novembre 2016
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 30 nov 2016 | Dans : Non classé
Créé par sr07 le 30 nov 2016 | Dans : Amérique Latine
CUBA Une cérémonie en l’absence de la plupart des chefs d’Etat occidentaux, mais aussi des présidents chinois, iranien et russe, pourtant considérés comme «amis» de Cuba…
M.C. avec AFP
Sous le regard de Fidel Castro et du «Che» Guevara, dont les portraits géants trônent sur la place de la Révolution, ils rendaient un dernier hommage au «Comandante». Plusieurs centaines de milliers de Cubains assistaient mardi à une grande cérémonie d’hommage posthume à Fidel Castro en présence des dirigeants de la gauche latino-américaine, avant que ses cendres quittent La Havane. Une cérémonie en l’absence de la plupart des chefs d’Etat occidentaux, mais aussi des présidents chinois, iranien et russe, pourtant considérés comme «amis» de Cuba.
Lycéens, fonctionnaires, policiers et militaires, beaucoup avaient revêtu l’uniforme pour l’occasion, remplissant cette esplanade emblématique mais aussi les avenues alentour, noires de monde en début de soirée. «Vive la Révolution!», «Fidel, Fidel!», scandait la foule peu avant le début de cette cérémonie vers 19h (1h mercredi matin, heure française).
>> A lire aussi : Hollande n’ira pas à Cuba pour les funérailles
«Aujourd’hui plus unis que jamais, peuple de l’Amérique latine!», a lancé le président équatorien Rafael Correa, premier à s’exprimer parmi les leaders de la gauche latino-américaine présents. Les présidents vénézuélien Nicolas Maduro, bolivien Evo Morales et nicaraguayen Daniel Ortega assistaient aussi à la cérémonie en compagnie des plus hauts dirigeants cubains, dont le président Raul Castro. En revanche la plupart des dirigeants occidentaux ont décliné l’invitation, à l’exception du Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Auparavant, des dizaines de milliers de Cubains, souvent en pleurs, avaient comme lundi défilé jusque dans l’après-midi face aux portraits de Fidel Castro, exposés dans le mémorial du héros de l’indépendance José Marti sur la place de la Révolution, au centre de la capitale.
Après ces adieux rendus par La Havane, l’urne contenant les cendres du Lider Maximo traversera de mercredi à samedi le millier de kilomètres séparant La Havane de Santiago de Cuba, refaisant en sens inverse le chemin parcouru par le jeune Fidel dans sa «caravane de la liberté» lors du lancement de sa révolution en 1959.
Dimanche, enfin, ses cendres seront enterrées au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, qui abrite déjà la tombe de José Marti, scellant la fin du deuil national décrété pour neuf jours après le décès du «Comandante» vendredi à 90 ans.
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Créé par sr07 le 26 nov 2016 | Dans : Non classé
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Fidel Castro, héros des déshérités Par Salim Lamrani, 26 novembre 2016
« La France est un interlocuteur privilégié de Cuba » Par Jean-Pierre Bel et Salim Lamrani, 07 novembre 2016
Condamnation unanime des sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba Par Salim Lamrani, 31 octobre 2016
Les sanctions économiques, principal obstacle au développement de Cuba Par Salim Lamrani, 27 septembre 2016
L’ouvrage Fidel Castro, héros des déshérités victime des sanctions économiques contre Cuba Par Salim Lamrani, 13 septembre 2016
« Si les Etats-Unis sont prêts à établir des relations avec Cuba basées sur le droit international, il n’y aura aucun obstacle au rapprochement entre les deux pays ». Par Salim Lamrani et Blandine Hugonnet, 12 mai 2016
« Cuba n’a jamais attaqué les États-Unis de son histoire » Par Salim Lamrani et Mouâd Salhi, 28 avril 2016
Cuba -USA – « Il est encore trop tôt pour parler de relations normalisées » Par Salim Lamrani et Cathy Ceïbe, 14 avril 2016
«Les sanctions économiques sont cruelles car elles affectent les catégories les plus vulnérables de la population cubaine» Par Salim Lamrani, 29 mars 2016
Relations bilatérales Washington – La Havane. “Tout est pardonné”? Par Salim Lamrani et Maxime Perrotin, 28 mars 2016
