Fédérations MRC d’Aquitaine
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Créé par sr07 le 26 jan 2013 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine
L’affaire Mittal est en soi un scandale. En effet, cette sidérurgie avait été nationalisée, de fait par Raymond Barre, juridiquement par le gouvernement de gauche auquel j’ai appartenu (1981). C’était difficile à une époque où on n’anticipait pas la reprise qui s’est produite ensuite. Privatisé en 1995, Usinor-Sacilor, est devenu Usinor en 1997 avant la fusion avec Arbed (groupe luxembourgeois) et Aceralia (groupe espagnol) qui, en 2001, aux conditions imposées par la Commission européenne, donnera naissance au groupe Arcelor. Je rappelle que les dernières participations que l’État possédait au capital d’Usinor avaient été liquidées dans les années 99-2000, ce qui nous privait de la petite minorité qui nous permettait d’avoir voix au chapitre. Et quand l’OPA de Mittal aboutit en 2006 à la fusion des deux groupes (Arcelor-Mittal), l’État était réduit au rôle de spectateur impuissant.
La situation est très difficile.
Je vois que, dans un éditorial (1), à mes yeux scandaleux, Le Monde prend objectivement le parti de Mittal. En effet, quand un rapport de forces se construit, on sait de quel côté on pèse quand on écrit des choses à ce point déséquilibrées. Mais on ne peut guère compter sur nos élites pour manifester le moindre patriotisme industriel.
La question de l’industrie est plus vaste. Je vais vous donner tout de suite la parole pour que vous nous exposiez la manière dont vous voyez les problèmes de l’Industrie et du redressement productif dont vous avez la charge.
——–
(1) Le Monde daté du 27 novembre 2012
Créé par sr07 le 12 jan 2013 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine
Une vue de l’assemblée du 12 janvier 2013 à Mont de Marsan
Les formations et associations sollicitées ont toutes répondues présentes à notre appel au débat public. Nous ne citons ici que les représentants officiels, ceux-ci étant souvent accompagnés d’autres camarades.
L’AGAUREPS-Prométhée était notamment représentée par Jacques Senlecque, le PG par Guy Gaujacq, le PCF par Alain Baché, le PRG par les citoyens Michel Mougeot et Benoit Vidal, le PS par Maryvonne Florence. D’autres « personnalités » et/ou élus du PS, de la gauche socialiste, du parti de gauche et du PCF nous ont fait le grand plaisir d’être là ainsi qu’à nos voeux chaleureux et certains ont prolongé les échanges autour d’un repas avec les citoyens du Mouvement.
Notre camarade députée des Landes, Florence Delaunay a révisé son agenda pour réserver toute la matinée à cet important débat au cours duquel elle a pu prendre un temps conséquent pour défendre le pacte national du gouvernement et de la majorité présidentielle. Deux secrétaires nationaux du MRC se sont aussi totalement impliqués dans cette assemblée : Josette Robert et Bruno Moschetto ( SN aux affaires économiques).
« Le rapport Gallois nous dit que la cote d’alerte est atteinte. Sur la base de ce constat et des propositions du rapport Gallois, le gouvernement et François Hollande ont fait un choix stratégique clair : la reconquête de la compétitivité conditionne la réindustrialisation de la France et le retour à l’emploi.
Le chemin a été ouvert. Il faut s’y engager pleinement, mobiliser le pays. C’est le rôle de la gauche d’abord et, en son sein, de notre parti, le MRC, qui se veut la « boussole républicaine » de la majorité mais aussi du pays tout entier. Car c’est aussi le rôle de toutes les forces vives, de tous ceux pour lesquels le mot « patriotisme » a gardé un sens.
C’est ainsi que la France ira « du déclin au renouveau », selon l’expression employée jadis par le Général De Gaulle.
Certes il y a beaucoup à faire pour repenser l’euro d’abord mais aussi pour fonder un nouveau « pacte social », afin de réaliser cette « Alliance des productifs » qui est la clé du redressement. »
Jean-Pierre Chevènement
La motion d’orientation du MRC a été présentée en ouverture de séance par Josette Robert, Secrétaire nationale, qui a participé à la commission des résolution. Josette Robert a apporté toutes les précisions sur le déroulement du congrès des 14 et 15 décembre derniers (cf note 1 qui suit l’introduction).
Les enjeux liés de la compétitivité, du redressement productif et du financement de la protection socialeDe gauche à droite Josette Robert, secrétaire nationale du MRC, Florence Delaunay, députée des Landes (PS), Xavier Dumoulin, premier secrétaire MRC Aquitaine
Le cadre du débat politique sur ces thèmes est d’abord posé par Xavier DUMOULIN, premier secrétaire de l’Union Régionale d’Aquitaine du MRC
Introduction : Le cadre de la réflexion
L’adoption de la motion « Le MRC, une boussole républicaine pour la gauche et pour la France » affirme l’appartenance du MRC à la majorité présidentielle « les yeux ouverts » en tant qu’ « allié mais non rallié ». (1)
Les militants du mouvement doivent ainsi débattre des questions à l’ordre du jour de l’agenda gouvernemental et échanger largement avec les citoyens de ce pays pour donner sens à ces objectifs de compétitivité, de redressement productif et, en arrière plan des choix présents, du financement de la protection sociale (dans l’attente des propositions du HCFPS). Ils doivent le faire tout en se questionnant sur l’impact, les limites et le cadre objectif dans lequel s’incrivent les politiques visant à relever ces mêmes enjeux.
Enoncer les enjeux conduit à préciser leur nature et les intérêts en cause. Au MRC, notre logiciel est celui d’une gauche vraiment républicaine d’abord au service du peuple français et de l’intérêt général mais aussi habitée par la volonté de réorienter l’Europe dans l’intérêt de ses nations et de ses peuples.
La désindustrialisation de la France est le résultat d’une globalisation marchande (marché mondial dont l’Europe n’est qu’une passoire) et financière (les marchés financiers). Le processus s’inscrit dans un nouveau rapport social émergent, à la fin des trente glorieuses, avec la montée du modèle néolibéral anglo-saxon (EU et Angleterre) qui entame la logique du système productiviste fordiste.
Ce nouveau paradigme des années 70 se conjugue avec l’idéologie néo-conservatrice (Thatcher, Reagan et Bush père et fils) qui nie la société (le lien social, la solidarité, etc.) et désactive la démocratie (le colloque du CERES sur la rupture démocratique en 1979, les analyse de Michel Foucault sur le néolibéralisme dans ses cours au collège de France en 1977).
Le basculement du modèle productiviste fordiste (contesté dans l’ambivalence du mouvement étudiant et écologique de la fin des années 60 et de la décennie 70) avec l’émergence au sein des classes dirigeantes d’une interrogation sur les fondements du système (rapport Mansholt sur l’épuisement des ressources naturelles en hydrocarbures et la perspective de la croissance zéro) et la remise en question simultanée du rôle de l’Etat dans la régulation de l’économie et du social (Etat moderne=Etat modeste) impacte aussi la gauche (le débat sur les deux cultures au sein du PS, les débats au sein de l’Union de la gauche ou entre les forces syndicales – avec le recentrage de la CFDT d’Edmond Maire…).
Cette vague néolibérale ( envahissement des marchés – école des anticipations rationnelles-théorie de l’individualisme méthodologique de Raymond Boudon – l’invention de l’homo-économicus et le mythe anthropologique d’un homme mû par ses seuls intérêts individuels aux antipodes des perspectives sociologiques d’un Durkeim ou ethnologique d’un Marcel Mauss, son disciple avec les théories du
don et de la réciprocité) envahit l’Europe (politique du TINA de Mme Thatcher) et le vieux continent (en France la parenthèse libérale qui marque aussi la fin d’une politique des filières industrielles autour de grands groupes publics industriels et financiers tels que décidée dans le projet socialiste pour la France rédigé par Jean-Pierre Chevènement –en Europe de l’Est et centrale, la fin du socialisme réel et le retour au marché..).
Une confusion gagne l’esprit des dirigeants socialistes :
en France, la nécessaire politique de mutations industrielles du gouvernement Fabius marque aussi la liquidation
- d’une vision économique volontariste issue de la planification (le CERES d’avant l’exercice du pouvoir prônait le triptyque nationalisations-planification démocratique-contrôle ouvrier et insistait sur la dialectique entre le mouvement d’en haut et le mouvement d’en bas refusé dans les thèses pour l’autogestion du PS),
- d’un partage de la VA entre le Capital et le Travail sur les bases du compromis fordiste, de l’Etat social façonné par un siècle de conquêtes ouvrières…
En Europe, la période d’hégémonie politique social-démocrate est gâchée
- par une construction européenne construite autour du grand marché et de la monnaie unique qui ne tiendra jamais ses promesses d’une Europe sociale,
- par la montée du blairisme
- par les mutations à l’Est avec la réunification allemande et son jeu à part
- par les espoirs déçus de la gauche française.
