septembre 2016

Archive mensuelle

L’animalité en politique

Créé par le 30 sept 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD

Primaires! Le mot revient en boucle dans les éditoriaux et les titres. Une revue de presse n’y suffirait pas s’il fallait décortiquer ces postures et jeux de rôle avec mille arrière-pensées et autres supercheries qui mettent aux prises les rivaux. Les bien nommées primaires  n’excitent pourtant pas la multitude, indifférente à ces turpitudes de nos bêtes de scène qui tentent pourtant l’ultime séduction sous le regard froid du chaland.

Ce dernier ne s’en laisse plus conter. Loin de l’ambiance sulfureuse du pré carré des supporters et des dévots, le lampiste éclairé observe avec amusement tout ce tohu-bohu. Mais à quoi bon se presser à démêler le vrai du faux, le bon grain de l’ivraie dans ces harangues absconses qui alternent avec ces petits mots jetés à la figure du concurrent.

Sans compter ces renégats qui rivalisent de taquineries ingrates sinon d’injures envers leur leader historique. Ces tontons flingueurs s’agitent pour ne rien dire sinon défaire la réputation de celui qu’ils vouent aux gémonies. Ce faisant ils prennent l’opinion à témoin de leur versatilité quand ils s’apprêtent, dans la foulée de la primaire, à revenir à leur mouton oubliant tout de go, on l’imagine bien, lui avoir tondu la laine sur le dos.

Allez comprendre. L’un soutient à sa droite celui qui ferait obstacle à l’autre dont on sait qu’il s’opposera dans l’hypothèse de son élection. Mais à quoi bon la primaire qui postule la cohérence jusqu’au bout dans ce processus de présélection au sein des camps de la droite et de la gauche de gouvernement. L’autre hésite encore à figurer dans la compétition, à gauche,  en raison même de  cette équation difficile à résoudre entre la volonté d’en découdre avec le président sortant et sa possible récupération dans une évincement qui, selon la règle du jeu des primaires, aboutit à un ralliement de facto au gagnant. Quant au président sortant on ne voit vraiment pas comment il pourrait finir sa présidence s’il devait perdre la primaire. Autant sauter cette procédure débilitante qui ne sied nullement à la fonction présidentielle aux yeux d’un chef d’État tenté par un renouvellement de mandat.

Le suffrage universel, in fine, fera la part des choses et pourrait bien réserver des surprises qui n’en seront que pour ces agités qui n’ont, face aux menaces et aux périls, pas plus de jugeote que de sentiment d’abnégation, les deux pourtant bien nécessaires à la fonction régalienne. A force de laisser pourrir la politique dans ce spectacle nauséabond, il se pourrait qu’une désertion massive des urnes ne laisse la place aux plus démagogues. C’est du reste la calcul cynique d’un ex-président qui ne tient ses chances de salut que d’une abstention massive des sympathisants de la droite tentés dans leur majorité par un vote moins décalé.

En attendant, les affres des affaires et de la politique alimentent à tort ou à raison une presse avide de scandales qui se déversent au jour le jour dans les canaux médiatiques. Et, dans le clan Le Pen, on joue en famille une partition bien plus sordide encore dans ce grand déballage, quand s’offre enfin un horizon bouché par des rancœurs intestines mal digérées. Mais ici n’est-ce point la loi du genre? Travail, Famille…Tout fout le camp!

Ces gauloiseries primaires de nos animaux politiques prennent un drôle de tour. Après la Primaire de la droite on serait bien avisé de se raviser pour rivaliser sur un terrain propice au vrai débat d’idées. On se plairait à penser la réalité autrement qu’à travers des poncifes éculés! La posture politique pour la conquête du pouvoir est faite de duplicité, ça va de soi. Certes mais alors pour quoi en faire ou, plutôt  pourquoi faire?

Xavier Dumoulin

Oulaya Amamra crève l’écran dan le film de Houda Benyamina : « Divines »

Créé par le 26 sept 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD

Impossible d’exprimer en trois phrases ce drame de banlieue qui met aux prises ces mouflettes que rien n’arrêtent dans leur quête insensée. On passe de la chronique sociale au polar dans ce défi de deux gamines, Douania et Maimounia qui cherchent à s’émanciper de leur condition en tombant dans l’abîme des milieux de la drogue et du crime.

