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Le programme de l’écologiste Yannick Jadot est le plus proche de celui de Benoît Hamon, le vainqueur de la primaire à gauche.
LE MONDE | 29.01.2017 à 23h19 • Mis à jour le 03.02.2017 à 10h53 | Par Agathe Dahyot, Maxime Vaudano et Adrien Sénécat
Comme il l’a annoncé pendant la campagne, le désormais candidat socialiste a tendu la main à Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise) pour tenter de rassembler la gauche. Il partage une grande majorité de ses propositions avec le premier, et quelques orientations avec le second, même si son programme est moins radical.
S’il n’a pas cité le nom d’Emmanuel Macron, certains voudraient également voir Benoît Hamon entamer des discussions avec le leader du mouvement En Marche !, dont le flou du programme empêche pour l’instant de savoir si les deux hommes pourraient trouver des points de convergence.
Voici une comparaison de leurs positions relatives aux principales propositions de Benoît Hamon :
Benoît Hamon souhaite une mise en place par étapes d’un revenu de base inconditionnel, qui serait dans un premier temps réservé aux 18-25 ans.
Yannick Jadot est depuis longtemps favorable au revenu universel. Il envisage même qu’il soit attribué dès la naissance.
Jean-Luc Mélenchon est contre ce qu’il qualifie de « trappe à pauvreté ». Il y voit une menace pour les salaires, et refuse une « résignation face à l’idée que le travail est uniquement souffrance ».
Emmanuel Macron a plusieurs fois jugé intéressante la piste du revenu universel, avant de l’écarter définitivement en janvier. Le secrétaire général d’En marche ! a rejeté l’idée de « s’installer dans le financement durable d’un chômage de longue durée ».
Benoît Hamon veut fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG en un impôt unique progressif à 10 tranches. Il souhaite aussi fondre l’ISF et la taxe foncière en un impôt unique sur le patrimoine et développer une fiscalité écologique (TVA éco-modulable et taxe carbone).
Yannick Jadot souhaite, comme Benoît Hamon, fusionner l’impôt sur le revenu avec la CSG, réformer la fiscalité du patrimoine en tenant compte du patrimoine net et développer la fiscalité écologique.
Jean-Luc Mélenchon est hostile à la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, car il craint que le financement de la Sécurité sociale soit fragilisé par la disparition de la CSG. Il souhaite plutôt rendre l’impôt sur le revenu plus progressif, avec 14 tranches au lieu de 5.
Emmanuel Macron s’est opposé en 2015, alors qu’il était encore au gouvernement, à l’idée de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG.
Yannick Jadot souhaite lui aussi l’abroger (tout en conservant le compte personnel d’activité).
Jean-Luc Mélenchon veut également l’abroger.
Emmanuel Macron veut non seulement conserver la loi travail, mais aller encore plus loin.
Benoît Hamon souhaite prohiber les « rémunérations dépourvues de lien avec l’amélioration des résultats au cours de leur mandat » et mettre fin aux stock options et aux retraites chapeaux « en cas de démission ou de perte de confiance du conseil d’administration ».
Yannick Jadot n’a pas pris position sur la question, à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon est pour également, mais va beaucoup plus loin que Benoît Hamon : il souhaite limiter les écarts de salaire de 1 à 20 dans l’entreprise et fixer un plafond à 400 000 euros annuels.
Emmanuel Macron a jugé l’idée d’encadrer les salaires « inefficace » lorsqu’il était encore au gouvernement, en mai 2016.
Yannick Jadot est également favorable à un renforcement du compte pénibilité.
Jean-Luc Mélenchon veut revenir à la retraite à 60 ans.
Emmanuel Macron est très critique vis-à-vis du compte pénibilité. Il réfléchit à un système de retraite à la carte, modulable selon les parcours, sans plus de précisions.
Benoît Hamon a l’intention d’enfeindre les règles budgétaires du pacte de stabilité européen jusqu’à ce qu’il soit réformé pour pour exclure du calcul du déficit les dépenses de défense et d’investissement.
Yannick Jadot était plutôt favorable au traité budgétaire en 2012, avec des réserves. Il ne s’est pas positionné sur l’évolution des règles budgétaires à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon souhaite également s’affranchir des règles budgétaires européennes, mais on peut douter qu’il se contenterait d’une réforme incluant les dépenses de défense dans le calcul des déficits, comme le prône Benoît Hamon.
