis longtemps déjà. Ce n’est donc ni une surprise ni une découverte. D’ailleurs, dans des villes comme Saint-Denis, nombre de parents d’élèves qui en ont les moyens ne mettent plus leurs enfants à l’école publique en raison du niveau très faible des établissements, des «incivilités» comme on dit pudiquement, et donc des moindres chances offertes à leurs enfants. C’est un grave échec, collectif, pour la République, pour l’éducation nationale, pour la société française dans son ensemble. Il y a des quartiers, des villes mêmes, où on (les pouvoirs publics, les citoyens eux-mêmes…) ne se donne plus depuis longtemps les moyens de l’égalité d’accès de tous les enfants à l’école de la République.
Plus largement, on mesure là les effets pervers des politiques publiques menées, au niveau local comme national, depuis 30 ans en matière de concentration urbaine des populations d’origine étrangère qui arrivent en France. Une telle ségrégation spatiale, territoriale, n’est pas fortuite. La République a abdiqué de son exigence égalitaire pour toute une partie de la population, que ce soit en termes de droits ou de devoirs d’ailleurs. Les deux étant indissociables.
Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis a accusé l’ancien ministre de l’Intérieur de «dérapage raciste» tandis que le député PS de Saint-Denis a relayé une pétition contre la nomination de Chevènement à la tête de la Fondation pour l’islam. Que pensez-vous de ces accusations de racisme?
C’est lamentable et odieux. D’abord, de manière très simple: que ces élus accomplissent dans leur vie politique la moitié du quart de ce qu’a fait Jean-Pierre Chevènement, que ce soit pour la gauche ou dans les différentes responsabilités publiques qu’il a occupées, et on pourra éventuellement écouter à ce moment-là ce qu’ils ont à dire… Ce défaut désormais de toute profondeur historique et ce mépris pour le service de l’État sont terribles. Mais enfin qui sont ces élus? Qu’ont-ils fait de notable? Qu’ont-ils apporté au pays ou même à leur département?
Ensuite, on voit parfaitement dans quelle logique électoraliste et clientéliste se situe ce genre de critiques, la même que celle qui étaient à l’œuvre d’ailleurs lors des élections régionales l’an dernier dans ce département, autour de la liste de Claude Bartolone et Clémentine Autain.
Enfin, plus largement, il serait bon que dans le débat public, on cesse de traiter à tout bout de champ de «raciste» les gens avec lesquels on est en désaccord. Cette manière de disqualifier quelqu’un en tentant de le renvoyer systématiquement dans le camp des «racistes» conduit à vider ce mot de tout contenu et, donc, à ne plus voir et condamner le racisme lorsqu’il existe réellement et produit ses effets délétères. D’autant, je le note en passant, que leur indignation morale est à sens unique. On n’entend pas ces élus vertueux protester quand d’authentiques racistes organisent à Saint-Denis par exemple des réunions «non mixtes racialement».
Mi-août, dans un entretien accordé au Parisien, Jean-Pierre Chevènement s’était attiré les foudres de nombreux anonymes pour avoir conseillé «la discrétion» aux musulmans dans l’étalage de leur foi dans l’espace public. La formule était-elle bien choisie?
La formule est sans doute maladroite mais ce que dit Jean-Pierre Chevènement se comprend dans une perspective laïque classique telle qu’elle a été reprise et mise en œuvre par la République, comme une suite notamment de la fameuse phrase du comte de Clermont-Tonnerre pendant la Révolution française: «Il faut tout refuser aux juifs comme nation ; il faut tout leur accorder comme individus ; il faut qu’ils soient citoyens». Cette «discrétion» demandée dans l’expression de sa différence, de sa foi religieuse ici, c’est-à-dire d’une part spécifique de l’identité de tel ou tel, étant à la fois la condition indispensable et la contrepartie de l’inclusion dans la communauté des citoyens.
Cela va bien au-delà me semble-t-il du simple conseil de prudence adressé aux musulmans qui voudraient montrer leur appartenance à cette religion dans l’espace public pour des raisons liées au contexte post-attentats et aux risques de tension qu’une telle apparence publique pourrait susciter. On notera d’ailleurs qu’il n’y a pas eu, hors quelques cas limités, d’agressions vis-à-vis de musulmans dans l’espace public. Il y a, bien entendu, toujours des propos voire des actes discriminatoires (on vient de le voir si je puis dire encore récemment à Tremblay à l’occasion de ce qui s’est passé dans ce restaurant), mais cela reste heureusement limité. Et les événements tragiques que l’on a vécus à Paris et à Nice n’ont pas accru ces paroles et ces actes.
Ceux qui veulent «faire du bruit» autour de ce qu’ils nomment «l’islamophobie», ce sont précisément ceux qui souhaiteraient davantage ce type de paroles et d’actes pour montrer combien ils ont raison et combien leur combat est juste, et de là augmenter encore leur emprise idéologique sur les musulmans. Ils sont les complices, objectifs, des responsables politiques et élus qui, à droite et à l’extrême-droite, parient eux aussi sur l’accroissement des tensions entre «communautés». On l’a vu cet été en Corse et à l’occasion des différentes affaires dites du «burkini».