Un jeu d’acteurs tout à la fois tendre et violent qui révèle  Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena au grand public. Ces deux amies, à la vie et à la mort, défient leur milieu familial stigmatisé dans le ghetto. Sur fond d’amour et d’amitié, elles tentent de s’arracher des leurs par la recherche d’un argent facile dans une entreprise fatale.

Les codes de cette jeunesse en marge, enfermée dans l’exaspération qui la provoque, nous plongent dans un univers mental plein de paradoxes. L’amitié passionnelle des deux gamines complices et l’amour de Douania pour Djiki, le danseur sensuel, tranchent avec la dureté de la dealeuse Rebecca qui pousse au crime nos deux intrépides.

On appréciera surtout cette mise en scène psychologique dans ce monde de défi désespéré où le pire côtoie le meilleur. Avec cette figure triste à l’infini de l’abattement, après l’issue fatale d’une épopée tragique, qui fait suite à la crânerie éhontée. Une arrogance phénoménale de tous les instants, comme on la  croise parfois dans la vie, et que l’on retrouve dans ces postures théâtrales d’expressions rageuses exacerbées qui trahissent en fait une vraie fragilité, jamais assumée mais mal dissimulée. Par delà le risque d’une stigmatisation, le film dépeint un univers mental qui n’est cependant pas l’apanage de cette fraction des jeunes des banlieues issus de la diversité à laquelle la réalisatrice prête à ces « Divines » ces traits psychologiques.

Xavier DUMOULIN

A la recherche du leader de troisième type. Du narcissique dominant au révolutionnaire émergent…

Créé par le 25 sept 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD

« Alors que nous sommes plongés au cœur d’une profonde transformation sociétale, que le monde se digitalise, que le pouvoir évolue, que les rapports humains sont radicalement bouleversés, les narcissiques ne sont plus les profils adéquats pour demain, du moins pas dans leur forme pure ou dominante. Ils ne savent pas gérer leur ego et causent beaucoup de dommages. Sous les feux de la rampe, ils dévient, considérant que ce qui s’applique aux autres ne saurait leur être opposé. Ils souffrent d’un syndrome de grandeur et pensent rapidement être intouchables » (1)

Ainsi s’exprime Gérald Karsenti, Pdg de Hewlett Packard Enterprise France, professeur affilié à HEC Paris et influenceur sur le réseau LinkedIn. J’ai entendu sur France info, en début de matinée, cet auteur dans la présentation de son livre : « Leaders du troisième type », publié aux Editions Eyrolles en septembre 2016..
 
Dans un monde en mutation qui se « digitalise », alors que le pouvoir évolue, que les rapports humains sont radicalement bouleversés « prévoir l’imprévisible est devenu un talent ». Quels sont les profils les plus habilités à manager tout en suivant « la course de la révolution sociale et économique qui s’annonce? ». (2)
 
En raison de son manque de souffle dans sa forme narcissique actuelle, il faut donc repenser le modèle du leader. Bien que depuis toujours, les narcissiques gouvernent les affaires, aujourd’hui ce modèle serait épuisé selon Michael Maccoby, l’un des intervenants et référence mondiale dans le domaine du leadership qui inspire notre auteur.
 
Ce dernier explique l’origine de sa démarche. « Sur LinkedIn et ailleurs, j’ai constaté que les influenceurs les plus puissants étaient ceux qui savaient proposer du rêve via le « story telling ». Un rêve que les dirigeants – d’entreprises ou politiques – ont de plus en plus de mal à proposer, et ceci dans une société où nous sommes nombreux à manquer de perspectives ou d’horizon. » « Les narcissiques ne savent pas gérer leur égo et causent beaucoup de dommages ». Dans ce monde, le pouvoir évolue, les rapports humains sont bouleversés et les narcissiques ne constituent plus le modèle adéquat dans leur forme pure ou dominante. Le leader de troisième type doit modérer son narcissisme et posséder  d’autres qualités pour « marier la performance économique et une vision profondément humaine. Il devra agréger en permanence de multiples compétences, des cultures différentes, et faire travailler ensemble plusieurs générations ».
 
