La pente glissante des postures politiciennes face au besoin d’actions
Créé par sr07 le 19 sept 2021 à 8:13 | Dans : a-le quartier libre de XD
Il n’est qu’à regarder autour de soi pour comprendre le désarroi qui s’empare des simples gens de tous bords dans ce mauvais spectacle de la scène politique à quelques mois de l’élection présidentielle. Avec d’abord cette campagne indécente d’un président candidat en marche pour sa réélection. Et, au P.S ces changements de pieds d’une candidate qui a l’air de ne pas vouloir y toucher précédant son entrée en campagne à grand renfort médiatique et déjà proclamée candidate officielle par les ténors de son camp. Lequel peut bien afficher, comme pour en rajouter à ce fichage de gueule, l’organisation de prétendues primaires comme règle d’arbitrage ultime entre les prétendants. A ce jeu là ne vaut-il pas mieux prendre acte, s’en s’en offusquer outre mesure, des candidatures à gauche, d’un Jean-Luc Mélenchon ou d’un Fabien Roussel, dont la seule légitimité repose sur leur leadership au sein de leur famille politique, la FI et le PC?
On reste cependant sceptique sur le processus d’auto-proclamation de candidature à la magistrature suprême. Et ce ne sont surtout pas ces primaires chez les écologistes qui vont redorer le blason de la politique quand les barons du parti vert s’enflent comme la grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf. On a vu comment ils pouvaient se dégonfler sitôt nommés ministre ou investis de hautes charges tant leur aspiration au pouvoir l’emporte sur leurs engagements écologiques. Autant qu’au sein du P.S, ces politiques se sont fait piéger par la macronie dont ils constituent l’une des facettes dans le gouvernement de Jean Castex. A eux de prouver qu’ils ne sont pas des marionnettes!
A droite les rivalités de personnes prennent le pas sur les idées qui n’ont d’ailleurs en substance pas grandes différences d’avec les lieux communs du bloc bourgeois au pouvoir si l’on veut bien considérer les quatre fondamentaux du macronisme dénoncés comme autant d’erreur par Guillaume Duval d’Alternatives économiques. 1° la France a besoin d’un nouveau Bonaparte à l’image d’une vision « autoritaire, hiérarchique et descendante de l’action publique »; 2° le retour au postulat idéologique de la nécessaire baisse des dépenses publiques après le quoiqu’il en coûte de la période Covid; 3° « le travailler plus pour gagner moins »; 4° la sempiternelle référence à la théorie du ruissellement qui justifie toutes les baisses d’impôt des plus fortunés.
Comment retrouver face à cette connivence des droites une capacité de riposte populaire à la hauteur des enjeux socio-économiques, environnementaux, institutionnels et culturels? Ceux-ci ne sont pas les moindres quand le déplacement du curseur idéologique semble irrémédiablement se déplacer vers la droite extrême comme en témoigne le match engagé entre Le Pen et Zemmour? Les paradoxes explosent au grand jour sur les grandes questions à l’instar de la question énergétique dont la résolution n’est certainement pas dans le simplisme des polémiques binaires entre tenants du maintien ou de la sortie du nucléaire (sur la base d’un agenda irréfléchi quant à ses conséquences sur les conditions de vie des plus exposés à la précarité sociale). Cette mauvaise influence de l’écologie punitive de ceux qui n’ont que mépris dans leur stigmatisation de « ceux qui roulent en diésel, se chauffent au fioul et fument des gauloises » tend à aggraver la césure entre les couches supérieures et les gens du peuple. Parmi ceux-ci, les ruraux ont fait preuve hier à Mont de Marsan d’une démonstration de leur attachement à une certaine culture. Venus par milliers crier leurs inquiétudes diffuses, ces manifestants n’en expriment pas moins ces symptômes d’une crispation provoquée par l’incompréhension des élites mal inspirées par une écologie de salon qui fait office de « muleta ».
Pour connaitre et apprécier la culture d’une partie de ce monde rural qui vit et pratique en fait une écologie concrète assorti de solidarités élémentaires, je mesure le terrain à reprendre pour reconstruire un monde dans lequel le lien social et la qualité de vie l’emporteraient sur le cercle vicieux de l’arrogance du pouvoir de l’argent et des représentations des couches dominantes. Plus que le parisianisme, c’est bien cette façon d’être et d’agir d’un pouvoir vertical aux postulats dangereux qu’il convient de combattre dans une guerre de positions où les idées ne doivent en rien concéder de terrains à l’adversaire. Mais comment dépasser ces postures opportunistes bien en deçà des attentes populaires très concrètes? Le tout en échappant au dogmatisme quand les références idéologiques abstraites ne font plus sens dans une exaspération sociale. Du pain sur la planche en perspective pour construire ce « bloc populaire » allié à « une bourgeoisie d’intérêt général » et retrouver la voie républicaine!
Xavier Dumoulin
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