Certaines attaquent, notamment sur les réseaux sociaux relèvent-elles purement et simplement de l’intimidation. Certains courants identitaires, voire islamistes tentent-ils d’interdire tout débat sur l’islam? Les politiques qui s’en font le relais sont-ils complices?
Tout est bon aujourd’hui pour essayer d’intimider et de disqualifier son adversaire. Les réseaux sociaux donnent une visibilité, justement, et une ampleur à ces méthodes classiques. L’idée en effet, chez certains, parmi les islamistes ou chez leurs alliés dans une partie de la gauche (on pense ici, entre autres, au CCIF, aux Indigènes de la République, à certains universitaires et chercheurs, en sociologie notamment, à Médiapart, à une partie du Front de gauche ou d’EELV, et même à certains socialistes!), est d’imposer une forme de doxa, une «vérité» contre laquelle personne ne peut jamais se prononcer sans être à la fois dans l’erreur, la faute et l’abomination. En faisant passer ceux qui la mettent en cause, qui la refusent, qui la critiquent, qui n’acceptent pas une telle manière de penser – très peu laïque pour le coup! – pour des racistes, des «islamophobes», en clair, et conformément à une pratique politique bien connue, pour des salauds.
Or, on le voit désormais tous les jours, on baigne ici en plein sophisme. Le racisme que dénoncent sans cesse ces défenseurs de l’islam radical et plus largement de l’essentialisme identitaire est au cœur même de leur idéologie. Celle-ci est en effet faite d’exclusion: de tous ceux qui n’ont pas la bonne pratique de l’islam, de tous ceux qui défendent la laïcité, de tous ceux qui ne se soumettent pas à leurs injonctions… Ainsi, toute critique de l’islamisme devient pour eux une critique de l’islam et des musulmans ; toute mise en cause de leurs manipulations et mensonges devient du complotisme ; toute affirmation simplement laïque devient «islamophobe».
Le problème, à mes yeux, aujourd’hui, en France, tient moins à l’existence d’une telle folie identitaire, finalement très minoritaire et caricaturale même si elle est active sur les réseaux sociaux, que dans les relais dont elle dispose dans les médias, dans le monde académique ou auprès de nombre de responsables publics. La complaisance pour ce type de discours me sidère. Surtout quand elle se double d’une forme de condamnation de tout discours un tant soit peu laïque. On a vu, au cœur même des institutions de l’État chargées de défendre la laïcité (je pense ici à l’Observatoire de la laïcité), qu’il pouvait y avoir un certain aveuglement voire une certaine complicité avec ces entrepreneurs identitaires qui promeuvent ouvertement l’idéologie islamiste. Les responsables politiques et élus qui, souvent par un intérêt électoral bien mal compris, se font les relais de cette offensive idéologique, portent une lourde responsabilité dans les tensions actuelles. Une responsabilité qu’on peut tout à fait mettre en regard de celle des boute-feux de la droite et de l’extrême-droite.
Cet été, certains politiques s’étaient indigné que l’on confie les rênes d’une fondation liée à l’islam à un laïc revendiqué. «Proposer pour prendre la tête de cette organisation quelqu’un qui n’est pas de culture musulmane, qui n’est pas de sensibilité musulmane et qui n’est pas de culture religieuse, pour moi c’est une interrogation», a notamment expliqué François Bayrou. Fallait-il confier cette fondation à un «musulman»?
Cette polémique est ridicule. On parle là de la création d’un organisme public, pas d’une institution religieuse ou communautaire. Cette fondation sera chargée de mettre en œuvre une politique de l’État, pas de la «communauté musulmane». Et puis, l’idée qu’il faudrait être «de culture religieuse» (sic) pour parler avec pertinence du lien entre État et religion, pour comprendre les enjeux et les nécessités pour la France de la manière dont nos concitoyens de confession musulmane peuvent mieux vivre leur foi tout en participant pleinement à la vie républicaine et au «commun», m’échappe totalement. Comme si on devait avoir tel ou tel critère d’identité pour comprendre et s’exprimer au sujet de celui-ci. À ce compte-là, seules les femmes seraient susceptibles de comprendre et de parler d’avortement, seuls les personnes de telle ou telle couleur de peau seraient capables de comprendre et de parler du racisme, etc. On voit où conduit une telle logique. C’est ce que l’on appelle l’essentialisme: chacun est renvoyé à ce qu’il est, biologiquement, culturellement, socialement… sans jamais pouvoir y échapper ou s’en détacher. Chacun est ainsi réduit à être moins qu’un individu libre de la manière dont il peut composer son identité personnelle à partir des différents éléments qui la constituent.