Dans ce contexte, les contradictions ne cessent de s’exacerber (perte de compétitivité prix avec l’euro cher et surévalué par rapport au dollar – délocalisations – tendance à l’inversion du partage de la VA entre le Capital et le Travail – émiettement du tissu productif – l’emploi, variable d’ajustement et chômage de masse – les services publics de proximité menacés, liquidés ou dénaturés).
Le délitement du lien social et son cortège d’incivilités, l’abstention massive aux élections intermédiaires, la grave crise intellectuelle et morale générée par le capitalisme financier et ses élites mondialisées parfois drapées dans une parure de gauche font des ravages auprès d’une opinion populaire trop souvent abusée pour ne pas être désabusée…
D’où la belle campagne de Jean-Pierre Chevènement en 2002 pour un retour en tous points à la République, d’où notre mobilisation significative contre le projet dudit TCE au référendum de 2005, d’où notre soutien à Ségolène Royal en 2007 sur la base de l’accord PS-MRC-PRG prévoyant une réorientation de l’Europe conforme en tous points à notre perspective d’alors, d’où notre posture actuelle qui fait suite à nos accords et désaccords avec le PS actés dans un document qu’il faut lire et relire car il fonde notre perspective d’un soutien à la majorité présidentielle les yeux ouverts…
Aujourd’hui, une majorité présidentielle entend présider aux destinées de notre peuple. Nous devons montrer la direction sans confusion entre les intérêts populaires et ceux de la finance, les intérêts nationaux et ceux des prédateurs prêts à sacrifier ce qu’il reste du modèle de l’Etat social européen et français (le programme du conseil national de la résistance) et d’une certaine idée républicaine de l’intérêt général.
C’est tout le sens de la réflexion autour du thème du jour que d’illustrer cette nécessaire »alliance des productifs » pour le redressement du site de production France qui suppose la reconquête industrielle sans laquelle il n’est pas de création de richesses possible ( le mythe du libre échange facteur en soi de croissance a fait long feu). D’où l’impuissance d’une politique purement social-démocrate de redistribution en l’absence de croissance !
Je vous propose de présenter tour à tour
1°- les constats au travers notamment du fameux rapport Gallois – pour lequel je n’éprouve ni fascination, ni répulsion – en s’attachant au décrochage de notre industrie,
2°- les perspectives du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi proposé par le gouvernement,
3° – l’autre enjeu – lié à ceux de la compétitivité et du redressement productif – d’un choix cohérent de financement de notre protection sociale.
Avant d’ouvrir ce débat dans cette assemblée citoyenne sur ces questions, nous avons le souci de clarifier ces enjeux sur lesquels une certaine gauche bobo aurait tendance à faire l’impasse au faux prétexte que la compétitivité serait intrinsèquement une idée de droite, l’industrie ringarde et polluante quand nous serions à l’âge du post-industriel et de l’adieu au prolétariat, la conception républicaine de l’intérêt général une illusion dénoncée de longue date.
Pour notre part, nous ne joignons pas notre voix à ceux qui ignorent encore et toujours – dans le plus grand paradoxe et de concert avec les sociaux-libéraux et les libéraux pure souche – que de la défense de l’intérêt général au patriotisme économique, il n’y a qu’un fil conducteur ; celui de la souveraineté populaire !
(1) La motion a été présentée en ouverture de séance par Josette Robert, SN, qui a participé à la commission des résolution. Josette Robert a apporté toutes les précisions sur le déroulement du congrès des 15 et 16 décembre derniers.
La motion affirme la place du MRC comme boussole républicaine pour la gauche et pour la France.
Elle précise l’origine du projet politique du mouvement à partir des grands repères qui jalonnent les dernières décennies (notamment parenthèse libérale, guerre du Golfe, Maastricht, campagne de 2002, référendum sur le TC, élections présidentielles de 2007 et 2012).
Le MRC affiche ainsi toute la pertinence de son logiciel républicain autour de six axes majeurs :
-L’Europe ne peut se construire qu’en s’appuyant sur des peuples souverains;
- Le peuple français peut se rassembler autour de l’intérêt général;
- L’Etat républicain est le garant de l’égalité des citoyens;
- L’industrie est la base de notre richesse collective;
- Notre pays a besoin de recherche, c’est à dire de science et de rationnalité;
- L’école de la République est le socle de la France de demain.
Pour accomplir son projet, la gauche a besoin d’une refondation républicaine à laquelle le MRC peut apporter une contribution décisive au travers de sa capacité d’analyse et d’action. Le MRC veut participer au mouvement des idées, être présent dans la vie économique et sociale, avoir une audience internationale, être actif au Parlement au travers de ses quatre parlementaires, élargir le champ de ses interventions (santé, protection sociale), promouvoir et former de nouvelles générations de militants, faire connaître ses idées dans les partis de gauche et préparer les échéances à venir.
La motion conclut ainsi : « Notre boussole est la République. Notre rôle ne consiste pas à réciter un bréviaire républicain mais de faire avancer par la pertinence de nos analyses la conscience de la gauche et du pays tout entier. Tâche exigeante. mais c’est seulement si nous nous en montrons capables que nous pourrons être nous-mêmes la boussole républicaine de la gauche et de la France. »
Alliés (et non ralliés), les citoyens du mouvement républicain soutiennent ainsi la majorité présidentielle « les yeux ouverts ».
La présentation des constats – avec l’examen rapide d’un extrait du contenu du rapport Gallois – d’un véritable décrochage qui appellent des réponses fortes et urgentes pour le redressement productif du site de production France (sources rapport Gallois)
Le décrochage de l’industrie française, qui s’est amorcé dans les années 1970 s’est accéléréau cours de la dernière décennie, notamment par rapport à l’Allemagne, mais aussi par rapport à la Suède ou l’Italie. Toutes les analyses récentes convergent vers un même constat3:
l’industrie française atteint aujourd’hui un seuil critique, au-delà duquel elle est menacée de déstructuration.
_ La part de l’industrie (hors construction) dans la valeur ajoutée totale, en France4, est passée de 18 %, en 2000, à un peu plus de 12,5 %, en 2011, nous situant désormais à la 15e place parmi les 17 pays de la zone euro, bien loin de l’Italie (18,6 %), de la Suède (21,2 %) ou de l’Allemagne (26,2 %).
_ L’emploi industriel (hors construction) s’est également continuellement dégradé : il est passé de plus de 26 % de l’emploi salarié total en 1980 (5,1 millions de salariés) à 12,6 %, en 2011 (3,1 millions de salariés), la France perdant ainsi plus de 2 millions d’emplois
industriels en 30 ans. L’accroissement de la concurrence étrangère, celle des pays européens comme celle de plus en plus présente des pays émergents, expliquerait entre un tiers et la moitié de ces destructions d’emplois sur la période récente (2000-2007)5._ L’affaiblissement de l’industrie française se traduit par des pertes de parts de marché
considérables à l’exportation : en Europe, premier débouché commercial de la France (58,4 % des exportations en 2011), la part de marché des exportations françaises est passée de 12,7 %, en 2000, à 9,3 %, en 20116. Sur la même période, les exportations intracommunautaires de l’Allemagne ont progressé de 21,4 % à 22,4 %.
Globalement, le solde de la balance commerciale est passé d’un excédent de 3,5 milliards d’euros en 2002 à un déficit de 71,2 milliards d’euros (soit 3,5 points de PIB), en 20117.
La balance hors énergie était de + 25,5 milliards d’euros en 2002, elle est de –25,4 milliards d’euros, en 20118.
Cette situation se répercute sur le déficit public et l’endettement de notre pays. La perte de compétitivité a ainsi des conséquences majeures sur l’économie française. Les drames industriels, que la presse évoque tous les jours, émeuvent à juste titre l’opinion publique et lui donnent le sentiment que l’industrie « fout le camp » et, pire, que c’est irrémédiable.
Quelques éléments de réflexion du MRC autour du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi
1 – L’urgence, pour s’attaquer au chômage de masse (actuellement 5,2 millions de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues), c’est de mettre la France en ordre de marche pour reconquérir sa capacité industrielle aujourd’hui très affaiblie.