Emmanuel Macron n’est pas favorable à un retour sur la règle des 3 % de déficit, mais souhaite un budget européen pour financer des investissements communs.
Benoît Hamon promet une forte réduction de la dépendance au nucléaire (50 % en 2025, dans la lignée de la loi de transition énergétique de 2015), un effort sur la promotion des énergies renouvelables, une sortie du diesel à l’horizon 2025 et un grand plan pour la rénovation énergétique.
Yannick Jadot est sur la même ligne que Benoît Hamon, même s’il affiche des ambitions supérieures : il veut sortir du nucléaire dès 2035.
Jean-Luc Mélenchon propose lui aussi une planification énergétique, avec une sortie du nucléaire et un mix énergétique 100 % renouvelable à l’horizon 2050. Plus radical que Benoît Hamon, il suggère la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim et l’arrêt des projets d’EPR à Flammanville et Hinkley Point. Il est également favorable à la fin du diesel et à un plan de rénovation énergétique.
Emmanuel Macron a une vision très différente : il promeut la compatibilité des énergies renouvelables et d’une énergie nucléaire qu’il présente comme « un choix d’avenir », et défend le diesel.
Benoît Hamon souhaite une TVA éco-modulable et une taxe carbone aux frontières de l’Europe.
Yannick Jadot annonce dans son programme la fin des niches fiscales nuisibles à l’environnement. Il se prononce également depuis longtemps pour une taxe carbone européenne.
Jean-Luc Mélenchon veut une taxe carbone sur les transports de marchandises et une taxe kilométrique sur l’éloignement entre la collecte des déchets et leur traitement.
Emmanuel Macron n’a pas dévoilé sa position sur le sujet.
Benoît Hamon veut l’abandon du projet.
Yannick Jadot est contre la poursuite de tous les « grands projets inutiles », dont l’aéroport nantais.
Jean-Luc Mélenchon est contre.
Emmanuel Macron souhaite poursuivre le chantier, au nom du respect du référendum.
Benoît Hamon veut limiter aux seuls projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale cette procédure qui permet au gouvernement de passer en force au Parlement.
Yannick Jadot n’a pas pris position sur la question, à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon, hostile au « coup de force » permis par le 49.3, souhaite changer la Constitution.
Emmanuel Macron ne s’est pas exprimé sur le sujet (même si le 49.3 a permis l’adoption de sa loi sur la croissance en 2015).
Yannick Jadot ne s’est pas positionné sur le sujet à notre connaissance, même si les écologistes y sont historiquement favorables.
Jean-Luc Mélenchon y est favorable.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné sur le sujet à notre connaissance.
Yannick Jadot est pour.
Jean-Luc Mélenchon est pour.
Emmanuel Macron semble être hostile au fait de l’inclure dans un programme sans garantie de pouvoir y parvenir, puisqu’il a raillé la promesse non tenue de François Hollande sur le sujet.
Benoît Hamon souhaite limiter le cumul à trois mandats identiques consécutifs.
Yannick Jadot n’a pas évoqué publiquement cette question à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon est pour également.
Emmanuel Macron est pour.
Pour rendre l’Assemblée nationale plus représentative, Benoît Hamon souhaite qu’une partie d’entre eux soit élus selon les résultats nationaux de leur parti, plutôt qu’au scrutin uninominal à deux tours actuellement en place.
Yannick Jadot veut aller plus loin et propose d’élire tous les députés à la proportionnelle.
Jean-Luc Mélenchon souhaite « élire l’Assemblée nationale à la proportionnelle » (ce qui suggère qu’il est favorable à la proportionnelle intégrale).
Emmanuel Macron est favorable à une « introduction » de la proportionnelle à l’Assemblée.
Yannick Jadot n’a pas repris cette proposition de Cécile Duflot pendant la primaire écologiste.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas pris position sur le sujet, à notre connaissance, bien qu’il réclame dans son programme l’abolition de la « monarchie présidentielle ».
Emmanuel Macron n’a pas pris position sur le sujet, à notre connaissance.
