Les résultats électoraux confirment la poussée du RN, l’effondrement du macronisme et de l’ancien LR, la difficile résistance du NFP.

Dans la dynamique du premier tour, c’est la droite extrême qui semble avoir le vent en poupe. On ne peut que déplorer ces réactions évasives ou sélectives des responsables de droite (Lemaire, Bayrou, Aurore Berger, Philippe, Marlex…) qui ne cessent de briser l’exigence de discipline républicaine, posée avec droiture par tous les responsables du NFP, en pilonnant la composante LFI du NFP. Dans ce cadre ils assurent au RN une majorité absolue à l’AN.

Ce que nous ne pouvons en aucun cas accepter. Le Front national a été fondé il y a 52 ans. En deux générations humaines, les efforts militants de cette organisation d’extrême-droite aboutissent enfin à la possibilité de contrôler l’État français. Si le 7 juillet, le RN et ses alliés se retrouvent majoritaires à la chambre des Députés, ils ne lâcheront rien et créeront un climat de tensions extrêmes dans le pays… Nous partageons ces constats de nos amis de Respublica qui en tirent pour conséquence le vote pour les candidats du NFP présents au second tour et dans les circonscriptions où le NFP a malheureusement été éliminé, le vote pour le candidat le mieux placé pour éviter que le RN gagne la circonscription.

Sauf que nos amis semblent faire l’impasse sur la stratégie du NFP qui a choisi de retirer systématiquement ses candidats placés en 3°position derrière un candidat hors alliance RN-Ciotti chaque fois que cette dernière a un candidat en lisse susceptible de l’emporter.

Avec le refus asymétrique de la discipline républicaine par la droite, quel sursaut républicain peut-on attendre au second tour? Equation bien difficile à résoudre sur le terrain! Car au-delà même des consignes, il y a aussi les réflexes dictés par l’habitus de l’électeur de droite ou de gauche.

Par delà le comportement électoral, la question du projet est aussi posée. Une stratégie de front républicain faisant le deuil du programme du NFP ne démobiliserait-elle pas son électorat  du premier tour tout en discréditant par ailleurs sa capacité d’incarnation d’un projet fédérateur à gauche?

Le cadre de cette dissolution (une grenade dégoupillée) subterfuge du président Macron, ce grand perdant qui a joué avec le feu, n’a pas permis la clarification utile à l’expression démocratique. Le court-termisme  a ses limites inhérentes.

La gauche républicaine et sociale, dans ses différentes composantes affirmées ou émergentes, sera-t-elle en mesure de relever le défi à moyen et long terme? Pour ce faire ne devrait-elle pas résister aux tentations du moins disant en affirmant plus que jamais sa volonté de reconquête des souverainetés.

Xavier Dumoulin, le 1° juillet 2024