2 – Du rapport Gallois au pacte national pour la croissance, il y a une même inspiration nuancée de quelques inflexions.
3 – C’est d’abord par un taux de change de l’euro plus raisonnable que l’économie, et donc l’industrie française, récupèrera des marges. Le combat pour un euro faible et, à terme, pour une monnaie commune, reste d’actualité.
4 – Il ne s’agit pas de baisser la part des salaires, mais de baisser le coût direct et surtout indirect du travail, pour que la tendance à la localisation des activités ailleurs qu’en France soit enrayée et pour que le choix d’embaucher soit favorisé.
5 – La ré-industrialisation de la France ne peut que reposer sur un nouveau pacte social qu’il s’agit de construire : une plus grande sécurité des parcours professionnels, la participation des salariés à la gestion des entreprises.
6 – Elle passe aussi par la réciprocité dans les échanges internationaux, ce qui signifie la remise en cause des dogmes du libre échange, rendu inégal par de grandes différences dans l’ouverture des marchés. L’appui des entreprises françaises à l’international est une nécessité.
7 – Le rapport Gallois proposait un transfert de cotisations et contributions sociales vers l’impôt et la réduction de la dépense publique, mais le gouvernement a décidé le CICE, qui est un crédit d’impôt (sur les sociétés ou sur le revenu) pour la compétitivité et l’emploi, à hauteur de 6% de la masse salariale correspondant aux salariés jusqu’à 2 ,5 SMIC, ce qui allège de fait les charges sociales sur les salaires petits et moyens.
8 – L’augmentation prévue de la TVA en compensation de ce crédit d’impôt épargne les produits de première nécessité et porte sur le taux intermédiaire (dont la restauration, qui n’a pas tenu les engagements pris lors de la baisse) et sur le taux normal. Socialement, cette augmentation doit donc être justement répartie.
9 – L’exigence d’uns stabilité des dispositifs incitatifs est une exigence raisonnable des entreprises dans un environnement incertain. Cela concerne le crédit d’impôt recherche, les exonérations en faveur des jeunes entreprises innovantes, les investissements dans les PME, les dispositifs favorisant la détention et la transmission d’entreprise.
10 – La création de plates-formes territoriales d’appui aux mutations viendra en appui des TPE et des PME pour la gestion de leurs ressources humaines : formations pour évoluer en fonction des marchés de l’entreprise, embauche de salariés qualifiés nécessaires, reconversion des salariés touchés par la disparition de leur emploi.
Xavier Dumoulin a rappelé les positions nationales du MRC en matière de financement de la protection sociale avant de laisser la parole à la députée pour défendre le pacte national
Promouvoir une véritable sécurité sociale professionnelle
La sécurité sociale professionnelle découle de l’effort pour retrouver un niveau d’activité suffisant par une politique économique volontariste.
Rééquilibrer les revenus du travail et du capital
La revalorisation du travail, par rapport aux revenus du capital, peut commencer en France par la réforme des charges sociales. Nous proposons que les cotisations sociales patronales, aujourd’hui assises sur les salaires, soient graduellement remplacées par un prélèvement sur la valeur ajoutée comptable de l’entreprise. Les cotisations salariales, à l’exception de la retraite, doivent être transférées vers une CSG. Ces transferts devraient permettre de revaloriser le SMIC et les bas salaires et de rendre aux salariés du pouvoir d’achat. A l’inverse, les revenus du capital seraient appelés à financer bien davantage la protection sociale. Une taxe sur les contrats précaires pourrait être instituée.
Garantir les protections sociales
Le chômage important des jeunes et des salariés après 50 ans constitue une immense perte de cotisations pour les régimes de protection sociale. L’issue n’est pas dans les fonds de pension qui ne font qu’engendrer de nouveaux risques. Elle est dans la réforme de l’assiette des cotisations, l’amélioration du taux d’activité en fin de carrière… et dans le recul du chômage. C’est dans cette optique que nous estimons indispensable d’affirmer le droit à la retraite et de revenir à une logique de solidarité nationale, responsable et respectant un humanisme républicain. Cela demandera un important chantier de refonte des systèmes qui devra notamment prendre en compte la pénibilité du travail.
Nous voulons renforcer un système de protection universel, égalitaire et solidaire, dégagé des contraintes de rentabilité mais équilibré financièrement.Nous proposons de rendre au Parlement un rôle directeur dans la politique de santé publique et dans les dépenses de santé : (prévention, politique du médicament, libérée des pressions des grands groupes pharmaceutiques, défense et modernisation de l’hôpital public qui doit rester un élément essentiel de notre système de soins synergie entre médecine de ville et établissements, maintien des services de proximité , juste répartition des moyens , organisation du risque dépendance, etc.
Florence Delaunay présente ensuite les perspectives du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi en s’attachant à détailler les huit principaux leviers et trente cinq décisions concrètes (lire le billet du blog en tête des articles récents – colonne de gauche du blog - reprenant l’intégralité du pacte national)
Mettre en place un Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi
Garantir aux TPE, PME et ETI des financements performants et de proximité
Accompagner la montée en gamme en stimulant l’innovation
Produire ensemble
Renforcer les conquêtes de nos entreprises à l’étranger et l’attractivité de notre pays
Offrir aux jeunes et aux salariés des formations tournées vers l’emploi et l’avenir
Faciliter la vie des entreprises en simplifiant et stabilisant leur environnement réglementaire et fiscal
Assurer une action publique exemplaire et des réformes structurelles au service de la compétitivité
Le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi structurera l’action du Gouvernement dans les mois et années à venir. L’ensemble des ministres sera pleinement mobilisé pour mettre en oeuvre ce pacte.
La mobilisation de l’État ne prendra tout son sens que si elle est accompagnée par un engagement de l’ensemble des acteurs économiques. La croissance, la compétitivité et l’emploi sont l’affaire de tous et un Pacte est un engagement réciproque. Le Gouvernement attend en particulier que les entreprises utilisent les marges financières créées par le crédit d’impôt pour investir ou embaucher. Il attend également un comportement exemplaire en matière de rémunérations et de civisme fiscal et social, ainsi qu’une réforme de la gouvernance des entreprises et une participation constructive à la démarche de modernisation de l’action publique en cours. Le Gouvernement attend également de l’ensemble des partenaires sociaux qu’ils contribuent à faire émerger des résultats rapides et ambitieux dans les négociations sur la sécurisation de l’emploi.
Le Premier ministre a reçu, accompagné des ministres de l’Économie et des Finances, du Redressement productif et du Travail et de l’Emploi, les partenaires sociaux pour des rencontres bilatérales.
Le Premier ministre saisit parallèlement le Haut Conseil du financement pour conduire des analyses et formuler des propositions sur les évolutions nécessaires des modalités de financement de la protection sociale.
La mise en oeuvre du Pacte fera l’objet d’un suivi très précis, auquel le Premier ministre a demandé à Louis Gallois de s’associer. Le Premier ministre réunira les ministres tous les six mois pour évaluer les avancées réalisées, qui seront rendues publiques.
Plusieurs projets de loi seront présentés début 2013 afin de matérialiser les premières décisions de ce pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi.Bruno Moschetto, Maître de conférence à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales(HEC) et à l’Université de Paris 1, par ailleurs secrétaire national du MRC aux questions économiques dédicace son livre à l’issue de l’assemblée citoyenne montoise
Bruno Moschetto a présenté ensuite une réflexion approfondie sur la compétitivité et la croissance ( premier point de son intervention), l’accélération de la crise de l’euro appellant sa nécessaire et urgente maitrise par les autorités quelles soient politiques, économiques et monétaires (deuxième partie de son intervention reproduite dans sa totalité ci-dessous).
DU MYTHE DE LA COMPETITIVITE (1°) A LA SORTIE DE L’EURO DANS L’EURO (2°)
Tel pourrait être – mes chers camarades – mes chers compagnons – le fil d’Ariane des réflexions que je souhaiterais développer devant vous. Tout d’abord celles-ci passent par une analyse de la réelle compétitivité à l’irréelle croissance.
Premier point de mon intervention.
DU MYTHE DE LA COMPETITIVITE
Dans notre environnement européen contemporain le concept de compétitivité n’est-il pas fondamentalement paradoxal ? La compétitivité qu’est-ce-à dire ? S’agit-il des ou de la compétitivité ?