Cuba / Etats-Unis : « Un conflit asymétrique » Par Salim Lamrani et Sébastien Madau, 25 mars 2016
Cuba, priorité de la France en Amérique latine Par Salim Lamrani, 11 février 2016
Renforcement des relations entre la France et Cuba Par Salim Lamrani, 25 janvier 2016
Washington et la crise migratoire cubaine Par Salim Lamrani, 28 décembre 2015
La Colmenita de Carlos Alberto Cremata: Un joyau de la culture cubaine Par Salim Lamrani, 22 décembre 2015
La Communauté des Etats latino-américains et caribéens : vers une émancipation définitive ? Par Salim Lamrani, 14 décembre 2015
Les contradictions de Barack Obama vis-à-vis de Cuba Par Salim Lamrani, 26 octobre 2015
Femmes à Cuba : la Révolution émancipatrice Par Salim Lamrani, 15 octobre 2015
Entretien avec Salim Lamrani : Cuba, Parole a la défense Par Salim Lamrani et Roger Grévoul, 28 août 2015
Cuba, parole à la défense ! Nouveau livre de Salim Lamrani Par Salim Lamrani, 24 août 2015
25 vérités sur le dissident cubain Manuel Cuesta Morúa Par Salim Lamrani, 11 avril 2015
Banque mondiale : Cuba est le pays au monde qui investit le plus dans l’éducation Par Salim Lamrani, 15 mars 2015
25 vérités de Robert Kennedy Jr. sur Cuba et les Etats-Unis Par Salim Lamrani, 06 mars 2015
Rapprochement Cuba/Etats-Unis: perspectives et obstacles. 2/2 Dans le processus de négociations entre Cuba et les Etats-Unis, il reste de nombreux obstacles à surmonter. Par Salim Lamrani, 02 mars 2015
Rapprochement Cuba/Etats-Unis: perspectives et obstacles. 1/2 Par Salim Lamrani, 26 février 2015
Cuba, les dissidents et le droit de manifestation Par Salim Lamrani, 29 janvier 2015
Comment Barack Obama peut mettre fin aux sanctions économiques contre Cuba Par Salim Lamrani, 08 janvier 2015
Cuba – Etats-Unis : « Le président Obama a fait un constat lucide » Par Salim Lamrani, 28 décembre 2014
Cuba: Obama a sans doute pris la décision la plus emblématique de sa présidence et a réparé une anomalie d’un autre temps Par Salim Lamrani, 20 décembre 2014
La communauté internationale exhorte les Etats-Unis à mettre fin aux sanctions contre Cuba Par Salim Lamrani, 18 décembre 2014
Sommet des Amériques : Cuba plébiscitée, les Etats-Unis isolés Par Salim Lamrani, 09 novembre 2014
Organisation mondiale de la santé : Cuba donne l’exemple dans la lutte contre le virus Ebola en Afrique Par Salim Lamrani, 23 septembre 2014
Banque mondiale : Cuba dispose du meilleur système éducatif d’Amérique latine et de la Caraïbe Par Salim Lamrani, 07 septembre 2014
Cuba, un modèle selon l’Organisation mondiale de la santé Par Salim Lamrani, 30 juillet 2014
Cuba, les Etats-Unis et la traite d’êtres humains (2/2) Par Salim Lamrani, 15 juillet 2014
Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel
Créé par sr07 le 26 nov 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD, Amérique Latine
“Aujourd’hui, 25 Novembre à 10h29 de la nuit est mort le commandant en chef de la Révolution cubaine Fidel Castro Ruz Conformément à la volonté expresse du camarade Fidel, sa dépouille sera incinérée les premières heures du matin du samedi 26. Le comité d’organisation des funérailles nous fournira des informations détaillées sur l’organisation de l’hommage posthume au fondateur de la révolution cubaine.
Jusqu’à la victoire Toujours! ” » Raoul Castro
A las 10:29 de este viernes 25 de noviembre de 2016 murió el Comandante en Jefe, Fidel Castro. La noticia la confirmó Raúl en una alocución en la emisión de cierre del Noticiero Nacional de Televisión, que reproducimos para nuestros lectores:
Querido pueblo de Cuba:
Con profundo dolor comparezco para informarle a nuestro pueblo y a los amigos de América y del mundo, que hoy 25 de noviembre, a las 10:29 horas de la noche falleció el Comandante en Jefe de la Revolución Cubana Fidel Castro Ruz. En cumplimiento a la voluntad expresa del Compañero Fidel, sus restos serán cremados. En las primeras horas de mañana sábado 26, la comisión organizadora de los funerales, brindará a nuestro pueblo una información detallada sobre la organización del Homenaje póstumo que se le tributará al fundador de la Revolución Cubana. ¡Hasta la victoria siempre!
