juin 2019
Archive mensuelle
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Créé par sr07 le 22 juin 2019 | Dans : Santé-social-logement
Une loi santé qui ne règle pas les problèmes, n’enraye en rien la dégradation de notre système de soin et du fonctionnement les hôpitaux publics…
Agnès Buzyn vient d’annoncer 70 millions d’euros pour tenter de stopper l’important mouvement social aux Urgences. Une fois de plus le gouvernement croit résoudre les problèmes et calmer la colère en dégageant tardivement une enveloppe budgétaire limitée pour des mesures dites immédiates. Mais ni la somme, ni la méthode (colmater les brèches au fil de l’eau) ne répondent à l’ampleur des problèmes rencontrés par les services d’urgence et la globalité des difficultés des hôpitaux publics.
Oui, c’est bien l’ensemble de l’hôpital public qui est sous tensions, subit des manques criants, des dysfonctionnements qui dégradent la qualité des soins aux patients et les conditions de travail de tous les personnels.
La situation gravissime des urgences est la partie visible de l’Iceberg : une crise majeure et les manques criants de l’Hôpital public. L’engorgement des urgences est aussi la conséquence de l’absence de disponibilité de lits capables d’accueillir les malades qui s’y présente. Il provient aussi de la disparition des hôpitaux de proximité avec des urgences mieux réparties sur tout le territoire. Il y a enfin le manque d’effectifs et la grande difficulté de recruter médecins, infirmiers(es) et aides-soignants(es) dans ces services car les rémunérations et la prise en compte de la pénibilité sont notoirement insuffisantes.
La ministre de la santé depuis sa nomination ne veut ni voir, ni entendre et tente de faire croire que son plan « santé 2022 » et sa traduction législative (la loi sur « l’organisation et la transformation de notre système de santé ») allaient résoudre les problèmes. Non seulement ces perspectives à moyen terme servent d’alibi pour ne rien régler dans l’immédiat, mais en réalité elles enclenchent de nouveaux reculs, dans la veine des politiques libérales qui prévalent depuis trop longtemps et ont causé les dégradations actuelles.
Les projets gouvernementaux omettent systématiquement le rôle majeur et structurant de l’hôpital public dans notre système de soins et par ailleurs sont accompagnés d’un silence assourdissant sur les moyens financiers que la nation consacrerait à la qualité ce dernier comme à l’ensemble de la filière santé. Lire la suite »
Créé par sr07 le 17 juin 2019 | Dans : Projet politique
Le traditionnel clivage entre la gauche et la droite a façonné le paysage politique pendant des décennies. Les deux grands partis qui structuraient ce clivage, PS et LR, ont été aspirés puis remplacés par Emmanuel Macron dont le socle idéologique leur est compatible.
Pour prolonger les politiques d’inspiration libérale, Macron a substitué au clivage gauche-droite le clivage entre prétendus « progressistes » et « nationalistes ». C’est le duo entre l’extrême marché et l’extrême droite qu’il impose depuis 2017 et confirmé lors des dernières élections européennes. Ce paysage se consolide partout en Europe. Il fonctionne comme une nasse qui retarde le moment de la prise en charge réelle des défis humains et écologiques qui nous font face. L’urgence est donc d’imposer un nouveau clivage opérant. Réhabiliter le clivage gauche-droite est une vaine entreprise. Lire la suite »
Créé par sr07 le 17 juin 2019 | Dans : Débats autour de la refondation de la gauche
Il existe entre l’ordre politique et l’ordre économique une intolérable contradiction. Vile et insidieuse, cette contradiction grossit depuis trente ans. Elle n’a jamais été plus profonde, plus dangereuse qu’aujourd’hui. Elle sape désormais les fondements mêmes des démocraties, disqualifie les gouvernements, aliène les libertés, éprouve durement les modèles sociaux.
La puissance économique sans limite de quelques multinationales, qui se moquent des États comme jamais, ronge méthodiquement la souveraineté politique. Celles-là imposent leurs lois aux lois, leurs volontés à la volonté générale. Elles produisent règles, normes, monnaies. Leurs capitalisations sont sans commune mesure avec la richesse des nations. Des multinationales plus fortes que des États. Lire la suite »
Créé par sr07 le 10 juin 2019 | Dans : Santé-social-logement
INTERVIEW – Le sociologue Pierre-André Juven, spécialiste des politiques de santé, rappelle que la crise actuelle est la conséquence de décennies d’inaction politique.
Les services d’urgence sont à bout de souffle. Depuis mi-mars, le nombre de services en grève ne cesse d’augmenter. Selon France Info, 84 services étaient mobilisés au 6 juin (dont une vingtaine à Paris), contre 62 le 20 mai dernier. Ce même 6 juin, une journée de mobilisation nationale est organisée pour demander une hausse des effectifs, des salaires et des moyens supplémentaires, alors que dans le même temps, le congrès des urgentistes se tenait à Paris. Face à la montée des tensions, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a salué «le travail accompli par les équipes» et annoncé cinq mesures dont le lancement d’une «réflexion pour la refondation des urgences» et des financements pour faire face aux «situations exceptionnelles».
Sociologue au CNRS spécialiste des politiques de santé et coauteur de La casse du siècle: À propos des réformes de l’hôpital public (avec Frédéric Pierru et Fanny Vincent, Ed. Raisons d’agir), Pierre-André Juven décrypte la crise.
LE FIGARO. – Quelle est la situation des urgences à l’heure actuelle?
Pierre-André JUVEN. – La situation actuelle invite au pessimisme: le renouvellement du matériel est insuffisant, les professionnels de santé se disent très fatigués, en témoigne le fort taux d’absentéisme, et les violences au guichet sont de plus en plus fréquentes. En parallèle, la médecine de ville n’est pour l’instant pas en capacité d’absorber ce que l’hôpital ne devrait pas avoir à faire.
Certes, par définition, les urgences sont des services en tension, mais cette tension varie plus ou moins selon les périodes. Les proportions que prend le mouvement actuel sont particulièrement impressionnantes et révélatrices de la gravité de la situation. Après avoir démarré à Paris, elle a progressivement gagné de nombreuses villes à travers tout le pays. Cela fait bientôt trois mois qu’elle dure. Il s’agit essentiellement d’une mobilisation de paramédicaux – ils sont en première ligne -, même si des médecins participent aussi.
Il faut aussi souligner que dans l’histoire des mobilisations à l’hôpital, les soignants ont toujours fait grève tout en continuant à travailler. Cette fois, certains en viennent à être mis en arrêt maladie. Cette modalité d’action, récemment critiquée par la ministre de la Santé et par certains députés, témoigne d’un niveau d’épuisement rarement atteint. Un seuil a été franchi.
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Créé par sr07 le 09 juin 2019 | Dans : environnement, Vive le blog citoyen