Les compétitivités peuvent être sectorielles. Ainsi elles peuvent concerner le secteur agricole, le secteur automobile, le secteur aéronautique, le secteur hôtelier, le secteur financier. Issues de la productivité c’est-à-dire du rapport entre la production et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir, les compétitivités se mesurent en prix, c’est-à-dire de nos jours en monnaie. Ce grand commensurable selon la formule d’Aristote dans l’Ethique à Nicomaque. Dans un pays déterminé, les taux de compétitivité sectorielles peuvent se compenser et permettre dans les échanges internationaux de bénéficier d’avantages dits comparatifs en fait compétitifs. Où chacun s’enrichit de ses mutuelles différences. Le fait par exemple que la première de nos grandes écoles de commerce caracole en tête depuis plus d’une décennie dans le classement du Financial Times des business schools européennes est un témoignage éclatant d’une compétitivité sectorielle.
Mais la somme des compétitivités forme un bloc de compétence et elle devient par là globale. Celle là tient compte du prix des produits marchands que ce soient des actifs corporels ou non corporels, c’est-à-dire le prix des biens et des services qui dans le combat économique extérieur se réduit au solde de la balance des transactions courantes, alors que seul le déficit de la balance commerciale stigmatise, à tort, les faiblesses compétitives d’une nation.
Mais dans la compétitivité globale, il y a aussi celle issue des produits marchands et celle issue des produits non marchands tels que la protection sociale, les services publics, et plus généralement l’art de vivre. Tout ceci résulte d’un choix démocratique et culturel exercé par chacune des nations. Ainsi, nous déroulons effectivement un tapis rouge à nos amis anglais lorsqu’ils viennent se faire opérer dans les 18 jours de leur arrivée alors qu’il leur aurait fallu attendre 18 mois dans leur pays avec le risque de passer de vie à trépas !
De nos jours, l’accent est mis dans le couple franco-allemand, sur la seule compétitivité des produits marchands et qui se traduit par un insolent excédent de la balance commerciale pour l’Allemagne (150 MD€) et d’un déficit récurrent pour la France (75 MD€ )La France est ainsi réputée être à la traine de l’Allemagne . Mais à la réflexion, l’Allemagne ne tire-t-elle pas par cette soi- disant réussite l’ensemble de ses partenaires de l’Europe, dont la France, vers le bas ?
C’est le rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les tendances mondiales de l’emploi en Europe dont les conclusions sont reprises par le Monde du 25 Janvier 2012 – Article qui s’intitule - : « la crise de la zone euro : la faute à Berlin » et qui pose cette impertinente question.
Pour l’OIT les bas salaires outre -Rhin sont une raison majeure de la crise en zone euro « la baisse relative du coût du travail allemand depuis une décennie a mis sous pression la croissance de ses concurrents avec des conséquences néfastes pour la viabilité de leurs finances publiques. En se convertissant à la rigueur dès le milieu des années 90, l’Allemagne a créé au niveau européen les conditions d’un marasme économique prolongé, poursuit le rapport de l’institution onusienne. L’OIT épingle au passage les réformes Schröder qui ont eu pour effet de réduire les revenus du bas de l’échelle notamment dans les services. Je rappellerai simplement que l’heure de baby sitting se rémunère en Allemagne 4€ contre 8 € en France. Tout ceci correspond à ce que l’on appelle la dévaluation interne qui se fait au détriment du monde du travail.
Nul doute qu’il faut pour l’Europe, tout sauf de l’austérité, ( Bruno Moschetto –La Tribune – 20 mars 2010) puisque dans l’équilibre économique , les dépenses des uns sont les revenus des autres. La cure de 30 MD€ annoncée par François Hollande dimanche 9 septembre 2012, équivaut à 1 ½% de la production intérieure brute (PIB) et se traduira immanquablement par une contraction mécanique de l’activité, c’est-à-dire de la croissance tant désirée et qui le sera encore plus. D’ailleurs Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie, estime que l’Europe court à sa perte en persistant à mener des politiques d’austérité défendues principalement par l’Allemagne, dans une déclaration télévisée faite le même dimanche, et rapportée par le Monde du 11 septembre 2012.
Sans compter qu’à l’instar de la Chine –atelier du monde – l’Allemagne est devenue celui de l’Europe : puisqu’elle achète des produits à bas coût dans son hinterland : les pays de l’Europe de l’Est , les assemble et les vend aux pays de l’Europe de l’Ouest – essentiellement ceux de la zone euro à pouvoir d’achat plus élevé et où, selon la formule de Jacques Sapir, les produits made by Germany remplacent ceux made inGermany.
Ces effets déflationnistes dévastateurs entrainent dans l’opinion et les médias la création d’une chaine de contrevérités . Celle –ci part du constat de l’analyse de la balance commerciale où il apparaît que les pays vertueux se situent au Nord et par là les non vertueux se situent au Sud ; d’où ceux du Sud doivent s’aligner sur ceux du Nord. Il s’agit là d’un véritable contresens . Celui-ci est dénoncé par la parabole du jeu de billes de Jacques Rueff aux termes de laquelle les gagnants de billes (de devises) équivalent billes en matière d’échange internationaux doivent les prêter aux perdants de billes (de devises)sinon il n’y a tout simplement plus de jeu de billes ni de jeu commercialinternational.
Ce contresens est poussé à son paroxysme par le slogan selon lequel l’Allemagne ne veut pas payer pour les pays du Club Med d’ailleurs, il ne s’agit pas de payer mais de prêter. Et s’il n’y a plus de Club Med parce que ces pays ne disposeraient plus de devises i.e. de billes pour acheter, il n’y aurait plus d’Allemagne qui, assise sur son tas de billes i.e. devises ne pourrait plus vendre ses produits.. Dans le même esprit on peut prétendre que le Club Med dont la Grèce a réellement payé pour l’Allemagne du fait de la surévaluation de sa monnaie – l’euro ! Alors comment en sortir ?
D’où les esquisses de solutions. Un autre prix Nobel d’Economie , Paul Krugman dans son dernier livre paru le 5 septembre 2012, intitulé « Sortez-nous de cette crise ;maintenant » en évoque trois possibles. La première l’inflation sur les prix des flux. C’est-à-dire celle qui résulte d’un déséquilibre persistant entre l’offre de produits et la demande de produits sur l’ensemble des marchés de biens et de services.
Les conséquences financières d’un tel déséquilibre réel se traduisent par une hausse générale et continue des prix et en cas d’indexation des salaires sur les prix – ce qui suppose un quasi plein emploi alors que nous sommes hélas dans une période de chômage de masse – et par là un effacement des dettes des agents économiques que ce soient les ménages – les entreprises et les administrations . D’où dans cette hypothèse et dans cette hypohèse de plein emploi seulement, une relance possible de la demande et un retour à la croissance.
Mais même si l’on bousculait le mandat de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui est d’assumer d’abord et surtout la stabilité des prix , reflétée par un taux d’inflation bas et délibérément fixé par son Conseil des Gouverneurs, et si ce taux était porté par exemple de 2% à 4 ½% selon les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI) – afin de contribuer à l’effacement des dettes et à la relance de l’économie – ce taux d’inflation serait unique pour tous les pays de la zone euro et l’Allemagne n’en voudrait pas ! Traumatisée à tort par l’hyperinflation des années 20 et non pas par la politique déflationniste des années 30 dont le taux de chômage l’a faitbasculer dans l’irréparable. Donc il faut renoncer à cette première solution.
Aussi Paul Krugman évoque t-il comme deuxième solution la monétisation des dettes c’est-à-dire le financement des créances souveraines par les banques centrales dont - il faut le rappeler – ce n’est pas lavocation fondamentale. En effet les banques centrales sont les banques des banques , elles émettent des billets dont elles détiennent lemonopole d’émission , en mettant des liquidités à la disposition des banques commerciales contre des actifs – crédits ou titres préalablement détenus par celles-ci et qui avaient antérieurement donné lieu à création monétaire. Aussi ce transfert des actifs des bilans des banques commerciales vers ceux des banques centrales contre des liquidités ne change en rien le volume de la masse monétaire tout comme le volume des contreparties de celles-ci.
En revanche, lorsqu’une banque centrale se comporte comme une banque commerciale en prêtant directement à des entreprises ou à des Etats – ce qui a été fait par la banque centrale américaine (FED) quant elle a prêté – dès 2008 à General Motors ou au Trésoraméricain – il y a véritablement création monétaire par elle. Ce n’est pas ce qui est demandé à la BCE. Mais les banques centrales créent également de la monnaie lorsqu’elles rachètent des bons du Trésor sur le marché secondaire ainsi que le fait régulièrement la BCE depuis quelques années au grand dam de la banque centrale allemande. Et depuis le vendredi 7 septembre 2012 c’est ce que propose de faire d’une façon illimitée mais conditionnelle dans le temps et l’espace le Président de la BCE.
