Pourquoi présenter cette vidéo? Il a semblé pertinent aux réalisateurs de cette séquence filmée le 13 juin 2022 de reposter temporairement cet entretien réalisé avec Bernard Friot, sociologue, économiste, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre (Paris X). Bernard Friot démontre l’importance de la mobilisation pour l’accomplissement de grandes réformes révolutionnaires à l’instar de celles du Front Populaire et plus tard de la sécurité sociale. Sa création en 1946, n’est rien d’autre qu’une subversion des assurances sociales d’inspiration patronale. Grâce à la combativité et créativité syndicale et politique des travailleurs articulée avec celle de l’action communiste. Pour Bernard Friot, il s’agit depuis d’un « déjà là communiste » menacé de liquidation par l’étatisation capitaliste (riposte de la classe dirigeante en 1967 puis en 1996 et aujourd’hui avec la réforme des retraites). A présent l’enjeu reste celui de la reconquête de cette institution et plus largement de l’autogestion de l’Etat par les travailleurs! 

Dans cette vidéo, Bernard Friot met à nu la logique rétrograde des réformes successives de la S.S et de l’Assurance chômage. Le gel des cotisations offre un exemple de cette dérive. Avec la CSG, il s’agit de financer un panier de soins qui ne relève plus du salaire mais de la solidarité. Ceci s’accompagne d’une confortation de la place de la mutualité dans le dispositif de financement de la prestation de santé. Les gouvernements actent le refus de hausse de la cotisation et le développement de financement par la complémentaire. La logique mutualiste devient le projet de ladite « grande sécurité sociale ».

On voit bien la difficulté à gauche d’appréhender l’enjeu des réformes Macron pour s’y attaquer. Dans la période qui s’ouvre avec les perspectives dont est porteur le Nouveau Front Populaire n’est-il pas essentiel de poser ces questions de fond sur un autre registre? Cette vision de la « puissance du salariat » contraste avec les lieux communs de la gauche mal inspirée par une lecture  idéologique qui tarde à s’arracher d’un dogmatisme intellectuel et qui stérilise la pratique. L’enfermement d’une gauche dans la poursuite d’une gestion qui ne romprait pas d’avec les logiques en œuvre a toute chance d’échouer à ouvrir un processus d’émancipation qui passe par la conquête de la souveraineté sur le travail. Défense des conquis sociaux et reconquête des souverainetés par les travailleurs, deux dimensions clés d’un combat actuel qui s’organise à partir de « ce déjà là » autogestionnaire qui ne demande qu’à s’épanouir!

En présentant cette vidéo, nous entendons ouvrir une perspective bien au-delà des disputes politiques réduites aux visions tactiques ou stratégiques qui oublient l’essentiel : la quête d’une émancipation du monde du travail par son action comme en 46 pour la maîtrise de la partie socialisée du travail et de la gestion des caisses de S.S. Pour aujourd’hui si l’on veut que le programme du NFP se transforme en réformes révolutionnaires, c’est la conquête de l’Autogestion, la maîtrise de la souveraineté sur le travail… D’où l’importance d’une mobilisation syndicale pour une retraite généralisée – à cinquante ans parce que c’est l’âge où il faut plus que jamais être titulaire de son salaire -   et droit au salaire à vie. Avec cette révolution anthropologique du travail conçu comme la reconnaissance à vie de la qualification personnelle du travailleur, elle-même évolutive par le haut. Pour tout comprendre, je vous invite à l’écoute et à la lecture de Bernard Friot

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BERNARD FRIOT : THÉORICIEN DE « L’IMPENSÉ COMMUNISTE » ET DE L’ÉMANCIPATION DU TRAVAIL

Commentaires de Xavier Dumoulin sur cette réalisation présentée dans YouTube et partagée sur le « blog citoyen,socialiste et républicain ».

Questions : Pierre Girier-Timsit et Vincent Plagniol Interviewer : Pierre Girier-Timsit Technique : Vincent Plagniol

 

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