Tout ceci est profondément contraire à toute perspective de mobilité, de mixité, d’émancipation, de critique, de dépassement de soi… Tout ceci est le contraire des Lumières et de ce pour quoi des millions d’hommes et de femmes se sont battus depuis plus de deux cents ans, partout dans le monde, dans toutes les sociétés et quelles que soient leurs différences et origines. C’est contraire à l’idée d’humanité commune à tous, à l’universalité de l’humanité. Que des gens comme François Bayrou, pour de basses raisons politiciennes sans doute ou par expression de leur foi religieuse peut-être, ne soient pas capables de voir cela, c’est navrant.
Ces polémiques à répétition à l’encontre de Chevènement traduisent-elles finalement une sorte de «racisme à front renversé» ou du moins une dérive «identitariste» du débat public français?
Cela témoigne d’abord d’une forme de détachement du pays, d’une partie de celui-ci du moins, de toute historicité, de toute mémoire. Jean-Pierre Chevènement, que l’on soit d’accord politiquement avec lui ou non, est un des derniers témoins d’une époque politique passée et de l’histoire de la gauche française en particulier. C’est un homme d’État qui a montré, par ses idées, son action, ses choix et ses engagements, ses grandes qualités politiques et intellectuelles. On pourrait au moins lui reconnaître cela.
Cela témoigne aussi de ce que vous dites, assurément. On assiste à propos de Jean-Pierre Chevènement au renversement sophistique dont je parle plus haut. La dérive «identitariste» est en effet très nette dans toute une partie de la vie publique. On constate même que ceux qui prônent un discours identitaire, différentialiste, séparatiste, essentialiste… accusent leurs critiques, les tenants de la laïcité notamment, d’être eux-mêmes des «identitaires». Comme si l’universalisme, la laïcité, l’idée d’émancipation grâce à l’esprit critique… étaient devenus des pratiques «identitaires». Notamment parce qu’elles seraient, c’est un comble, françaises!
Toute cette campagne contre la soi-disant spécificité identitaire française qui s’appuie sur quelques articles de la presse anglo-saxonne est quand même étonnante. D’autant que l’on voit beaucoup d’antilibéraux et anti-capitalistes autoproclamés la relayer sans jamais s’interroger sur ce qu’est cette presse, sur ce que sont ses intérêts et ses buts… Alors qu’il s’agirait de propos sur l’économie, là, les mêmes retrouveraient leur sens critique. Bref… tout ceci est assez pathétique, bassement et bêtement idéologique, dans le sens le plus péjoratif de ce terme. On connaît hélas, depuis les tragédies du XXème siècle, le terme de telles dérives.
Créé par sr07 le 30 août 2016 | Dans : Le Che
le 29/08/2016 à 11:04
LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO – L’ancien ministre va prendre la tête de la Fondation pour l’islam de France, malgré ses propos controversés après avoir conseillé la «discrétion» aux musulmans. L’ex-socialiste maintient ses propos et affiche la même fermeté sur le burkini.
Interrogé sur France Inter, l’ancien président du Mouvement républicain et citoyen a clarifié sa vision sur l’islam. «L’islam de France doit être autonome dans ses sources de financement et dans sa pensée», a-t-il dit. «Il y a 1,4 million de musulmans en France, pour la plupart français, il faut faire France à nouveau, créer les conditions qui font qu’ils se reconnaîtront pleinement dans la communauté nationale.» Ainsi, la polémique suscitée par ses propos sur la «discrétion» des musulmans était pour lui injustifiée. «Ce conseil s’adresse dans mon esprit à toutes les religions en vertu de la laïcité», a appuyé Jean-Pierre Chevènement.
Sur la question du burkini, qui divise les politiques y compris au sein même du gouvernement, l’ancien sénateur du Territoire de Belfort estime qu’il y a une «confusion».«On parle d’un problème de laïcité là où il n’y en a pas vraiment. La plage est un espace public. Tout ce que la loi n’interdit pas est permis, les moeurs sont libres», a-t-il d’abord minimisé. Avant d’ajouter: «Mais il y a un problème qui est celui de l’intégration. Toutes les vagues successives de l’immigration ont fait un effort pour coïncider avec les us et coutumes du pays d’accueil». «Je ne suis pas pour le communautarisme, je veux des principes communs, je suis pour le combat d’idées, l’égalité hommes-femmes.»
Jean-Pierre Chevènement a ainsi estimé que le burkini posait problème, défendant une laïcité stricte comme Manuel Valls. «Il vise à définir une place de la femme subordonnée à celle des hommes dans la société. On peut le tolérer mais on peut ne pas l’approuver», a commenté le futur président de la Fondation pour l’islam de France, pointant du doigt «la montée du fondamentalisme religieux».» L’immense majorité des femmes ne peuvent plus sortir dans la rue sans être voilée. Il est de mon devoir de rappeler qu’une certaine discrétion est souhaitable.»