Cuba, la moringa, le vieil homme et la mer
L’insularité offre certainement quelques clés de compréhension de la façon d’être cubaine. Mais la longévité du « caballo » qui fêtait samedi ses quatre vingt dix ans n’est pas réductible à la plante miraculeuse consommée et traditionnellement vantée par le comandante auprès de ses hôtes en visite à Cuba. François Hollande en a peu être pris de la graine!
Libé consacrait son éditorial et ses premières pages au « survivant » avec cette faconde pourtant peu amène vis à vis de celui qui incarne toujours le socialisme cubain. On ne s’étonnera pas du réflexe anti-cubain de ce journal fondé il y a plus de quarante ans sur l’anti-impérialisme et l’exotisme des guérillas révolutionnaires. En politique comme en amour, on ne déteste jamais assez ce que l’on adorait, fusse au prix d’un reniement s’accordant de tous les mensonges.
Pour disqualifier ce mythique héraut de la Révolution cubaine qui talonne encore le Che dans sa notoriété, aucune médisance ne sera épargnée envers Fidel qualifié par Lançon dans son éditorial d’ « ogre historique » doté d’un « extraordinaire instinct » de « séducteur mobile et implacable qui transforma en or tout ce qu’il touchait »!
Et dans des pages vénéneuses François-Xavier Gomez en rajoute sur le même ton d’un article intitulé « Castro bon pied, mauvais œil ». Ce papier, trop vite bouclé et pétri de contradictions, balance, sans subtilité, mille griefs en vrac. Pour un peu on pourrait croire que Raoul et Fidel se livrent à une guerre idéologique sur la question des privatisations ou du rapprochement diplomatique avec les Etats-Unis!
L’article mentionne les « Réflexions du camarade Fidel », cette « icône révolutionnaire »qu’il accuse de faire entendre sa voix, ce qui ne serait pas « une bonne nouvelle pour l’avenir de Cuba ».
Pour faire pièce à cette impitoyable accusation, nous livrons aux internautes le lien avec le blog de Fidel dont certains articles sont traduits en français. Nous en appelons à l’intelligence critique pour un autre regard sur l’histoire de ce pays en pleine ouverture…
Xavier Dumoulin 16 août 2016
Créé par sr07 le 16 août 2016 à 8:26 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin | Modifier
« La retraite du comandante »
Depuis l’annonce de son retrait des affaires publiques, les journaux se livrent à une rétrospective de l’épopée du »comandante ». Eloges et critiques se conjuguent pour retenir le meilleur et, trop souvent, le pire du dernier mythe vivant de la Révolution. D’aucuns en conviennent presque à contre coeur : en dépit des critiques acérées sur sa politique répressive, force est de constater le charisme persistant de Fidel Castro auprès d’un peuple instruit en proie aux vexations d’un embargo économique inique. Ce qui fait largement consensus dans les commentaires journalistiques, c’est d’abord cette nature exceptionnelle d’un personnage d’une bravoure et d’une intelligence incontestées mises au service d’une révolution légitime. On déplore ensuite, de la droite à la gauche, l’enlisement et l’effacement de Cuba dans les enjeux de la guerre froide depuis la crise des missiles jusqu’à l’alignement sur feu le bloc soviétique. Pourtant, Castro accompagna ce grand mouvement des non-alignés dont il présida, il y a peu de temps encore le dernier sommet. S’il est encore tôt pour faire le bilan d’une vie au service d’un peuple, on peut d’ores et déjà dépassionner le débat en intégrant largement la donne internationale et la réalité concrète dans la critique d’un régime que l’on peut sans doute amalgamer au parcours du « comandante ». Ce dernier a livré le fond de sa pensée à Ignacio Ramonet dans un entretien approfondi et sans complexe, n’éludant pas la question des libertés publiques. Prenons garde de ne pas commettre de contresens en la matière et gardons la juste mesure de cette réalité, en soi toujours inacceptable. Même pour ses détracteurs, Fidel ne mérite au pire que les limbes. Pour le plus grand nombre, il est déjà dans le Panthéon de la Révolution.