Yannick Jadot s’est prononcé pour l’euthanasie.
Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé pour la légalisation du suicide assisté.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet, à notre connaissance.
Benoît Hamon souhaite renforcer la loi Sapin II en supprimant le « parcours par étapes » que doit suivre un lanceur d’alerte au sein de son institution.
Yannick Jadot y est favorable.
Jean-Luc Mélenchon est très engagé sur le sujet. Il souhaite même naturaliser français Edouard Snowden et Julian Assange.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet, à notre connaissance.
L’aide médicale à la procréation est aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels.
Yannick Jadot est pour.
Jean-Luc Mélenchon est pour.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet, à notre connaissance.
Comme Benoît Hamon, MM. Jadot, Mélenchon et Macron sont opposés à la légalisation de la GPA.
Yannick Jadot le propose.
Jean-Luc Mélenchon le propose.
Emmanuel Macron est favorable à une simple dépénalisation pour la détention en petite quantité, mais pas à une légalisation.
Benoît Hamon souhaite les autoriser à travailler après trois mois sur le territoire et faciliter l’apprentissage du français.
Yannick Jadot tient un discours d’ouverture sur l’accueil des demandeurs d’asile, sans avoir pour l’instant dévoilé de propositions concrètes.
Jean-Luc Mélenchon a durci son discours ambigu sur l’immigration depuis l’été 2016, s’attirant les foudres de Benoît Hamon, qui a jugé sa position « grave ».
Emmanuel Macron est favorable à une politique d’accueil généreuse. Il a salué la position d’Angela Merkel en Allemagne et a jugé que c’était un « devoir » pour la France.
Benoît Hamon souhaite remplacer tous les départs à la retraite et créer 1 000 postes par an.
Yannick Jadot ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon veut 10 000 recrutements.
Emmanuel Macron veut 10 000 recrutements en trois ans.
Le CETA, approuvé par les chefs de gouvernement européens à l’automne 2016, doit être ratifié par le Parlement européen (en février 2017) et par les parlements nationaux des Vingt-Huit Etats-membres européens (dans les prochains mois et les prochaines années).
Yannick Jadot est contre le CETA.
Jean-Luc Mélenchon est contre le CETA.
Emmanuel Macron est favorable au CETA, et a critiqué la tentative de veto de la Wallonie.
Benoît Hamon veut proposer la reconnaissance de la Palestine par le gouvernement français.
Yannick Jadot est pour.
Jean-Luc Mélenchon est pour.
Emmanuel Macron refuse toute reconnaissance de la Palestine avant la conclusion d’un accord de paix.
Benoît Hamon souhaite que la France reste dans le commandement intégré de l’alliance atlantique.
Yannick Jadot n’a pas proposé d’en sortir, à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon veut sortir de l’OTAN.
Emmanuel Macron n’a pas proposé d’en sortir, à notre connaissance.
Correction : Jean-Luc Mélenchon est favorable au non-cumul des mandats dans le temps. Une version précédente de cet article indiquait qu’il n’avait pas pris position à ce sujet.
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Créé par sr07 le 18 fév 2017 | Dans : Articles de fond, Santé-social-logement
Créé par sr07 le 18 fév 2017 | Dans : Santé-social-logement
13 févr. 2017 — Le débat sur la Sécurité sociale est souvent dramatisé et biaisé. Quatre idées fréquemment avancées doivent être réfutées :
1. La France dépense plus que les autres pays développés en matière de santé. Faux !
D’après les statistiques officielles de l’OCDE, nous étions en 2015 en 6ème position avec une dépense de 11% du PIB, derrière les Etats Unis 16.9%, la Suisse 11.5%, le Japon 11.2%, la Suède et l’Allemagne chacune avec 11.1%. Et en dépense de santé par habitant, nous sommes à la 13ème place avec 4367 dollars loin derrière les USA avec 9024 dollars et l’Allemagne avec 5119 dollars.
2. La France est le pays qui consomme le plus de médicaments. ça a été vrai mais ça ne l’est plus.
Depuis 10 ans nous avons rejoint le taux moyen des pays de l’OCDE avec une dépense totale de médicaments (ville /hôpital, médicaments remboursables) de 34.3 milliards d’euros (dont 0.2 milliard pour l’homéopathie) auxquels il convient d’ajouter 4 milliards de médicaments non remboursables. Les médicaments représentent environ 20% des dépenses, mais nous continuons à être de très forts « consommateurs » d’antibiotiques et d’anxiolytiques.