« Mais on trompe les Français » – nous a rappelé dans le cadre de nos travaux Jean-Pierre Chevènement - « sur la portée réelle des engagement pris par Mario Draghi » … « On oublie de mentionner que ce rachat ne pourra intervenir que moyennant stérilisation de toutes liquidités additionnelles » Celle-ci générées par l’achat des obligations publiques serait immédiatement compensée par la revente parallèle d’obligations privées . Ce qui aurait pour résultat de faire baisser le taux des créances souveraines au bénéfice des Etats mais de rehausser celui des obligations privées au détriment du financement des entreprises . Cette mise au point a été soulignée par l’Est Républicain du Dimanche 16 Septembre 2012 dans l’article : Chevènement refuse « l’austérité. »
Une telle stérilisation n’aurait-elle pas lieu, ² encore faudrait-il que cet accroissement du volume de la monnaie mise en circulation par les banques centrales soit utilisé par la clientèle des banques commerciales. En effet comme le rappelait John Maynard Keynes « on peut conduire un âne à la rivière mais on ne peut l’y contraindre à boire » . Autrement dit si les agents économiques ne veulent pas consommer ou investir , la demande globale ne sera pas relancée. Et ce d’autant plus qu’en période de stagnation ou d’austérité, se manifeste la pratique de ce que l’on appelle l’équivalence ricardienne aux termes de laquelle on épargne pour faire face aux aléas enclenchés par la: perte de revenus dus à la montée des prélèvements obligatoires ou à la montée du chômage.
Reste, troisième solution la dévaluation. A la différence de la dépréciation d’une monnaie , qui peut être progressive, temporaire et réversible , la dévaluation correspond à un décrochage brutal et irréversible de la valeur externe de la monnaie nationale par rapport aux autres : les devises. La dévaluation rend immédiatement les prix nationaux compétitifs puisque convertis en devises, le prix de nos produits baissent d’où l’augmentation de pouvoir d’achat de nos partenaires et par là le développement de notre potentiel d’exportation.
Dans cet esprit, Michel Aglietta , l’un de nos plus lucides économistes , disait au sujet de la Grèce dans le Monde du 8 février 2012, qu’elle avait eu tort de rentrer dans la zone euro et qu’elle devrait en sortir, c’est-à-dire revenir à la drachme et de dévaluer de plus de 70% afin de relancer ses exportations. C’est ce que Jean Claude Trichet, lorsqu’il était Directeur du Trésor appelait les dévaluations compétitives auxquelles il fallait selon lui renoncer pour « coller » au mark, avec le résultat que l’on sait tout au moins pour cequi nous concerne
Dans le même esprit, Paul Krugman dans son livre rappelle que les pays ayant choisi « ab initio », i.e. depuis le départ de ne pas adopter l’euro – la Grande Bretagne et la Suède, s’en sortent beaucoup mieux que leurs voisins de ladite zone. D’où , pour lui, l’invite àles rejoindre en quelque sorte en sortant des contraintes de ladite zone. A cela il apporte un bémol en disant qu’un tel retour à la monnaie nationale , impliquerait pour les pays lourdement endettés en euros, un coût de décrochage – dû au réhaussement de leur dette libellée en euros -trop important. Ce n’ est pas tout –à- fait exact et même pas du tout exact. D’où l’évocation d’une véritable solution pour ceux qui le voudraient – développée dans la deuxième partie de mon propos à laquelle j’arrive maintenant.
LA SORTIE DE L’EURO DANS L’EURO
La description des mécanismes de cette construction nécessite d’être précédée par un état des lieux . L’accélération de la crise de l’euro appelle sa nécessaire et urgente maitrise par les autorités quelles soient politiques, économiques et monétaires. L’atermoiement du choix d’une solution rationnelle à un problème né de la non intégration des facteurs de risque d’éclatement lors de la conception de cette unité monétaire ne fait qu’ajouter la crise à la crise.
En effet tout semble être mis en œuvre pour le maintien du statu quo c’est-à-dire la poursuite de la gestion monétaire par l’ensemble des pays participants au prix certes d’un acharnement thérapeutique au chevet des pays malades d’un endettement réputé excessif.
D’où la succession de plans d’aide aux finances publiques internes négociés en contrepartie de plans d’austérité acceptés par les gouvernements des pays bénéficiaires mais rejetés par les populations concernées. Par là, les pays légaux s’opposent aux pays réels. Jusqu’à quand les résignés, devenus indignés ne se transformeront-ils pas en insurgés. ? En revanche soit dit en passant les déséquilibres des finances extérieures des pays en difficulté ne posent pas de problème quant à eux , puisqu’au sein de cette zone monétaire parfaite, mais non optimale qu’est la zone euro, les réserves publiques de change ont été communautarisées c’est-à-dire mises en pool et ainsi par exemple, les excédents commerciaux allemands financent les déficits de même nature français. Alors que paradoxalement ils ne veulent pas financer nos déficits budgétaires. Cherchez l’erreur !
Toute solution rationnelle implique que l’on puisse répondre à la question suivante : comment faire durablement coexister dans le même ensemble économique et monétaire qu’est la zone euro des Etats-nation dont les performances économiques divergent à la limite de la rupture ? Ainsi par exemple l’une d’entre-elle – l’Espagne – affiche un taux de chômage de plus 25% et l’autre – l’Allemagne – un taux de chômage de moins de 7 ½% Dans une économie monde – selon la formule de Fernand Braudel – telle que le sont les Etats Unis d’Amérique la coexistence se fait par des mouvements de population des Etats en difficulté vers les Etats prospères .Malheureusement ces mouvements ne peuvent s’opérer dans l’économie monde composée des Etats de l’Union européenne et plus particulièrement ceux de l’Union économique et monétaire i.e. la zone euro, parce qu’à la différence des Etats Unis d’Amérique qui sont des Etats- région, ceux de l’Europe sont des Etats nation. Pour que les Etats- nation deviennent des Etats-région il faudrait que l’homogénéisation des populations soit quasi parfaite et leur fluidité impliquerait l’adoption d’une langue commune pour l’ensemble de la pyramide de la population et pas seulement de son élite. Cette langue commune ne pourrait d’ailleurs être que «l’ European English »avec tous les renoncements et les efforts que cela impliquerait, particulièrement pour le peuple français. Nul doute que l’aboutissement des Etats-Unis d’Europe ne pourra se réaliser en un quinquennat mais au plus tôt en un quart de siècle !
La confirmation de cette hypothèse nous est donnée sans ambages par l’économiste Luis Carlos Bresser- Peireira lequel a notamment été Ministre des finances des Etats-Unis du Brésil. Il démontre dans un lumineux article reproduit dans le Monde du 7 août 2012 « qu’une monnaie commune » ne peut exister que dans un Etat fédéral ». Il ajoute d’ailleurs qu’arriver à créer pour et en Europe un Etat fédéral prendrait beaucoup de temps, et que le voir émerger à court terme est quasi impossible puisqu’il faudrait que le budget de l’Union Européenne passe d’environ un peu plus de 1% du produit intérieur brut (PIB) à au moins 25% ce qui au rythme de croissance de un point par an demanderait vingt cinq ans. Il poursuit « si vous persistez à vouloir maintenir l’euro en vie la probabilité de le voir s’effondrer de façon incontrôlée grossit de jour en jour, ce qui ferait tomber ensuite toute la construction européenne ». En fait l’euro – ce virus – tuerait l’Europe et par là toutes ses avancées. Aussi préconise t-il par un retour aux monnaies nationales, « de mettre fin à l’euro de façon planifiée et coordonnée ce qui lui semble être la voie la plus sage. »
A la réflexion, notre solution semble plus conservatrice. Avant que les marchés déclenchent une désintégration anarchique de l’euro , une gestion pragmatique de leur monnaie par les pays membres de la zone euro s’impose. En effet, bien que la banque centrale, sise à Francfort soit européenne, les billets émis par chacune des banques centrales nationale ne le sont pas. Cette affirmation résulte de notre code monétaire et financier lequel par son article 1er, du chapitre 1er intitulé l’unité monétaire, nous rappelle que « la monnaie de la France est l’euro et « que l’euro est divisé en cent centimes » . L’on peut en déduire par transposition que l’euro est la monnaie de chaque Etat membre de ladite zone. . Cette donnée fondamentale est illustrée par le fait que les pièces de monnaie ont pour chaque Etat une face nationale et les billets un code national qui précède le numéro de chaque billet : les lettres U pour la France, X pour l’Allemagne, Y pour la Grèce et ainsi de suite. Par là, notre monnaie, l’euro, comme toutes les autres a gardé son ancrage national .