Plus à l’écoute, plus humble, Gerald Karsenti assimile ce leader à celui d’un révolutionnaire capable de penser global, de développer les collaborations, de rassembler les compétences et les générations, de mettre en avant l’humain, l’innovation, la dynamique en créant des convergences. « Il devra, enfin, disposer de plusieurs formes d’intelligence, pas uniquement la sacrosainte intelligence logico-mathématique mesurée par le QI. Il faudra disposer d’intelligences émotionnelle et relationnelle, donc être plus équilibré. » Ce changement de paradigme suppose un accompagnement dans cette révolution des profils du leader.
 
Mutatis mutantis, ne peut-on élargir cette approche du monde du management à celui de la politique? On retrouve en effet les mêmes travers de politiciens trop enfermés dans leur égo pour considérer la complexité du monde en refusant l’écoute des autres, les talents et les idées neuves. 
 
A l’heure de la révolution digitale, ce blog citoyen entend participer, à sa manière, modeste mais audacieuse, à cette interpellation des hommes de pouvoir, pour engager cette révolution citoyenne, sans laquelle aucun leader, aussi talentueux fût-il, ne saurait relever les défis que pose à notre république l’état du monde et celui « des hommes et des choses »(3).
 
Xavier Dumoulin

(1) http://www.focusrh.com/strategie-rh/organisation-et-conseil/saurez-vous-reconnaitre-le-leader-du-troisieme-type-28874.html

(2) idem pour les autres citations issues de cet article ci-dessus référencé

(3) encore et toujours, pour comprendre la France dans ce monde en mutation, nous recommandons à nos amis internautes cette magnifique œuvre du grand historien regretté, Fernand Braudel « L’identité de la France » et, notamment, les deux volumes qui forment son second volet « L’identité de la France-les hommes et les choses », Arthaud-Flamarion, 1986, oeuvre qui complète utilement cette « grammaire des civilisations » du même auteur, aux mêmes éditions de 1987,  publié pour la première fois en 1963 mais toujours basique pour l’intelligence du monde.

Le grand écart de François Bayrou

Créé par le 24 sept 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD

Cette fin de semaine, le MODEM tient son université de rentrée à Guidel, en Bretagne, jusqu’à Dimanche. Au programme, on l’imagine, la question des présidentielles. Y aller ou pas? Et si oui dans quelles conditions? Avec quels soutiens et pour quoi faire?

Le dernier sondage pour Les Echos et Radio classique donne 12% à Bayrou au premier tour, en cas de désignation de Sarkosy aux primaires. Une estimation encourageante pour les supporters du palois alors même que ce dernier attend les résultats de la primaire pour une vraie rentrée politique. Car à ce jour, Bayrou en reste au soutien à Juppé pour la primaire. Avec cette immense ambiguité, que l’on retrouve à gauche chez Montebourg, quant au statut et au sens de cette élection, en liant la candidature aux présidentielles aux résultats d’une primaire que l’on tiendra pour licite si son favori vient à triompher ou  bien comme nulle et non avenue si l’adversaire la remporte. De quoi y perdre son latin, la primaire étant justement la méthode de résolution de la pluralité de candidature dans chaque camp.

Désigner sa préférence pour la primaire pour  présenter ensuite sa propre candidature relève de la grande acrobatie. Mieux vaut la posture fermée d’un Mélenchon, à gauche, qui n’entend nullement légitimer les primaires socialistes et affiche la couleur depuis le début. Avec, à la différence de Montebourg,  ce refus de tout autre processus qui verrait une primaire ouverte de toute la gauche, excluant ou non la candidature du président sortant. A la vérité, Bayrou, ressent la même aversion pour Sarkosy que les candidats déclarés du camp de « la gauche de gauche » ou de « la gauche de la gauche »", expriment à l’égard de Hollande. Et pour couronner le tout, Bayrou, qui ne participera pas à ce scrutin, en redoute publiquement les effets pervers favorables aux discours les plus durs.

Si Alain Juppé ne passe pas l’épreuve de la primaire et si Nicolas Sarkozy est désigné candidat de l’ex-UMP, le président du Modem affiche la couleur : il se déclarera lui-même candidat à la présidentielle. François Bayrou voudrait une sorte de grand rassemblement des Français au-delà des clivages droite-gauche. Il estime d’ailleurs qu’il est temps de rompre avec ce système  qui est l’une des causes du mal politique français.  Il croit d’autant plus à la nécessité de se tenir sur cette ligne du rassemblement qu’elle serait la seule manière de permettre des majorités solides pour engager les grandes réformes nécessaires.

