Questions ouvertes après le 1° tour
Créé par sr07 le 01 juil 2024 à 9:07 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire, Battre campagne
Les résultats électoraux confirment la poussée du RN, l’effondrement du macronisme et de l’ancien LR, la difficile résistance du NFP.
Dans la dynamique du premier tour, c’est la droite extrême qui semble avoir le vent en poupe. On ne peut que déplorer ces réactions évasives ou sélectives des responsables de droite (Lemaire, Bayrou, Aurore Berger, Philippe, Marlex…) qui ne cessent de briser l’exigence de discipline républicaine, posée avec droiture par tous les responsables du NFP, en pilonnant la composante LFI du NFP. Dans ce cadre ils assurent au RN une majorité absolue à l’AN.
Ce que nous ne pouvons en aucun cas accepter. Le Front national a été fondé il y a 52 ans. En deux générations humaines, les efforts militants de cette organisation d’extrême-droite aboutissent enfin à la possibilité de contrôler l’État français. Si le 7 juillet, le RN et ses alliés se retrouvent majoritaires à la chambre des Députés, ils ne lâcheront rien et créeront un climat de tensions extrêmes dans le pays… Nous partageons ces constats de nos amis de Respublica qui en tirent pour conséquence le vote pour les candidats du NFP présents au second tour et dans les circonscriptions où le NFP a malheureusement été éliminé, le vote pour le candidat le mieux placé pour éviter que le RN gagne la circonscription.
Sauf que nos amis semblent faire l’impasse sur la stratégie du NFP qui a choisi de retirer systématiquement ses candidats placés en 3°position derrière un candidat hors alliance RN-Ciotti chaque fois que cette dernière a un candidat en lisse susceptible de l’emporter.
Avec le refus asymétrique de la discipline républicaine par la droite, quel sursaut républicain peut-on attendre au second tour? Equation bien difficile à résoudre sur le terrain! Car au-delà même des consignes, il y a aussi les réflexes dictés par l’habitus de l’électeur de droite ou de gauche.
Par delà le comportement électoral, la question du projet est aussi posée. Une stratégie de front républicain faisant le deuil du programme du NFP ne démobiliserait-elle pas son électorat du premier tour tout en discréditant par ailleurs sa capacité d’incarnation d’un projet fédérateur à gauche?
Le cadre de cette dissolution (une grenade dégoupillée) subterfuge du président Macron, ce grand perdant qui a joué avec le feu, n’a pas permis la clarification utile à l’expression démocratique. Le court-termisme a ses limites inhérentes.
La gauche républicaine et sociale, dans ses différentes composantes affirmées ou émergentes, sera-t-elle en mesure de relever le défi à moyen et long terme? Pour ce faire ne devrait-elle pas résister aux tentations du moins disant en affirmant plus que jamais sa volonté de reconquête des souverainetés.
Xavier Dumoulin, le 1° juillet 2024
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« Nous, collectifs locaux, devons résister face à l’extrême droite »
Lu dans Reporterre
https://reporterre.net/Construisons-des-resistances-locales-a-l-extreme-droite?
Alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir, l’association Terres de luttes appelle dans cette tribune les collectifs locaux à faire front commun.
L’association Terres de luttes soutient les collectifs en lutte contre la bétonisation des terres et les grands projets polluants en France.
Vous le savez sans doute, l’extrême droite est aujourd’hui aux portes du pouvoir. Les appels à la mobilisation générale et au Front populaire se multiplient dans tous les sens… Grandes marches dans les métropoles, réunions et assemblées générales aux diverses bourses du travail, les appels à faire nombre, à se rassembler sont déjà partout sur nos réseaux militants et dans les médias amis.
Mais est-ce suffisant ? N’est-ce pas ce que nous avons fait à chaque fois ? Cela nous permet-il de construire sur le long terme plus qu’un sursaut, mais bien une alternative viable à l’extrême droite ? Loin de nous l’idée de critiquer rassemblements et initiatives de masse, ils sont précieux, nous permettent de nous sentir moins seul·es face à la situation, de nous organiser et d’initier de nombreuses actions, mais cette fois, ils sont certainement insuffisants.
C’est dans les campagnes que l’extrême droite fait ses plus hauts scores, là exactement où la gauche, les écologistes et toutes alternatives se font rares. Ce n’est pas depuis les métropoles — et cela peu importe le nombre de personnes qui iront manifester — que nous convaincrons les personnes qui en sont loin, et se sentent au mieux mises en marge des politiques qui s’y jouent, au pire méprisées. Se sentant en déprise avec la politique, qu’elle soit locale ou nationale, comme nous l’avons vu lors des manifestations agricoles, nos territoires vivent le déni de démocratie au quotidien, de plein fouet… jusqu’au craquage.
« Inscrivons nos territoires dans la résistance »
Ce déni de démocratie, nous le connaissons bien, c’est aussi celui que nous ressentons à chaque entrepôt, centre commercial, usine à bitume, ferme-usine, aéroport, route qui s’installe sur notre territoire sans une consultation sérieuse, et que nos avis sont piétinés par les promoteurs et préfets. Face à cet horizon, de conditions de vie dégradée, d’emplois supprimés, de santé mise en danger, nous faisons le choix de nous mobiliser, de faire front commun, d’ancrer et de construire nos territoires dans la résistance.
Nous devons repartir de ce point et rallier contre le sacrifice de nos territoires, autour de nous, depuis nos collectifs qui font l’épreuve du combat au quotidien contre le déni de démocratie.
Car jamais l’extrême droite ne sera une solution pour réparer la démocratie. Elle sera au contraire toujours l’ennemie de celles et ceux qui se sentent oublié·es des politiques. Le Rassemblement national, c’est une voix contre l’augmentation du Smic, contre la gratuité des cantines et des fournitures scolaires pour les foyers les plus modestes, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre le blocage des prix des produits de première nécessité et pour le maintien de la réforme des retraites. Le cri « fin du mois, fin du monde, même combat » qui avait retenti lors du mouvement des Gilets jaunes résonne plus que jamais.
Autour de nous, expliquons que ce vote est synonyme de prédation des communs et de nos milieux de vie, de rejet, de racisme, de pauvreté et d’hégémonie d’un modèle capitaliste et industriel. Mais aussi que ce déni de démocratie que nous vivons, nous avons le pouvoir de le transformer, maintenant et durablement, en des alternatives, des liens solides, sociaux et à notre environnement. Plutôt que dans le fascisme, nous devons inscrire nos territoires dans la résistance.
Nos collectifs peuvent porter ce discours, nos collectifs connaissent et côtoient celles et ceux dont les choix peuvent faire basculer notre démocratie et nos territoires, pas seulement dans trois semaines, mais dans les années à venir.
Ensemble, dès demain, construisons des résistances locales : discutons, créons du lien, collons des idées, cultivons ensemble, faisons naître le débat, sauvons et inventons nos territoires et rendons les publics et accessibles !