Xavier Dumoulin 20 février 2008
Créé par sr07 le 20 fév 2008 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin | Modifier
Du temps de Fidel et de ses disciples
Dans l’époque post-soixante huitarde, la jeunesse tiers-mondiste à la recherche d’exotisme se prenait de passion pour les figures emblématiques du Che, de Mao, de Castro et de l’oncle Hô. Le premier, mort en martyr partageait avec ses frères de lutte cette même expérience de la guerrilla, érigée en théorie de la guerre révolutionnaire à laquelle étaient conviées les larges masses populaires du tiers monde. Emprisonné à la suite de l’attaque de la caserne de Moncada puis exilé avant son retour clandestin à Cuba, Fidel Castro, le comandante, vainqueur de Batista et libérateur de l’île se tourna vers l’URSS, contraint et forcé du fait de l’attitude impérialiste des Etats Unis. Ce faisant, son prestige en souffrit quelque peu au sein du camp des non alignés d’Afrique et d’Orient et des forces de la contestation gauchiste en Occident qui vénéraient davantage son défunt ami Che Guevara.
Revenu de sa turbulente et aventureuse période guevariste et de son tragique épilogue bolivien, Régis Debray amorçait une évolution doctrinale lui faisant reconsidérer le mythe révolutionnaire. Précurseur, Régis Debray engageait une réflexion essentielle. » La critique des armes ne saurait dispenser des armes de la critique « , énonçait alors le philosophe marxiste à la recherche de nouvelles stratégies de rupture avec le capitalisme. En se rangeant au côté des partisans d’une voie pacifique vers le socialisme, il ne renonçait nullement à la critique radicale du capitalisme et de l’impérialisme. Pourtant, il dut rompre ce dialogue avec Fidel sans jamais manquer de respect envers l’héroïque combattant.
Castro adoptait alors une posture marxiste-léniniste trop conciliante envers Moscou. Les maîtres du Kremlin recevaient de la part de l’intelligentsia marxiste occidentale de l’époque des critiques rédhibitoires : notamment celles d’avoir liquidé, avec le stalinisme liberticide, toute tradition révolutionnaire en instaurant à l’Est un capitalisme d’Etat bureaucratique dominé par une nomenklatura auto-cooptée aux privilèges exorbitants et de masquer, sur le plan international, une volonté expansionniste derrière un vocabulaire plus lénifiant que léniniste. Cette critique trotskiste du socialisme dégénéré ira jusqu’à la dénonciation du complexe militaro-industriel ( Castoriadis ). Au même moment en France, l’Union des Etudiants communistes traversait une crise sans précédent, source de scissions des branches trotskistes et maoïstes, tandis que le débat entre humanistes ( Garaudy ) et structuralistes ( Althusser ) agitait le PCF. Ce dernier évoluera plus tard vers un socialisme aux couleurs de la France liquidant une grande part de son ancrage marxiste avec l’abandon de la référence à la dictature du prolétariat. Malgré son ambiguité, cette démarche du PCF avait le mérite d’aborder autrement son rapport aux libertés publiques au sein d’une gauche unitaire préparant sa conquête du pouvoir. Le CERES jouait alors son rôle d’aiguillon de la gauche au sein d’un nouveau PS constitué sur la base d’une stratégie de rupture avec le capitalisme, celle d’Epinay. Régis Debray se trouvait dans une certaine proximité intellectuelle avec ce courant à l’endroit duquel François Mitterrand eut un jour ce mot ironique : » le CERES : un faux parti communiste avec de vrais petits bourgeois ! » Il n’empêche que Régis Debray sera appellé comme conseiller à l’Elysée d’où il inspira Mitterrand dans son discours de Cancoun, discours impressionnant mais sans réelle traduction concrète.