Entouré de ses soutiens et d’une liste impressionnante d’invités, Bayrou enfoncera davantage le clou à l’issue des travaux de Guidel, avec le sourire teinté d’impatience de celui dont son prédécesseur à la mairie de Pau, André Labarrère, résumait cruellement toute l’ambivalence en disant qu’en  l’observant, il ne savait jamais s’il fallait voir la tête d’un pâtre grec ou celle d’une face de boeuf. En d’autres termes il désignait ainsi cette tête de Janus inclinant à la sagesse du professeur de philosophie versus… Je vous laisse maître des mots pour illustrer la seconde image. Un bon point quand même pour le MODEM avec cette rencontre qui permet de tourner la page d’un récent scandale fortement médiatisé mettant en cause son vice-président.

Reste le fond des choses. Toutes ces postures de double jeux ne suffisent pas à faire une politique qui réponde aux défis de la période.  Si Juppé a la faveur du MODEM, c’est donc qu’il incarne le projet de Bayrou, auquel cas le choix de la droite à la primaire mettra fin au débat et Macron, une fois candidat, pourrait bien damer le pion au palois privé du soutien officiel d’un Juppé défait par son camp. Du grand écart sur la méthode au risque de chute vertigineuse, il n’y a qu’un pas de trop sur cette corde raide!

Xavier Dumoulin

Une enquête riche d’enseignements sur les musulmans de France

Créé par le 20 sept 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD

Musulmans de France, l’enquête qui surprend, titre le JDD. En exclusivité cette étude de « l’Ifop pour l’Institut Montaigne (1) met en évidence la bonne intégration de la population musulmane mais aussi l’inquiétante rupture des plus jeunes avec les valeurs républicaines. »

Que nous apprend cette enquête de neuf mois sous contrôle scientifique? Elle dresse un autoportrait rigoureux et original des musulmans « avec ses surprises, ses confirmations et ses contradictions. »

Évaluée entre trois et quatre millions (2), 74 % des musulmans sont Français, et 50 % sont nés Français. Les musulmans « représenteraient 5,6% des plus de 15 ans vivant en France, et 10% des moins de 25 ans. Il s’agit donc d’un groupe social particulièrement jeune : 84% ont moins de 50 ans. L’âge moyen s’établit à 35,8 ans quand il est de 53 ans chez ceux qui se déclarent chrétiens et de 43 ans pour les « sans religion. »

La viande halal a la grande faveur des pratiquants qui pour 80% d’entre eux la plébiscitent quand 67% des musulmans préconisent que les enfants puissent manger halal dans les cantines scolaires.

La population musulmane serait un peu plus réservée sur la question du voile : « 60% des sondés estiment que les jeunes filles devraient pouvoir porter le voile à l’école et au collège contre 37% des non-musulmans… »

L’enquête révèle qu’un tiers des musulmans « ne se rendent jamais à la mosquée, un tiers pour les fêtes religieuses, 29% s’y rendent chaque semaine dont le vendredi et 5 % quotidiennement » (3). Plus surprenant ce constat  de méconnaissance par la plupart des musulmans (68%) du Conseil français du culte musulman (CFCM) ». Il faut souligner, à rebours des idées reçues, que les conversions de non-musulmans seraient deux fois moins nombreuses que les « sorties » de l’islam. L’enquête souligne que 28 % de ces musulmans ont adopté un système de valeurs clairement opposé à celles de la République. Ce chiffre capte les esprits enclins aux amalgames, justifiant ainsi les réactions islamophobes.