Autrement dit les émissions de billets pour l’ensemble des pays de la zone sont déjà segmentés en compartiments
correspondant aux sous ensembles nationaux. Aussi pour ce qui nous concerne rien n’interdirait de débaptiser notre unité monétaire , l’euro en euro-franc. Une banque commerciale française dont le déposant résident ou non, souhaiterait convertir ses avoirs en compte, en billets se verrait offrir des billets portant explicitement la mention euro franc correspondant au signe distinctif U. Celui-ci cohabiterait avec les autres euros nationaux et cette cohabitation pourrait donner lieu à des dépréciations ou des appréciations qui tempèreraient le passage d’une euro monnaie à une autre et par là ne nécessiterait pas l’établissement d’un contrôle des changes. Cette réforme monétaire pourrait se faire sans le recours à des dispositifs spécifiques et se ferait ainsi en toute simplicité et en toute transparence.
Mais qu’en est-il du risque d’un tel passage pour les Etats qui adopteraient une telle réforme ? La réponse procède de la définition de la monnaie. C’est pour ceux qui la détiennent, qu’ils soient résidents ou non, des créances sur l’appareil bancaire des pays concernés, en l’espèce des avoirs en compte ou la monnaie dite scripturale, lesquels correspondent à des créances sur les banques commerciales. Et, des avoirs en poche, les billets ou la monnaie dite fiduciaire lesquels correspondent à des créances sur les banques centrales du système . La masse monétaire de chacune de ces monnaie a pour contrepartie et pour gage en quelque sorte, des crédits pour l’essentiel sur chacune des économies nationales. En définitive, en matière monétaire tout se $ ramène aux territoires nationaux. Ainsi le passage pour un pays donné , de l’euro-euro à l’euro- national ne change en rien la nature et le montant des dettes des pays qui opteraient pour le passage de l’euro euro à l’euro national.
Pour prendre l’exemple le plus sensible, le système bancaire grec serait toujours redevable vis-à-vis de ses créanciers , du même montant en euros dont la dénomination aurait tout simplement changée et serait devenu des euro drachmes .Par cette formule les craintes évoquées par Paul Krugman n’auraient pas lieu d’être. En revanche les détenteurs d’euro drachmes , pourraient voir la valeur de leur créance se contracter mais ce seulement s’ils sont non résidents et dans cette hypothèse, ils verraient la valeur de leurs créances se déprécier parallèlement à la dépréciation de l’euro drachme sur les marchés internationaux. Autrement dit les perdants potentiels ne sont pas les résidents mais les non résidents détenteurs de créances.
Ce qui est valable pour les avoirs monétaires, c’est-à-dire les dettes bancaires le serait aussi pour les avoirs obligataires – dont les dettes souveraines – lesquelles seraient au terme de leurs échéances respectivement payées en euro nationaux, c’est-à-dire en euro drachmes pour ce qui concerne la Grèce par exemple. Naturellement ces créances ne verraient pas leur valeur nominale modifiée par cette mutation monétaire spontanée des « euro-euro » en « euros nationaux » mais leur valeur serait appelée à fluctuer en fonction de leur prix sur les marchés secondaires. Aussi pourrait-on très bien imaginer que face à une dépréciationsignificative de ces créances leurs détenteurs et notamment les banques non résidentes seraient conduites à constituer des provisions compensatoires . Mais rien n’interdit de penser que ces provisions pourraient être reprises en cas d’appréciation ultérieure de la valeur de leurs créances sur les marchés, due à une prospérité retrouvée grâce à une politique économique indépendante, susceptible d’entrainer , un retour à la croissance et une évacuation du chômage de masse. Cela pourrait tout particulièrement jouer pour la Grèce qui retrouverait ainsi la compétitivité de son industrie touristique.
L’avantage considérable de cette formule – qui peut a priori être assimilée à un tour de passe –passe - en réalité ne l’est pas du tout puisqu’un euro national quel qu’il soit vaut toujours nominalement un euro-euro. Autrement dit par une telle formule seuls les détenteurs non résidents d’euros nationaux pourraient voir éventuellementla valeur de leurs créances se déprécier sur les marchés , tant qu’elles ne sont pas arrivées à leur échéance moment auquel ils en récupéreraient la totalité de la valeur nominale. l
L‘euro zone redeviendrait une zone monétaire soutenable et durable. L’Allemagne, n’aurait plus à effectuer des transferts financiers qui s’annoncent sans fond en dépit de la mauvaise et bonne volonté de la Cour de Karlsruhe , ni la Grèce à supporter un appauvrissement qui s’annonce sans fin.
Ainsi que vive l’euro franc et ses semblables! Dans ce nouvel univers monétaire chacunretrouverait sa compétitivité globale sur les marchés des biens et services, sans avoir à rendre compte à une quelconque Troïka en cas de difficultés, qui auraient été par avance résolues et éliminées par l’adoption de changes multiples en lieu et place d’une monnaie unique. La France retrouverait ainsi sa souveraineté monétaire en conservant l’euro. Mais elle serait redevenue prince – c’est-à-dire la première – dans son royaume c’est-à-dire l’hexagone et l’outre-mer.
Créé par sr07 le 12 jan 2013 | Dans : AGAUREPS-Prométhée, Fédérations MRC d'Aquitaine, Front de gauche, Gauche anti-libérale, MRC-PS, Parti socialiste
De gauche à droite sur les 1° et 2° diapositives, Josette Robert, secrétaire nationale du MRC, Florence Delaunay, députée des Landes (PS), Xavier Dumoulin, premier secrétaire MRC Aquitaine et Bruno Moschetto, Maître de conférence à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales(HEC) et à l’Université de Paris 1, par ailleurs secrétaire national du MRC aux questions économiques
vues
de l’assemblée
séance dédicace du livre de B.Maschetto « Tout savoir – ou presque – sur la face cachée de l’Euro », préface de Jean-Pierre Chevènement
Lire l’intervention de Bruno Moschetto lors de l’assemblée citoyenne montoise
DU MYTHE DE LA COMPETITIVITE A LA SORTIE DE L’EURO DANS L’EURO
Tel pourrait être – mes chers camarades – mes chers compagnons – le fil d’Ariane des réflexions que je souhaiterais développer devant vous. Tout d’abord celles-ci passent par une analyse de la réelle compétitivité à l’irréelle croissance.
Premier point de mon intervention.
DU MYTHE DE LA COMPETITIVITE
Dans notre environnement européen contemporain le concept de compétitivité n’est-il pas fondamentalement paradoxal ? La compétitivité qu’est-ce-à dire ? S’agit-il des ou de la compétitivité ?
Les compétitivités peuvent être sectorielles. Ainsi elles peuvent concerner le secteur agricole, le secteur automobile, le secteur aéronautique, le secteur hôtelier, le secteur financier. Issues de la productivité c’est-à-dire du rapport entre la production et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir, les compétitivités se mesurent en prix, c’est-à-dire de nos jours en monnaie. Ce grand commensurable selon la formule d’Aristote dans l’Ethique à Nicomaque. Dans un pays déterminé, les taux de compétitivité sectorielles peuvent se compenser et permettre dans les échanges internationaux de bénéficier d’avantages dits comparatifs en fait compétitifs. Où chacun s’enrichit de ses mutuelles différences. Le fait par exemple que la première de nos grandes écoles de commerce caracole en tête depuis plus d’une décennie dans le classement du Financial Times des business schools européennes est un témoignage éclatant d’une compétitivité sectorielle.
Mais la somme des compétitivités forme un bloc de compétence et elle devient par là globale. Celle là tient compte du prix des produits marchands que ce soient des actifs corporels ou non corporels, c’est-à-dire le prix des biens et des services qui dans le combat économique extérieur se réduit au solde de la balance des transactions courantes, alors que seul le déficit de la balance commerciale stigmatise, à tort, les faiblesses compétitives d’une nation.
Mais dans la compétitivité globale, il y a aussi celle issue des produits marchands et celle issue des produits non marchands tels que la protection sociale, les services publics, et plus généralement l’art de vivre. Tout ceci résulte d’un choix démocratique et culturel exercé par chacune des nations. Ainsi, nous déroulons effectivement un tapis rouge à nos amis anglais lorsqu’ils viennent se faire opérer dans les 18 jours de leur arrivée alors qu’il leur aurait fallu attendre 18 mois dans leur pays avec le risque de passer de vie à trépas !