Castro, pendant tout ce temps résistait aux assauts de l’Amérique qui organisa un véritable blocus économique au dépens de la population de l’île. Il mena une politique qui comporte une part de réussite incontestable dans le domaine culturel, sanitaire et social. Ce gardien de la Révolution jouit encore d’un certain charisme à Cuba. On ne saurait d’ailleurs lui imputer toute les responsabilités dans la crise qui secoue son pays. Force est néanmoins de déplorer un rapport au pouvoir travestissant l’idéal proclamé. Ceux qui n’ont pas oublié la réalité historique d’une Amérique latine en proie à l’impérialisme ( la chute de Salvador Allende organisée avec la complicité de la CIA en 1973 ) savent entourer leurs critiques de considérations objectives. Ils n’en sont pas moins exigeants dans leurs attentes d’un véritable renouveau démocratique. Sans méconnaître la part de génie du dirigeant cubain on se devait de l’interroger, à la manière d’un Ignacio Ramonet, sur son rapport actuel au pouvoir. Dans sa quatre vingt et unième année, le leader Maximo, comme le nomme ses ennemis, fait une annonce bien tardive de retrait possible du pouvoir. Pour ses disciples des deux côtés de l’Atlantique, soucieux de maintenir une image positive de ce héraut de la Révolution, il était sans doute grand temps ! Ils voudraient bien croire au dicton qui dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Xavier Dumoulin 19 décembre 2007
Créé par sr07 le 19 déc 2007 à 5:38 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin, a2-Blog-notes politique de Xavier Dumoulin, a3-Civisme, citoyenneté et militance chez Xavier Dumoulin, Amérique Latine | Modifier
Créé par sr07 le 26 nov 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD
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http://www.slate.fr/lien/63591/mitterrand-castro-cuba-paris
Dans l’époque post-soixante huitarde, la jeunesse tiers-mondiste à la recherche d’exotisme se prenait de passion pour les figures emblématiques du Che, de Mao, de Castro et de l’oncle Hô. Le premier, mort en martyr partageait avec ses frères de lutte cette même expérience de la guerrilla, érigée en théorie de la guerre révolutionnaire à laquelle étaient conviées les larges masses populaires du tiers monde. Emprisonné à la suite de l’attaque de la caserne de Moncada puis exilé avant son retour clandestin à Cuba, Fidel Castro, le comandante, vainqueur de Batista et libérateur de l’île se tourna vers l’URSS, contraint et forcé du fait de l’attitude impérialiste des Etats Unis. Ce faisant, son prestige en souffrit quelque peu au sein du camp des non alignés d’Afrique et d’Orient et des forces de la contestation gauchiste en Occident qui vénéraient davantage son défunt ami Che Guevara.
Revenu de sa turbulente et aventureuse période guevariste et de son tragique épilogue bolivien, Régis Debray amorçait une évolution doctrinale lui faisant reconsidérer le mythe révolutionnaire. Précurseur, Régis Debray engageait une réflexion essentielle. » La critique des armes ne saurait dispenser des armes de la critique « , énonçait alors le philosophe marxiste à la recherche de nouvelles stratégies de rupture avec le capitalisme. En se rangeant au côté des partisans d’une voie pacifique vers le socialisme, il ne renonçait nullement à la critique radicale du capitalisme et de l’impérialisme. Pourtant, il dut rompre ce dialogue avec Fidel sans jamais manquer de respect envers l’héroïque combattant.
Castro adoptait alors une posture marxiste-léniniste trop conciliante envers Moscou. Les maîtres du Kremlin recevaient de la part de l’intelligentsia marxiste occidentale de l’époque des critiques rédhibitoires : notamment celles d’avoir liquidé, avec le stalinisme liberticide, toute tradition révolutionnaire en instaurant à l’Est un capitalisme d’Etat bureaucratique dominé par une nomenklatura auto-cooptée aux privilèges exorbitants et de masquer, sur le plan international, une volonté expansionniste derrière un vocabulaire plus lénifiant que léniniste. Cette critique trotskiste du socialisme dégénéré ira jusqu’à la dénonciation du complexe militaro-industriel ( Castoriadis ). Au même moment en France, l’Union des Etudiants communistes traversait une crise sans précédent, source de scissions des branches trotskistes et maoïstes, tandis que le débat entre humanistes ( Garaudy ) et structuralistes ( Althusser ) agitait le PCF. Ce dernier évoluera plus tard vers un socialisme aux couleurs de la France liquidant une grande part de son ancrage marxiste avec l’abandon de la référence à la dictature du prolétariat. Malgré son ambiguité, cette démarche du PCF avait le mérite d’aborder autrement son rapport aux libertés publiques au sein d’une gauche unitaire préparant sa conquête du pouvoir. Le CERES jouait alors son rôle d’aiguillon de la gauche au sein d’un nouveau PS constitué sur la base d’une stratégie de rupture avec le capitalisme, celle d’Epinay. Régis Debray se trouvait dans une certaine proximité intellectuelle avec ce courant à l’endroit duquel François Mitterrand eut un jour ce mot ironique : » le CERES : un faux parti communiste avec de vrais petits bourgeois ! » Il n’empêche que Régis Debray sera appellé comme conseiller à l’Elysée d’où il inspira Mitterrand dans son discours de Cancoun, discours impressionnant mais sans réelle traduction concrète.