Mais comme le précise sur Sur Europe 1, la journaliste Marie-Christine Tabet auteure de l’article du JDD  « C’est 28 % de musulmans qui seraient dits « autoritaires », beaucoup plus fermés sur la religion » (…) « ça ne veut pas dire radicalisés ». « Depuis les années 2000, il y a un revival de l’islam de la jeunesse mais en dehors de l’islam structuré de la génération précédente, analyse Raphaël Liogier, cité dans un article de 20 Minutes (4). « Avant, aller à la mosquée, ça rappelait le pays. Aujourd’hui, les jeunes se retrouvent dans un islam globalisé. Ces préceptes minutieux répondent au désir d’individualisation des adolescents. S’habiller différemment, c’est une façon de montrer qu’ils sont différents.  » Et ce n’est pas l’apanage de l’islam. « Dans toutes les religions du monde, le converti est plus jeune et plus rigoriste. Cela ne veut pas dire que ce sont des gens dangereux, plaide l’auteur de La guerre des civilisations n’aura pas lieu. On a tendance à faire un lien immédiat entre comportement extrême et violence. » Car rigoriste ne rime pas avec salafiste, qui ne signifie pas terroriste… Un détail de taille, passé plutôt inaperçu dans les commentaires sur cette enquête : contrairement aux préjugés, « les conversions à l’islam de jeunes dont les parents ne sont pas musulmans apparaissent deux fois moins nombreuses que les « sorties » de l’islam – c’est-à-dire la désaffiliation de jeunes issus de familles musulmanes », poursuit le chercheur.

L’étude de l’Institut Montaigne avance des explications de cet attrait pour un islam plus rigoriste par les jeunes Français musulmans. « Un islam qui apparaît comme une réponse au malaise identitaire car il permet de répondre à la question « Qui suis-je si je ne suis ni vraiment français ni citoyen du pays d’origine de mes parents ? » Un islam qui se veut en rupture avec celui des grands-parents, des parents qui ont baissé la tête [...]. Un islam, qui, de fait n’est plus transmis par la famille mais par des groupes politico-religieux divers (Tariq Ramadan, Frères musulmans, Tabligh, salafistes, voire État islamique). Mais, les causes extérieures sont loin d’expliquer à elles seules ce phénomène : les difficultés de l’intégration jouent un rôle majeur. »(5)

Quatre facteurs sont ainsi cités : la désindustrialisation (deux tiers des musulmans sont des enfants d’ouvriers et d’employés), la dépolitisation; et l’école et l’Etat qui ne sont plus synonymes d’espoir. Pour François Burgat, directeur de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, cette tendance s’expliquerait par  « les ratés évidents de la machine républicaine à fabriquer des citoyens. »

Méfiance à l’égard des autorités, repli identitaire, « L’islamophobie peut provoquer des vocations chez les plus fragiles, insiste Raphaël Liogier. Les politiques jouent aux pompiers pyromanes à force de parler de burkini et de nourrir les stéréotypes. » Les chercheurs de l’enquête de l’IFOP mettent pertinemment en garde. « Le pire serait que l’on réponde à la pulsion de révolte d’une partie des jeunes, fondée sur l’idée qu’il y a « eux » – les « impurs » - et « nous » – les musulmans fiers de l’être, mais victimes de l’islamophobie ambiante – par un discours politique fondé lui aussi sur cette dichotomie. Dans le contexte sécuritaire actuel, cette tentation sera difficile à éviter. Mais, il faut savoir résister aux provocations et à la haine. Surtout quand elles proviennent d’une part significative de la jeunesse française. La France peut faire la guerre à Daesh, elle ne peut pas entrer en guerre avec une partie de sa jeunesse. »(6)

 Xavier Dumoulin

(1) L’Institut Montaigne, cercle de réflexion privé d’obédience libérale, milite depuis longtemps en faveur des statistiques ethniques et du CV anonyme.

(2 ) Contredisant ainsi !les chiffres souvent avancés de 8 à 10 % de la population française

(3 ) Selon Le Monde, « trois profils principaux se détachent. 46% sont « soit totalement sécularisés, soit en train d’achever leur intégration » sans renier leur religion. Un deuxième groupe, représentant 25%, est plus pieux et plus identitaire tout en rejetant le voile intégral. Le dernier groupe, que l’Ifop évalue à 28%, réunit des croyants qui ont « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République », s’affirmant « en marge de la société ». Les jeunes, les moins insérés dans l’emploi et les convertis sont les plus disposés à adhérer à ce modèle ».

(4) Enquête de l’Institut Montaigne: Qu’est-ce qui se cache derrière les 28% de musulmans «ultras»? RELIGION Pourquoi et dans quelle mesure les jeunes musulmans sont-ils séduits par un islam « ultra »…Oihana Gabriel, 20 Minutes, 19/09/2016

http://www.20minutes.fr/societe/1927143-20160919-enquete-institut-montaigne-cache-derriere-28-musulmans-ultras

(5) idem

(6) ibidem

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