Nous sommes entrés dans un processus infernal de contournement du suffrage universel qui crée un précédent fâcheux de violation des pratiques républicaines. Amis, parents, collègues, voisins, rares sont ceux qui acceptent cette situation inédite qui contrevient aux principes démocratiques les plus élémentaires. La presse qui n’a pu s’empêcher de radoter le refrain sans nuance de la majorité trop relative du NFP pour constituer un gouvernement durable, en vient aussi à s’inquiéter. On attend donc ces fameuses consultations présidentielles auxquelles Lucie Castets participera dès demain.

D’aucuns dénoncent la brutalité de l’annonce par LFI du recours à la procédure de destitution du Président si celui-ci s’entêtait dans son refus de choisir le Premier ministre issu des rangs de la coalition PS, PCF, écologistes et LFI. A l’exception de cette dernière formation, les représentants des partis de gauche jouent la posture de la sérénité et du sérieux. Deux attitudes à considérer sans s’emballer tant la provocation présidentielle semble lourde de dangers pour la démocratie française.

Jusqu’où faudrait-il accepter cette posture hautaine et méprisante d’un président mal élu et en voie de rejet d’une majorité de nos concitoyens? jouer le jeu d’un casting en faisant preuve de sérieux et de compliance? et finir par s’incliner devant des choix sans doute déjà là quand au sommet du gouvernement démissionnaire, de la bouche de l’ange déchu, on ose parler d’un gel des dépenses du budget de l’Etat ? S’ils contredisent la logique de nos institutions, ces dénis de démocratie prennent aussi le grave risque d’une crise sociale aiguë venant s’ajouter à la crise politique générée par la dissolution. Des voix de toutes provenances, jusqu’à celle de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, se font entendre pour dénoncer les subterfuges d’un président monarque sûr de lui et dominateur.

Mais bientôt d’autres voix venant des secteurs syndicaux et associatifs, pourraient bien relayer avec force les critiques des secteurs politiques. Leur médiatisation pourrait attiser les protestations de la société civile. Avec plus de bon sens et un peu de modestie, le président s’éviterait par un choix raisonnable de vivre un enfer plus douloureux encore que l’épisode des gilets jaunes!

Xavier Dumoulin