Castro, pendant tout ce temps résistait aux assauts de l’Amérique qui organisa un véritable blocus économique au dépens de la population de l’île. Il mena une politique qui comporte une part de réussite incontestable dans le domaine culturel, sanitaire et social. Ce gardien de la Révolution jouit encore d’un certain charisme à Cuba. On ne saurait d’ailleurs lui imputer toute les responsabilités dans la crise qui secoue son pays. Force est néanmoins de déplorer un rapport au pouvoir travestissant l’idéal proclamé. Ceux qui n’ont pas oublié la réalité historique d’une Amérique latine en proie à l’impérialisme ( la chute de Salvador Allende organisée avec la complicité de la CIA en 1973 ) savent entourer leurs critiques de considérations objectives. Ils n’en sont pas moins exigeants dans leurs attentes d’un véritable renouveau démocratique. Sans méconnaître la part de génie du dirigeant cubain on se devait de l’interroger, à la manière d’un Ignacio Ramonet, sur son rapport actuel au pouvoir. Dans sa quatre vingt et unième année, le leader Maximo, comme le nomme ses ennemis, fait une annonce bien tardive de retrait possible du pouvoir. Pour ses disciples des deux côtés de l’Atlantique, soucieux de maintenir une image positive de ce héraut de la Révolution, il était sans doute grand temps ! Ils voudraient bien croire au dicton qui dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire !
X D
Créé par sr07 le 19 déc 2007 à 5:38 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin, a2-Blog-notes politique de Xavier Dumoulin, a3-Civisme, citoyenneté et militance chez Xavier Dumoulin, Amérique Latine | Modifier
Depuis l’annonce de son retrait des affaires publiques, les journaux se livrent à une rétrospective de l’épopée du »comandante ». Eloges et critiques se conjuguent pour retenir le meilleur et, trop souvent, le pire du dernier mythe vivant de la Révolution. D’aucuns en conviennent presque à contre coeur : en dépit des critiques acérées sur sa politique répressive, force est de constater le charisme persistant de Fidel Castro auprès d’un peuple instruit en proie aux vexations d’un embargo économique inique. Ce qui fait largement consensus dans les commentaires journalistiques, c’est d’abord cette nature exceptionnelle d’un personnage d’une bravoure et d’une intelligence incontestées mises au service d’une révolution légitime. On déplore ensuite, de la droite à la gauche, l’enlisement et l’effacement de Cuba dans les enjeux de la guerre froide depuis la crise des missiles jusqu’à l’alignement sur feu le bloc soviétique. Pourtant, Castro accompagna ce grand mouvement des non-alignés dont il présida, il y a peu de temps encore le dernier sommet. S’il est encore tôt pour faire le bilan d’une vie au service d’un peuple, on peut d’ores et déjà dépassionner le débat en intégrant largement la donne internationale et la réalité concrète dans la critique d’un régime que l’on peut sans doute amalgamer au parcours du « comandante ». Ce dernier a livré le fond de sa pensée à Ignacio Ramonet dans un entretien approfondi et sans complexe, n’éludant pas la question des libertés publiques. Prenons garde de ne pas commettre de contresens en la matière et gardons la juste mesure de cette réalité, en soi toujours inacceptable. Même pour ses détracteurs, Fidel ne mérite au pire que les limbes. Pour le plus grand nombre, il est déjà dans le Panthéon de la Révolution.
X D
Créé par sr07 le 20 fév 2008 à 7:26 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin | Modifier