De nos jours, l’accent est mis dans le couple franco-allemand, sur la seule compétitivité des produits marchands et qui se traduit par un insolent excédent de la balance commerciale pour l’Allemagne (150 MD€) et d’un déficit récurrent pour la France (75 MD€ )La France est ainsi réputée être à la traine de l’Allemagne . Mais à la réflexion, l’Allemagne ne tire-t-elle pas par cette soi- disant réussite l’ensemble de ses partenaires de l’Europe, dont la France, vers le bas ?
C’est le rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les tendances mondiales de l’emploi en Europe dont les conclusions sont reprises par le Monde du 25 Janvier 2012 – Article qui s’intitule - : « la crise de la zone euro : la faute à Berlin » et qui pose cette impertinente question.
Pour l’OIT les bas salaires outre -Rhin sont une raison majeure de la crise en zone euro « la baisse relative du coût du travail allemand depuis une décennie a mis sous pression la croissance de ses concurrents avec des conséquences néfastes pour la viabilité de leurs finances publiques. En se convertissant à la rigueur dès le milieu des années 90, l’Allemagne a créé au niveau européen les conditions d’un marasme économique prolongé, poursuit le rapport de l’institution onusienne. L’OIT épingle au passage les réformes Schröder qui ont eu pour effet de réduire les revenus du bas de l’échelle notamment dans les services. Je rappellerai simplement que l’heure de baby sitting se rémunère en Allemagne 4€ contre 8 € en France. Tout ceci correspond à ce que l’on appelle la dévaluation interne qui se fait au détriment du monde du travail.
Nul doute qu’il faut pour l’Europe, tout sauf de l’austérité, ( Bruno Moschetto –La Tribune – 20 mars 2010) puisque dans l’équilibre économique , les dépenses des uns sont les revenus des autres. La cure de 30 MD€ annoncée par François Hollande dimanche 9 septembre 2012, équivaut à 1 ½% de la production intérieure brute (PIB) et se traduira immanquablement par une contraction mécanique de l’activité, c’est-à-dire de la croissance tant désirée et qui le sera encore plus. D’ailleurs Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie, estime que l’Europe court à sa perte en persistant à mener des politiques d’austérité défendues principalement par l’Allemagne, dans une déclaration télévisée faite le même dimanche, et rapportée par le Monde du 11 septembre 2012.
Sans compter qu’à l’instar de la Chine –atelier du monde – l’Allemagne est devenue celui de l’Europe : puisqu’elle achète des produits à bas coût dans son hinterland : les pays de l’Europe de l’Est , les assemble et les vend aux pays de l’Europe de l’Ouest – essentiellement ceux de la zone euro à pouvoir d’achat plus élevé et où, selon la formule de Jacques Sapir, les produits made by Germany remplacent ceux made in Germany.
Ces effets déflationnistes dévastateurs entrainent dans l’opinion et les médias la création d’une chaine de contrevérités . Celle –ci part du constat de l’analyse de la balance commerciale où il apparaît que les pays vertueux se situent au Nord et par là les non vertueux se situent au Sud ; d’où ceux du Sud doivent s’aligner sur ceux du Nord. Il s’agit là d’un véritable contresens . Celui-ci est dénoncé par la parabole du jeu de billes de Jacques Rueff aux termes de laquelle les gagnants de billes (de devises) équivalent billes en matière d’échange internationaux doivent les prêter aux perdants de billes (de devises)sinon il n’y a tout simplement plus de jeu de billes ni de jeu commercialinternational.
Ce contresens est poussé à son paroxysme par le slogan selon lequel l’Allemagne ne veut pas payer pour les pays du Club Med d’ailleurs, il ne s’agit pas de payer mais de prêter. Et s’il n’y a plus de Club Med parce que ces pays ne disposeraient plus de devises i.e. de billes pour acheter, il n’y aurait plus d’Allemagne qui, assise sur son tas de billes i.e. devises ne pourrait plus vendre ses produits.. Dans le même esprit on peut prétendre que le Club Med dont la Grèce a réellement payé pour l’Allemagne du fait de la surévaluation de sa monnaie – l’euro ! Alors comment en sortir ?
D’où les esquisses de solutions. Un autre prix Nobel d’Economie , Paul Krugman dans son dernier livre paru le 5 septembre 2012, intitulé « Sortez-nous de cette crise ;maintenant » en évoque trois possibles. La première l’inflation sur les prix des flux. C’est-à-dire celle qui résulte d’un déséquilibre persistant entre l’offre de produits et la demande de produits sur l’ensemble des marchés de biens et de services.
Créé par sr07 le 10 jan 2013 | Dans : Fédérations MRC d'Aquitaine, Front de gauche, Gauche anti-libérale, MRC-PS, Pacte présidentiel
Chers Citoyens, Chers amis internautes,
Les enjeux liés de la compétitivité, du redressement productif et du
financement de la protection sociale en France
constituent la cadre de la prochaine assemblée citoyenne à l'initiative du
du Mouvement républicain et citoyen
à Mont de Marsan, le samedi 12 janvier 2013 en matinée.
Les enjeux liés de la compétitivité, du redressement productif et du financement de la protection sociale
L'assemblée se réunira à Mont de Marsan autour
d'un large arc en ciel de représentants de toute la gauche
et d'élus du peuple et accueillera notamment l'ntervention de
Bruno Moschetto - secrétaire national du MRC
aux questions économiques internationales
et professeur d’économie à HEC -
dans un salon de l'hôtel des Pyrénées
20 rue du 34èmeRI
Samedi matin 12 janvier 2013 à partir de 10h15mn.
Dans cette perspective de reconquête républicaine,
vous êtes conviés à prendre part à ces échanges.
Pour le mouvement républicain et citoyen, Xavier DUMOULIN
Secrétaire de l'Union régionale Aquitaine du MRC
et président de la fédération MRC des Landes
et des Pyrénées Atlantiques
Comité de coordination de la majorité présidentielle:
travailler à la réussite de la France
Par Catherine Coutard, Vice-présidente chargée des relations extérieures, mercredi 9 janvier 2013.
Créé par sr07 le 30 déc 2012 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, Fédérations MRC d'Aquitaine
Les enjeux liés de la compétitivité, du redressement productif et du financement de la protection sociale constituent le cadre de la prochaine assemblée du Mouvement républicain et citoyen à Mont de Marsan, le samedi 12 janvier prochain en matinée.
L’adoption de la motion « Le MRC, une boussole républicaine pour la gauche et pour la France » affirme l’appartenance du MRC à la majorité présidentielle « les yeux ouverts » en tant qu’ « allié mais non rallié ». (1)
Comme nous y invite notre président d’honneur, Jean-Pierre Chevènement, les citoyens du mouvement doivent débattre des questions à l’ordre du jour de l’agenda gouvernemental et échanger largement avec les citoyens de ce pays pour donner sens à ces projets : »Il est temps de réagir, de rétablir des règles du jeu équilibrées en matière commerciale et monétaire, de remobiliser les atouts de la France. C’est possible. Il n’y a pas de raison que l’Allemagne excelle et que la France périclite.
Le rapport Gallois nous dit que la cote d’alerte est atteinte. Sur la base de ce constat et des propositions du rapport Gallois, le gouvernement et François Hollande ont fait un choix stratégique clair : la reconquête de la compétitivité conditionne la réindustrialisation de la France et le retour à l’emploi. Le chemin a été ouvert. Il faut s’y engager pleinement, mobiliser le pays. C’est le rôle de la gauche d’abord et, en son sein, de notre parti, le MRC, qui se veut la « boussole républicaine » de la majorité mais aussi du pays tout entier. Car c’est aussi le rôle de toutes les forces vives, de tous ceux pour lesquels le mot « patriotisme » a gardé un sens.
C’est ainsi que la France ira « du déclin au renouveau », selon l’expression employée jadis par le Général De Gaulle. Certes il y a beaucoup à faire pour l’euro d’abord mais aussi pour fonder un nouveau pacte social », afin de réaliser cette « Alliance des productifs » qui est la clé du redressement. «
Enoncer des enjeux conduit à préciser leur nature et les intérêts en cause. Notre grille d’analyse est celle d’une gauche vraiment républicaine d’abord au service du peuple français et de l’intérêt général mais aussi habitée par la volonté de réorienter l’Europe dans l’intérêt de ses nations et de ses peuples.
La désindustrialisation de la France est le résultat d’une globalisation marchande (marché mondial dont l’Europe n’est qu’une passoire) et financière (les marchés financiers). Le processus s’inscrit dans un nouveau rapport social émergent, à la fin des trente glorieuses, avec la montée du modèle néolibéral anglo-saxon (EU et Angleterre) qui entame la logique du système productiviste fordiste.