3. L’augmentation du reste à charge (franchises, forfaits, dépassements d’honoraires non remboursés, soins dentaires, auditifs ou d’optique mal remboursés) « responsabilise » les patients en les amenant à renoncer à des consultations inutiles. FAUX ! Une enquête de l’IRDES (institut de recherche et documentation en économie de la santé) d’octobre 2010 avait montré que l’effet des franchises touchait essentiellement les personnes ayant de faibles revenus aggravant leur renoncement aux soins. L’augmentation du reste à charge (RAC) ne diminue pas significativement la « consommation » de soins inutiles, mais elle augmente très significativement les inégalités sociales de santé. Plus encore, plusieurs études portant sur des maladies chroniques évolutives comme le diabète où la prévention des complications est essentielle, ont montré que la gratuité des traitements est un facteur d’amélioration de l’observance. L’étude la plus démonstrative a été rapportée en 2011 dans le célèbre New England Journal of medicine. Elle portait sur près de 6000 patients ayant fait un infarctus du myocarde. Par tirage au sort la moitié des patients ont bénéficié d’un traitement gratuit et ont été comparé à un groupe contrôle ayant un reste à charge mensuel en moyenne de 50 dollars. La gratuité a entraîné une meilleure observance des traitements et en conséquence une réduction des récidives d’accidents cardiovasculaires de 14% et finalement un coût moyen moins élevé pour les patients du groupe « gratuité des médicaments » que pour les patients du groupe « reste à charge usuel », même si cette différence n’atteignait pas la significativité statistique. Cette conclusion peut être généralisée à toutes les pathologies chroniques évolutives et justifie la prise en charge à 100% par la Sécurité sociale des 10 millions de patients reconnus en affection de longue durée (ALD) .Le reste à charge des patients en ALD reste malgré tout important, plus du double de la moyenne des patients . Seule une vision comptable à courte vue explique que des responsables gestionnaires aient en 2011 retiré de la prise en charge à 100%, 1 million de personnes ayant une hypertension artérielle sévère. Cette décision se traduira dans les années à venir par plus d’accidents vasculaires cérébraux, plus d’insuffisance cardiaque, plus d’insuffisance rénale terminale : crime de papier parfait qui restera impuni !
4 On croît communément que la concurrence est le moyen le plus sûr d’obtenir la meilleure qualité au plus bas coût. Faux ! En matière de santé, c’est l’inverse que l’on observe. La libre concurrence ne fait pas baisser les prix, elle les augmente, qu’il s’agisse des dépassements d’honoraires ou des tarifs des assurances privées (mutualistes ou à but lucratif).L’augmentation des uns entretient l’augmentation des autres. « Vous avez une bonne mutuelle ? » est devenue une question rituelle posée par le médecin spécialiste à son patient. En effet la santé est un bien supérieur. Et chacun est prêt à payer plus pour la santé, si ce n’est pour la sienne du moins pour celle de ses enfants, de son conjoint ou de ses parents. Quant à la personne malade ou qui se croît malade, c’est une personne anxieuse facilement manipulable. C’est pourquoi les médecins prêtent serment de ne pas abuser de cette asymétrie relationnelle En la matière, le concept de patient « consommateur éclairé », informé grâce à internet, faisant le choix du juste soin au moindre coût sur « le marché de la santé », est un mythe répandu par certains économistes libéraux. Ce mythe est utilisé par les assureurs privés qui proposent aux patients de faire le bon choix à leur place, en organisant leurs propres réseaux de soins remettant en cause l’indépendance professionnelle des médecins. On sait ce qu’il en est aux USA où ce modèle est appliqué : les dépenses y sont les plus élevées et les résultats les plus médiocres.
Un système de santé égalitaire et solidaire n’est pas qu’une chance pour les pauvres. C’est aussi une chance pour les riches d’être soignés aussi bien que les pauvres, c’est-à-dire en fonction de leurs besoins !
Pr André Grimaldi au nom du Collectif pour une santé égalitaire et solidaire