Ce nouveau paradigme des années 70 se conjugue avec l’idéologie néo-conservatrice (Thatcher, Reagan et Bush père et fils) qui nie la société (le lien social, la solidarité, etc.) et désactive la démocratie (le colloque du CERES sur la rupture démocratique en 1979, les analyse de Michel Foucault sur le néolibéralisme dans ses cours au collège de France en 1977).
Le basculement du modèle productiviste fordiste (contesté dans l’ambivalence du mouvement étudiant et écologique de la fin des années 60 et de la décennie 70) avec l’émergence au sein des classes dirigeantes d’une interrogation sur les fondements du système (rapport Mansholt sur l’épuisement des ressources naturelles en hydrocarbures et la perspective de la croissance zéro) et la remise en question simultanée du rôle de l’Etat dans la régulation de l’économie et du social (Etat moderne=Etat modeste) impacte aussi la gauche (le débat sur les deux cultures au sein du PS, les débats au sein de l’Union de la gauche ou entre les forces syndicales – avec le recentrage de la CFDT d’Edmond Maire…).
Cette vague néolibérale ( envahissement des marchés – école des anticipations rationnelles-théorie de l’individualisme méthodologique de Raymond Boudon – l’invention de l’homo-économicus et le mythe anthropologique d’un homme mû par ses seuls intérêts individuels aux antipodes des perspectives sociologiques d’un Durkeim ou ethnologique d’un Marcel Mauss, son disciple avec les théories du
don et de la réciprocité) envahit l’Europe (politique du TINA de Mme Thatcher) et le vieux continent (en France la parenthèse libérale qui marque aussi la fin d’une politique des filières industrielles autour de grands groupes publics industriels et financiers tels que décidée dans le projet socialiste pour la France rédigé par Jean-Pierre Chevènement –en Europe de l’Est et centrale, la fin du socialisme réel et le retour au marché..).
Une confusion gagne l’esprit des dirigeants socialistes :
en France, la nécessaire politique de mutations industrielles du gouvernement Fabius marque aussi la liquidation
- d’une vision économique volontariste issue de la planification (le CERES d’avant l’exercice du pouvoir prônait le triptyque nationalisations-planification démocratique-contrôle ouvrier et insistait sur la dialectique entre le mouvement d’en haut et le mouvement d’en bas refusé dans les thèses pour l’autogestion du PS),
- d’un partage de la VA entre le Capital et le Travail sur les bases du compromis fordiste, de l’Etat social façonné par un siècle de conquêtes ouvrières…
En Europe, la période d’hégémonie politique social-démocrate est gâchée
- par une construction européenne construite autour du grand marché et de la monnaie unique qui ne tiendra jamais ses promesses d’une Europe sociale,
- par la montée du blairisme
- par les mutations à l’Est avec la réunification allemande et son jeu à part
- par les espoirs déçus de la gauche française.
Dans ce contexte, les contradictions ne cessent de s’exacerber (perte de compétitivité prix avec l’euro cher et surévalué par rapport au dollar – délocalisations – tendance à l’inversion du partage de la VA entre le Capital et le Travail – émiettement du tissu productif – l’emploi, variable d’ajustement et chômage de masse – les services publics de proximité menacés, liquidés ou dénaturés).
Le délitement du lien social et son cortège d’incivilités, l’abstention massive aux élections intermédiaires, la grave crise intellectuelle et morale générée par le capitalisme financier et ses élites mondialisées parfois drapées dans une parure de gauche font des ravages auprès d’une opinion populaire trop souvent abusée pour ne pas être désabusée…
D’où la belle campagne de Jean-Pierre Chevènement en 2002 pour un retour en tous points à la République, d’où notre mobilisation significative contre le projet dudit TCE au référendum de 2005, d’où notre soutien à Ségolène Royal en 2007 sur la base de l’accord PS-MRC-PRG prévoyant une réorientation de l’Europe conforme en tous points à notre perspective d’alors, d’où notre posture actuelle qui fait suite à nos accords et désaccords avec le PS actés dans un document qu’il faut lire et relire car il fonde notre perspective d’un soutien à la majorité présidentielle les yeux ouverts…
Aujourd’hui, une majorité présidentielle entend présider aux destinées de notre peuple. Nous devons montrer la direction sans confusion entre les intérêts populaires et ceux de la finance, les intérêts nationaux et ceux des prédateurs prêts à sacrifier ce qu’il reste du modèle de l’Etat social européen et français (le programme du conseil national de la résistance) et d’une certaine idée républicaine de l’intérêt général.
C’est tout le sens de la réflexion autour du thème du jour que d’illustrer cette nécessaire »alliance des productifs » pour le redressement du site de production France qui suppose la reconquête industrielle sans laquelle il n’est pas de création de richesses possible ( le mythe du libre échange facteur en soi de croissance a fait long feu). D’où l’impuissance d’une politique purement social-démocrate de redistribution en l’absence de croissance !
Je vous propose de présenter tour à tour
1°- les constats au travers notamment du fameux rapport Gallois – pour lequel je n’éprouve ni fascination, ni répulsion – en s’attachant au décrochage de notre industrie,
2°- les perspectives du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi proposé par le gouvernement,
3° – l’autre enjeu – lié à ceux de la compétitivité et du redressement productif – d’un choix cohérent de financement de notre protection sociale.
Avant d’ouvrir ce débat dans cette assemblée citoyenne sur ces questions, nous avons le souci de clarifier ces enjeux sur lesquels une certaine gauche bobo aurait tendance à faire l’impasse au faux prétexte que la compétitivité serait intrinsèquement une idée de droite, l’industrie ringarde et polluante quand nous serions à l’âge du post-industriel et de l’adieu au prolétariat, la conception républicaine de l’intérêt général une illusion dénoncée de longue date.
Pour notre part, nous ne joignons pas notre voix à ceux qui ignorent encore et toujours – dans le plus grand paradoxe et de concert avec les sociaux-libéraux et les libéraux pure souche – que de la défense de l’intérêt général au patriotisme économique, il n’y a qu’un fil conducteur ; celui de la souveraineté populaire !
Pour assister au débat citoyen prévu en matinée, le samedi 12 janvier 2013 à Mont de Marsan, vous pouvez vous signaler en laissant un message sur ce blog. En cliquant sur notre bandeau : contacter pour une proposition ou une adhésion…On vous répondra tout de suite
Xavier DUMOULIN
Secrétaire de l’union régionale Aquitaine du Mouvement républicain et citoyen,
Président de la fédération des Landes et des Pyrénées Atlantiques du MRC
(1) La motion affirme la place du MRC comme boussole républicaine pour la gauche et pour la France.
Elle précise l’origine du projet politique du mouvement à partir des grands repères qui jalonnent les dernières décennies (notamment parenthèse libérale, guerre du Golfe, Maastricht, campagne de 2002, référendum sur le TC, élections présidentielles de 2007 et 2012).
Le MRC affiche ainsi toute la pertinence de son logiciel républicain autour de six axes majeurs :
-L’Europe ne peut se construire qu’en s’appuyant sur des peuples souverains;
- Le peuple français peut se rassembler autour de l’intérêt général;
- L’Etat républicain est le garant de l’égalité des citoyens;
- L’industrie est la base de notre richesse collective;
- Notre pays a besoin de recherche, c’est à dire de science et de rationalité;
- L’école de la République est le socle de la France de demain.
Pour accomplir son projet, la gauche a besoin d’une refondation républicaine à laquelle le MRC peut apporter une contribution décisive au travers de sa capacité d’analyse et d’action. Le MRC veut participer au mouvement des idées, être présent dans la vie économique et sociale, avoir une audience internationale, être actif au Parlement au travers de ses quatre parlementaires, élargir le champ de ses interventions (santé, protection sociale), promouvoir et former de nouvelles générations de militants, faire connaître ses idées dans les partis de gauche et préparer les échéances à venir.
La motion conclut ainsi : « Notre boussole est la République. Notre rôle ne consiste pas à réciter un bréviaire républicain mais de faire avancer par la pertinence de nos analyses la conscience de la gauche et du pays tout entier. Tâche exigeante. mais c’est seulement si nous nous en montrons capables que nous pourrons être nous-mêmes la boussole républicaine de la gauche et de la France. »
Alliés (et non ralliés), les citoyens du mouvement républicain soutiennent ainsi la majorité présidentielle « les yeux ouverts ».
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